Au clair de la dune/Haut de forme

Théo Hannon ()
Dorbon aîné (p. 28-29).
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XI

HAUT DE FORME


Les nuages là-haut rentrent leurs blancs moutons…
Sous le ciel bleu la mer se pare de turquoises,
Car c’est l’heure du bain, et les vagues, narquoises,
Savonnent de leur mousse, ô baigneurs, vos mentons.

La plage, où la coquille, en rose chapelure
S’émiette, étend au loin sa nappe de blondeurs ;
Aux baisers du soleil, sans craindre sa brûlure,
La dune nue étale en riant ses rondeurs.


Tout à coup, devant moi, sur l’immense verrière
Se profile un objet très laid, lourd, bête et noir :
Tube, fourneau, tromblon, cheminée, éteignoir ?

Ou bien est-ce un basset planté sur son derrière ?…
C’était, sur le caillou d’un type aux traits replets,
Le hideux chapeau buse avec tous ses reflets !