Atlas universel d’histoire et géographie/XIXe siècle après J.-C.

XIXe siècle après Jésus-Christ.

1801. Paix de Lunéville, signée par Joseph Bonaparte, frère du premier consul, et par M. de Cobentzel, au nom de l'Empire et de l'Autriche (9 février) : l'Empire reconnaît les républiques batave, helvétique, ligurienne, cisalpine ; l'Autriche reconnaît la formation d'un royaume d'Étrurie pour la branche espagnole de Parme ; acquiescement de l'empereur et de l'Empire à la cession de la rive gauche du Rhin, le Thalweg formant la séparation.

L'Espagne, forcée par la France, déclare la guerre au Portugal, allié de l'Angleterre (février). — Armistice avec Naples, signé à Foligno (18 février) et conclusion de la paix à Florence (28 mars). Conditions : 1° exclusion des vaisseaux anglais et turcs des ports des Deux-Siciles ; 2° cession des propriétés napolitaines en Toscane, l'île d'Elbe et Piombino (États des Présides) ; 3° Otrante reste occupé par les troupes françaises. — Traité de la France avec l'Espagne (21 mars). Louis Ier, fils de l'infant don Ferdinand, qui règne à Parme, a reçu de la France la Toscane avec le titre de roi d'Étrurie ; en retour, l'Espagne reconnaît qu'à la mort de son père, don Ferdinand, les duchés de Parme, Plaisance et Guastalla, passeront à la France. — Envoi d'une escadre anglaise dans la mer Baltique. Attaque de Copenhague (2 avril) ; le Danemark se retire du traité de la neutralité armée, qui est annulé par la mort de l'empereur de Russie, Paul Ier. — Changement de système sous Alexandre Ier. Convention avec l'Angleterre, conforme au vœu de cette puissance et commune à tous les alliés (17 juin). Restitution des conquêtes faites sur eux en Europe et aux Indes occidentales. — Envoi d'une armée anglaise, sous les ordres d'Abercrombie (déc). Elle débarque à Aboukir (8 mars). — Il en arrive une autre des Indes orientales par la mer Rouge, sous le général Baird (avril). — Défaite de Menou à Canope (21 mars). — Abandon du Caire et d'Alexandrie aux


Ap. J.-C.


Anglo-Turcs (27 juin). — L'Egypte est évacuée, après 3 ans d'occupation (2 sept.). — Le Portugal signe le traité de Badajoz, dicté par la France et l'Espagne (29 sept.). — Traité de Saint-Ildefonse, par lequel l'Espagne cède à la France la Louisiane. — Préliminaires de paix avec la Grande-Bretagne (1er oct.). — Traité de paix avec la Russie (8 oct.). — Préliminaires de paix entre la France et la Turquie (9 oct.). — Traité de paix avec la régence d'Alger (27 déc). Congrès ouvert à Amiens pour la paix définitive avec l'Angleterre.

Embarras financiers de l'Angleterre ; dette de 12 milliards 109 millions de francs ; disette, mécontentement du peuple. — Pitt ne peut obtenir l'émancipation pour les catholique irlandais et se retire du ministère (8 fév.).

En France, le premier consul rétablit la religion catholique. Concordat entre le premier consul et le pape Pie VII, signé, au nom de ce dernier, par le cardinal Consalvi (15 juillet). — Atala, de Chateaubriand, publié dans le Mercure de France. — Idéologie, de Destutt de Tracy. — Traité de minéralogie, de Haûy. — Métier inventé par Jacquart, fils d'un tisserand lyonnais.

En Allemagne, Hegel, professeur à Iéna, donne : la différence de Fichte et de Schelling.

Découverte de la planète Cérès, par Piazzi, à Palerme.

Assassinat de Paul Ier, empereur de Russie, devenu odieux à la noblesse par la rigueur de ses réformes militaires (23-24 mars). Avènement de son fils aîné, Alexandre Ier. — Incorporation de la Géorgie à l'empire (25 sept.).

Thomas Jefferson, né en Virginie, est élu président des États-Unis.

1802. Paix signée à Amiens par lord Cornwallis et Joseph Bonaparte (25 mars). Conditions : 1° restitution, par l'Angleterre, de toutes ses conquêtes sur la France et sur ses alliés, excepté l'île de la Trinité, cédée par l'Espagne, et Ceylan, par la république batave ; 2° maintien da la Porte dans son intégrité. Elle est comprise dans le traité et doit être invitée à y adhérer ; 3° la France reconnaît la république des sept îles. Les îles de Malte, de Gozzo et de Comino doivent être rendues à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le délai de 3 mois, occupées par des troupes napolitaines et rester indépendantes sous la garantie de la France, de l'Angleterre, de la Russie, de l'Autriche, de l'Espagne et de la Prusse. — Traité entre la France et la Porte (25 juin). — Troubles en Suisse ; médiation du premier consul ; il fait entrer une armée de 30 000 hommes (21 oct.).

Mariage de Louis Bonaparte, frère du premier consul, avec Hortense de Beauharnais. — Voyage du premier consul à Lyon, où une diète d'Italiens le proclame président de la république italienne (26 janv.). — Adoption par le Corps législatif et le Tribunat du concordat et de la loi réglementaire des cultes, sous le nom de lois organiques (8 avril). — Le dimanche et les quatre grandes fêtes religieuses sont rétablis. — Sénatus-consulte qui accorde amnistie pleine et entière à tous les émigrés qui rentreront avant le 1er vend. an xi (26 avril). Création des écoles primaires, des écoles secondaires, des lycées et des écoles spéciales (1er mai). — Institution de la Légion d'honneur (19 mai). — Sénatus-consulte conférant à Napoléon Bonaparte le titre de premier consul à vie (2 août). — Le Piémont est réuni au territoire français (11 sept.), ainsi que l'île d'Elbe (26 août). — Occupation du duché de Parme (9 oct.). — Le Génie du christianisme, de Chateaubriand. — Delphine, de Mme de Staël. — Travaux philosophiques de Cabanis, de Maine de Biran, de 262 CHRONOLOGIE. TABLES. Ap. J.-C. nald. — Découverte delà planète Pallas, par Olbers, à Brème. Nouvelle organisation administrative de la Russie. Importance commerciale de Taganrog, au fond de la mer d'Azof. Le général français Leclerc est envoyé avec 20 000 hommes à Haïti, où il se rend maître, par surprise, de Toussaint-Louverture, qui est transféré en France. L'armée française est décimée par la fièvre jaune. Mort de Leclerc (2 nov.). — Insur- rection des noirs. La Martinique est rendue à la France (14 sept.). 1803. Remaniement du territoire et de la constitu- tion de l'empire d'Allemagne à la diète de Ratis- bonne, sous la médiation de la France et de la Russie. Sécularisation des principautés ecclésias- tiques. Les Anglais refusent d'évacuer Malte (1 er mars). — Occupation du Hanovre par Mortier (3 juin). — Grands préparatifs à Boulogne pour une des- cente en Angleterre. — Traité de Paris, par lequel la Louisiane est vendue aux Etats-Unis pour 15 millions de dollars (30 avril). Essai du bateau à vapeur de l'américain Fulton sur la Seine, à Paris (9 août). Création du privilège de la banque de France (14 avril). En Russie, Odessa reçoit pour gouverneur un français émigré, le duc°de Richelieu, qui fonde sa prospérité commerciale. — Voyage au tour du monde dé Krusenstern. Le premier consul force les Suisses à recevoir une organisation nouvelle, fédérative, sans iné- galités. Le nombre des cantons est porté à 19. Les "Wahabites, sectaires musulmans qui ont pris la Mecque, menacent le Caire; ils sont re- poussés par les Mameluks, mais prennent Médine. Les noirs Jacques Dessalines et Christophe, et le mulâtre Pétion repoussent les Français jusqu'au Cap; Rochambeau est obligé de se rendre aux insurgés. 1804. Nouveau ministère de Pitt (15 mai). — L'Al- lemand Winsor prend auprès du gouvernement anglais un brevet pour l'éclairage au gaz, qui avait été découvert quelques années auparavant par l'ingénieur français Lebon (1798) et par l'in- génieur anglais Murdoch (1798). George Cadoudal, chef de chouans, forme, de concert avec Pichegru, une conspiration contre le premier consul. Moreau s'associe à leur projet. Leur arrestation (15 fév.). — Exécution du duc d'Enghien dans les fossés du château de Vin- cennes (21 mars). — Le général Pichegru est trouvé étranglé dans sa prison (5 avril). — Le Code civil est adopté par le Corps législatif. — Attaque infructueuse des "Anglais contre la flot- tille de Boulogne (13-14 avril). — Motion faite au Tribunat par Curée de confier le gouvernement de la république à un empereur, et de déclarer l'em- pire héréditaire dans la famille du premier consul (30 avril). — Adoption de la proposition de Curée, à laquelle Carnot seul s'est opposé (3-4 mai). — Sénatus-consulte organique, conférant au premier consul le titre d'empereur, sous le nom de Napo- léon I er , et établissant dans sa famille l'hérédité de la dignité impériale. EMPIRE (1804). Décret impérial qui nomme maréchaux de l'em- pire Alex. Berthier, Murât, Moncey, Jourdan, Augereau, Bernadotte, Soult, Brune, Lannes, Mortier, Ney, Davoust, Bessières, Kellermann, Lefebvre, Perignon et Serrurier (19 mai). Condamnation à mort de Cadoudal et de 19 de Ap. J.-c. ses complices. 12 seulement sont exécutés (10- 23 juin). — Distribution des croix d'honneur au camp de Boulogne (16 août). — Attaque infruc- tueuse des Anglais contre la flottille de Boulogne. — Publication des résultats des votes du peuple "sur la question de l'hérédité de la couronne im- périale dans la famille Bonaparte : 3 572 329 ci- toyens ont voté pour, et 2569 contre (6 nov.). — Couronnement et sacre dans l'Église Notre- Dame de Paris, par le pape Pie VII, de Napoléon • et de sa femme Joséphine Tascher de la Pagerie (2 déc). Ascension aérostatique de Biot et Gay-Lussac (24 août). — Gay-Lussac s'élève seul, atteint la hauteur de 7016 mètres et tombe près de Bouen (16 sept.) Découverte de la planète Junon par Harding à Lilienthal. L'empereur Alexandre demande que la France re- tire ses troupes du royaume de Naples et de l'Alle- magne septentrionale, et que le roi de Sardaigne soit indemnisé de la perte d'une partie de ses Etats (21 juil.). — L'empereur d'Allemagne prend le titre d'empereur d'Autriche avec le nom de François I e1 ' (11 août). — L'empereur Alexandre rompt toute relation avec Napoléon (28 août) . — Neutralité de la Prusse (26 sept.). — La Suède s'allie avec l'Angleterre (3 déc). — Déclaration de guerre de l'Espagne à l'Angleterre (12 déc). Pie VII rétablit l'ordre des Jésuites à Naples et en Sicile (3 juil.). — Napoléon demande le renvoi du ministre de Naples, Acton. Les populations chrétiennes de Servie opprimées par le pacha de Belgrade Paswan-Oglou et parles beys turcs se révoltent ; elles prendront pour chef Czerni-Georges, fils d'un pâtre de Bosnie. Le noir Jacques Dessalines expulse les Anglais et se fait nommer roi d'Haïti sous le nom de Jacques I er (8 oct.) . 1805. Napoléon accepte la monarchie héréditaire d'Italie que lui offre la consulte d'État de la république cisalpine (18 mars).- — La princesse Élisa; sœur de Napoléon, mariée au sénateur Bac- ciochi, obtient la principauté de Piombino en Toscane. En Hollande, le pouvoir exécutif est remis à un pensionnaire d'État, Schimmelpenninck (15 mars). L'Angleterre organise la 3 e coalition contre la France. Traité d'alliance avec la Bussie (11 avril.). — Napoléon reçoit à Milan la couronne de fer des Lombards (26 mai) ; il nomme vice-roi son fils adoptif Eugène de Beauharnais. — Erection en principauté de la république de Lucques, en faveur du prince et de la princesse de Piombino (23 juin) . — Combat, à la hauteur du cap Finis- tère (Espagne) , entre la flotte franco-espagnole et la flotte anglaise (22 juillet). — L'Autriche se joint à la coalition contre la France (9 août). — Levée du camp de Boulogne (27 août) . — Inva- sion de la Bavière par les troupes autrichiennes (8 sept.). — Traité de neutralité avec le roi de Naples, Ferdinand IV (21 sept.). — Passage du Rhin par l'armée d'Allemagne (25 sept.). — Com- mencement des hostilités (2 oct.) . — Défaite des Autrichiens à Wertingen. Réunion de Gênes à la France (8 oct.) . — Défaite de l'archiduc Ferdinand à Gunzbourg, par le maréchal Ney. Occupation d'Augsbourg par Soult (12 oct.). — Victoire de Ney à Elchingen (14 oct.). — Le général Mack capitule dans Ulm, avec 30000 hommes. — Vic- toire des Anglais sur la flotte franco-espagnole à la hauteur du cap Trafalgar. Nelson est tué. — Passage de l'inn par la grande armée (18 oct.). — Passage de l'Adige par l'armée d'Italie que di- rige Masséna. Combat de Caldiero près Vérone.— TEMPS MODERNES. 263 Ap. J.-C. Convention de Postdam, entre la Russie et la Prusse contre la France. — Entrée des Français à Vienne (13 nov.). — Napoléon s'avance contre les Autrichiens et les Russes, rassemblés en Moravie. Victoire éclatante d'Austerlitz (2 déc), armistice avec les Autrichiens (6 déc.) . — Traité avec la Prusse (15 déc.) : le Hanovre est cédé à la Prusse qui abandonne à la France le marquisat d'Ans- pacb, la principauté de Neufchâtel, et le duché de Clèves. — Traité de Presbourg avec l'Autriche (26 déc.) . Par cette paix l'Autriche reconnaît Na- poléon comme roi d'Italie, avec l'État de Venise ; le duc de Bavière devient roi de Bavière avec l'adjonction du Tyrol, et celui de Wurtemberg roi de "Wurtemberg, avec l'adjonction de la Souabe autrichienne; le margrave de Bade prend le titre de grand-duc. — Napoléon déclare que Ferdinand IV, roi de Naples, a cessé de régner (27 déc). Ce prince, après le combat de Trafal- gar, avait violé le traité de neutralité en re- cevant d'une escadre anglo -russe dix-huit mille hommes. Sénatus-consulte qui supprime le calendrier républicain et rétablit l'usage du calendrier gré- gorien à partir du 1 er janvier 1806. — Corinne, de Mme de Staël. Mort de Schiller, poète dramatique et histo- rien, à l'âge de 46 ans. En Angleterre, commencement de la réputation littéraire de Walter Scott. Réélection de Thomas Jefferson à la présidence des Etats-Unis. 1806. Mort de William Pitt (23 janv.). - Minis- tère de Grenville et de Fox, disposé à la paix. Né- gociations avec la France (février) . — Refus de Napoléon de traiter conjointement avec l'Angle- terre et avec la Russie (1 er avril), et, après l'ac- quiescement à des négociations séparées, diffi- cultés avec l'Angleterre relatives à l'utipossidetis comme principe fondamental de la paix. Rup- ture des conférences avec la Russie, à cause du défaut de ratification des propositions d'Oubril (20 juil.). — La mort de Fox (13 sept.) fait éva- nouir toute espérance de paix. Retour de Napoléon à Paris. Accueil triomphal. Cn lui décerne le titre de Grand. — M. Mollien est fait ministre des finances. — Adoption du Code de procédure civile (9 mai) . — Jacquart, mé- canicien lyonnais, invente un métier plus simple pour le tissage, qui donna longtemps une grande supériorité à l'industrie lyonnaise. — Les pesti- férés de Jaffa, de Gros. Ferdinand IV se retire en Sicile (15 janv.). Masséna entre à Naples avec Joseph Bonaparte, frère aîné de Napoléon (15 fév.).— Joseph Bona- parte est proclamé roi de Naples et de Sicile (30 mars). — Louis Bonaparte est créé roi de Hollande (5 juin). — Le grand-duché de Bergetde Clèves est donné à Murât, époux de Caroline Bona- parte (15 mars) . — Le maréchal Berthier obtient la principauté souveraine de Neufchâtel (mars) ; Talleyrand, celle de Bénévent, Bernadotte, beau- père de Joseph, celle de Ponte-Corvo (juin). Créa- tion d'une noblesse nouvelle, qui ne se borne point à l'armée, mais qui s'étend aux personna- ges les plus marquants de l'administration, de la science, de la littérature et même de l'industrie. Une cour brillante s'organise alors autour du nou- vel empereur. Traité d'alliance perpétuelle entre la France et la Confédération du Rhin, dont Napoléon est dé- claré protecteur. Fin de l'empire d'Allemagne. François II en abdique le titre (6 août). Frédéric-Guillaume, roi de Prusse, demande que les troupes françaises repassent le Rhin (août) et bientôt après, "à l'instigation de la reine Louise-Amélie, il part pour l'armée (21 sept.]. — Ap. J.-C. Napoléon quitte Paris le 26 sept. — Manifeste du prince de la Paix, ministre de Charles IV, roi d'Espagne, contre Napoléon (5 oct.). — Quatrième coalition continentale (6 oct.) . — Manifeste de la Prusse contre la France; défaite des Prussiens à Schleitz par Bernadotte (9 oct.). — Défaite des Prussiens à Saalsfeld, par Suchet (10 oct.).— Vic- toire de Napoléon à Iena et de Davoust à Auer- staedt sur les Prussiens (14 oct.). — Défaite des Prussiens à Greussen, par Soult. Capitulation de 14000 Prussiens dans Erfurth (16 oct.).— Défaite des Prussiens à Halle par Bernadotte (17 oct.). — Occupation de Brandebourg par Bernadotte. Prise de Spandau et de Berlin (25 oct.) . — Défaite des Prussiens à Prenztlow, par Murât. — Combat et prise d'Anklam, par Becker (l 6r nov.). — Prise d'assaut de Lubeck, par le général Drouet (6 nov.). — Capitulation de 16000 Prussiens à Ralkau (7 nov.). Prise de Magdebourg (8 nov.). — Occupation du Hanovre, par Mortier. Occupa- tion de Posen (10 nov.). — Occupation de Ham- bourg (19 nov.). — Napoléon, par un décret daté de Berlin, déclare les îles Britanniques enétat de blocus. — Occupation des duchés de Meckleni- bourg et de Varsovie. Déclaration de guerre de la Russie à la France (28 nov.). — Traité signé à Posen, avec l'électeur de Saxe, qui accède à la confédération du Rhin, et prend le titre de roi (11 déc). — Napoléon à Varsovie. Enthousiasme des Polonais. — Napoléon livre aux Russes les combats de Czarnovo, Pultusk, Golymin, Soldau (déc), mais ne peut les poursuivre à cause du mauvais état des routes. Il prend ses quartiers d'hiver sur la Vistule, entre le Bog, la Narew, l'Ukra. — Traité d'amitié, de navigation et de commerce de l'Angleterre avec les Etats-Unis (31 déc). Dissentiment entre la Russie et la Turquie au sujet de la Valachie et de la Moldavie , dont les hospodars , Constantin Ypsilanti et Morousis , atta- chés à l'Angleterre et à la Russie, ont été dé- posés par la Porte. Rétablissement des hospodars par la Porte; occupation de Jassy et de Bucha- rest par les Russes. Prise de Belgrade , par Czerni-Georges, chef des Serviens. — Puissance du vice-roi d'Egypte, Mehemet-Ali. En Amérique, Fulton navigue en bateau à va- peur sur l'Hudson. L'empereur d'Haïti Jacques l ei Dessalines est assassiné par le noir Henri Christophe et le mu- lâtre Pétion. 1807. En Angleterre, chute du cabinet Grenville, remplacé par le ministère Canning. — J. Smith invente la machine à moissonner. En 1823, J. Bell en proposera une établie sur un meilleur principe, mais ce ne sera qu'en 1845 que le pro- blème sera résolu par Mac-Cornick, fermier de Chicago. Sanglante bataille d'Eylau, gagnée par Napo- léon sur les Russes (8 l'évr.). — Capitulation de Dantzick, qui a résisté au maréchal Lefebvre du 19 mars au 26 mai. Nouvelle défaite desRussesàFriedland(14juin). — Soult occupe Kœnigsberg (16 juin). — Célèbre entrevue de Napoléon et d'Alexandre I er , sur un radeau, au milieu du Niémen. Traité de Tilsitt avec laRussie et la Prusse (8 juill.). Par ce traité, toutes les puissances contractantes adhéraient au blocus continental; deux nouveaux royaumes étaient créés : le royaume de Saxe, avec le grand- duché de Varsovie pour l'électeur de Saxe, et le royaume de Westphalie pour Jérôme, frère de Napoléon, en même temps que Bernadotte , l'un des généraux de PEnrpereur, était appelé éven- tuellement au trône de Suède , avec le titre de prince royal et sous le nom de Charles-Jean XIV. 264 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C Occupation des bouches du Cattaro, des îles Ioniennes, de Raguse, dont prend possession le général Marmont (14 août). — Atroce bombarde- ment de Copenhague par les Anglais (2, 3, 4sept.). — Le général Junot est envoyé pour prendre possession du Portugal , allié de l'Angleterre (17 oct.) ; il entre à Lisbonne le 30. Quelques jours auparavant la famille de Bragance s'était embarquée pour le Brésil. — L'Angleterre déclare en état de blocus tous les ports de la France et de ses alliés (11 nov.). — Décret impérial ordonnant la saisie des bâtiments qui, après avoir touché en Angleterre, entreront dans les ports de France (23 nov.). Suppression du Tribunat (19 août). — Occupa- tion du royaume d'Étrurie (10 déc). — Histoire des républiques italiennes, par de Sismondi. — L'Académie des sciences couronne les travaux de Davy sur l'emploi du courant de la pile pour la décomposition des alcalis. Découverte de la planète Vesta par Olbers, à Brème. Attaque dirigée par les Russes et les Anglais contre l'empire ottoman. Tandis que trois corps russes franchissent le Dniester , l'amiral anglais Duckworlh force les Dardanelles (19 févr.). — Les Serviens se joignent aux Russes. — Dépo- sition de Sélirn III ('^9 mai). Avènement de Mus- tapha, son cousin. — Les Anglais, qui se sont emparés d'Alexandrie le 20 mars, en sont chassés le 22 sept. Le mulâtre Pétion se fait, à Port-au-Prince, président de la république des mulâtres. Henri Christophe continue d'être le chef des nègres. Fulton construit le premier bateau à vapeur qui fait un service régulier, entre New- York et Albany, sur l'Hudson. 1808. Organisation de la nouvelle noblesse en France par décret impérial (mars). — Fondation de l'Uni- versité impériale (17 mars, 17 sept.). M. de Fon- tanes est le premier grand maître. — Premier ouvrage du réformateur socialiste Charles Fourier, fils d'un marchand de draps de Besançon : Théorie des quatre mouvements. Napoléon songe à renverser les Bourbons d'Es- pagne et à s'emparer des Etats romains, dont les légations avaient déjà été réunies au royaume italien. — Entrée de Murât , avec une armée, en Espagne (10 mars). — Insurrection à Aranjuez, qui amène la chute du prince de la Paix, Manuel Godoy, et l'abdication de Charles IV, en faveur du prince des Asturies, Ferdinand VII (17-19 mars). — Entrée des Français à Madrid (23 mars). — Napoléon attire Charles IV et son fils à Bayonne (avril). — Occupation de Rome par les Français (2 avr.). — Réunion à l'Empire des duchés de Parme et Plaisance et du royaume d'Etrurie (24 mai). — Entrevue de Napoléon avec Charles IV et Ferdinand VII à Bayonne (avril). — Charles IV cède à Napoléon l'Espagne et les Indes moyennant une riche retraite en France ; Ferdinand VII n'ab- dique que quand il apprend qu'une insurrection du peuple de Madrid a été réprimée par les Fran- çais (2 mai). — Commencement de l'insurrection en Espagne. Déclaration de guerre à la France par la junte provisoire établie à SéviUe (27-30 mai). — Joseph-Napoléon, roi de Naples, est créé roi d'Espagne et des Indes par Napoléon (6 juin) . — — Murât reçoit la couronne de Naples et aban- donne à Napoléon son grand-duché de Berg (juillet). — Victoire du maréchal Bessières à Médina del Rio Seco (14 juill.). — Combat et capitulation du général Dupont à Baylen (19- 22 juill.). — Arrivée en Portugal de 14000 An- glais commandés par Wellesley (31 juillet). — Bataille indécise de Vimeiro (Portugal) entre Junot et "Welleslev (21 août). — Convention de Ap. J.-C. Cintra, pour l'évacuation du Portugal, parles Français. — Convention de Paris entre la France et la" Prusse (8 sept.). — Napoléon à Erfurth (27 sept. , 14 oct.) . Il accorde à Goethe la croix de la Légion d'honneur. Entrevue avec l'empereur de Russie. Napoléon lui abandonne la Suède, pen- dant que lui-même marchera en Espagne. — Vic- toires de Soult et de Bessières à Burgos, le 10 ; de Victor à Espinosa, le 1 2 ; de Lannes à Tudela, le 23.; de l'Empereur à Sommo-Sierra , le 30. — Entrée de Napoléon à Madrid (4 déc). Abolition de l'inquisition. Alexandre, avec l'assentiment de Napoléon, en- lève la Finlande à son beau-frère Gustave IV (18 mars). Déposition de MustaphaIV(18 juill.). Avènement de Mahmoud II. Révolte des janissaires. 1809. Victoire de Soult sur les Anglais près de la Corogne (19 janv.). — Entrée solennelle de Joseph Bonaparte à Madrid (22 janv.). — Prise de Sa- ragosse par Lannes après un siège de huit mois, rendu célèbre par l'héroïque défense de ses habi- tants (21 févr.). — Victoire de Gouvion-Saint-Cyr près de Tarragone (25 lévr.); de Sebastiani à Ciu- dad-Réal (27 mars) ; de Victor à Medelin sur la route de Badajoz le 28. — Victoire et prise d'O- porto par Soult (29 mars). — Conquête de Cayenne et de la Guyane française par les Espagnols et les Portugais (12 janv.). — Prise de la Martinique par les Anglais (24 févr.). — Napoléon forme de la Toscane un grand-duché pour sa sœur Élisa, princesse de Lucques et de Piombino (2 mars), et donne le grand-duché de Berg au fils mineur du roi de Hollande, Louis Bonaparte. Cinquième coalition continentale. Passage de l'Inn par les Autrichiens (9 avr.). Défaite des Autrichiens à Ahensberg par Napoléon (20 avr.). — Combat d'Eckinùhl livré par Davoust (22 avr.). — Prise de Ratisbonne (23 avr.). Capitulation de Vienne (13 mai).— Réunion des Etats romains à l'empire (17 mai). — Passage du Danube. San- glantes batailles d'Aspern et d'Essling, où périt le maréchal Lannes (21, 22 mai). — Occupation de Varsovie par l'archiduc Ferdinand (21 avr.). — Les troupes d'Italie , commandées par le prince Eugène, battent l'archiduc Jean à Caldiero, en avant de Vérone, le 29 avril, et , après une série de succès, opèrent leur jonction avec la grande armée en Styrie , près du Sommering, sur la Muhr, le 27 mai, pendant que l'archiduc Jean se jetait en Hongrie. — Le pape lance contre Napo- léon l'excommunication (10 juin); il est enlevé et conduit à Savone (6 juill.). — Victoire d'Eu- gène à Raab sur l'archiduc Jean (14 juin); prise de Raab; siège de Presbourg par Davoust, le 27. — Passage du Danube par la grande armée (4juili.) . Grande bataille de Wa grain gagnée par Napoléon sur le prince Charles (6 juill.). Armistice de Znaïm en Moravie (11 juill.).— Prise des établis- sements français au Sénégal par les Anglais (14 juill.) , qui s'emparent de Flessingue , le 15 août. — Bataille indécise de Talavera-la- Reyna, sur le Tage, entre le roi Joseph et Welles- ley, qui sera nommé vicomte de Wellington (28 juill.). — Divisions entre les chefs qui com- mandent notre armée en Espagne. — Tentative d'assassinat de Staub sur Napoléon, à Schœnbrunn (13 oct.). — Le traité de Vienne est signé au nom de l'Autriche par le prince <!e Lichtenstein (14 oct.). Réunion de la Dalmatie et des pays cé- dés à la France, sous la dénomination de provinces illyriennes. L'Autriche adhère au système conti- nental contre l'Angleterre. — Victoire de Mortier à Ocana, au sud-est d' Aranjuez (19 nov.). — Dé- faite des Espagnols à Alba de Tormès par Keller- mann (28 nov.). — Sénatus-consulte prononçant la dissolution du mariage de Napoléon avec l'im- TEMPS MODERNES. 265 Ap. J.-C. pératrice Joséphine (16 déc). — Les Anglais éva- cuent Flessingue et l'île de Walcheren , qui est réunie à la France (24 déc). Les Martyrs de Chateaubriand; le Pape, de Jo- seph de Maistre. L'empereur Alexandre déclare la guerre à la Porte. Prise deGiurgevo parles Russes (I er avril); bataille indécise de Tartariza, à l'est de Silistrie. — Révolution en Suède (13 mars). Gustave IV, dont la nation désapprouve la politique favorable à l'Angleterre, est contraint d'abdiquer le 29. Son oncle est reconnu par la diète sous le nom de Charles XIII (5 juin). Traité de la Suède avec la Russie qui obtient la Finlande et la Bothnie jus- qu'à la Tornéa avec les îles d'Aland (17 sept.) Le congrès des États-Unis, voulant observer une slricte neutralité entre, la France et l'Angle- terre, exclut des ports des Etats les vaisseaux des deux nations (1 er mars). Élection de James Ma- dison, né dans la Virginie, à la présidence. 1810. La Suède accède au blocus continental; en retour, Napoléon lui rend la Poméranie. — Prise de la Guadeloupe par les Anglais (3févr.). — Oc- cupation de Séville par Soult (l ei févr.) La junte sera forcée de se retirer à Cadix. — Second ma- riage de Napoléon avec l'archiduchesse Marie- Louise à Saiht-Cloud (1 er avril). — Réunion à l'em- pire français des pays situés sur la rive gauche du Rhin° jusqu'à la mer (24 avril). — Prise de l'île Bourbon par les Anglais (8 juillet) . — Sur le refus de Louis, roi de Hollande, de n'agir que par les ordres de son frère, Napoléon réunit la Hol- lande à l'empire (9 juillet). — Efforts inouïs pour faire observer le blocus continental ; ordre de brûler toutes les marchandises anglaises dans la France et dans les États alliés. (18 et 19 août). — Nouvelle expédition des Français en Portugal. Prise de Ciudad-Rodrigo par Ney le 10 juillet, d'Alméida par Masséna le 28 août; bataille indé- cise livrée par Masséna aux Anglais à Busaco. Wellington occupe la forte position de Torres-Ve- dras au N. E. de Lisbonne. Retraite forcée des Français. — Prise de l'île de France par les An- glais (3 déc). — Réunion du Valais à l'empire (12 nov.); des villes anséatiques, du Lauenbourg, • etc., le 13 décembre. L'Empire français comprend alors 130 départements, et une population de qua- rante-deux millions d'habitants. Exposition brillante au Louvre des ouvrages des artistes vivants parmi lesquels on remarquait Da- vid, Gros, Guérin, Gérard, Girodet, Prud'hon. — L'Institut décerne ti ente-cinq prix décennaux pour les meilleurs ouvrages de lettres, de sciences et d'art. — Travaux scientifiques de Cuvier, Al. Brongniart, Delambre, Gay-Lussac, Thénard, Malus qui découvre la polarisation par réflexion. L'empereur Alexandre ouvre ses ports aux marchandises anglaises et prohibe celles de France (31 déc). — Continuation de la guerre entre la Russie et la Porte. Les Russes s'emparent de Silistrie et enferment le grand vizir dans Schumla. Charles XIII, roi de Suède, qui n'a pas d'enfants, adopte pour fils le maréchal français Bernadotte, beau-frère de Joseph-Napoléon. Bernadotte accepte l'offre de la succession au trône, avec l'assenti- ment de Napoléon, et est proclamé prince royal par les États généraux d'Œrebro (21 août). Décla- ration de guerrede la Suède à l'Angleterre (17 nov.) Insurrection des colonies espagnoles de l'Amé- rique. 1811. Démence de Georges III, roi d'Angleterre. Le Parlement nomme régent le prince de Galles (8 janvier). — Premier bateau à vapeur anglais sur la Clyde, d'une force de 300 chevaux. Continuation de la guerre en Espagne. Suchet, Ap. J.-C. après avoir pris Tortose, Tarragone, Sagonte, atta- que Valence (26 déc). — Soult occupe Olivenza et Badajoz. Les Anglais rentrent en Portugal (17 juin). Les Anglais enlèvent Batavia aux Hollandais (26 août) . Naissance du roi de Rome (20 mars) . — Bref du pape, daté de Savone, confirmant les décrets du concile national de Paris (20 sept.). — Orga- nisation définitive de l'Université impériale (15 nov.). — Réunion à l'empire du duché d'Olden- bourg (18 février). — Malus découvre la polarisa- tion par réfraction; il meurt peu de mois après. D. Brewster et Biot s'illustreront dans cette nou- velle branche de la Physique. — Arago découvre la polarisation chromatique et la polarisation ro- tatoire. Fresnel donnera bientôt la théorie com- plète de ces phénomènes dans le système des ondulations. Prise de Belgrade par les Russes unis aux Ser- viens (10 févr.). — Les Turcs reprennent un mo- ment l'avantage, mais le grand vizir cerné à Slo- bovia est forcé de se rendre prisonnier (14 oct.) ; suspension d'armes. Le noir Henri-Christophe se rend maître de la plus grande partie d'Haïti et prend le titre de roi (3 avril). Le Sud reste a Pétion avec Port-au- Prince. Les Espagnols perdent le Paraguay, qui se dé- clare indépendant sous le docteur Francia, avo- cat, qui prend le titre de directeur. Célèbre comète de 1811, vue en sept, et oct. 1812. Prise de Valence par le maréchal Suchet, qui est créé duc d'Albufera (9 janvier). — Prise de .Ciudad-Rodrigo (19 janv.) et de Badajoz (7 avril) par Wellington. — Constitution de 1812 publiée par les Cortès à Cadix. — Victoire décisive de Wellington sur Marmont à Salamanque (22 j mill.) . — Entrée des Anglais à Madrid (11 août). — Wellington, arrêté pendant trente jours de- vant le château de Burgos, rentre en Portugal; Joseph recouvre sa capitale. — Au Brésil, les Es- pagnols perdent Montevideo, dont s'emparent les Portugais. Les Élats-Unis déclarent la guerre à l'Angle- terre (18 juin). — Napoléon se prépare à sa lutte contre la Russie. Traité de Paris avec la Prusse (24 février) . Traité d'alliance avec l'Autriche si- gné à Paris (14 mars). — Traité signé à Saint- Pétersbourg entre laRussie etla Suède; la Grande- Bretagne y accède le 3 mai. — Napoléon à Dresde, où il tient une cour de rois. — Traité de Bucha- rest qui met fin à la guerre entre la Russie et la Porte (28 mai). La première obtient la Bessarabie. — Déclaration de guerre de la France à la Russie (21 juin). — Passage du Niémen par les Français (24-25juin); Napoléon occupe Vilna le 28 juin, et Vi- tepskle 28 juillet. Victoire et prise de Smolensk (17 août). Entrée des Français à Viasma, le 30.— Grande bataille livrée près de 'la Moskowa, à 20 lieues de Moscou, qui coûte aux Russes 50000 hommes. En- trée de Murât à Moscou le 14, de Napoléon le 15. Incendie de la ville par le gouverneur Rostop- chin. — Commencement de la retraite de l'ar- mée française (15 oct.). Victoire de Murât à Wen- kowo le Ï8; nouvelle victoire de Gouvion-Saint- Cyr à Polotsk le 20. — Evacuation de Moscou. Conspiration du général Malet à Paris ('23 oct.). — Victoire du prince Eugène à Malo-Jaroslawetz sur Kutusof (29 oct.). — Défaite des Russes à Viasma (3 nov.); à Krasnoï (16-19 nov.); échec des Russes à Borisov sur la Bérésina (28 nov.) ; combats et passage de la Bérésina (26-28 nov.). — Napoléon part incognito pour Paris en laissant le commandement à Murât le 5 déc, et rentre aux Tuileries la nuit du 18 au 19. Suppression des corporations religieuses et des 266 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. ordres monastiques dans les provinces de l'empire français (8 janv.) .—Le pape est conduit de Parme à Fontainebleau (20 juin). En Allemagne, le docteur Fréd. Creuzer donne son grand ouvrage : la Symbolique et la Mytho- logie des peuples anciens. — En Angleterre, Robert Owen publie ses Nouvelles vues sur la société ou Essais sur la formation du caractère humain, ouvrage socialiste. 1813. Fin de la campagne de Russie. Le prince Eu- gène remplace Murât dans le commandement de l'armée (16 janv.). — Concordat de Fontainebleau entre Napoléon et Pie VII (25 janv.). — Procla- mation de Louis XVIII, datée d'Hartwell (1 er févr.). — Ouverture de la session du Corps législatif (11 févr.). — Sixième coalition continentale contre la France. Traité d'alliance entre la Russie et la Prusse, signé à Kalisch (1 er mars). — Évacuation de Hambourg (17 mars). — Déclaration de guerre à la Prusse (1 er avril) . — Combat de Weissenfels, où est tué Bessières (1 er mai). — Victoire de Na- poléon à Lutzen (2 mai) . — Défaite des Russes et des Prussiens réunis à Bautzen , Wurtchen et Hochkirchen (19-21 mai). — Combat de Reichen- bach, où Duroc est tué (22 mai). — Reprise de Hambourg par Davoust et Vandamme (30 mai). — Occupation de Breslau par Lauiïston (1 er juin). — Renouvellement d'alliance de Napoléon avec le Danemark (29 mai). — Napoléon accepte la mé- diation de l'Autriche ; armistice de quarante jours (3 juin).— Congrès ouvert à Prague (5 juillet).— En Espagne, Joseph, après avoir quitté Madrid, est battu à Vittoria, au nord de l'Ebre (21 juin). — Les Anglais assiègent Pampekme et Saint-Sé- bastien. — Dissolution du congrès de Prague. Déclaration de guerre de l'Autriche à la France (15 août). — Seconde campagne contre la sixième coalition, qui dispose de cinq cent mille hommes en trois armées: 1° de Bohême, sous Schwart- zenberg; 2" de Silésie, sous le Prussien Blucher; 3° du Nord, sous Bernadotte. Napoléon oppose aux alliés trois cent mille hommes, divisés en onze corps. — Victoires de Bernadotte sur Oudinot à Gross-Beeren et Ahrensdorff (23 août). — Victoire de Napoléon à Dresde, où Moreau est blessé à mort. Défaite de Macdonald par Blucher sur la Katzbach (Silésie). — Défaite de Vandamme à Kulm (30 août). — Combat d'Irun (Espagne) . Red- dition de Saint-Sébastien (31 août). — Alliance si- gnée à Tœplitz entre l'Autriche, la Russie et la Prusse. — Victoire de Suchet sur les Anglais à Villafranca-de-Panadès (13 sept.). — Traité préli- minaire d'alliance, à Tœplitz, entre l'Autriche et la Grande-Bretagne (3 oct.) . — Passage de la Bi- dassoa par Wellington (7 oct.). — Victoire de Na- poléon sur le prince de Schwartzenberg à Wachau (16 oct.). — Bataille de Leipsick, dite bataille des peuples (18-19 oct.). — Victoire de Napoléon sur les Austro-Bavarois à Hanau (30 oct.) . — Echec de Soult à Saint-Jean-de-Luz (10 nov.). — Victoire d'Eugène sur les Autrichiens à Caldiero (15 nov.). — Prise d'Amsterdam par Bulow (24 nov.). — Déclaration donnée par les alliés à Francfort, dans laquelle ils séparent la cause de Napoléon de celle de la nation française (1 er déc). — Combats sur les bords de la Nive entre Soult et les Anglo- Espagnols (8-13 déc.).— Traité de Valençay entre Napoléon et Ferdinand VII , qui recouvre son royaume (11 déc). — Convocation du Corps légis- latif (19 déc). — Violation de la neutralité de la Suisse (21 déc.) : Schwartzenberg entre en France par le pont de Bâle.— Evacuation de la Hollande (24 déc.).— Evacuation de Genève (30 déc). — Ajournement de la session du Corps législatif. L'Allemagne, ouvrage de Mme de Staël, pu- blié à Londres.— Histoire des littératures du midi de l'Europe, par le Genevois Sismondi. Ap. J.-C. En Servie , ouverture du Conseil national , à Kragojévast (janv.). Renouvellement de la guerre avec les Turcs (juillet). Le chef des Serviens, Czerni Georges , est contraint de se retirer .en Russie. 1814. Invasion du territoire français. Passage du Rhin à Bâle par Schwartzenberg, qui s'avance par l'Alsace et la Franche-Comté (31 déc. 1813). Passage du Rhin à Manheim par l'armée prus- sienne sous Blucher (1 er janv.); elle s'avance par la Lorraine. Bernadotte , qui commande l'ar- mée du Nord, a déjà envahi la Hollande et pé- nètre dans la Belgique. Réunion des trois souve- rains de Russie, Prusse, Autriche, àVesoul, le 23 ; Schwartzenberg et Blucher se rejoignent à Lan- gresle 25.— Traité d'alliance de Murât avec l'Au- triche (11 janv.). — Pie VII quitte Fontainebleau pour retourner à Rome (23 janv.) . — Combat de Saint-Dizier contre Blucher, le 27. Victoire de Brienne, le 29. Retraite de Blucher. — Bataille sanglante de la Rothière (I e * févr.). Napoléon se replie jusqu'à Nogent-sur-Seine. — Ouverture du congrès de Châtillon entre les alliés et la France (5 févr.). — Marche de Blucher sur Paris. Napoléon le bat successivement à Champ-Aubert le 10, à Montmirail le 11, à Château-Thierry le 13, à Vau- champ le 14, et le contraint à se retirer sur Châ- lons. — Marche de Schwartzenberg sur Paris. Napoléon lui livre les combats de Guignes , de Mormans, de Nangis, de Montereau et de Méry- sur-Seine (17-22 févr.), et rentre dans Troyes le 24. — Défaite de Soult par Wellington à Orthez (27 févr.;. — Combats de Bar et de la Ferté-sur- Aube (27-28 févr.). — Traité de Chaumont entre les alliés (1 er mars). — Victoire de Grenier sur les Autrichiens et les Napolitains à Parme (2 mars) . — Reprise de Troyes par les alliés. Prise de Sois- sons par Bulow (3-4 mars). Victoire de Napoléon sur Blucher à Craonne (7 mars) . — Défaite des Anglais à Berg-op-Zoom par le général Bizanet. — Bataille de Laon.— Évacuation de Rome et des États romains (9-10 mars) . — Entrée du duc d'An- goulême à Bordeaux (13-14 mars). — Rupture du congrès de Châtillon (19 mars). — Défaite d'Au- gereau à Limonest, près de Lyon (20 mars). — Combat d'Arcis-sur-Aube. Reprise de Reims par les alliés (70-ïl mars). — Occupation de LyoD par les Autrichiens (21 mars). — Combat de Fère- Champenoise (25 mars) . — Victoire de Napoléon sur les Russes à Saint-Dizier (26 mars). — Arrivée des alliés devant Paris (29 mars) . Bataille de Pa- ris, le 30; capitulation de Paris, le 31. — Établis- sement d'un gouvernement provisoire à Paris, cù l'abbé de Montesquiou représente le parti roya- liste (1 er avril) ; il prononce la déchéance de Na- poléon et l'abolition du droit d'hérédité dans sa famille, le 3. — Abdication de Napoléon en faveur de sa femme et de son fils à Fontainebleau, et, après la défection de Marmont , abdication abso- lue (6 avril) . — Le même jour, le Sénat déclare que le peuple français appelle librement au trône Louis -Stanislas- Xavier de France, frère de Louis XVI. — Bataille de Toulouse entre Soult et Wellington (10 avril). — Traité de Paris entre Ney, Macdonald et Caulaincourt, plénipoten- tiaires de Napoléon, et les ministres d'Autriche, de Russie et de Prusse. Napoléon ne doit garder que la principauté de Tîle d'Elbe (11 avril) . Marie- Louise aura les duchés de Parme et de Plai- sance. — Arrivée à Paris du comte d'Artois, qui prend le titre de lieutenant général du royaume (12 avril). — Adieux de Napoléon à ses soldats à Fontainebleau (20 avril) . Le même jour, entrée solennelle de Louis XVIII à Londres comme roi de France. — Monsieur signe à Paris avec les alliés une convention, par laquelle il leur livra plus de la moitié de la flotte française, cinquante- TEMPS MODERNES. 267 Ap. J.-C. trois forteresses, et réduit la France à ses fron- tières de 1792. Arrivée de Louis XVIII à Calais (24 avril) . — Déclaration du roi donnée à Saint-Ouen, qui jette les bases du gouvernement représentatif (2 mai) . — Entrée de Louis XVIII à Paris, le 3.— Premier ministère de la Restauration, composé de M. de Barentin aux sceaux, de M. de Talleyrand aux affaires étrangères, de l'abbé de Montesquiou à l'intérieur, du comte Dupont à la guerre, de l'abbé Louis aux finances , de "M. Malouet à la marine, de M. de Blacas à la maison du roi (13 mai). — Mort de l'impératrice Joséphine (29 mai). — Traité de paix définitif signé à Paris entre la France et les alliés. — Séance royale pour une assemblée collective du Corps législatif et du Sénat. Octroi d'une charte constitutionnelle (4 juin) . — Traité de Paris avec l'Espagne (20 juillet) . — Rétablisse- ment de l'ordre des Jésuites par Pie VII. — Loi relative à la liberté de la presse (21 oct.) . — Ou- verture du congrès de Vienne, sous la présidence de M. de Metternich (1 er nov.). — Loi relative à la liste civile et à la dotation de la couronne, le 8 ; loi relative à l'observation des dimanches et fêtes, le 18; rétablissement de l'ordre du Mérite militaire, le 28. — Évacuation de la Martinique par les Anglais (7 déc.) . — Loi relative aux biens non vendus des émigrés. — Ajournement des Chambres législatives au 1 er mai 1815. — Travaux d'Abel Rémusat sur la langue et les ouvrages de la Chine. Érection du Hanovre en royaume pour la maison régnante d'Angleterre (26 oct.). — Première loco- motive à vapeur sur des rails de fer due à George Stephenson. Rétablissement de l'autorité autrichienne en Lombardie (20 avril). — Restauration du grand- duché de Toscane, et du duché de Modène. — Rentrée du pape à Rome (24 mai). — La Savoie et le Piémont ont été rendus au roi de Sardaigne,qui bientôt joindra à ses Etats la ville de Gênes (30 déc). En Suisse, changement de la constitution fédérale. Trois nouveaux cantons ajoutés aux dix-neuf anciens, Genève, le Valais, Neufchâtel (14 sept.). En Espagne, Ferdinand VII dissout les Cortès et rétablit l'inquisition et les Jésuites. — Insur- rection au Mexique dirigée par Morales ; elle sera réprimée par le général espagnol Morillo. — Sou- mission du Chili par le général Osorio. — Lutte soutenue par Morillo contre les révoltés de Vene- zuela et de la Nouvelle-Grenade. Réunion de la Belgique aux Pays-Bas hollan- dais par la maison d'Orange (21 juillet). Le Danemark est forcé de céder à la Suède la Norvège par le traité de KM ; l'Angleterre conserve l'île d'Héligoland au nord des embou- chures de l'Elbe et du Weser. — Après une courte résistance, la Norvège accepte la domination suédoise, mais garde sa constitution particu- lière. Au Paraguay, Francia se fait dictateur. Guerre entre les États-Unis et l'Angleterre ter- minée par le traité de Gand. 1815. Traité secret entre l'Autriche, la France et l'Angleterre contre la Russie (3 janv.). — L'Au- triche fait conserver, au congrès de Vienne, les deux tiers de la Saxe au vieux roi Frédéric-Au- guste (28 janv.). — Cérémonie expiatoire, en France, pour Louis XVI et Marie-Antoinette (21 janv.). — Débarquement de Napoléon au golfe Juan, près de Cannes (l er mars). Convocation des Chambres lé- gislatives (6 mars). Entrée de Napoléon à Gre- noble, le 7, à Lyon, le 10 ; — Déclaration des puis- sances réunies au congrès devienne. Défection de Ney(13 mars). — Arrivée de Napoléon à Châlon (14 mars) . — Séan ce ro yale des Chambres ( 1 6 mars) . — Ap. J.-C. La Chambre des députés déclare nationale la guerre contre Napoléon (18 mars). — Louis XVIII s'en- fuit de Paris, où Napoléon arrive le soir (20 mars). Suppression de la censure et de la direction de la librairie et de l'imprimerie (24 mars). Murât, qui s'était d'abord prononcé contre Napoléon, l'as- sure ensuite de son concours et appelle toute la péninsule à l'indépendance (31 mars). — Procla- mation de Louis XVIII datée de Gand (14 avril). — Acte additionnel aux constitutions de l'em- pire (22 avril). — Revers de Murât en Italie. Ferdinand IV, appuyé par les Autrichiens, rentre à Naples(3 juin). — Assemblée du champ de Mai (1 er juin). Ouverture des Chambres, le 3. — Séance impériale des Chambres, le 7. — Signature, au congrès de Vienne, du traité définitif qui fixe l'état de l'Europe. — Passage de la Sambre par l'armée française (15 juin). — Défaite des Prus- siens à Ligny, des Anglais aux Quatre-Bras, le 16; Bataille de Waterloo, le 18. — Retour de Napoléon à Paris (20 juin). — Abdication de Napoléon, le 22; les Chambres nomment une commission exécu- trice provisoire. — Retour de Louis XV11I en France (24 juin). — Convention de Chollei (Maine- et-Loire) pour la pacification delà Vendée (27 juin) . — Napoléon quitte Paris, le 29. — Adresse de l'armée aux Chambres, le 30. — Proclamation de la Chambre des représentants au peuple français (1 er juillet). Coup de main du général Excelmans sur les Prussiens à Versailles. — Convention de Saint-Cloud, le 3. L'armée française se retirera derrière la Loire. — La Chambre des représen- tants vote une constitution, le 5. — Entrée des alliés à Paris, le 6. — Ministère dans lequel entrent Talleyrand et Fouché. — Dissolution de la Chambre des députés (13 juillet). — Arrivée de Napoléon à bord du vaisseau anglais le Belle- rophon (15 juillet) ; le cabinet de Londres choisira pour sa résidence l'île de Sainte-Hélène. — Ordon- nance excluant de la Chambre des pairs ceux qui ont siégé durant les Cent jours. Ordonnance tradui- santdevant un conseilde guerre et exilant de Paris les officiers et les fonctionnaires civils qui ont pris part aux événements des Cent jours. — Licenciement de l'ancienne armée (1 er août). — Assassinat de Brune à Avignon (2 août). — Assassinat du général Ramel à Toulouse. Nomination de 93 pairs, le 17. — Exécution de Labédoyère. Ordonnance royale instituant l'hérédité de la pairie (19 août). — Traité de la Sainte- Alliance entre' les empereurs de Russie et d'Autriche et le roi de Prusse (26 sept.).— Disgrâce de Fouché (19 sept.), de Talley- rand, le 24. Cabinet sous la présidence du duc de Richelieu. — Ouverture des Chambres, le 7 oct. — Débarquement de Murât en Calabre, le 8.' Il est fusillé le 13. — Loi portant suspension de la liberté individuelle (29 oct.). — Assassinat du général Lagarde à Nîmes (12 nov.). — Traité de Paris avec l'Angleterre et l'Autriche (20 nov.). — Con- damnation à mort de M. de Lavalette, qui parvient à s'évader le 20 déc. — Procès du maréchal Ney, le 4 ; son exécution le 7. Rétablissement des juridictions prévôtalès. — Première édition des chansons de Béranger. — Première chaire de sanscrit créée en Europe pour M. de Chésy ; chaire de chinois pour Abel Rémusat au Collège de France. Formation de la confédération germanique, au congrès de Vienne (8 juin). Réunion du Portugal, du Brésil et des Algarves en un seul royaume, proclamée par le prince régent Jean VI, fils de Marie, qui réside au Brésil depuis 1807 (16 déc). L'empereur de Russie Alexandre I er prend le titre de roi de Pologne (30 avril). — Constitution donnée à ce royaume (27 nov.). Au Mexique, les rebelles, conduits par Mina, prennent Acapulco. Mina, fait prisonnier par le 268 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. vice-roi Apodaca, est exécuté (H déc). — Dans la province de Venezuela, apparition de Bolivar, natif de Caracas, qui se met à la tête des in- surgés contre le général espagnol Morillo. Aux États-Unis, victoire brillante du général Jackson sur les Anglais à la Nouvelle-Orléaus (8 janv.). Signature définitive de la paix entre les deux pays. 1816. Loi dite d'Amnistie (12 janv.). Organisation de l'Institut, divisé en quatre académies : académie française, académie des inscriptions et belles-lettres, académie des sciences, académie des beaux-arts (21 mars). — Loi por- tant abolition du divorce (8 mai). Célébration à Paris du mariage du duc de Berri, second fils du comte d'Artois, avec Marie-Caro- line, petite-fille du roi de Naples Ferdinand IV (17 juin). — Dissolution de la Chambre dile introu- vable (5 sept.). — Nouvelle législature. — Missions dans les départements pour ranimer la foi catho- lique. — Chateaubriand, à cause de son écrit : la Monarchie selon la Charte, est dépouillé de son titre de ministre d'Etat (20 sept.). — Naufrage de la Méduse (2-6 juillet). Mariage de Charlotte, fille du prince régent d'Angleterre, avec le prince Léopold de Saxe- Cobourg (2 mai). — Expédition de lord Exmouth contre le dey d'Alger , qui rend la liberté à tous les esclaves chrétiens. — Premier roman de Walter Scott : Waverley. Première séance de la diète germanique à Francfort (1 er octobre). En compensation des ter- ritoires que les alliés lui ont fait céder à la Suède et à la Prusse pour le punir de sa fidélité à Napoléon,- le Danemark obtient le duché de Saxe- Lauenbourg, sur l'Elbe inférieur, qui fait partie de la confédération germanique. Ferdinand IV, roi de Naples et de Sicile, se fait appeler Ferdinand I e1 ' roi des Deux-Siciles. Mort de la reine du Portugal Marie; son fils, le prince régent, déjà roi du Brésil, prend le titre de roi de Portugal (20 mars), mais continue de résider à Bio-Janeiro. Nouvelle insurrection de la Servie contre la Turquie, sous la conduite de Miloscb Obrénovitch, fils d'un pâtre. Vainqueur d'une flotte espagnole, près l'île Margarita (9 mai) , Bolivar établit à Barcelone, à l'ouest de Cumana, un gouvernement provisoire. — L'indépendance des provinces unies de la Plata est proclamée à Tucuman. Le mulâtre Pétion, chef de la partie sud-ouest d'Haïti, se fait donner la présidence à vie. Il ré- side à Port-au-Prince. 1817. M. Pasquier est nommé garde des sceaux (19 janv.). — Loi contre la liberté individuelle (12 févr.). — Loi sur les journaux et écrits pério- diques (28 févr.). — Clôture de la session (26 mars). — Convention avec Pie VII, par la- quelle est rétabli le concordat conclu entre Fran- çois 1 er et Léon X (11 juin). — Traité signé à Paris avec le Portugal, qui remet à la France la Guyane française (28 août). — Séance royale pour l'ouverture des Chambres. Louis XVIII an- nonce qu'il n'y aura plus de cours prévôtales ■ffi en matière de religion, de l'abbé de Lamennais. — Examen des doctrines médicales, de Brous- sais. — Le comte de Chabrol, préfet de la Seine, fait éclairer au gaz l'hôpital Saint-Louis. — Win- sor construit une petite usine à gaz pour l'éclai- rage du passage des Panoramas à Paris. Troubles et conspirations à Londres. Suspen- sion de Vhabeas corpus (3 juin). — Mort de la Ap. J.-C. princesse Charlotte , fille unique du régent (6 nov.). — Les Anglais étendent leur domina- tion dans l'Inde jusqu'à l'Indus; soumission défi- nitive des Mabrattes. Gouvernement rétrograde de Ferdinand VII, roi d'Espagne, malgré les conseils des puissances alliées. Conspiration des généraux Lascy et Por- lier (avril-juillet). Mécontentement en Allemagne contre les gou- vernements qui n'ont pas encore donné de con- stitution à leurs peuples, ainsi qu'ils s'y étaient engagés par l'article 13 du pacte fédéral arrêté au congrès de Vienne. Institution d'un sénat en Pologne par l'empe- reur de Russie (26 févr.). — La diète de Cour- lande décrète l'affranchissement des paysans (14avril). Mariage du grand-duc Nicolas avecune fille du roi de Prusse. Nouvelle constitution des îles Ioniennes, qui les place sous le protectorat direct de l'Angle- terre. Nouvelle insurrection du Chili. Triomphe du parti national. Proclamation de la république. Succès de Bolivar dans le Venezuela. Installa- tion du gouvernement de Venezuela (10 nov.). J. Monroe, de la Virginie, est élu président des Etats-Unis. — Colonie de nègres libres, en Afri- que (Libéria). 1818. Première loi sur le recrutement présentée par le maréchal Gouvion-Saint-Cyr (10 mars). — L'évacuation du territoire français est fixée par le congrès d'Aix-la-Chapelle au 30 novembre de cette année. — Convention relative au dernier payement de l'indemnité due par la France (19 nov.). — Ouverture par le roi de la session législative de 1818-1819 (10 déc). — Retraite du ministère Richelieu (29 déc). M. de Serres est nommé à la justice; le général Dessole aux affaires étrangères; M. Decazes à l'intérieur; M. Portai à la marine ; le baron Louis aux finances. — Fon- dation d'une caisse d'épargne à Paris (15 nov.). — Commencement des travaux pour la nouvelle carte de France. — Introduction dans les col- lèges royaux de l'enseignement de l'histoire. — Philosophie anatomique de Geoffroy-Saint-Hilaire. — Considérations sur la Révolution française, ouvrage posthume de Mme de Staël. — Les Messéniennes, de Casimir Delavigne. Abolition de la servitude dans le royaume de Wurtemberg (1 er janvier). — Le royaume de Ba- vière et le grand-duché de Bade reçoivent des constitutions de leurs princes. Traité de l'Angleterre avec les Pays-Bas (4 mai), avec l'Espagne (23 sept.), pour l'abolition de la traite des nègres. L'empereur de Russie ouvre la diète de Pologne par un discours en français (27 mars) . La session dure 1 mois. — Histoire de Russie, par Ka- ramsin. Mort de Charles XIII, roi de Suède (5 févr.). Avènement du prince royal Bernadotte-Charles- Jean,âgéde53 ans, sous le nom de Charles XIV. Mort du mulâtre Pétion, président d'une partie de l'île d'Haïti. Le général Boyer lui succède. Déclaration de l'indépendance du Chili (l er jan- vier) . — Bolivar est reconnu par l'Angleterre et les États-Unis. 1819. Agitation en Allemagne, entretenue par les sociétés secrètes et surtout par une association connue sous le nom de Burgenschafft, qui s'était formée dans les universités. — Assassinat par un étudiant du célèbre Kotzebue, regardé comme ennemi de l'indépendance allemande (23 mars). — Congrès de ministres allemands , à Carlsbad, en Bohême, pour aviser aux moyens de réprimer les tendances démocrati^uesdes universités (août). TEMPS MODERNES. 269 4p. J.-C. — Le Wurtemberg reçoit de son souverain une nouvelle constitution (29 sept.). En Angleterre, les chefs du parti radical profi- tent du mécontentement du peuple causé par la misère générale, conséquence d'une^ mauvaise législation sur les grains, pour l'exciter à réclamer des réformes de toute sorte. De nombreuses as- semblées se tiennent dans les districts manufac- riers d'Angleterre et d'Ecosse pour demander le suffrage universel. Révolte sanglante à Manches- ter (16 août). — Mort de James Watt (25 août). Voyages d'exploration de Parry, Liddon, Fran- klin dans la mer polaire. Les Chambres françaises votent une loi accor- dant une dotation de* 50 000 livres de rente au duc de Richelieu, à titre de récompense natio- nale. Il en consacre le produit à la fondation d'un hospice à Bordeaux. — Loi contre la presse (17 et 26 mai). — Loi qui assujettit les journaux et les écrits périodiques au, dépôt d'un cautionnement (9 juin) . Troubles à l'École de droit. — Recompo- sition du cabinet sous la présidence de M.Decazes, ministre de l'intérieur (19 nov.). Rappel de tous les exilés politiques, à l'exception des convention- nels qui ont voté la mort de Louis XVI (1 er déc). — La Chambre des députés exclut de son sein l'abbé Grégoire, ancien évêque de Blois et régi- cide (6 déc). — Commencement des publications socialistes de Saint-Simon. — Exposition publique des produits de l'industrie française au Louvie (25 août) . — Le radeau de la Méduse, de Géri- cault. A Valence, conspiration du colonel Vidal, ré- primée par le général Elio (2 janv.). En Russie, le droit d'établir des fabriques et des manufactures est accordé à tous les paysans. La noblesse et les négociants des deux premières classes en avaient seuls joui jusqu'alors. — Réu- nion des écoles de Saint-Pétersbourg en univer- sité. Propagation de l'instruction dans l'armée russe. — Immenses travaux de fortification com- mencés à Helsingford et à Sweàborg en Finlande OErsted, physicien à Copenhague, découvre le fait de la déviation de l'aiguille aimantée paiTin- fluence d'un courant de la pile. Les Anglais abandonnent aux Turcs la ville de Parga, qui s'était placée sous leur protection. Les habitants préfèrent abandonner leur ville, après avoir brûlé les ossements de leurs ancêtres. Le roi des nègres, Henri-Christophe, essaye en vain de renverser le président Boyer. Victoire remportée par Bolivar à Boyaca, à 20 lieues au N. E. de Santa-Fé de Bogota dans la Nouvelle-Grenade (7 août). Entrée triomphale de Bolivar à Carthagène. Congrès d'Angostura, qui décrète la loi fondamentale de l'union des pro- vinces de Venezuela et de la Nouvelle-Grenade sons le nom de république de Colombie (17 déc). 1820. Mort de Georges III, roi d'Angleterre. Avène- ment de Georges IV. Procès scandaleux intenté parle roi contre sa femme, Caroline, princesse de Brunswick. Assassinat du duc de Berri, second fils du comte d'Artois, par Louvel (13 fév.). — Change- ment de ministère. Le duc 'de Richelieu est placé à la tête du cabinet (20 févr.). — Loi relative aux complots contre la sûreté de l'Etat et les membres de la famille royale (25 mars) . — Loi sur le réta- blissement de la censure (30 mars). — Troubles à à Paris (2, 3, 5 et 6 juin). — Adoption par la Chambre des députés d'une loi qui augmente le .jaombre des députés et accorde un double vote aux électeurs les plus imposés de chnque dépar- tement (9 juin). — Naissance d'un héritier du trône, fils de la duchesse de Berri (29 sept.) ; Henri-Dieudonné reçoit le titre de duc de Bor- deaux. — MM. Laine, de Villèle et de Corbière Ap. J.-c. sont nommés ministres secrétairesd'État (27 déc). — Arago découvre l'aimantation temporaire du fer sous l'influence d'un courant de la pile, fait d'où sortira bientôt la télégraphie électrique. — Premières Méditations de Lamartine. En Espagne, des troupes qui devaient être em- barquées pour aller combattre les indépendants d'Amérique se révoltent à Cadix, sous laconduitede Quiroga et de Riego (janv.) . Elles réclament la con- stitution de 1812. Le roi est obligé de céder et de convoquer les Cortès à Madrid (9 juillet). Le gé- ' néral Quiroga est vice-président. En Portugal, troubles analogues à ceux de l'Espagne. Proclamation de la monarchie consti- tutionnelle. Abolition de la régence asservie à l'Angleterre. Insurrection dans les Deux-Siciles. Le général Pépé demande une constitution (6 juillet). Leduc de Calabre proclame la constitution que vient de se donner l'Espagne, et le roi prête serment de la faire observer (13 juillet). Lutte entre l'empereur de Russie et la diète de Pologne. — Formation de confédérations se- crètes dans ce dernier pays. Réunion du congrès âeTroppau, dans la Silésie autrichienne, provoqué par le prince de Metter- nich, qui veut aviser aux moyens de comprimer l'agitation révolutionnaire qui menace de se ré- pandre dans toute l'Europe (31 août). Les 3 mo- narques de Russie, d'Autriche et de Prusse déci- dent qu'avant de rien entreprendre contre la constitution napolitaine, ils inviteront le roi des Deux-Siciles à se rendre à Laybach, siège d'un nouveau congrès (13 oct.). En Amérique, le Mexicain Iturbide triomphe du vice-roi Apodoca. Le Pérou s'affranchit de la domination espa- gnole, avec le concours de lord Cochrane, du général de Buenos-Ayres Saint-Martin, et de Sucre, lieutenant de Bolivar. Le roi des nègres, Henri- Christophe I", se donne la mort. La population se soumet à Boyer, le président de Port-au-Prince. — Les Espagnols conservent la partie orientale de l'île. 1821. Congrès de Laybach, où l'on décide que l'on rétablira par la force l'ancien état de choses dans les Deux-Siciles. — Entrée de l'armée autrichienne à Naples, le 24, après la défaite du général Pépé. — Révolution du Piémont, dirigée par le comte de Santa-Rosa. Abdication de Victor-Emmanuel en faveur de son frère, Charles-Félix (13 mars). Celui-ci déclare qu'il ne changera rien à l'an- cienne forme de gouvernement. Entrée des Au- trichiens en Piémont. Fin de la révolution (avril). Mort de Napoléon, à Sainte-Hélène, à l'âge de 52 ans (5 mai). En France, séance royale pour l'ouverture des Chambres (5 nov.) . — Vote d'une adresse dont le roi refuse d'entendre la lecture (26 nov.). — Changement de ministère : MM. de Villèle aux finances, avec la présidence du conseil ; de Pey- ronnet à la justice; de Montmorency aux affaires étrangères; de Corbière à l'intérieur; de Bellune à la guerre; de Clerrnont-Tonnerre à la marine; de Lauriston à la maison du roi (14 déc). — Conspiration à l'école de cavalerie de Saumur (déc). Procès de Béranger pour un second re- cueil de chansons (déc.) . — Simple discours de P. L. Couàer — De l'Église gallicane, et Soi- rées de Saint-Pétersbourg H ouvrage posthume de Joseph de Maistre. — Histoire des Français, de Sismondi,de 1 81 7 à 1843; 31 volumes. — Créa- tion de l'Ecole des Chartes. — Fondation de la Société de géographie, par Malte-Brun. — Fresnel invente les phares dioptriques. Formation d'une armée de la foi en Espagne. Commencement de l'insurrection hellénique. 270 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. Le chef de l'Hétérie grecque, Alexandre Ypsilanti, appelle à l'indépendance les Moldaves, les Valaques et les Grecs. — Les Grecs de Morée prennent pour chef son père Démétrius. — Agitation dans tout l'empire ottoman. Troubles sanglants à Cons- tantinople. Le patriarche de l'Église d'Orient est égorgé (22 avril) . Horrible massacre des chrétiens. — Un sénat est convoqué à Calaraata, en Messé- nie, par Mavromicalis, qui ne peut rattacher à lui les autres chefs (mai) . — Défaite d'Alexandre Ypsilanti; il se réfugie chez les Autrichiens, qui le retiennent prisonnier. — Son frère Démétrius est un moment reconnu stratège, mais perd bien- tôt le commandement. — Un gouvernement pro- visoire est établi à Tripolitza, en Morée, qui vient d'être enlevée d'assaut (17 oct.). — Un congrès ouvert à Epidaure, en Argolide, par Dé- métrius Ypsilanti et Mavrocordato. prépare la ré- daction, de l'acte d'indépendance (15 dèc). Aux États-Unis, commencement de la querelle entre les Etats du Nord et les Etats du Sud au sujet de l'esclavage. Une ligne de démarcation est tirée entreles Etats libres et les Etats à esclaves. Iturbide, qui a pris le titre de généralissime de l'empire du Mexique, entre à Mexico (27 sept.) . Il y établit un gouvernement provisoire composé de cinq membres, et une junte ou assemblée de notables. Bolivar, qui vient de remporter une victoire décisive sur le général espagnol Morillo, est nommé président pour quatre ans de la Colombie. — Le général Saint-Martin occupe Lima (12juill.), et est proclamé protecteur du Pérou (8 août) ; il donne une constitution à la république péru- vienne (8 oct.). Plusieurs provinces du Brésil se déclarent pour la constitution promulguée en Portugal, qui est acceptée par le roi à Rio-Janeiro (février) . — Le roi Jean, malgré les Brésiliens, part pour l'Eu- rope, laissant la régence à son nls don Pedro. A son arrivée au Portugal, il prête serment à la constitution. La partie orientale d'Haïti, qui dépendait de l'Espagne, se proclame en république. 1822. Le Parlement rejette de nouveau le bill d'é- mancipation des catholiques d'Irlande (19 juin). Troubles en Irlande. Suspension de l'acte dliabeas corpus. — Le premier ministre Castlereagh se donne la mort (12 août). Il a pour successeur Canning. Conspiration à Béfort (I er janv.). — Tentative du général Berton sur Saumur (24 févr.). — Troubles graves à l'École de droit à Paris (5 mars) . — Suspension des cours à cette école, le 6. — Complot militaire à la Rochelle (7 mars). — Dissolution de l'école de cavalerie de Saumur (29 mars). — Clôture de la session de 1821 (l e ymai). — Ouverture de la session de 1822 (4 juin). — Conspiration du lieutenant-colonel Caron, qui est condamné à mort et exécuté le 1 er octobre. — Clôture de la session de 1822 (17 juillet). — Condamnation par la cour d'as- sises de Paris des 4 sergents Bories, Goubin, Pom- mier et Raoulx, impliqués dans la conspiration delaRochelle. Ilssont exécutésle21 septembre. — Condamnation à mort par la cour d'assises de Poitiers du général Berton, de Sauge et de Ja- glin, qui sont exécutés le 5 octobre. — Troubles à l'École de médecine de Paris (18 nov.). — Fermeture de cette école, le 22. — M. de Mont- morency donne sa démission. M. de Villèle est chargé par intérim des affaires étrangères (25déc), qui sont confiées le 28 à M. de Chateaubriand. — Suspension du cours d'histoire de M. Guizot à la Sorbonne. — Suppression de l'École nor- male. — Odes et Ballades, de Victor Hugo. — Fondation de la Société asiatique de Paris par Ap. J.-C. Sylvestre de Sacy. — Ampère énonce expressé- ment l'idée d'utiliser la déviation de l'aiguille aimantée par le courant de la pile pour la télé- graphie électrique. En Espagne, complot de la garde royale contre la constitution. Elle proclame, dans le palais de Madrid, roi absolu Ferdinand VI( (1 er juillet). — Formation d'une junte royaliste et d'une régence suprême à Urgel. Défaite des absolutistes par Martin Empecinado. En Portugal, même tentative de don Miguel pour renverser son père Jean VI et chasser les Cortès. Conspiration découverte et punie à Palerme (9 janv.) . — Congrès de Vérone, où se rendent le roi de Prusse et les empereurs de Russie et d'Au- triche. L'Angleterre y est représentée par le duc de Wellington ; la France par MM. de Montmo- rency et de Chateaubriand. L'Autriche, la Prusse et la -Russie approuvent le projet de la France d'intervenir en Espagne en faveur de Ferdi- nand VII; l'Angleterre conserve la neutralité. Dans les Pays-Bas, la langue hollandaise sera introduite dans toutes les écoles, et, à partir du 1 er janvier, dans tous les tribunaux (26 oct.) ; les avocats belges pourront se servir de la' langue française jusqu'en 1825. Le congrès d'Epidaure rédige et promulgue l'acte d'indépendance de la Grèce. Ali-Pacha est assassiné dans une conférence que lui avait pro- posée Kourschid-Pacha devant Janina (5 février). — Prise de Corinthe par Démétrius Ypsilanti; sac de Ciiio par le capitan-pacha (11 avril). — Les Grecs perdent Corinthe (20 juillet) . — Siège de Napoli de Romanie, qui se rendra aux Grecs le 11 janvier de l'année suivante. — La Russie n'ose se prononcer ouvertement pour la cause de l'indépendance hellénique, et rappelle même ses troupes des frontières de la Moldavie et de la Va- lachie. L'Angleterre et l'Autriche engagent la Porte à faire des concessions ; sympathies que rencontre la cause grecque en Allemagne et sur- tout en France. Les Cortès du Mexique proclament l'indépen- dance de la nation (février). L'armée proclame empereur Iturbide sous le nom d'Augustin I er (18 mai). Le prince régent du Brésil, don Pedro, refuse d'obéir à son père, qui le rappelle en Portugal, et l'assemblée des députés brésiliens proclame l'indépendance du pays (1 er août). Don Pedro est nommé empereur héréditaire et constitutionnel du Brésil (12 oct.). La partie espagnole d'Haïti reconnaît pour pré- sident Boyer, qui réunit ainsi l'île entière. 1823. Arrêté de la diète sur l'organisation définitive de l'Allemagne (3 août). — Organisation des Etats provinciaux en Prusse; le roi se dispense encore de former une assemblée générale, composée des Etats provinciaux. En France, réorganisation de l'Ecole de méde- cine de Paris (2 février) . — Manuel est expulsé de la Chambre par la force, pour une appréciation du jugement de Louis XVI par la Convention (3 mars). Troubles dans Paris. — Travaux his- toriques de MM. de Barante, Guizot, Thiers. Voyage scientifique du capitaine Duperrey dans l'Océanie. L'Autriche, la Prusse et la Russie rappellent leurs ambassadeurs de Madrid, Le duc d'Angou- lême est nommé généralissime de l'armée d'Es- page. — Ferdinand VII est forcé de suivre les Cortès à Séville (20 mars). — L'année française franchit la Bidassoa (7 avril). Entrée du duc d'An- goulême à Madrid (24 mai) . — Prise du Trocadéro (31 août). — Capitulation de Cadix (30 octobre). — Exécution deRiégo à Madrid (7 nov.). — Fer- dinand VII rentre dans sa capitale le 13. TEMPS MODERNES. 271 Ap. J.-C. En Portugal, don Miguel essaye encore une fois de renverser la constitution (27 mai) ; il est en- voyé à Vienne. L'année précédente, par suite de son mariage ■ illégal, le grand-duc Constantin avait renoncé à la succession au trône de Russie. L'empereur re- connaît alors publiquement pour son successeur son second frère, le grand-duc Nicolas. Marcos Botzaris, né en Albanie, dans les mon- tagnes de Souli, tente de sauver Missolonghi par un acte de dévouement semblable à celui de Léo- nidas : il pénètre de nuit avec 300 hommes seule- ment dans le camp des Turcs et en fait un grand carnage. Atteint d'une balle à la tête , il meurt le lendemain à Carpenitza (juillet). — Les Grecs re- prennent Corinthe (2 octobre). — Divisions entre les chefs grecs : Colocotroni renverse Conduriotis et Mavrocordato. Arrivée de lord Byron. La vice-royauté espagnole de Guatemala, au sud du Mexique, se constitue en Etats-Unis de l'Amérique centrale (1 er juillet) : président, don Manuel José d'Arco. Traité d'alliance défensive de la Colombie avec la république de la Plata (8 mars). — Bo- livar appuie les Péruviens menacés par un vice-roi espagnol, et mérite du congrès péru- vien le titre de Libérateur. — Dictature de Freyre au Chili. Iturbide dépose le pouvoir aux mains d'un con- grès (avril). Le président du congrès, Victoria, organise les Etats-Unis mexicains sur le modèle des Etats-Unis du Nord. 1824. Mesures préventives contre les tendances ré- volutionnaires prises à Johannisberg (duché de Nassau) , par les représentants de l'Autriche, de la France, de la Prusse, de l'Angleterre et des Etats allemands (juin). — Contestations entre le royaume des Pays-Bas et les Etats allemands du Rhin, au sujet de la libre navigation du fleuve. — Ottfried Muller donne son grand travail sur la Grèce ancienne : les Doriens. Lutte des Anglais avec les Achantis, peuple de la Guinée. — Les Pays-Bas abandonnent leurs établissements dans l'Inde aux Anglais, qui, de leur côté, renoncent à leurs possessions de l'île de Sumatra. — Guerre soutenue contre les Bir- mans; prise de Pégu par le chef anglais Camp- bell. — L'ingénieur français Brunel commence à Londres le tunnel qui sera creusé à trente-quatre pieds au-dessous de la Tamise. Ouverture de la session en France (23 mars). Adoption de la loi qui rend la chambre septen- nale (juin). — Chateaubriand, qui est opposé à un projet de conversion des rentes, est remplacé aux affaires étrangères par le baron de Damas (4 août). L'évêque d'Hermopolis est nommé mi- nistre des affaires ecclésiastiques et de l'instruc- tion publique. — Ordonnance royale qui rétablit la censure pour les journaux et les écrits pério- diques (15 août).— Projet d'indemnité en faveur des émigrés. — Fondation de l'école forestière de Nancy. — Mort de Louis XVIII (16 sept.). Son frère le comte d'Artois, Charles X, lui succède à 67 ans. Il promet de maintenir la charte. Ouver- ture de la session (22 déc.) : le roi annonce le projet d'indemnité en faveur des émigrés. — Fon- dation du journal le Globe. — Le massacre de Chio de E. Delacroix. Vengeances exercées par les royalistes espagnols contre les constitutionnels. Corps de volontaires royaux, organisé et payé par les moines. — En Portugal, nouvelle révolte de don Miguel contre son père; il est envoyé de nouveau à Vienne. Ré- tablissement des anciennes Cortès. Amnistie gé- nérale. L'empereur de Russie visite les mines d'or de l'Oural, au delà d'Orembourg : il est reçu par la Ap. J.-C. grande tribu indépendante des Kirghiz, alliée de l'empire (oct.). Le ministre Canning, malgré Wellington, né- gocie en faveur des Grecs. Il est appuyé par la Russie. — Mort de lord Byron à Missolonghi (19 avril). — Massacre des Grées de l'île de Psara par les Turcs (juillet). — Belle campagne navale de Miaulis et de Canaris. Lutte ouverte de Colo- cotroni contre le président Mavrocordato et Con- duriotis (déc). De Las Heras reçoit les pouvoirs de capitaine général (3 mars) et de directeur (mai) à Buenos- Ayres. — Victoire décisive du général Sucre, lieu- tenant de Bolivar, sur les généraux espagnols La Sema et Valdès à La Paz Ayacucho, au sud-est du lac Titicaca ; elle assure l'indépendance de la Bolivie. — Projet de Bolivar de réunir tous les Etats américains en une seule confédération. — Le dictateur du Paraguay, Francia , retient le voyageur Bonplan. — L'empereur du Brésil ac- cepte la nouvelle constitution (9 janv.) , et prête serment (25 mars). — Brillante réception faite a New-York au général La Fayette (16 août). — Iturbide, qui a tenté de ressaisir le pouvoir au Mexique, est fusillé (10 juillet). 1825. En Angleterre, le bill d'émancipation des ca- tholiques est encore rejeté, malgré l'accord des catholiques de l'Angleterre et de l'Irlande (25 avril). — Continuation de la lutte contre les Bir- mans. Le général Campbell fait alliance avec le prince de Siam. Cession à la Compagnie des Indes du territoire maritime d'Arakan, d'Yé, de Taval, et de l'archipel de Merghi (30 déc.) . En France, loi accordant aux émigrés une in- demnité de trente millions de rente (27 mars). — Ordonnance du roi reconnaissant, sous certaines conditions, l'indépendance d'Haïti (17 avril). — Vote de la loi du sacrilège (20 avril). — Troubles à Rouen (21 avril). — Loi relative à la faculté de conversion des rentes 5 pour 100 en inscrip- tions de rentes 3 p. 100, au taux de 75 francs (1 er mai). — Sacre de Charles X à Reims (29 mai). — Mort du général Foy (28 nov.). — Histoire de la conquête de l'Angleterre par lés Normands, de M. Augustin Thierry. — Gay-Lussac et Chevreul prennent un brevet pour l'application industrielle des acides gras. Ce n'est cependant qu'en 1831 et après de pénibles essais que de Milly réussit à fabriquer la bougie stéarique, dite bougie de l'Etoile. Le roi de Piémont ne permet d'apprendre à lire et à écrire qu'à ceux qui possèdent quinze cents livres. — Ouverture du 19 e jubilé général. — Poursuites contre les carbonari. L'Angleterre obtient de Jean VI , roi • de Por- tugal, la reconnaissance de l'indépendance du Brésil (15 mai, 29 août). Ratification solennelle : Jean conserve seulement le titre d'empereur (15 nov.). L'empereur de Russie ouvre la diète de Polo- gne (13 mai.) Il travaille à améliorer la condition des Juifs dans ce pays.— Son voyage avec l'impé- ratrice à Taganrog. Sa mort. Avènement de Nico- las I er (1 er décembre). Conspiration dans l'armée au nom de la république slavone (26 déc.) ; con- damnation de trente-six coupables par la haute cour de justice. Conversion des Lapons idolâtres par le pasteur Stockfleth; traduction de la Bible en finnois lapon. . Ibrahim, fils de Mehemet-Ali, appuie le sultan contre les Grecs. Belle défense de Missolonghi, qui supporte deux assauts (28 juillet, 29 août). Quincy Adam*, fils de l'ancien président John Adams, est élu président des Etats-Unis. Traités de la Colombie avec Buenos-Ayres , Gua- temala, les Etats-Unis, le Mexique. Traite de 272 CHRONOLOGIE. TABLES. Ap. J.-C. commerce avec l'Angleterre qui l' a reconnue le 12 janvier. — Le haut Pérou se constitue en État sous le nom de Bolivie et prend Bolivar pour pro- tecteur; le général Sucre reçoit le titre de vice- président. — Le congrès général de Buenos- Ayre s publie une première loi fondamentale et établit un gouvernement sous de Las Herras. La cham- bre des représentants donne à l'Etat le nom de Provinces-Unies de Rio de la Plata, ou république argentine (18 mars). — Lutte entre Buenos-Ayres et la ville de Montevideo, qui est appuyée par le Brésil. — Au Paraguay, le dictateur Francia abolit les ordres monastiques; il se prononce pour l'Espa- gne contre Bolivar. — Frise de Saint Jean d'Uiïoa, fort qui domine la Vera-Gruz, dernier point qu'aient possédé les rois d'Espagne dans la guerre de l'indépendance. 1826. Le duc de Wellington est envoyé à Saint-Péters- bourg avec deux missions, l'une apparente, l'au- tre secrète, la première, de complimenter le nou- vel empereur sur son avènement au trône, la seconde, de conclure avec lui un arrangement relatif à la Grèce. — Protocole du 4 avril. Ulti- matum remis le 5 par le gouvernement russe à la Porte sur la question des principautés. — Prise^de Missolonghi par Ibrahim le 22; cruautés des Égyptiens. Dévastation de la Morée par Ibra- him. — L'Angleterre offre à la France de s'asso- cier au projet de pacification de la Grèce : M. Canning vient conférer à Paris (18 sept.) — Traité d'Ackerman entre la Porte et la Russie, qui ob- tient la libre navigation sur la mer Noire ; un divan ou conseil d'Etat national régira les prin- cipautés ottomanes de Mollavie et de Valachie; évacuation de la Servie par les Turcs, qui auront garnison seulement dans les forteresses (6 oct.). En Angleterre, embarras financiers. Disette. Achat de blés étrangers par Canning, malgré l'op- position de l'aristocratie. — Aux Indes orientales, traité avantageux avec le roi d'Ava (février). Une flotte française force Tunis et Tripoli à respecter le pavillon du pape (février). — Le comte de Montlosier attaque vivement les jé- suites. — Troubles à Rouen, à Brest, à Lyon, à l'occasion des prédications des missionnaires. — Rejet du projet de loi sur le droit d'aînesse (mai). — Présentation, à la Chambre des députés, de la loi relative à la police de la presse, et dite loi de justice et d'amour (29 déc). — Première salle d'asile ouverte à Paris. — Essai sur le pâli ou langue sacrée des bouddhistes de la presqu'île au delà du Gange, par E. Burnouf et Lassen. — Le capitaine Delvigne propose un fusil rayé et à balle forcée. En Espagne, Ferdinand YII confie l'enseigne- ment aux jésuites. — Mort de Jean VI, roi de Portugal (10 mars). Don Pedro, son fijS, l'empe- reur du Brésil, est reconnu roi le 26. Il renonce à la couronne de Portugal en faveur de sa fille dona Maria da Gloria, âgée de moins de sept ans, qui doit épouser son oncle don Miguel (2 mai). — Les absolutistes proclament don Miguel roi (26nov.). ^ Révolte à Kiev, punie par cinq exécutions ca- pitales (janv.). — Couronnement de Nicolas I er à Moscou (3 août). Le roi de Piémont confie l'enseignement aux jésuites et aux frères de la doctrine chrétienne. — Les Autrichiens se retirent de la Sicile et du royaume de Naples. À Constantinople , révolte et destruction du corps des janissaires. Révolution dans la république argentine : les chefs de l'armée ne veulent plus du gouvernement fédératif; les provinces se soulèvent contre Bue- nos-Ayres et expulsent les partisans du système central. Nouvelle constitution. — Les Espagnols Ap. J.-C. perdent Callao, près de Lima (15 juin). — Bolivar est nommé président à vie du Pérou, avec le droit de désigner son successeur (18 août.). — Congrès universel de Panama, qui arrête un traité d'alliance offensive et défensive entre les républiques américaines (juin-juillet). — Au Paraguay, le dic- tateur Francia abdique, puis reprend le pouvoir. Traité de commerce conclu par le Mexique avec la France, la Prusse, le Wurtemberg. — Une flotte espagnole envoyée contre le Mexique est détruite par la tempête (4 sept.). 1827. La Grèce choisit pour président Jean Capo d'Istria. — Défaite de lord Cochrane et de Church devant Athènes qui est forcée de capituler (juin). — Convention de Londres par laquelle les trois grandes puissances s'engagent à demander à la Porte que les Grecs n'aient plus que des auto- rités choisies par eux : ils payeront au sultan un tribut annuel, les Turcs évacueront la Grèce, mais recevront une indemnité : par un article secret, elles conviennent de prendre les armes en cas de refus. — Les trois escadres de l'amiral français de Rigny, du vice-amiral anglais Sir Ed. Codring- ton, du Russe Hyden, gagnent sur la flotte égypto-turque, après trois heures et demie de combat, la brillante victoire de Navarin (20 oct.). Mort du premier ministre d'Angleterre, George Canning (8 août). Il sera remplacé par Welling- ton (22 déc). Adresse de l'Académie française au roi contre le projet de loi sur la police de la presse (25 jan- vier). Ce projet est voté par la Chambre des dé- putés (12 mars); mais le ministère, craignant le refus de la Chambre des pairs, le retire (i7 avril). • — Cris contre les ministres, à la revue de la garde nitionale passée par le roi au champ de Mars (29 avril); licenciement immédiat de la garde nationale. — Rétablissement de la censure (24 juin) . — Dissolution de la Chambre des dépu- tés (nov.). Troubles graves à Paris; tentatives de barricades dans les quartiers Saint-Martin et Saint- Denis, les 19 et 20. — Rupture avec Alger, pour l'offense faite au consul général par le dey Hus- sein-Pacha (avril). Commencement des hostilités (4 oct.). — Histoire delà Révolution d'Angleterre, par M. Guizot. Cromwell, drame de Victor Hugo. — Construction du chemin de fer de Saint- Etienne. Révolte des absolutistes en Catalogne; ils pro- clament roi le frère de Ferdinand YII, don Carlos (28 août) ; ils sont battus. Don Pedro, espérant ainsi conserver la couronne de Portugal à sa fille, nomme régent son frère, don Miguel (3 juillet). Guerre entre la Russie et la Porte. Prise d'Eri- van par les Russes (13 oct.). Continuation de la guerre entre le Brésil et la ré- publique argentine; elle est malheureuse pour le premier. — Jalousie des généraux Santander, Santa-Cruz, Paez contre Bolivar; ce dernier ab- dique, mais le congrès de la Colombie lui rend le pouvoir; Santa-Cruz est élu président du Pérou. 1828. Construction de la forteresse prussienne d'Eh- renbreitstein, en face de Coblentz, pour comman- der la Moselle et le Rhin (août). — Les Étrusques d'Ottf. Muller. — Mon. Germanise historica, par Pertz. En Angleterre, ministère Wellington (25 janv.). Troubles sanglants en Irlande: discours d'O'Con- nell. Chute du ministère Villèle; sont nommés : MM. de Martignac, à l'intérieur; Portalis, àlajus- tice; de la Ferronays, aux affaires étrangères; de Caux, à la guerre; Roy, aux finances; de Fwiyssi- nous, aux affaires ecclésiastiques ; de Chabrol, à la marine, — Ouverture des Chambres (5 févrierL — TEMPS MODERNES. 273 Ap. J.-C. M. de Vatimesnil est nommé ministre de l'instruc- tion publique (9 févr.). — Retraite de MM. de Frays- sinous et de Chabrol (3 mars) ; M. Hyde de Neu- ville est nommé ministre de la marine, M. Feu- trier aux cultes. — Lois libérales sur la révision annuelle des listes du jury (2 juillet) ; sur les journaux et écrits périodiques, le 18 : tout Fran- çais majeur jouissant des droits civils pourra, sans autorisation préalable, publier un journal. — Les cours de MM. Guizot, Cousin, Villemain sont rouverts à la Sorbonne. — Les Orientales de Victor Hugo. — Séguin aîné imagine la chau- dière tabulaire, qui servira à résoudre le problème de la locomotive à course étendue. Il prend un brevet le 20 déc. Le gouvernement provisoire de la Grèce, dit Panhellénion, composé de 27 membres, a pour chef Jean Capo d'Istria (24 janvier) . — Subside mensuel accordé aux Grecs par la Russie, l'Angle- terre et la France. — Apres la guerre de Perse, terminée par un traité qui leur livre la province d'Arménie jusqu'au mont Ararat, les Russes dé- clarent la guerre à la Porte ; sous prétexte que le traité d'Ackerman n'a pas été observé (26 avril). — Prise de Varna par les Russes (11 oct.). — Résistance des Turcs dans Schoumla. — Cam- pagne de Paskewitz contre la frontière ottomane d'Asie Mineure. — Départ de l'expédition fran- çaise en Morée (17 août.) Les Égyptiens sont forcés d'évacuer cette province. — Occupation par les Français de Navarin, Modon et Coron (6-7 oct.). Les troupes françaises évacuent définitivement l'Espagne. Agitation des carlistes qui reprochent à Ferdinand VII de ne pas assez sévir contre les constitutionnels; ils refusent de le reconnaître pour roi. Don Miguel passe de Londres à Lisbonne et prête serment dans la forme constitutionnelle comme régent (22 fév.). — Il est proclamé roi par les Cortès de Lamégo (29 juin). Triomphe des absolutistes. Dona Maria est reçue à Londres comme reine légitime (déc). , Election d'André Jackson comme président des Etats-Unis. Continuation de la rivalité commer- ciale entre les États-Unis et l'Angleterre. Attaque dirigée par les Péruviens contre la Bolivie et la Colombie ; elle est repoussée. 1829. Le traité de commerce conclu par la Prusse avec la Hesse-Darmstadt, la Bavière, le Wurtem- berg est le point de départ du Zollverein ou union douanière (24 avril). — Nouveaux règlements entre la Prusse et les Pays-Bas au sujet de la navigation du Rhin. Ouverture de la session des Chambres françaises

  • (27 janv.). Alliance, contre le ministère, entre le

côté gauche, le centre gauche et une fraction du côté droit. Abstention de tout le côté droit dans le vote des paragraphes de l'adresse , rédigée en réponse au discours royal; impuissance du minis- tère à rapprocher les partis; clôture de la session (31 juillet). — Nouveau ministère avec le prince de Polignac comme président du conseil. Influence de l'aristocratie et des congrégations religieuses. — Le nouveau monde industriel et sociétaire de Fourier. — L'orientaliste E. Burnouf publiede 1829 à 1843 le Vendidad-Sadé , le livre liturgique le plus intéressant de Zoroastre , qui fait partie du Zend-Avesta. — Fin du voyage scientifique en Océanie du capitaine Dumont d'Urville. — Les rues de la Paix et de Castiglione sont éclairées au gaz (1 er janv.). Politique rétrograde de "Wellington, qui veut empêcher les principes libéraux de l'emporter en Portugal et en France. — "Wellington et Robert Peel présentent au Parlement le bill pour l'émancipa- tion des catholiques, qui est enfin accepté. — Ap. J.-C. M. O'Connell, premierm embre catholique du Par- lement, demande le rappel de l'Union qui attache l'Irlande à l'Angleterre, et la création d'un parle- ment Irlandais distinct (23 avril). — Le capitaine Ross entreprend un voyage d'exploration au nord de l'Amérique septentrionale, au delà du détroit de Lancastre. — Georges et Robert Stephenson construisent la Fusée, première locomotive à course étendue et rapide (6 oct.). Le président des Grecs, Capo d'Istria, fait occuper Prevesa, qui ferme le sud-ouest du golfe d'Arta, et le passage des Thermopyles ; l'isthme est for- tifié (janv.). Le commandement des troupes régu- lières est donné au Français Fabvier. — Convention de Londres entre les 3 puissances, qui donne pour limite à la Grèce une ligne tirée du golfe d'Arta au golfe Volo (52 mars) . — Continuation de la lutte entre la Porte et la Russie. Victoire de Diebitch sur Reschid-Pacha, près de Silistri (11 juin); prise de Silistri, le 30. Passage du mont Balkan par Diebitch; il arrive jusqu'à Andrinople (20 août) . — Prise d'Erzeroum (8 juillet) , par Pas- kewitz qui menace Trébizonde (24 août) . L'inter- vention des grandes puissances arrête la marche des Russes sur Constantinople par le traité d' An- drinople (14 sept.). Les Russes obtiennent la libre navigation de la mer Noire dans la Méditer- ranée; la Porte perd son droit de possession sur la Moldavie et la Valachie qui seront gouvernées par des hospodars à vie, sous la suzeraineté de la Turquie; la Servie sera indépendante avec un chef héréditaire qui aura le titre de prince ; tous ces pays sont placés sous la protection de la Russie; l'indépendance politique de la Grèce est reconnue par la Porte. Ferdinand VII, âgé de 45 ans, perd sa troisième femme (mai). Quatrième mariage avec une fille du roi de Naples, Marie-Christine. — Vaine ten- tative contre le Mexique. — En Portugal, don Mi- guel est reconnu par l'Angleterre comme roi de fait. Dona Maria se retire au Brésil. — Atroce gouvernement de don Miguel. 1830. Ouverture de la session des Chambres fran- çaises, le 2 mars. — Vote par les députés de l'a- dresse dite des 221, le 16. — Ordonnance du roi prorogeant les Chambres au mois de septembre (19 mars). Dissolution de la Chambre des députés (16 mai). — Départ de la flotte de Toulon pour l'expédition d'Alger, sous la conduite du comte de Bourmont et du vice-amiral Duperré (25 mai) . — Proclamation du roi à l'occasion des élections (13 juin). — Débarquement des Français en Algé- rie, le 14. — Défaite des Arabes à Staouëli, le 1 9. — Prise du fort l'Empereur (4 juillet). — Capi- tulation d'Alger, le 5. — Expédition contre Blidah (23 juillet). Ordonnances royales, dites de juillet, par lesquel- les la liberté de la presse est anéantie, la Chambre dissoute, et la loi électorale modifiée. — Commen- cement de l'insurrection à Paris (26 juillet); pro- testation des journalistes rédigée dans les bureaux du National. Le 27, arrêt du Tribunal de com- merce déclarant que les ordonnances du 25 ne peuvent être obligatoires pour personne. — La police fait saisir les presses du National et du Temps. — Le maréchal Marmont prend le com- mandement de la division de Paris. — Réunion des députés chez Casimir Périer. Combats aux environs du Palais-Royal. — Le 28, combats près de l'hôtel de ville, dans les rues Saint-Denis etSaint- Martin. — Le 29, prise de la poudrière d'Essonne, du Louvre, des Tuileries, de la caserne Babylone. Retraite des troupes. Un gouvernement provisoire s'établit à l'hôtel de ville. — Le général La Fayette prend le commandement supérieur de la garde nationale; le commandement de la 1™ division militaire est confié au général Gérard. — Procla- 18 274 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C mation du gouvernement provisoire déclarant que Charles X a cessé de régner. — Le duc d'Orléans accepte des députés les fonctions de lieutenant général du royaume; il est reçu à l'hôtel de ville entre La Fayette et le banquier Laffitte (31 juillet). — Mécontentement du parti républicain. — Con- vocation des Chambres pour le 3 août. — Acte d'abdication de Charles X et du Dauphin adressé par eux au duc d'Orléans (2 août). — Ouverture des Chambres. Charles X quitte Rambouillet, le 3. — Proposition faite par M. Bérard à la Chambre des députés de modifier la Charte et d'appeler au trône le duc d'Orléans, le 6. Cette proposition sera acceptée par les deux chambres le 7, et le 9, séance solennelle des deux chambres au palais Bourbon, où le duc d'Orléans accepte la couronne sous le nom de Louis-Philippe I e et prête le ser- ment de fidélité à la nouvelle charte. — A la fin d'octobre, toutes les puissances de l'Europe, sauf le duché de Mod-ne, auront reconnu le nouveau gouvernement. — Embarquement de Charles X et de sa famille à Cherbourg (16 août). — M. le prince de Talleyrand est nommé ambassadeur à Londres (5 sept.). — La Chambre des députés vote la mise en accusation des derniers ministres de CharlesX (27 sept.) ; les sociétés populaires excitent le peuple à demander leur condamnation à mort. — Émeutes des 17 et 18 oct. — M. Odilon Barrot, préfet delà Seine, afin de calmer la multitude, fait une proclamation où il qualifie de « dé- • marche inopportune » l'adresse au roi votée par la Chambre des députés pour demander l'abo- lition de la peine de mort. — Ministère Laffitte (2 nov.). — Mort de Benjamin Constant (8 déc). — Procès des ministres de Charles X devant la cour des pairs (15 déc). Agitation dans Paris; inaction et faiblesse de M. de La Fayette et de M. Odilon Barrot. — Démission de M. de La Fayette ; le général Lobau est nommé comman- dant des gardes nationales de la Seine. Le général Clauzel, commandant en chef en Algérie, dirige une expédition sur Blidah ; création du corps auxiliaire des Zouaves. — Célèbre débat zoologique entre Cuvier et Geoffroy-Saint-Hilaire. En Angleterre, propositionde réforme parlemen- taire pour proportionner la représentation à l'im- portance numérique des localités; elle est appuyée par l'économiste Huskisson. — Mort de Georges IV (26 juin). Son frère, Guillaume IV, lui succède. Chute du ministère Wellington. Cabinet whig : lord Grey , lord Brougham, lord John Russel (2 nov.) . — Entre Liverpool et Manchester, premier chemin de fer pour le transport des voyageurs (15 sept.). Après les journées de juillet à Paris, révolution à Bruxelles (15 août) ; les troupes royales sont chassées. — Insurrection de toute la Belgique; défaite des troupes hollandaises. — M. Mole, mi- nistre des affaires étrangères, déclare au baron de "Werther, ministre de Prusse à Paris, que si l'armée prussienne entre en Hollande, l'ar- mée française occupera la Belgique. — Colère bientôt apaisée du cabinet de Berlin. — Les puissances qui avaient contribué à la création du royaume-uni, Prusse, Angleterre, Autriche, Rus- sie , France , portent la question hollando-belge devant la conférence de Londres. Armistice (4nov.) . Le gouvernement français rassemble 50 000 hom- mes à la frontière belge, pour empêcher une in- tervention armée des puissances. — Suspension d'armes avantageuse pour les Belges; ils conser- vent leur territoire comme en 1814 (17 nov.), mais le Luxembourg doit rester à la Hollande. Agitation en Allemagne. Le duc de Brunswick est chassé de ses États et remplacé par son frère Guillaume (sept.). — Mouvements à Leipsick, à Dresde, à Altenhourg, à Iéna, à Weimar, etc. — Décision de la diète de Francfort : en cas de Ap. J.-C. troubles , les États s'engagent à se secourir mu- tuellement et à réprimer la presse (21 oct.). — Demande de réformes dans le Slesvig danois, à Eiel et Flensbourg; commencement de sédition (oct.-nov.). — Agitation démocratique à Bâle, à Fribourg (oct. -déc). En Espagne, décret royal pour l'abolition de la loi salique : les filles sont déclarées habiles à suc- céder (29 mars). Naissance de l'infante Isabelle (11 oct.). — Le roi la reconnaît pour son héritière. Protestation de don Carlos. Troubles en Savoie , à Annecy, comprimés par le roi. — Mort du roi de Naples , François I er (8 nov.). Ferdinand II lui succède à vingt-cinq ans et demi. — A Rome, mort de Pie VIII (30 nov.); vacance du saint-siége jusqu'en février. Tentative de soulèvement pour changer le gouvernement. Ravages exercés en Russie par le choléra , qui a traversé la Perse, et éclaté à Tiflis (juin), à As- trakhan (juillet), à Saratov (août) , à Kazan (sept.), à Moscou (oct.). — Soulèvement de la Pologne, au moment où Nicolas I er se disposait à marcher con- tre la France. Révolution a Varsovie (29 nov.). Chlopicki est proclamé dictateur. Dans les provinces de la Plata, continuation de la lutte entre les fédéralistes et les unitaires. Les fédéralistes , ayant pour chef Rosas , dominent à Buenos-Ayres. — Révision de la constitution de la Colombie. Bolivar refuse la présidence (27 avril); il meurt (17 déc). Réconciliation entre les États-Unis et l'Angle- terre. 1831. Troubles dans le Hanovre : le duc de Cam- bridge , nommé vice-roi par le roi d'Angleterre , donne une constitution. — Le choléra-morbus éclate à Dantzick et se répand dans le nord de TAllemagne. En Angleterre, troubles dans différentes villes causés par les demandes de réforme parlemen- taire. Apparition du choléra (oct.). — Traité entre l'Angleterre et la France pour la répression de la traite des noirs (30 nov.). Dévastation par le peuple de l'église Saint-Ger- main l'Auxerrois et de l'archevêché de Paris, à la suite d'une manifestation légitimiste (14 févr.). — En cette triste circonstance, M. Baude, préfet de police, et M. Odilon Barrot, préfet de la Seine, ne montrent que de la faiblesse. — Retraite de M. Lafitte, Nouveau cabinet, avec Casimir Pé- rier comme ministre de l'intérieur et président du conseil (13 mars). — Loi sur le bannissement des Bourbons de la branche aînée (24 mars). — Loi sur les attroupements (2 avril). — Premier procès du parti républicain devant la cour d'assises de Paris (6 avril); acquittement par le jury (16 avril). — Émeute républicaine des 15 et 16 avril.— Dis- solution de la Chambre des députés (31 mai). — Troubles à Paris à la nouvelle de la prise de Var- sovie (16-19 sept.)- — Abolition de l'hérédité de la pairie (18 oct.). — Sanglante insurrection des ouvriers de Lyon (21 nov.) ; le duc d'Orléans et le maréchal Soult entrent dans cette ville à la tête d'une armée de 20 000 hommes. — En Algérie, expédition de Médéah contre les Arabes et les Ka- byles. — Notre-Dame de Paris, de Victor Hugo. Le congrès de Belgique offre la couronne au duc de Nemours, second fils du roi des Français : Louis- Philippe refuse (17 févr.).— Léopold de Saxe-Cobourg , désigné alors , est accepté par la conférence de Londres (4 juin). Invasion de la Belgique par les Hollandais; intervention armée de la France; retraite des Hollandais. Élection de Grégoire XVI (2 févr.). Insurrection à Modène, le 3 ; fuite du duc à Mantoue. Révo- lution à Bologne, dans les États de l'Église, le 4. Insurrection à Ferrare, le 7. L'archiduchesse Ma- rie-Louise est chassée de Parme. Plusieurs villes TEMPS MODERNES. 275 Ap. J.-C des États pontificaux . Urbin , Pesaro , Pérouse , Spolète, Terni, Narni, reconnaissent le gouverne- ment des provinces-unies de l'Italie, qui a son siège à Bologne.— Intervention armée des Autri- chiens, qui rétablissent les souverains de Parme et de Modène, et entrent à Ferrare , à Bologne et à Ancône. — La reine Hortense et le prince Louis- Napoléon Bonaparte quittent Ancône et viennent à Paris. — Charles-Albert, de la branche de Sa- voie-Carignan monte sur le trône de Piémont (17 avril). En Espagne, tentative et exécution de Torrijos. — En Portugal, don Miguel traite en ennemis les Anglais et les Français, qu'il accuse d'appuyer les partisans de dona Maria, qui occupent Terceira. — L'amiral français Roussin prend les vaisseaux portugais à l'embouchure du Tage (11 juillet). — Don Pedro quitte le Brésil pour venir défendre en Europe les droits de sa fiUe; il est bien ac- cueilli en Angleterre et en France. Villaflor oc- cupe les îles Açores , au nom de don Pedro. — Troubles au Brésil, où règne un enfant de cinq ans , Pedro II , fils de don Pedro , qui a abdiqué en sa faveur la couronne impériale. Le roi de Danemark se décide à accomplir les promesses faites en 1815. Quatre assemblées pro- vinciales seront établies : l°pour les lies danoises; 2° le Jutland ; 3° le duché de Slesvig ; 4° le duché de Holstein. Elles seront formées de membres élus directement par les propriétaires. La noblesse et les prélats du Holstein et du Slesvig réclament une constitution et une diète communes. En Grèce, division entre les chefs. Lutte de Capo d'Istria contre la famille des Mavromicaii, chefs des Mamotes, contre Miaulis, Mavrocordato, Ccnduriotis. — Capo d'Istria est assassiné dans une église (9 oct.). En Pologne, commencement de la guerre contre la Russie. La régence nationale, sous la prési- dence de Czartoryski , prononce la déchéance de la maison de Romanow. — Les Russes , conduits par Diebitch , s'avancent sur Varsovie ; batailles sanglantes de Grochow et de Praga (févr.). Mort de Diebitch à Pultusk (10 juin) ; du grand-duc Constantin à Minsk, le 27. — Infructueux efforts du gouvernement français pour obtenir le concours de l'Angleterre en faveur des Polonais. — Paskewitz prend le commandement en chef des forces rus- ses ; il emporte d'assaut Varsovie (8 sept.) . Il ne reste de la Pologne que l'État libre de Cracovie. Un grand nombre de Polonais se retirent en Alle- magne, surtout en Prusse. Troubles en Turquie provoqués par les réformes de Mahmoud. — Sous prétexte de venger une injure personnelle contre le pacha de Saint-Jean-d'Acre , le pacha d'Egypte fait attaquer la Syrie par son fils Ibrahim. Première assemblée législative de la Bolivie (94 juin). La république est reconnue par la France. Paix avec le Pérou. — Dans la Colombie, triomphe du fédéralisme. Les représentants des provinces centrales, réunis en convention à Bo- gota, proclament la séparation de Venezuela d'avec la Nouvelle-Grenade. 1832. Mesures sévères prises par la diète germani- que pour maintenir les droits des souverains con- tre les prétentions des démocrates. Retraite du ministère whig (9 mai) . Wellington ne peut réussir à fdrmer un cabinet. Retour de lord Grey (18 mai). John Russel parvient à faire passer le bill de réforme parlementaire dans les deux chambres (4 juin). — Fin du voyage d'explo- ration du capitaine Ross, qui a reconnu en en- tier, au N. de V Amérique septentrionale, le détroit du Prince-Régent, à l'O. de la terre de Baffin. — Faraday découvre l'induction magnéto-électrique. Le roi Louis-Philippe s'établit aux Tuileries. — Ap. J.-C. Projet de loi sur la liste civile. — Pamphlet de M. de Cormenin, prétendant que la dotation du roi devait se borner à l'octroi d'un palais à la ville et d'un palais à la campagne, que les autres châteaux et domaines devaient recevoir une des- tination productive, ces bâtiments étant convertis en écoles , en hôpitaux , en casernes , les forêts vendues pour être défrichées, les parcs dépecés et mis en culture, etc. — Vote de la loi fixant la liste civile à 12 millions , plus 1 million pour la maison du prince royal. Comme conséquence du principe de la souveraineté nationale, le principe féodal de la dévolution est aboli. L'art. 22 de la loi disait : « Le roi conservera la propriété des biens qui lui appartenaient avant son avènement au trône; ces biens et ceux qu'il acquerra à titre gratuit ou onéreux pendant son règne compose- ront son domaine privé. » — Complot légitimiste dit de la rue des Prouvaires, à Paris (2 févr.). — Apparition du choléra-morbus à Paris (22 mar.i). M. de Montalivet est nommé à l'intérieur en rem- placement de Casimir Périer, qui conserve la présidence du conseil (27 avril). — Réforme du Code pénal ; introduction des circonstances atté- nuantes (28 avril). — Troubles à Marseille. Dé- barquement de la duchesse de Berri (30 avril). — Ravages du choléra, de mars à septembre. Il emporte Casimir Périer (16 mai) et 18 400 vic- times. Fable des empoisonnements; horribles excitations des anarchistes; assassinats abomi- nables commis sur les individus soupçonnés d'être des empoisonneurs par une populace igno- rante et égarée. — Insurrections dans l'Ouest (mai). La duchesse de Berri se réfugie à Nan- tes. — Mort du général Lamarque; les partis anarchiques se préparent à faire de ses funé- railles l'occasion d'un mouvement révolution- naire ; imprudence des chefs de la gauche parlementaire, qui prêtent leur concours au parti républicain ; M. de La Fayette , après avoir tenu les coins du poêle et prononcé un discours sur la place Mazas, refuse de pren- dre la direction du mouvement. — Journées des 5 et 6 juin. — Paris est mis en état de siège. — Mort du duc de Reichstadt, fils de Napoléon, à Schœnbrunn, en Autriche (22 juil- let). — Procès, condamnation et dispersion des saint - simoniens , qui avaient pour chef M. Enfantin (août). — Nouveau ministère : MM. Soult, président, à la guerre; de Broglie, aux affaires étrangères; Thiers, à l'intérieur; Guizot, à l'instruction publique; Humann, aux finances; Barthe, à la justice (11 oct.). — Arres- tation de la duchesse de Berri à Nantes (7 nov.). Elle sera retenue prisonnière au château de Blaye, au N. de Bordeaux. — En Algérie, prise de Bone (mars). — Mort de Champollion (4 mars); de G. Cuvier (13 mai). Le traité de Londres, relatif à la Belgique, est ratifié sans condition par la France et l'Angleterre (31 janv.) , mais la Prusse, l'Au- triche et la Russie n'y accéderont que sous ré- serve. — Occupation d' Ancône par les Français (22 février). — Othon, second fils du roi de Bavière, est désigné par les trois puissances protectrices au choix des Grecs , qui l'acceptent pour roi (mars). — Mariage du roi des Belges avec la fille aînée du roi Louis-Philippe, la princesse Louise (8 août). — La Hollande refu- sant de reconnaître le traité du 15 novembre, une flotte anglo-française va bloquer l'Escaut (6 nov.) , tandis qu'une armée française sous Gé- rard et Haxo s'empare de la citadelle d'Anvers (23 déc). Maladie de Ferdinand VII (20 sept.) ; il remet le pouvoir à sa femme, qui gouverne avec Zea Bermudès (6 oct.). — Dans le Portugal, succès de 276 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. don Pedro. Charte constitutionnelle au nom de dona Maria. Ravages exercés par le choléra. La Pologne est réunie à l'empire russe (25 fév.). Paskewitz est créé prince de Varsovie. Succès d'Ibrahim, fils du vice-roi d'Egypte, en Syrie et en Asie Mineure. Prise de Saint-Jean- d'Acre (21 mai), de Damas (13 juin) ; victoire à Hems sur Hussein-Pacha ; prise d'Antakieh (l'ancienne Antioche) (1 er août). Victoire de Ko- nieh sur le grand vizir Reschid-Pacha, qui est fait prisonnier (21 déc.) . Ibrahim s'avance sur Constantinople. Le parti des fédéralistes l'emporte dans les pro- vinces argentines de Cordova, de Corrientes, de Mendoza, de Santiago de l'Estero. — Les trois républiques distinctes de la Colombie ont chacune leur président; Venezuela, le général Paez; la Nouvelle-Grenade, le général Santander ; l'Equa- teur, le général Florès. — Au Mexique, insur- rection du général Santa-Anna, à la Vera-Cruz (janv.). Il ne refuse pas cependant de recon- naître pour président constitutionnel le général Gomès Pedraza, qui conservera la présidence jusqu'au l° r avril 1833 (nov.-déc). 1833. Une association générale des burchenschaff ou sociétés secrètes est découverte à Tubingue, dans le Wurtemberg (22 juin). La diète établitun tribunal central, composé par l'Autriche, la Prusse et la Bavière, pour surveiller les menées des révolutionnaires (8 août). Congrès de diplomates à Tœplitz ; congrès des souverains de Prusse, d'Autriche et de Russie à Mùnchengratz ; note adressée à la France et belle réponse de M. de Broglie (août-sept.). — L'union commerciale ou zollverein, commencée en 1819, est étendue par de nouveaux traités entre la Prusse, la Bavière, le "Wurtemberg, le royaume et les duchés de Saxe (22-30 mars) . Efforts d'O'Connell pour obtenir l'abolition de l'acte d'union du 1 er janvier 1801 et la réunion d'un parlement irlandais distinct (janv.) . — Occu- pation par les Anglais des îles Falkland ou Ma- louines, près de la Terre de Feu (juin). Une tempête empêche la réussite d'une attaque combinée des flottes de France et d'Angleterre contre les Hollandais, qui entravent la libre navi- gation de l'Escaut (27 mars). La Russie, la Prusse et l'Autriche proposent leur médiation. Prélimi- naires de paix entre la Hollande et la Belgique. Les deux pays ne peuvent encore s'entendre au sujet de Maëstricht et du partage du Luxem- bourg. La duchesse de Berri, qui a déclaré (21 févr.) être mariée secrètement au comte Lucchesi-Palli, accouche d'une fille au château deBlaye (10 mai) . Le gouvernement lui permet de se retirer en Si- cile (juin). — Loi sur l'instruction primaire pré- sentée le 28 juin. — Coalitions d'ouvriers au sujet des questions de tarif et pour la demande de réformes radicales, fomentées par les républi- cains (oct.-nov.). Manifeste de la Société des droits de l'homme, qui se place sous le patronage de Robespierre ; M. de La Fayette et M. A. Carrel blâment cette manifestation. — En Algérie, Abd- el-Kader, émir de Mascara, au sud-est d'Oran, commence contre les Français une lutte qui durera quinze années. — Occupation de Mosta- ganem (3 août) ; de Bougie (oct.), par les Fran- çais. Mort de Ferdinand VII, roi d'Espagne (29 sept.). Proclamation de sa fille Isabelle II , sous la ré- gence de Marie-Christine. Elle est reconnue par laFrance et l'Angleterre. Proclamation de Charles V dans les provinces basques. Commencement de la guerre entre les Christinos et les Carlistes. — En Portugal, continuation delà lutte entre don Pedro et don Miguel. Entrée triomphale de Villaflor, Ap. J.-C. duc de Terceira, dans Lisbonne le 24 juillet; dona Maria et la charte constitutionnelle sont proclamées. — Le général français Bourmont, qui combat pour don Miguel, ne peut s'emparer d'Oporto. — Don Pedro à Lisbonne (28 juillet). Don Miguel, secondé par Bourmont, échoue dans une tentative contre cette ville. Mazzini et le réfugié polonais Ramorino orga- nisent la conspiration de la jeune Italie.— En Suisse, la confédération menace de se dissoudre. Concordat formé à Sarnen, ville d'Unterwalden, par les cantons aristocratiques de Schwitz, Unterwalden, Neufchâtel, Bâle-Ville. Guerre fédé- rale : les confédérés de Sarnen sont battus, disso- lution de leur ligue. La Russie prend parti pour la Porte contre l'Egypte, qui est forcée de rappeler Ibrahim. Traité d'alliance offensive et défensive pour huit ans entre la Russie et la Porte signé à Unkiar-Skelessi. Une clause secrète de ce traité ferme le détroit des Dardanelles à tout bâtiment de guerre étran- ger • elle provoquera une protestation de la France et de l'Angleterre, quand elles en auront con- naissance (sept.). — Révolte de Bosnie et d'Al- banie. — Utiles réformes de Milosch en Servie. Arrivée du roi Othon en Grèce, où il est reçu avec enthousiasme (6 février). Les troupes fran- çaises quittent la Grèce après cinq ans d'occupa- tion (11 août). Aux Etats-Unis, Jakcson est élu pour la seconde fois président. — Au Mexique, présidence de Santa-Anna, chef des démocrates. Insurrections. Ravages du choléra. 1834. La diète de Francfort, conformément aux décisions prises dans un congrès des ministres des principaux souverains de l'Allemagne, tenu à Vienne du mois de janvier au mois de juin, décrète l'établissement d'un tribunal arbitral pour décider en première instance, sans l'intervention de la diète, des différends qui s'élèveront entre le gouvernement et l'assemblée représentative d'un Etat. — Continuation des troubles en Hollande. Retraite de lord Grey (9 juillet); lord Melbourne, président du Conseil. Troubles à Manchester et à Londres. Nouveau cabinet sous la direction de sir Robert Peel (9 déc). En France, vifs débats à la Chambre des dé- putés au sujet de la loi contre les asssociations et d'une somme de vingt-cinq millions réclamée par les Etats-Unis. — La loi contre les associations est adoptée le 26 mars, mais le projet de crédit est rejeté parles Chambres. Démission du ministre des affaires étrangères, M. de Broglie. — Insurrections républicaines à Paris, à Lyon, à Saint-Etienne, organisées par la Société des droits de l'homme (avril) . Ordonnance royale qui défère à la cour des pairs le jugement de ces trois insurrections. Dis- solution de la Chambre des députés. - Nouvelles élections favorables au système de répression. Convocation des Chambres. Le maréchal Gérard, qui a remplacé Soult dans la présidence du con- seil et le ministère de la guerre, pose la question d'amnistie qui est bientôt abandonnée. — Retraite de Gérard (29 oct.). Un ministère de 3 jours (10, 11, 12 nov.). Rentrée de l'ancien cabinet, moins Gérard, que remplace Mortier au ministère de la guerre : MM. de Rigny aux affaires étrangères, Thiers à l'intérieur, Guizot à l'instruction pu- blique, Humann aux finances, Duchâtelau com- merce, Persil à la justice. — Premières opérations de la cour des pairs dans le procès d'avril. Atta- ques violentes du National, rédigé par Armand Carrel. — Premier gouverneur général d'Algérie, le comte d'Erlon. — Mort de La Fayette (20 mai). — Mort de Jacquart. En Portugal, dona Maria est appuyée avec succès par le général Saldanha, le duc de Terceira et TEMPS MODERNES. 277 Ap. J.-C. l'Anglais Napier (janv.-avril). — En Espagne, chute de Zea Bermudès. Cabinet Martinez de la Rosa, favorable au gouvernement représentatif (16 janv.). — Zumalacareggui dirige avec habileté en Navarre l'insurrection carliste. — Opération combinée d'une armée espagnole et des forces de don Pedro contre don Miguel (16 avril). Traité de la quadruple alliance entre la France, l'Angleterre, l'Espagne et le Portugal, pour l'ex- pulsion de don Carlos et de don Miguel (22 avril.) — Don Carlos est forcé de quitter le Portugal et s'embarque pour l'Angleterre (fin de mai). Don Miguel; par une capitulation signée à Evora, doit également quitter le royaume. — Mesures libé- rales prises en Espagne et en Portugal. Les am- bassadeurs des gouvernements absolus, Prusse, Rome, Autriche, Russie, quittent l'Espagne (mai- juin). — Continuation de l'insurrection carliste en Espagne. Don Carlos quitte Londres et arrive en Navarre (10 juil.). — Abolition de l'inquisi- tion, le 15. — Apparition du choléra à Madrid, le 16. Massacre des moines par la populace qui croit les fontaines empoisonnées. — Ouverture des Cortès par la régente (24 juillet). — La France s'engage à ne pas laisser passer de secours à don Carlos par les Pyrénées (18 août). — LesCortès déclarent exclus du trône don Carlos et ses des- cendants. — Dans le Portugal, don Pedro abolit le papier-monnaie, organise la garde nationale, ouvre les Cortès. La reine est déclarée majeure. Don Pedro renonce à la régence; sa mort (24 sept.) . Ministère sous la présidence du duc de Palmella, le 24. — Bannissement à perpétuité de don Mi- guel. — Mariage, par procuration, de la reine avec le duc de Leuchtenberg, fils du prince Eu- gène de Beauharnais (1 er déc). Attaque dirigée contre la Savoie par l'armée révolutionnaire de la jeune Italie, composée d'un millier de Polonais, Allemands et Italiens, sous le commandement de Ramorino. — Comme cette armée avait été formée en Suisse, l'Autriche, la Prusse, la Russie, etc., demandent au directeur fédéral la dissolution des comités révolutionnaires organisés par les réfugiés; le Directoire y con- sent. L'empereur de Russie défend d'envoyer les jeunes Russes à l'étranger; il limite le droit de voyager et de vivre hors de l'empire (avril). — Tous les Polonais fugitifs sont déclarés bannis à perpétuité (16 oct.). Insurrection du Caucase di- rigée par Shamyl. En Danemark, les quatre assemblées d'Etats, instituées en 1831, se réuniront (mai) et pour- ront présenter des propositions et examiner celles du roi. La Syrie, cédée par la Turquie à Mehemet-Ali, se révolte contre lui. Soulèvements sur différents points de la Grèce. Au Mexique, le général Santa- Anna, président, triomphe de son rival, le général Bravo. 1835. Crise ministérielle. Reconstitution de l'an- cien ministère présidé par le duc de Broglie. — Procès des insurgés d'avril 1834 devant la cour des pairs: système adopté par les ac- cusés pour rendre le procès impossible; scènes tumultueuses dans la salle d'audience ; la Cour ordonne que les accusés qui s'obstineraient à troubler l'ordre comparaîtront isolément devant elle ; un petit nombre des accusés se décident à accepter les débats. — Évasion de 28 accusés. — Le journal la Tribune, rédigé par M. Ar- mand Marrast, cesse de paraître. La Chambre des députés et la Chambre des pairs recon- naissent la dette de 25 millions envers les Etats-Unis, à la condition que des explica- tions satisfaisantes seront données sur le mes- sage du président Jackson. — Épouvantable at- Ap. J.-C. tentât du 28 juillet : une machine infernale pré- parée par Fieschi, Morey et Pépin éclate sur le passage du roi, aux fêtes de juillet; nom- breuses victimes, dont le maréchal Mortier. — Adoption des lois de septembre, qui modifient la lé- gislation sur la presse, le jury etles cours d'assises. —Loi relative à l'établissement d'un chemin de fer de Paris à Saint-Germain. — En Algérie, Abd-el- Kader, défait par le général Trézel, près d'Oran (25 juin), le bat à la Macta, le 26. Le maréchal Clauzel est nommé gouverneur général (8 juil.). Heureuse expédition dirigée par le duc d'Orléans contre Mascara (nov.). Retraite de Robert Peel (8 avril). Rentrée de lord Melbourne, avec John Russell et Palmers- ton. — Ardentes prédications d'O'Connell dans des réunions d'ouvriers à Manchester, à Newcastle à Edimbourg, à Glasgow. Mort de l'empereur d'Autriche François II (2 mars). Son fils Ferdinand I er , âgé de 42 ans, lui succède. Crédit du prince de Metternich. — Décret de la dièle contre la jeune Allemagne, à cause de ses doctrines subversives. — Accession de Bade, de Nassau et de Francfort au Zollverein prussien. — En Prusse, établissement d'un tribu- nal unique pour les crimes de haute trahison, indépendamment des tribunaux de chaque pro- vince. — Traité de commerce et de navigation entre l'Autriche et la Grèce, sur la base d'une liberté réciproque. Établissement d'une ligne de . paquebots et d'un service de poste entre Trieste et Patras. Les Chambres de Belgique votent une loi sur l'en- seignement qui accorde une liberté absolue (sept.) . En Espagne, divisions dans le parti constitu- tionnel. Retraite de Martinez de la Rosa (7 juin). Cabinet Toreno. Suppression de l'ordre des Jé- suites (4 juil.). Insurrections à Saragosse, à Bar- celone, à Valence, etc., pour obtenir la constitu- tion de 1812etdes chartes provinciales. Des juntes s'organisent dans différentes villes et s'arrogent tous les pouvoirs. — Cabinet Mendizabal (14 sept.). Mise en état de siège de la Catalogne, où domine le parti carliste (29 nov.). Mort du mari de la reine de Portugal, deux mois après son arrivée (28 mars). Nouveau ma- riage arrêté avec Ferdinand-Auguste de Saxe-Co- bourg-Gotha, neveu du roi des Belges (7 déc). En Russie, confiscation et mise en séquestre des biens des réfugiés polonais (14 avril) : 2340 sont dépouillés au v profit du trésor impérial et des fonctionnaires russes (juillet). Entrevue de Nicolas I er avec le roi de Prusse à Kalisch (12 sept.); ces ceux princes se rencontrent avec l'empereur d'Autriche à Tœplitz, le 26. La régence de Tripoli est replacée sous la do- mination de, la Porte (mai). Efforts du sultan et du pacha d'Egypte pour initier leurs sujets à la civilisation européenne. En Grèce, rivalités des partis; progrès du bri- gandage; impopularité des troupes allemandes et du ministre bavarois Armansperg; majorité du roi; son couronnement (juin). Au Chili, épouvantable tremblement de terre (20 fév.). — Le Venezuela, l'Equateur et la Nou- velle-Grenade sont constamment en proie à la guerre civile. — Dans la Plata, les fédéralistes donnent pour cinq ans le pouvoir de gouverneur et de capitaine général à Rosas. — Indignes violen- ces exercées aux États-Unis par les esclavagistes envers les abolitionistes et les nègres. 1836. En France, dissolution du ministère. M. Thiers se sépare de MM. de Broglie et Guizot (5 fév.) . — Exécutionde Fieschi, de Morey et de Pépin(19fév.). — Nouveau ministère : M. Thiers, président du con- seil, aux affaires étrangères ; M. Sauzet, à la j ustice ; M. de Montalivet, à l'intérieur; M. Passy, au com- 278 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. merce et aux travaux publics ; M. Pelet de la Lo- zère, à l'instruction publique; le maréchal Mai- son, à la guerre; l'amiral Duperré, à la marine (22 fév.). — Loi prohibant les loteries (8 mars). — Attentat d'Alibaud contre le roi (25 juin); il est exécuté (11 juillet). Mort de M. Armand Car- rel, tué en duel par M. Emile de Girardin. — La Société des familles succède à la Société des droits de l'homme. — Autorisation accordée par les Chambres à l'industrie privée d'ouvrir des chemins de fer de Montpellier à Cette, de Paris à Versailles (juillet). — Dissentiment entre le mi- nistère et le roi sur la question d'Espagne. — Cabinet Mole (6 sept.), avec MM. Persil à la jus- tice, Gasparin à l'intérieur, l'amiral Rosamel, à la marine, Guizot à l'instruction publique, Du- châtel aux finances, Martin (du Nord) au com- merce. Notes menaçantes à la Suisse au sujet des réfugiés (sept. -nov. ). — Mort de Charles X à Go- ritz (6 nov.). — Louis-Napoléon, neveu de l'Em- pereur, fils de l'ancien roi de Hollande, essaye de soulever la garnison de Strasbourg le 30 oct.; il est pris, mis en liberté sans jugement, et envoyé aux États-Unis (13 nov.). — Attentat de Meunier contre le roi, le jour de l'ouverture des Chambres (27 déc). — En Algérie, victoire du général Bugeaud sur Abd-el-Kader à la Sic- kack (6juil.). — Tentative malheureuse du gou- verneur général Clauzel contre Constantine (nov.). Crise monétaire et commerciale en Angleterre. — Les lords rejettent les lois proposées dans l'in- térêt de l'Irlande. — Adoption par les deux cham- bres d'un bill de réforme ecclésiastique pour l'Angleterre. La diète de Hongrie décide que ses actes se- ront rédigés en langue hongroise (4 mars). Amé- lioration de la condition des paysans. — Réta- blissement des jésuites en Autriche (29 mars).— Dans le Wurtemberg, loi adoptée par les Cham- bres pour le rachat des corvées, des prestations personnelles et des prestations en nature. En Espagne, le projet de loi électorale, le rachat des redevances appartenant aux ancien- nes communautés religieuses, la suppression des couvents amènent la retraite de Mendizabal (14 mai). — Révolution militaire à la Granja, où résidait la reine régente (12 août); insurrection à Madrid. La régente accepte la constitution de 1812, le 14; le général Quesada est massacré par le peuple de Madrid. — Ministère Calatrava : me- sures libérales; apaisement des esprits. — Des bandes carlistes parcourent le pays de Valence, l'Aragon, et pénètrent jusqu'en Andalousie. — Ouverture des Cortès constituantes (24 oct.). Le général Espar tero délivre Bilbao assiégé par les carlistes. — Le gouvernement reconnaît l'indé- pendance du Mexique. Révolution à Lisbonne (9 sept.). La reine est forcée d'accepter la constitution de 1822, analogue à celle de l'Espagne de 1812. L'Autriche, !a Prusse et la Russie font occuper le territoire libre de Cracovie pour en expulser les réfugiés polonais (17 fév.). Au Mexique, l'Etat du Texas, qui est opposé aux idées unitaires, résiste au président Santa- Anna, qui est vaincu et fait prisonnier (12 avril). H est mis en liberté peu de temps après. — Fin de la guerre civile au Pérou, avec le concours des armées de Santa-Cruz, président de la Bolivie. Séparation du Pérou en deux Etats indépendants : Sud-Péruvien, Nord-Péruvien (17 mars, 6 août). Ils se confédèrent avec la Bolivie (28 oct.). — Guerre entre le Pérou et le Chili. — Fin de la guerre civile dans l'Equateur (10 juillet). Aux Etats-Unis, continuation de la lutte entre les esclavagistes et les abolitionistes. — Élec- tions présidentielles favorables au candidat dé- Ap. J.-C. mocrate Martin van Buren, de New-York. — Les États-Unis appuient le Texas contre le gouverne- ment du Mexique. 1837. Procès des complices du prince Louis à Stras- bourg; le jury les acquitte (janv.). — Crise mi- nistérielle. MM. Gasparin, Guizot, Duchâtel sont remplacés par MM. Montalivet, Salvandy, Lacave- Laplagne (15 avril). — Les deux chambres votent la dotation pour la fille aînée du roi et le prince royal, mais non pour le second fils (22 avril). — Amnistie politique (8 mai). — Mariage du prince royal avec la princesse Hélène de Mecklembourg- Sehwerin (30 mai). — Inauguration du musée historique de Versailles (11 juin). — Question des chemins de fer; ajournement des grandes lignes. — En Algérie, entrevue de l'émir Abd-el-Kader et du général Bugeaud. Traité de la Tafna ; l'émir reconnaît la souveraineté de la France, mais notre territoire est délimité (30 mai). Seconde expédition de Constantine. Mort du général Damrémont. Commandement déféré au général Valée . Prise dé Constantine (13 oct.). Le duc de Nemours a pris part à l'expédition. — Voyage de découvertes vers les terres australes du capitaine Dumont d'Urville, de 1837 à 1840. Mort de Guillaume IV, roi d'Angleterre (20 juin). Avènement de Victoria F", sa nièce. Continuation de la crise commerciale ; interruption des travaux dans les villes manufacturières de Liverpool, Bir- mingham, Manchester. — F. P. Smith (Anglais) et 3. Ericsson (Suédois) font, chacun de leur côté, des essais satisfaisants de bateaux à vapeur à hé- lice sur la Tamise. — "Wheatstone, à Londres, et Steinheil, à Munich, construisent les premiers té- légraphes électriques qui aient fonctionné régu- lièrement sur de grandes distances. — Thomas Spencer, en Angleterre, et Jacobi, à Dorpat, en Russie, inventent, chacun de leur côté, la galva- noplastie. Traité de commerce de la Hollande avec la Prusse (3 juin) et avec l'Angleterre (27 oct.). L'Autriche résiste aux efforts du parti libéral en Hongrie; les jésuites obtiennent l'instruction pu- blique en Galiicie. — Service de bateau à vapeur par la compagnie du Lloyd autrichien, fondée par le baron de Bruck, entre Trieste et l'Orient, par Ancône, Corfoue, Patras, Candie et de lààConstan- tinople et à Alexandrie (16 mai). — Dans le Ha- novre, avènement du duc de Cumberland, 5 e fils de Georges III, Ernest-Auguste I er (20 juin). Abo- lition de la constitution de 1833 (5 juillet) ; protes- tation de sept professeurs de l'université de Gcet- tingue ; ils sont destitués. — Question des mariages mixtes dans la Prusse rhénane; le roi de Prusse fait enlever l'archevêque de Cologne (20 nov.). Soulèvement des catholiques à Munster, à Cologne. Protestation du pape (10 déc). En Espagne, vote des Cortès en faveur du mi- nistère Calatrava. Suppression de la dîme et des établissements monastiques. Promulgation solen- nelle de la nouvelle constitution (18 juin). — Don Carlos et Cabrera s'avancent au centre de l'Espagne. — Chute du ministère, à la suite d'une émeute militaire organisée par Espartero, qui ce- pendant n'entre pas dans le nouveau cabinet (17 août). .— Marche de don Carlos sur Madrid. Il est repoussé par Espartero et forcé de repasser l'Êbre. — En Portugal, insurrection des miguélistes dans les Algarves (fév.). — Prise d'armes des char- tistes dans les provinces du Nord, sous le maréchal Saldanha (12 juillet); elle est sans résultat. Ravages du choléra en Sicile; révoltes sur plu- sieurs points cruellement réprimées par le général del Caretto; la Sicile perd ses privilèges politi- ques. Le czar change les divisions administratives de la Pologne (7 mars) ; il favorise l'introduction dans TEMPS MODERNES. 279 Ap.J.-G. ce pays du culte gréco-russe. — Mort du poëte Pouschkine. En Grèce, le roi remplace M. d'Annan sperg par un autre Bavarois, M. de Rudhart, qui se retire le 19 déc. Formation d'un ministère composé ex- clusivement de Grecs. Congrès des députés de la Bolivie, du haut Pérou et du bas Pérou; constitution de la nou- velle confédération péru-bolivienne (l er mai). Tous les deux ans sera réuni un congrès général, et tous les dix ans on nommera un chef de la confé- dération entre six candidats proposés par les trois f républiques. Ce pouvoir décennal est donné au général Santa-Cruz. — Le dictateur de Buenos- Ayres, Rosas, déclare la guerre à la confédération, à cause de l'intervention de Santa-Cruz dans le Pérou. — Guerre civile dans l'Uruguay entre le président actuel Oribe et l'ancien président Ribera. Le congrès des États-Unis reconnaît l'indépen- dance du Texas (février). Au congrès, vifs débats sur la question de l'esclavage ; crise commerciale et financière. Les banques suspendent tout paye- ment en espèces. — Au Mexique , élection du gé- néral Bustamente comme président (mars) . Insur- rections militaires sur plusieurs points. 1838. Lutte soutenue par le ministère Mole contre la coalition des doctrinaires et du centre gauche. Lois sur l'organisation départementale, l' état-major de l'armée, les justices de paix, les aliénés. Mort du diplomate Talleyrand à Paris (mai) . — Naissance du comte de Paris, fils aîné du duc d'Orléans (24 août). — Louis-Napoléon, nationalisé dans le canton de Thurgovie, afin d'éviter des embarras à la Suisse, passe à Londres (20 sept.) . — Expédition dirigée par le contre-amiral Leblanc contre Rosas, qui, en haine de Santa-Cruz, le président de la Bolivie, allié de la France, a exercé des persécutions contre les résidents fran- çais (29 mai). — Réclamations du gouvernement français au sujet du préjudice causé à nos natio- naux au Mexique; elles ne sont pas écoutées. Le contre-amiral Baudin et le prince de Joinville, 3" fils du roi, bombardent et emportent en quatre heures le fort de Sain t- Jean d'Ulloa; capitulation de la Vera-Cruz (nov.). Ouverture de la session de 1838-1839 (17 déc). — M. Dupin, porté par le ministère j est élu président. — Discussion de l'Adresse a la Chambre des pairs. — Rédaction du projet d'Adresse par la commission de la Chambre des députés; conduite ambiguë de M. Dupin. — J. Pelouze lit, le 15 oct., à l'Académie des sciences, un mémoire sur la Pyroxyline et annonce qu'elle est susceptible d'application dans l'artillerie. Couronnement de la reine d'Angleterre (28 juin) ; brillant accueil fait au maréchal Soult. Soulève- ment du Canada; sanglantes exécutions. — En Asie , une diversion maritime des Anglais force le schah de Perse, Mohammed-Mirza, à lever le siège d'Hérat, entrepris sans doute à l'instigation de la Russie. — Wheastone invente le stéréoscope à réflexion. L'Autriche ne peut réconcilier le roi de Prusse avec l'archevêque de Cologne; démêlé avec l'ar- chevêque de Posen au sujet de la même question des mariages mixtes. Évacuation d'Ancône par les Français (25 oct.). Les Autrichiens continuent d'occuper la citadelle de Ferrare. Le général Espartero est nommé capitaine gé- néral des armées de la reine d'Espagne ; il continue la guerre contre les Carlistes. — Mise en état de siège des royaumes d'Aragon, de Valence, de Murcie, de Saragosse. Espartero reçoit le com- mandement des gardes nationales. — Insurrection armée d'ouvriers et de gardes nationaux à- Lis- bonne; elle est vaincue par la troupe de ligne Ap. J.-C. (1 er mars). Constitution achevée par les Cortès portugaises. Amnistie pour tous les délits poli- tiques depuis sept. 1836. — Naissance du duc d'Oporto, prince royal. En Russie, canalisation du Volga et du Don. Chemin de fer de Saint-Pétersbourg à Moscou. Le czar visite les cours de Stockholm, Berlin, Mu- nich, Dresde, Weimar. Mehemet-Ali demande l'hérédité pour le gouver- nement de l'Egypte et celui delà Syrie; résistance de la Porte; préparatifs de guerre. Intervention de la France et de l'Angleterre. Mehemet-Ali con- sent à envoyer le tribut. — Reschid-Pacha va conclure à Londres un traité de commerce. Rupture de la confédération péru-bolivienne; le Pérou septentrional se sépare le premier. — Les . Chiliens s'emparent de Lima par trahison (21 août) . — Guerre civile dans l'Uruguay. Oribe perd la présidence. — Sympathie du peuple des États- Unis en faveur des insurgés du Canada. — L'amé- ricain Morse va en Angleterre pour montrer un télégraphe électrique enregistreur. 1839. Affreux tremblement de terre à la Martinique (11 janvier). — Discussion de l'Adresse à la Chambre des députés; défense héroïque de M, Mole contre la coalition ; il n'obtient dans le vote de l'Adresse qu'une majorité de 6 voix. — Crise ministérielle. Dissolution de la Chambre (2 fév.) . — Retraite du cabinet Mole (8 mars) . — Ministère intérimaire (31 mars) . — Ouverture des Chambres (4 avril). — M. Passy, élu président de la Chambre des députés, tente à son tour de former une combinaison ministérielle, mais M. Dupin la fait échouer, par son obstination sur des points de peu d'importance, au sujet desquels il avait été cependant d'accord la veille avec ses collègues. — Cabinet Soult, avec MM. Teste à la justice , Schneider à la guerre , Duperré à la ma- rine et aux colonies, Duchâtel à l'intérieur, Cunin-Gridaine au commerce, Dufaure aux tra- vaux publics, Villemain à l'instruction publique , Hippolyte Passy aux finances. — Menées du parti républicain; la Société des Saisons remplace la Société des Familles; publication du Moniteur ré- publicain et de l'Homme libre; une prise d'armes est décidée pour le 12 mai ; l'insurrection éclate, mais est promptement réprimée ; le roi commue la peine des chefs, MM. Barbes et Blanqui, con- damnés à la peine de mort. — Le parti bonapar- tiste fonde le journal le Capitole. — Discussions des Chambres sur les tribunaux de commerce, la propriété littéraire , les chemins de fer de Lille à Dunkerque, de Paris à Orléans, de Paris à Rouen, etc. — Colonie agricole, pour les jeunes détenus, à Mettray, près de Tours. — En Algérie, passage des Portes-de-Fer par les troupes fran- çaises (28 oct.). Peu de jours après, les hostilités recommencent avec Abd-el-Kader, qui est battu sur les bords delà Chiffa (31 déc). — Le Mexique consent à nous payer une indemnité de guerre. — Hostilités dans laPlata entre laFrance et Rosas. — Le peintre L. Mandé Daguerre, perfectionnant le.s essais de Jos. Nicéphore Niepce, qui remontent à 1813, invente le premier procédé de photographie sur plaque de métal. A la même époque, Talbot, en Angleterre, obtenait des images sur papier sensible. Débats du parlement anglais sur l'organisation du Canada, la question irlandaise, la proposition de suspendre la constitution de la Jamaïque, qui s'est révoltée. Chute du ministère (7 mai). Sir Robert Peel ne peut former un cabinet. Re- tour du cabinet Melbourne. — Insurrections char- tistes dans les villes manufacturières. — Traités de commerce et de navigation avec l'Autriche, la Porte, la France. — Dans l'Inde, prise de Can- dahar, de Ghizni, de Caboul. — Rupture avec la 280 CHRONOLOGIE. TABLES. Ap. J.-C. Chine, parce que l'empereur refuse de laisser en- trer l'opium dans ses Etats. — Occupation d'Aden, à l'entrée de la mer Rouge. Conflit entre les États de Hongrie et le gou- vernement autrichien. — Condamnation et dé- chéance de l'archevêque de Posen, qui a refusé d'approuver la décision du roi de Prusse touchant les mariages mixtes. — Fin du différend entre la Hollande ou la Belgique, au sujet du Luxembourg et du Limbourg, qui demeurent partagés; la Hol- lande seule est reconnue membre de la confédé- ration germanique. Don Carlos, conseillé par son premier ministre Texeiro, destitue son commandant général, Ma- roto, qu'il trouvait trop modéré; celui-ci trahit alors don Carlos, entraîne ses troupes et signe le traité de Bergara avec Espartero, que la reine vient de faire duc de la Victoire (31 août). Don Carlos se retire en France (14 sept.). Réunion à l'Eglise gréco-russe des grecs-latins des provinces occidentales. Protestation du pape (22 nov.). — Déclaration de guerre au khan de Khiva ; le général Péroski part d'Orenbourg, sur l'Oural, pour aller le combattre (1 er déc). — En Servie, abdication forcée du prince Milosch. Avè- nement de son second fils Michel. Commencement de la guerre entre le sultan Mahmoud et le pacha d'Egypte, Méhémet-Ali : l'armée ottomane franchit l'Euphrate et entre en Syrie (21 avril). — Défaite complète d'Hafiz-Pacha dans la plaine de Nézib, au N. E. d'Alep, par Ibrahim, fils de Méhémet-Ali (24 juin). — Mort de Mahmoud II (1 er juillet) ; il a pour successeur son fils Abdul-Medjid, à peine âgé de 16 ans. — Lord Palmerston essaye vainement d'entraîner la France à unir ses forces à celles de l'Angleterre pour ruiner le pacha d'Egypte, sous prétexte de sauver l'empire ottoman. — Le gouvernement français, convaincu qu'il fallait avant tout proté- ger Constantinople contre la domination russe, décide le gouvernement anglais à se joindre à lui pour demander au sultan que les Dardanelles soient ouvertes aux escadres alliées dans le cas où les Russes entreraient dans le Bosphore. — Un , envoyé de la France obtient d'Ibrahim-Pacha qu'il n'entre pas dans l'Asie Mineure. La flotte otto- mane quitte le port de Constantinople et va se livrer à Méhémet-Ali (14 juillet); immense effet produit par cette défection; terreur du sultan. — Le cabinet des Tuileries propose aux grandes puissances de couvrir de leur garantie collective l'intégrité et l'indépendance de l'empire ottoman; cette proposition, mal accueillie à Londres, est rejetée par la Russie (17 juillet). — La France refuse de s'associer aux projets de lord Palmers- ton, qui, dans une dépêche en date du 1 er août, propose l'envoi à Alexandrie d'une flotte anglo- française chargée d'exiger la restitution immé- diate de la flotte turque, et autorisée à s'emparer, en cas de refus, delà flotte égyptienne elle-même. — Au moment où le sultan, n'ayant plus ni ar- mée ni vaisseaux, allait accorder à Méhémet-Ali le gouvernement héréditaire de ses possessions actuelles , l'amiral Roussin consent à signer une note par laquelle les ambassadeurs des cinq grandes puissances, obéissant aux suggestions de M. de Metternich, défendent à la Porte d'accéder aux demandes de Méhémet-Ali sans leur consen- tement. — Le gouvernement français, qui désirait assurer au vice-roi, même malgré la Porte, l'hé- rédité de ses Etats, rappelle l'amiral Roussin. — Lord Palmerston, désespérant de faire entrer la France dans ses desseins contre l'Egypte,^ songe alors à la mettre hors du concert européen, et négocie en conséquence secrètement avec la Russie. — Hatti-shérif lu solennellement dans la plaine de Gulhané, près de Constantinople (3 nov.). Kp. J.-C. Fin de la guerre entre le Chili et le Pérou. — Au Mexique, Santa- Anna redevient président, mais il est bientôt renversé et remplacé par Bustamente. 1840. En France, manifestation en faveur d'une ré- forme qui augmenterait le nombre des électeurs (12 janv.). Rejet de la dotation proposée en faveur du duc de Nemours (20 févr.) . — Chute du minis- tère Soult. Ministère Thiers avec MM. deRémusat, Jaubert, Pelet, Cousin, Vivien, Cubières, Gouin et Roussin (1 er mars) . — Mariage du duc de Nemours avec une princesse de Saxe-Cobourg-Gotha-Cohari (27 avril). — Loi sur la translation des restes de Napoléon (12 mai). — Proposition Rémilly sur* les députés fonctionnaires (15 juin). — Loi sur les sucres (3 juillet). — Traité de la quadruple alliance pour la pacification de l'Orient, conclu à Londres entre l'Angleterre, l'Autriche, la Prusse et la Russie d'une part, et la Turquie de l'autre, à l'exclusion de la France (15 juillet). — Seconde tentative de Louis-Napoléon; il vient d'Angle- terre à Boulogne (6 août) ; il est pris, traduit de- vant la cour des pairs et condamné à l'emprison- nement perpétuel (6 oct.). — Coalition d'ouvriers (I er sept.). — Ordonnance royale relative aux fortifications de Paris (13 sept.). — Attentat de Darmès contre Louis-Philippe (15 oct.). — Chute du ministère Thiers (29 oct.). Nouveau cabinet sous la présidence de Soult, ministre de la guerre, avec MM. Guizot, Duchâtel, Teste, Humann, Du- perré et Villemain. — Translation des restes mortels de Napoléon, amenés par le prince de Joinville. Funérailles solennelles aux Invalides. — En Al- gérie, belle défense de Mazagran par le capitaine Lelièvre (3-6 février) . — Occupation de Cherchell sur la côte, à l'O. d'Alger (15 mars); de Médéah au delà du col de Mouzaïa, franchi le 12 mai après un combat meurtrier; de Miliana, en avant du cours du Chéliff (8 juin) ; le duc d'Or- léans et le duc d'Aumale ont pris part à l'expédi- tion. Rappel du maréchal Valée et nomination du général Bugeaud aux fonctions de gouver- neur général (29 déc). — Au mois de décembre, MM. de Ruolz (Français) et Elkington (Anglais) prennent, chacun de" leur côté, un brevet d'in- vention pour la découverte d'un procédé de dorure galvanique applicable à tous les cas. Discussion dans le parlement anglais sur l'Ir- lande, les chartistes et les socialistes. — Mariage de la reine Victoria avec le prince Albert de Saxe- Cobourg-Gotha (10 févr.) . Débat au sujet des soufres de la Sicile, dont le monopole appartenait à une compagnie française. Résistance du roi de Na- ples, qui se prépare à la guerre. Intervention de la France; abolition du monopole avec indemnité pour la compagnie. — Première campagne dans les mers de la Chine : le capitaine Elliot occupe l'île de Chousan, au S. E. de Nanking (5 juillet): Emeute à Madrid; la ville est mise en état de siège (24 février). — Les chefs carlistes Cabrera et Balmaseda sont contraints par les généraux Espartero et Concha de passer en France (juin- juillet) . — Nouveaux troubles à Madrid pendant que la reine régente est à Barcelone avec ses enfants (14 juillet), et bientôt à Barcelone, le 18. — La reine régente se retire à Valence. — Junte provisoire du gouvernement à Madrid (1 er sept.). — La régente remet le soin à Espartero de former à son gré le cabinet. Elle est obligée d'abdiquer la régence (12 oct.), et peu après se retire en France le 19. — Le ministère formé par Espartero constitue avec lui une régence provisoire. La jeune reine est ramenée à Madrid. — Emeute à Lisbonne (16 août). Mesures répressives. Abdication de Guillaume I er , roi de Hollande (7 oct.). Avènement de Guillaume II, son fils. — Responsabilité ministérielle ; le contre-sein? TEMPS MODERNES. 281 4p. J.-C. des ministres sera nécessaire pour tout arrêté royal. Mort de Frédéric-Guillaume III, roi de Prusse (7 juin) . Frédéric-Guillaume IV,sonfils,lui succède. Persécution religieuse exercée par les Russes en Pologne. — Echecs des Russes en Circassie. — Convention entre le czar et le khan de Khiva, qui rend la liberté aux captifs russes. En Suède, triomphe des idées libérales : res- ponsabilité ministérielle; la composition des deux chambres est rendue élective; l'ordre de la no- blesse perd ses droits d'hérédité. Question d'Orient. L'Angleterre appuie là Porte contre Mehemet-Ali, dont elle redoute l'ambition. Les quatre puissances, Angleterre, Russie, Au- triche, Prusse, arrêtent par le traité de Londres, sans consulter la France, qu'on offrira à Mehe- met-Ali l'administration héréditaire de l'Egypte avec une partie de la Syrie, de la mer Rouge au lac de Tibériade, et Saint-Jean-d'Acre, mais seu- lement comme gouverneur à vie (15 juillet). — La France se prépare à la guerre (29 juillet). — Mehemet-Ah refuse d'accepter les conditions des 4 puissances; bombardement de Beyrouth par le commodore anglais, sir Charles Napier (Il sept.) ; inaction de la France. Note de M. Thiers du 8 octobre; bombardement de Saint-Jean d'Acre (4nov.). — Retraite d'Irahim et convention pro- visoire de Mehemet-Ali avec le commodore Napier, le 27. L'Espagne reconnaît la république de l'Equa- teur. — M^rt du dictateur Francia au Paraguay (sept.). — Le Texas, qui s'est constitué en répu- blique indépendante , conclut un traité de limites avec les États-Unis. 11 est reconnu parla France. — Élection du général Harrison comme président aux États-Unis. — Traité de l'amiral Mackau avec Arana, l'envoyé de Rosas (29 oct.) . 1 841 . Mécontentement causé en France par la solu- tion donnée à la question de la Plata et à la ques- tion d'Orient. — Loi sur les fortifications de Paris (avril) . — Loi sur le travail des enfants dans les manufactures (février-mars). — Troubles occa- sionnés par le recensement à Toulouse, a Bor- deaux, à Clermont, à Lille. — Attentat sur la per- sonne du duc d'Aumale (13 sept.). — Ouverture du chemin de fer de Strasbourg à Bâle. En Angleterre, nouveau cabinet formé par le chef des tories, sir Robert Peel avec lord Lyn- dburst, lord Stanley, sir James Graham, le duc de Buckingam, lord Wellington, ministre sans por- tefeuille (3 sept.). — Naissance du prince de Galles (9 nov.). — Fin des premières hostilités entre l'Angleterre et la Chine. Capitulation de Canton (mai). Seconde campagne (août) : prise d'Amoy, Chin-haë, Ning-Pô défendue par une forte citadelle. — Désastres de l'armée anglaise dans l'Afghanistan. Accessions au Zollverein de Brunswick, Lippe- Detmold, Hesse-Hombourg. — En Belgique, dé- couverte d'une conspiration orangiste. — La jalou- sie de l'Angleterre empêcne de réussir un proj et d'as- sociation douanière entre la Belgique et la France. — Guillaume II de Hollande prépare une charte constitutionnelle pour le grand-duché de Luxem- bourg. — Traité de commerce entre la Hollande et la France (30 juin). — Plusieurs assemblées pro- vinciales en Prusse réclament la liberté de la presse et une représentation nationale. Le roi fait quel- ques concessions. Conclusion du différend relatif à l'archevêque de Cologne. — Insurrection catho- lique dans le canton d'Argovie. Victoire des pro- testants. Suppression de tous les couvents du can- ton. — Révolution démocratique à Genève (22 nov.). Élections générales pour la formation d'une assemblée qui revisera le pacte fédéral (déc.) ; la majorité est favorable à la réforme. Ap. J.-C. Ukases contre le culte catholique en Pologne. Difficultés de la Russie avec le Saint-Siège. En Espagne, les deux chambres donnent la ré- gence à Espartero, duc de la Victoire et de Mo- rella. Protestation de la reine Marie-Christine et du général Narvaez, le 19. — Les Cortès arrêtent que le clergé sera doté avec les revenus des anciennes propriétés de l'Église, devenues biens nationaux. — Insurrection d'O'Donnell à Pampe- lune, de Diego Léon et de Concha à Madrid. Vic- toires d'Espartero. — Difficultés entre l'Espagne et le Portugal au sujet de la navigation du Douro Fin de la question d'Orient. Mehemet-Ali con- serve l'Egypte à titre héréditaire ; gouvernement seulement viager des dépendances indirectes de l'Egypte, Nubie, Darfour, Kordofan, Sennaar, etc. La France rentre dans le concert européen : elle prend part, avec les quatre grandes puissances, au traité des détroits par lequel le sultan s'en- gage à fermer à toutes les nations indistincte- ment le Bosphore et les Dardanelles. — Retraite du ministre des affaires étrangères, Reschid- Pacha (15 mars). — Soulèvement des populations chrétiennes opprimées en Syrie, en Macédoine, en Bulgarie, en Crète. Lutte entre les Druses et les Maronites. — Installation d'un évêque pro- testant à Jérusalem sous laprotection de l'Angle- terre et de la Prusse. — En Grèce, ministère, puis retraite de Mavrocordato. Le roi continue de s'entourer de Bavarois. La confédération des Etats de l'Amérique cen- trale est dissoute : Guatemala, Nicaragua, Hon- duras sont séparés. Dictature de l'Indien Carrera dans le Guatemala. — Gouvernement tyran- nique de Rosas, président de la république ar- gentine. — Le général Santa- Cruz rentre à Lima. — Au Mexique, Santa-Anna redevient pré- sident. — L'Yucatan se constitue en république indépendante. — Mort du général Harrison, pré- sident des Etats-Unis. Le vice-président Tyler lui succède. 1842. Rejet par la Chambre des députés de la pro- position relative à l'extension du cercle des in- compatibilités, et de celle relative à l'adjonction des capacités aux listes d'électorat politique (7 et 14 févr.). — Mort du ministre des finances, M. Humann (25 avril); M. Lacave-Laplagne le remplace. — Affreux accident du chemin de fer de Versailles, rive gauche, qui coûte la vie à près de 50 personnes, parmi lesquelles le contre-amiral Dumont d'Urville (8 mai). — Vote de la loi des chemins de fer; système de neuf grandes lignes. — Mort du duc d'Orléans par une chute de voi- ture (13 juillet). - — Convocation extraordinaire des Chambres, le 26. Loi organique de régence (30 août) : majorité fixée à 18 ans; le régent sera l'héritier le plus proche dans l'ordre de succes- sion au trône. — Prise de possession des îles Marquises par le contre-amiral Dupetit-Thouars (1 er mai). La France refuse d'adhérer à un traité que l'Angleterre a fait accepter le 20 déc. 1841 à la Russie, à l'Autriche et à la Prusse, et qui est ra- tifié à Londres le 20 février, traité qui modifie le droit européen au sujet de la répression de la traite des nègres, et étend les zones maritimes déjà soumises au droit de visite. — Les Etats-Unis, par leur traité particulier avec l'Angleterre, se réser- vent le droit de faire eux-mêmes la police de leurs vaisseaux pour ce qui regarde la traite, et n'ad- mettent pas le droit de visite réciproque. Commencement des mesures prises par Robert Peel pour modifier les lois concernant les cé- réales. Etablissement d'une échelle mobile de droits, de façon que le blé importé coûte moins cher au peuple. — Vive discussion sur le bill qui crée l'iacome-tax, ou impôt du revenu. — Agita- 282 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. tion des chartistes. Influence d'O'Connell en Ir- lande. — 3 e expédition dirigée par l'Angleterre contre la Chine sous l'amiral Parker. Traité de Nanking, qui ouvre au commerce anglais cinq ports ; cession de l'île de Hong-Kong. — Les An- glais évacuent l'Afghanistan après avoir détruit Caboul et Djellalabah. — Etablissement d'un con- sul anglais à Tabris et d'un résident commercial à Téhéran, la capitale de la Perse. Conspiration en Belgique. — Loi organique sur l'instruction publique ; libre concurrence, pas d'intervention de l'Etat. Terrible incendie à Hambourg (5 mai). — Le roi de Prusse crée des comités des Etats provin- ciaux (4 juin) ; la diète de chaque province choi- sira des commissaires qui resteront à Berlin, et que le roi consultera quand il le jugera néces- saire. — Ordonnance libérale sur l'enseignement dans les provinces polonaises ; la langue polonaise sera seule employée (11 juillet). Révolte de Barcelone (13 novembre); bombar- dement de la ville par Espartero. — Insurrection chartiste à Lisbonne (25 janv.). Rétablissement de la charte de don Pedro ; ministère Costa Ca- brai (10 février). Ukases du czar pour la dénationalisation de la Pologne. Attaques contre la religion catholique. Translation de l'académie ecclésiastique de Vilna à Saint-Pétersbourg. Protestation de la cour de Rome. Protestations annuelles de la France et de l'Angleterre. — Ukase relatif à l'émancipation des serfs, qui est mal accueilli par les nobles, proprié- taires fonciers. — Echecs des Russes en Circassie contre Shamyl. En Servi e, déposition du prince Milosch (14 sept.). — Election d'Alexandre, petit-fils de Czer- ny Georges, âgé de 18 ans. — Déposition du waï- vode Alexandre Ghika en Valachie (26 oct.). 1843. Ouverture des Chambres françaises (9 janv.). — Discussion de l'adresse à la Chambre des députés (27 janvier). — Tremblement de terre à la Gua- deloupe (3 février) . — Ouverture des chemins de Paris à Rouen (2 mai), et à Orléans, le 3. — Vote de la loi sur les sucres indigènes (17 mai). — Mariage de la princesse Clémentine, fille du roi, avec le prince Auguste de Saxe-Cobourg {20 avril) ; du prince de Joinville avec une sœur de l'empereur du Brésil (7 mai) . — Visite de la reine Victoria à la famille royale au château d'Eu (2 sept.). — Voyage du duc de Bordeaux en An- gleterre (nov.) ; il y reçoit la visite de 5 députés. — Voyage du duc de Montpensier dans le midi de la France ; du duc de Nemours dans l'ouest. — Vif débat entre l'Eglise et l'Université : décla- ration comme d'abus contre l'évêque de Châlons (2 nov.). — La Phalange, revue périodique des fouriéristes, est remplacée par la Démocratie pa- cifique^ journal quotidien. — Prise de la Smala d'Abd-el-Kader par le duc d'Aumale (16 mai). — Le gouverneur général Bugeaud est fait maréchal de France. — Les docteurs d'Almeida et W. Mont- gomery appellent l'attention de l'industrie sur la gutta- percha. Troubles en Irlande. Adresse d'O'Connell au peuple irlandais. Meetings pour le rappel de l'Union. Mandat d'arrêt lancé contre O'Connell. — Ligue contre les lois sur les céréales formée par M. Cobden pour faire triompher le principe du libre-échange. — Nouvelle expédition des An- glais dans l'Afghanistan. Leurs cruautés. Procla- mation de lord Ellenborough. Invasion du Sind. Troubles dans le royaume de Lahore. Despotisme militaire d'Espartero. Dissolution des Cortès (3 janv.). — Bombardement de Séville par Espartero (21-28 juillet), qui quitte bientôt après l'Espagne sur un navire anglais. — Le gé- néral Narvaez est fait lieutenant général des ar- Ap. J.-C. mées de la nation (24 juillet). Ministère Lopez. Les Cortès déclarent majeure par anticipation la jeune reine Isabelle II, qui n'a que 13 ans. — Ministère Olozaga qui tombe après le refus de la reine de signer un décret de dissolution des Cortès. Ministère Gonzalès Bravo. L'empereur d'Autriche ouvre la diète de Pres- hourg par un discours en latin. Première exposi- tion de l'industrie nationale à Pesth (20 sept.). Commencement d'insurrection à Bologne (août) . Abus de l'administration cléricale. Misère des po- pulations. Election de M. Bibesco comme hospodar de Valachie (janv.). Révolution du 3 septembre, en Grèce, dirigée surtout par les chefs du parti russe,, MM. Kalergi et Metaxa. Conflit entre l'Angleterre et les Etats-Unis au sujet du territoire de l'Orégon. — Guerre de Ro- sas contre le président de l'Uraguay, Ribera, de concert avec Oribe, ancien président. La France et l'Angleterre interviennent inutilement. Blocus de Montevideo par Oribe. — Boyer, président à Haïti depuis 25 ans, est renversé. Dans l'Océanie, occupation de Taïti par le contre- amiral Dupetit-Thouars, malgré la résistance de la reine Pomaré, dominée par des missionnaires anglais. — Acquisition par la France de Mayotte, une des îles Comores, à l'ouest de Madagascar. 1844. Les députés légitimistes qui ont rendu visite l'année précédente au duc de Bordeaux en Angle- terre sont déclarés flétris dans l'adresse en ré- ponse au discours du roi; ils donnent leur dé- mission et se font réélire. — Projet de loi sur l'enseignement secondaire; discussion à la Chambre des pairs ; rapport de M. Thiers à la Chambre des députés. Loi sur les patentes. — Affaire Pritchard. Ce missionnaire anglais avait été chassé de Taïti par les Français contre lesquels il avait excité les indigènes et la reine Pomaré; Robert Peel de- mande pour lui une réparation (31 juillet). — Invasion en Algérie de l'empereur du Maroc Muley- Abder-Rhaman. Bombardement de Tanger par le prince de Joinville (août). Brillante victoire du maréchal Bugeaud sur les bords de l'Isly (14 août). Bombardement de Mogador par le prince de Join- ville, le 15. — Impression produite en Angleterre par nos victoires. Imminence d'une rupture; elle est conjurée par le vote de l'indemnité Pritchard. — Convention de Tanger (20 sept.). Visite so- lennelle de Louis-Philippe à la reine Victoria (12 sept.) . — Lutte de l'Eglise et de l'Université. Mémoire adressé au roi par les évêques de la pro- vince de Paris. Blâme officiel de cette démarche. — Exposition brillante de l'industrie à Paris. — Première crèche établie à Chaillot (nov.). — Traité de commerce avec la Chine, conclu par l'ambas- sadeur de Lagrené (24 oct.). — Mort de Geoffroy- Saint-Hilaire. — Invention du baromètre anéroïde par Vidi. Traité de commerce et de navigation conclu avec la Grande-Bretagne par Hambourg, Brème, Lubeek et le Hanovre, qui restent encore en de- hors du Zollverein. — Traité de commerce de la Prusse avec la Belgique (1 er sept.). O'Connell est condamné par le jury de Dublin (fév.). Motion de John Russel, ancien ministre. pour une enquête sur l'état de, l'Irlande. Retour de la mère .d'Isabelle II en Espagne. Ca- binet Narvaez (8 mai)., Sanglantes exécutions à l'occasion de la révolte du général Zurbano. — En Portugal, prise d'armes du parti libéral à Torres-Novas, àAimeïda (28 avril) . Concordat avec le Saint-Siège. Mort de Bernadotte,, roi de Suède (27 janvier). Son fils Oscar I er lui succède. Manifeste des 7 cantons catholiques de la Suisse TEMPS MODERNES. 283 Ap. J.-C. provoqué par l'affaire des couvents d'Argovie. Ap- pel des jésuites par Luceme. Agitation populaire dans les cantons radicaux. La Romagne réclame vainement du Saint-Siège des codes, une administration plus régulière. — Les Espérances de l'Italie, du comte Balbo. — Con- version et remboursement de la dette publique du royaume des Deux-Siciles. Reconnaissance d'I- sabelle II d'Espagne. — Troubles en Calabre. Mariage du duc d'Aumale avec la fille du prince de Salerne. Promulgation de la constitution de la G-rèce : La foi grecque est une condition de l'hérédité de la couronne ; deux chambres; la pairie est conférée par le roi et à vie. Les huit gouvernements de l'ancien royaume de Pologne sont réduits à cinq (5 avril) . Suppression de la Société de tempérance. Révolte en Albanie; massacre des chrétiens. Les volontaires français de Montevideo refusent d'accepter la médiation de la France et de l'An- gleterre; Oribe continue d'assiéger Montevideo. — Lopez, docteur en droit, est nommé président du Paraguay. — Chute de Santa- Anna au Mexique. — Election de M. Polk, candidat démocratique, comme président aux États-Unis. 1845. Nouveau traité de l'a France avec l'Angleterre au sujet de la répression de la traite, sans avoir re- cours au droit de visite (29 mai). —Le principe de l'émancipation des esclaves est accepté par les Chambres françaises. — Loi sur les caisses d'épar- gne. — Lois sur les chemins de fer du Nord, de Paris à Strasbourg, de Paris à Lyon, de Lyon à Avignon, de Tours à Nantes. — En Algérie, insur- rection des Kabyles provoquée par Abd-el-Kader; ils sont défaits par les généraux Lamoricière et E. Cavaignac. — Rupture avec le Mexique, pour une insulte au représentant de la France (mai) . — Brillant combat des flottes combinées de France et d'Angleterre contre Rosas à la pointe d'Obli- gado, au delà de Buenos-Ayres. — Traité de com- merce avec l'iman de Mascate, qui réside à Zan- zibar, dans l'île de Zanguebar. — Expédition malheureuse entreprise contre les indigènes de Madagascar de concert avec l'Angleterre. Robert Peel fait accepter un bill pour la dotation du séminaire catholique romain de Maynooth en Irlande (3 avril) . — Il rencontre une vive oppo- sition de la part des ministres au sujet des lois sur les céréales qu'il veut modifier; démission du ca- binet. Lord John Russel essaye en vain de cons- tituer un cabinet whig ; Robert Peel rentre au pouvoir. — Départ du navigateur J. Franklin pour explorer les mers polaires du Nord. Agitation religieuse en Allemagne. Tendances libérales des États de Silésie, Posen, Prusse pro- prement dite. Le roi refuse d'accorder la liberté de la presse , la publicité des débats, un code pénal ayant pour base la législation française. — Con- vention commerciale delà Belgique avec la France (14 déc). En Espagne, administration vigoureuse de Nar- vaez; il fait fusiller le général Zurbano. — Don Carlos, qui réside à Bourges, abdique en faveur de son fils aîné, le comte de Montemolin (4 juin). — Concordat de l'Espagne avec le Saint-Siège. Insurrection de Rimini dans les États romains. — Les corps francs, organisés par le parti démo- cratique pour lutter contre les cantons catho- liques, partent du territoire d'Argovie pour se jeter sur celui de Lucerne (30 mars) ; ils sont battus. — Notes des puissances étrangères au sujet des corps francs. — Assassinat de M. Leu d'Ebersol, chef du parti catholique à Lucerne (19 juillet). Soulèvement en Achaïe, Messénie, Acarnanie, provinces du royaume de Grèce. — Insurrections dans l'Albanie, en Turquie, — Massacre des chré- Ap. J.-c. tiens maronites par les Druses ; les représentants des Etats chrétiens réclament le désarmement des rebelles. Un décret ouvre l'entrée du Paraguay aux Européens. — Au Mexique, élection du général Herrera à la présidence. — Annexion du Texas aux États-Unis. — Progrès de la secte socialiste des Mormons, disciples de Joseph Smith. 1846, En France, vive opposition à la Chambre des députés durant la session du 27 décembre au 3 juil- let. Discussions sur l'instruction secondaire, sur le trop grand nombre de fonctionnaires admis à la Chambre. Deux attentats contre la vie du roi (16 avril, 19 juillet). — Evasion du prince Louis- Napoléon détenu au fort de Ham (25 mai) . — ■ Mariage du duc de Bordeaux avec la sœur aînée. du duc de Modène, François V. — Les élections générales sont favorables au parti conservateur. — Inauguration des chemins de fer de Tours (25 mars) et du Nord (14 juin). — Crise des finances et des subsistances. Maladie des pommes de terre. Inon- dation de la vallée de la Loire (18 octobre). — En Algérie, Abd-el-Kader fait décapiter trois cents prisonniers français (mai). Ordonnance royale relative à la propriété des colons (21 juillet). — Traité de commerce et de navigation avec le Chili (15 sept.) . — Découverte par le calcul de la pla- nète Neptune par M. Le Verrier, Robert Peel propose aux Chambres anglaises, le 22 janvier, l'abolition des lois sur les céréales et de toutes les prohibitions qui entravaient les importa- tions étrangères pour les denrées alimentaires de première nécessité et pour les matières premières de l'industrie. Les Chambres ne font point d'oppo- sition à cette loi, mais les communes ayant rejeté un bill de coercition pour l'Irlande, le ministère se retire (29 juin). — Le cabinet whig, constitué par John Russel, poursuit la réforme commerciale de Robert Peel. — Troubles en Irlande ; division dans le parti du rappel; parti de la jeune Irlande, sous M. Smith O'Brien. — Heureuse expédition dirigée par le gouverneur général de l'Inde, sir Henri Hardinge, contre le royaume de Lahore. Continuation de l'agitation religieuse etpolitique en Allemagne. — Le roi de Danemark cherche à rattacher plus étroitement à son royaume les du- chés en partie allemands du Holstein, du Slesvig et de Lauembourg. Protestation des Etats du Hol- stein et du Slesvig, qui sont dissous. A Francfort, protestation en faveur de la nationalité allemande des duchés. — Agitation dans les provinces po- lonaises soumises à la Prusse et à l'Autriche ; un gouvernement provisoire est organisé à Cracovie (22 février) ; il est renversé par les Autrichiens, aidés de la Prusse et de la Russie (3 mars). — Affreux massacre des nobles polonais delaGallicie par les paysans, à l'instigation, dit-on, des fonc- tionnaires autrichiens. Abolition des corvées accor- dées auxpaysans par l'Autriche. — Incorporation de la république de Cracovie àl'empired'Autricheavec l'assentiment de la Prusse et de la Russie (11 nov) . Protestation de l'Angleterre et de la France. En Belgique , le parti catholique remporte ; cabinet formé par M. Theux; traité de commerce avec la Hollande (29 juillet) . Les Cortès approuvent le mariage de la reine d'Espagne avec l'infant don François, duc. de Cadix, son cousin, et celui de sa sœur avec le duc de Montpensier, 5 e fils de Louis-Philippe. Mécon- tentement de l'Angleterre. — En Portugal, chute du ministère Cabrai. Les chartistes font nommer au ministère SaldaDha (6 oct.).. Junte, à Coïmbre qui prononce la déchéance de la reine; mais Bonfim, un de ses chefs, est battu et fait pri- sonnier (23 déc). En Russie, introduction d'un nouveau code pénal; la peine du knout est supprimée. 284 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap J.-C. Mort de Grégoire XVI (1 er juin). Election de Pie IX, né à Sinigaglia, âgé de 54 ans (16 juin). Amnistie politique (16 juillet). Tendances libé- rales du nouveau pape. En Danemark, les paysans de la couronne ob- tiennent les moyens de passer de l'état de fer- miers à celui de propriétaires (juillet) . Prépondérance du parti radical à Berne et à Zurich; formation d'un sonderbund, ou alliance séparée, par les sept cantons catholiques, Lu- cerne, Uri, Schwitz, Unterwalden, Zug, Fribourg, Valais. — Les radicaux l'emportent à Genève (6 oct.). M. Schœnbein, chimiste de Bâle, a l'idée de substituer à la poudre à canon dans les armes à feu la pyroxyline, qui avait été l'objet d'un mé- moire de M. J. Pelouze, lu à l'Académie des sciences, en 1838. Partage du territoire de l'Orégon entre l'Angle- terre et les Etats-Unis. — La pratique de l'éthé- risation pour faciliter les opérations chirurgicales, découverte par Horace Wels et Jackson, exploitée avec brevet par Morton, commence à se répandre en Europe. Guerre entre le Mexique et les Etats-Unis, après l'annexion définitive du Texas. — Triomphe des fédéralistes au Mexique* retour de Santa-Anna. 1847. En France, crise des subsistances. Emeute dans l'Indre, à Buzançais (13janv.). Achats con- sidérables de blé en Russie. — Rejet par la Chambre, avec une majorité de 98 voix, du projet de réforme électorale, qui demandait l'abaissement du cens, l'élévation du nombre minimum des électeurs, l'admission des capacités, l'accroisse- ment du nombre des députés. — Propagande ré- formiste par des banquets, à Paris au Château- Rouge (9 juillet); à Màcon, le 18; à Lille, le 7 nov. — M. Guizot devient président du cabinet, après la retraite du maréchal Soult, qui reçoit le titre de maréchal-général (19 sept.). — Procès des anciens ministres Teste et Cubières devant la cour des pairs (17 juillet); ils sont condamnés. — Mort de la princesse Adélaïde, sœur de Louis- Philippe (déc). — En Algérie, le schérifBou-Maza se rend (12 avril). — Expédition du maréchal gou- verneur Bugeaud contre la grande Kabylie (6 mai) . — Le duc d'Aumale est nommé gouverneur gé- néral (20 août). — Le général Lamoricière cerne Abd-el-Kader, qui est obligé de se rendre (23 nov.). — Ouverture du chemin de fer d'Amiens à Boulo- gne, de Rouen au Havre, du chemin de fer at- mosphérique de Saint-Gerniain, du chemin d'Or- léans à Vierzon, de Creil à Compiègne. — Les Girondins de M. de Lamartine. En Angleterre, crise commerciale et financière. — Mort d'O'Connell (16 mai). — Pour contrain- dre l'empereur de Chine à tenir ses promesses, les Anglais menacent Canton (1 er avril), et obtien- nent de nouveaux avantages de commerce. Le roi de Prusse convoque une diète générale des Etats (3 février) . Les princes, comtes et sei- gneurs y auront 80 voix, l'ordre équestre 231, les villes 182, les communes rurales 124. En dehors des Etats siégera la curie des seigneurs. — Le nouvel électeur de Hesse-Cassel, Frédéric-Guil- laume, régent depuis 1831, refuse de prêter ser- ment à la constitution. — En Belgique, élections favorables aux libéraux. Nouveau cabinet: MM. Ch. Rogier, Frère-Orban, etc. En Espagne, nouveau cabinet du général Nar- vaez (4 oct.). — En Portugal, le gouvernement, secondé par l'Angleterre, triomphe des septem- bristes, ou partisans de la constitution de 1822, renouvelée le 9 sept. 1836. Pie IX reçoit le premier ambassadeur adressé par la Porte à Rome (20 février). Réformes de toute sorte accomplies par le gouvernement pon- Ap.J.-C. tifical. — En Toscane, réformes libérales accom- plies ou préparées par Léopold II. — Occupation de Ferrare par les Autrichiens malgré les protes- tations du Saint-Siège. — Manifestation à Turin contre l'Autriche et contre les jésuites (30 sept.). — Agitation dans les diverses parties de l'empire autrichien. La diète fédérale, qui siège à Berne, canton radical, vote la dissolution du sonderbund et l'ex- pulsion des jésuites (20 juillet). Le général Dufour est chargé d'exécuter cet arrêté; les sept cantons catholiques, bien qu'appuyés secrètement par l'Autriche et parla France, sont obligés de céder. A Haïti, présidence du noir Soulouque (l ei 'mars). — Continuation de la lutte entre le Mexique et les Etats-Unis. Bataille sanglante de Saltillo, à l'O. de Monterey (22 février). — Prise de la Vera- Cruz par le général Scott (29 mars) . — Défaite de Santa-Anna près de Jalapa (18 avril). — Occupa- tion de Puebla par les Américains. Prise de Mexico (15 sept.). Santa-Anna, qui a transféré le siège du gouvernement à Queretaro, est investi de la dictature. 1848. Ouverture du chemin de fer de Marseille à Avignon (janv.). — Vif débat à la Chambre'des députés au sujet du droit de réunion. — Organi- sation du banquet du 12 e arrondissement par 92 membres de l'opposition pour le 22 (18 fèvr.). Les députés se désistent le 21. Vote d'accusation contre le ministère présenté par l'opposition (mardi 22 février). Commencement des troubles. Chute du ministère Guizot, remplacé d'abord par un ministère Mole, puis par un ministère Odilon Barrot et Thiers le 23; abdication de Louis- Phi- lippe en faveur de son petit-fils, envahissement des Tuileries et de la Cnambre des députés par l'émeute, départ du roi, installation d'un gou- vernement provisoire, le 24. — Proclamation de la République par le gouvernement provisoire, le 25. — Insurrections socialistes à Rouen, le 27, à Li- moges, le 30. — Ouverture de l'Assemblée consti- tuante (4 mai) . — Création d'une commission exé- cutivede cinq membres: MM. Arago,Garnier-Pagès, Marie, Lamartine, Ledru-Rollin (10 mai). — Atten- tatdu 1 5 mai contre l'Assemblée, dirigé par Barbes, Raspail, Blanqui, Huber. Suppression de plusieurs clubs. Arrestation de Barbes, le 15, de Blanqui, le 26. — Le général Cavaignac est fait ministre de la guerre (1 8 mai) . — Election de Louis-Napoléon Bonaparte dans 3 départements; elle est validée par l'Assemblée le 13. — Les ateliers nationaux sont dissous (23 juin). Insurrection de juin, qui se prolonge du 23 au 26 dans les rues de Paris. Démission des membres de la commission execu- tive le 24; l'Assemblée, présidée par Sénard, con- fère tous les pouvoirs au général Cavaignac, qui est installé, le 28, comme chef du pouvoir exécutif, après la défaite de l'insurrection, qui a coûté la vie à l'archevêque de Paris, M. Affre, à plusieurs généraux et à deux représentants. — Fin du vote des articles de la constitution, le 24 octobre. Fête pour la proclamation de la con- stitution, le 12 novembre. — Election pour la présidence (10 déc). Le général Cavaignac dépose ses pouvoirs. Louis-Napoléon Bonaparte, qui a la majorité des suffrages (cinq millions six cent mille sur sept millions de votants) , est proclamé président de la République par l'Assemblée, et prête serinentde fidélité à la constitution (20 déc). Il résidera à l'Elysée. — Mort de Chateaubriand à 80 ans (4 juillet). Procession révolutionnaire des chartistes à Londres (10 avril). — TrouLles en Irlande. Arres- tation de Smith O'Brien (3 août).— Organisation de la Cafrerie anglaise sur le modèle de l'Algérie française. Réunion de publicistes à Manheim, qui corn- TEMPS MODERNES. 285 Ap. J.-C. mence la révolution fédérale en Allemagne (27 février). — Révolution à Vienne, chute de M. de Metternich (13 mars). — Abdication du roi Louis de Bavière en faveur de son fils aîné Maxi- milien IL — Réunion d'une assemblée de no- tables allemands sous le nom de Vor-parlament, à Francfort (31 mars). — Ouverture de la se- conde diète de Berlin (2 avril). — Emeute à Vienne; le ministère promet de convoquer une constituante (15 mai). Fuite de l'empereur à Inspruck (17 mai); ministère provisoire. — Réunion de l'assemblée constituante germanique à Francfort, dans l'église Saint-Paul (1 8 mai) . — Réunion de l'assemblée constituante à Berlin (22 mai) ; émeute (14 juin) . — Congrès slave de Prague, auquel assistent des délégués des peuples slaves (2 juin). Emeute à Prague; la princesse de Windisgratz est tuée le 12; soumission le 18. — Election de l'archiduc Jean comme vicaire de l'empire germanique par l'assemblée de Francfort (29 juin). — Ouverture d'une assemblée nationale de Hongrie à Pesth, par l'archiduc Etienne, qui représente le roi (5 juillet). — Abdication officielle de l'ancienne diète germanique entre les mains de l'archiduc Jean (12 juillet). — Emeute à Francfort, orga- nisée par le parti révolutionnaire, qui est mécon- tent de ce que le parlement a autorisé la Prusse à conclure, au nom de la confédération, un ar- mistice avec le Danemark, en lutte avec les du- chés de Slesvig et de Holstein; elle est réprimée par des troupes autrichiennes et prussiennes venues de Mayence. — Ouverture de l'assemblée constituante à Vienne (22 juillet). Troubles à Vienne (23 août, 12 sept). — Manifeste du ban de Croatie, Jellachich, contre le gouvernement séparatiste de la Hongrie (6 août). — Nouvelle révolution à Vienne au sujet des affairés de Hon- grie, le 6 octobre. Le ministre de la guerre, comte de Latour, est assassiné. — L'empereur, retiré à Olmutz, investit du commandement su- prême le prince de Windisgratz (16 oct.). — Le ban Jellachich s'oppose à l'entrée des Hongrois en Autriche. Vienne, bombardée depuis le 28, est prise le 31. — Nouveau cabinet sous la prési- dence du prince Félix de Schwartzenberg (21 nov.) . — Première séance de la diète, qui avait été transférée de Vienne à Kremsier, en Moravie (22 nov.). Promesses' constitutionnelles du cabi- net, le 27. — Abdication de l'empereur d'Autriche Ferdinand, et avènement de son neveu François- Joseph, âgé de 18 ans (2 déc). — Commence- ment de te guerre contre la Hongrie, où Kossuth a constitué un ministère le 24 nov. Les opéra- tions sont dirigées par le comte Schlik, le prince de Windisgratz et le ban Jellachich. En Prusse, ouverture d'un congrès démocra- tique à Berlin (26 oct.). — L'assemblée nationale est transférée de Berlin à Brandebourg le 8 no- vembre. — Berlin est mise en état de siège. Dis- solution de l'assemblée constituante et octroi d'une nouvelle constitution par le roi Frédéric- Guillaume. — Le roi de Hollande nomme une commission chargée de rédiger une nouvelle loi fondamentale (17 mars); il sanctionne la nouvelle constitution, le 15 octobre. Mortde Christian VIII, roi de Danemark (28janv.) . Avènement de son fils Frédéric VII. — Rescrit royal pour l'établissement d'une constitution re- présentative, commune au royaume, et aux du- chés de Slesvig et de Holstein. — Révolution en faveur de l'unité des duchés ; gouvernement pro- visoire à Rendsbourg, le 24. Une diète vote, à 74 voix contre 2, la réunion du Slesvig à la con- fédération germanique (3 avril). Les duchés sont appuyés par la Prusse au nom de la diète. — Le Danemark a pour allié le roi de Suéde. — Le gé- néral prussien de Wrangel occupe la ville de Ap. J.-G. Slesvig, le 23; prise de Flensbourg, le 25. Ar- mistice de Malmoé, pour 7 mois, entre le Dane- mark et la confédération germanique (26 août). — Mort du chimiste suédois Berzélius (7 août). Troubles à Madrid (26 mars) ; la ville est mise en état de siège. — Rupture avec l'Angleterre (12 juin). Des troubles ont lieu en Italie dès le com- mencement de l'année , à Pavie, à Padoue (8 février) , à Bergame le 1 5 ; loi martiale pro- clamée à Milan, le 22. — Révolte à Messine (6 janvier), puis à Païenne. Bombardement de cette dernière ville. Les Siciliens rejettent les pro- positions du roi, réclament un parlement natio- nal à Palerme et constituent un gouvernement provisoire. — Révolte à Naples, le 27. Le roi pro- met une constitution sur le modèle de la charte française, le 29. Elle est publiée le 10 (fév.). — En Toscane, émeute à Livourne, le 6 janvier. Le grand-duc accorde une représentation nationale avec deux chambres (11 et 15 fév.). — Octroi d'une constitution en Piémont par le roi Charles- Albert (4 mars). — Constitution parlementaire donnée par le pape à Rome (15 mars). — Insur- rection à Milan, le 18; formation d'un gouverne- ment provisoire à Venise; les Autrichiens se re- tirent de la ville, le 22. — Le duc de Parme et Plaisance est forcé de quitter ses Etats (20 mars) . Le 23, appel du roi de Sardaigne aux Lombards et aux Vénitiens pour la guerre d'indépendance. — Ouverture du parlement insurrectionnel de Palerme (25 mars) . Il prononce la déchéance du roi de Naples et de la dynastie (13 avril). — Gou- vernement provisoire à Modène et à Reggio (9 avril), à Parme, le 11. Commencement de la guerre des Sardes et des Lombards contre l'Autriche. Victoire de Charles- Albert à Pastrengo, près de l'Adige (3 avril) . — Agitation à Rome à cause du refus du pape de faire cause commune avec Charles-Albert contre l'Autriche (1 er mai). Ouverture du parlement des Etats Sardes à Turin, le 6. — Le duché de Plai- sance vote son incorporation au royaume de Sar- daigne, le 10. — Insurrection à Naples; victoire des troupes royales appuyée par les lazzaroni (15 mai). — Marche du maréchal Radetzky de Vérone à Mantoue; défaite des Napolitains sur le Curtatone (29 mai) ; capitulation de Peschiera, le 30. — Résistance des Piémontais à Goito sur le Mincio. — Ouverture de l'assemblée consti- tuante à Rome (3 juin). — Le roi Charles-Albert signe l'acte de réunion de la Lombardie à la Sar- daigne (10 juin). — Les Autrichiens occupent Trévise, Padoue, Palma-Nova (14, 25 juin). — Ouverture du parlement de Naples (1 er juillet). — L'assemblée de Venise vote l'incorporation de Venise à la Sardaigne (4 juillet) . — Le gouverne- ment sicilien, reconnu par la France le 8 juillet, appelle, le 11, le duc de Gênes, fils puîné du roi Charles-Albert, au trône constitutionnel de Sicile. — Occupation de Ferrare par les Autrichiens (14 juillet). — Les Autrichiens, vainqueurs à Custozza (26 juillet), à San-Donato (4 août), ren- trent le 5 à Milan; le duc François V rentre à Modène. — Armistice entre l'Autriche et la Sar- daigne. — Venise se proclame en république, le 10 août; Manin est à la tête du gouvernement — Bombardement de Messine par le roi de Naples (2-7 sept.) . — Soulèvement à Livourne contre le grand-duc (4 oct.) ; le 3 novembre la chambre des députés de Toscane est dissoute. — A Rome, assassinat de M. de Rossi, ministre du pape (15 nov.); le pape se retire dans le royaume de Naples. — En Sardaigne, ministère Gioberti (15 déc). — En Suisse, nouvelle constitution fé- dérale (12 sept.) : une diète composée d'un con- seil national et d'un conseil d'État; un conseil 286 CHRONOLOGIE. — TABLES. Àp.J.-C. fédéral ou pouvoir exécutif; un tribunal fédéral. Ouverture du conseil national à Berne (6 nov.) ; cette ville sera le siège unique de la confédé- ration. En Turquie, disgrâce de l'habile ministre Res- chid-Pacha (27 avril); il redevient grand vizir, le 1 1 août. — Révolution à Bucharest ; chute du prince Bibesco (23 juin). — Intervention de la Russie et de la Porte. Maladie de Mehemet-Ali ; son fils Ibrahim-Pa- cha est investi de la vice-royauté d'Egypte, et nommé vizir (1 er sept.). Mort d'Ibrahim (10 nov.). Il est remplacé par son neveu, Abbas-Pacha, le 25. Fin de la guerre entre les Etats-Unis et le Mexique (2 fév.). Le Rio-Grande del Norte servira de limite aux deux Etats, depuis son embouchure jusqu'à la frontière méridionale du Nouveau- Mexique qui est cédé aux États-Unis, ainsi que la la Nouvelle -Californie. — Élection du général Taylor à la présidence des États-Unis. — Décou- verte, par un ingénieur américain, en Californie, de mines d'or, le long des fleuves, surtout du Sacramento et du San-Joaquin. 1849. En France, réduction de l'impôt du sel (l er janv.). — Loi électorale qui réglemente le suffrage universel (15 mars). — Condamnation per la haute cour de Bourges de Barbes, Blanqui, Sobrier, Raspail, impliqués dans l'attentat du 15 mai 1848 contre l'Assemblée (2 avril). — Envoi d'un corps d'armée sous le général Oudinot contre la république romaine (22 avril) . — Fin de l'As- semblée constituante (26 mai). Installation de l'Assemblée législative, le 28; M. Dupin, l'aîné, est nommé président, le 1 er juin. — | Ravages exercés par le choléra; mort du maréchal Bu- geaud (10 juin) . — Violents débats dans l'Assem- blée au sujet de l'expédition de Rome; tentative d'insurrection du 1 3 juin à Paris, vigoureusement réprimée par le général Changarnier; insurrec- tion sanglante à Lyon, le 15. — Prise de Rome par les généraux Oudinot et Vaillant (3 juillet) . — En Algérie, prise de Zaatcha (province d'Oran) ; après un siège de 51 jours. — Le capitaine Minié propose une balle oblongue et à culot pour les carabines rayées, qui donne de la précision au tir à longue portée. Guerre soutenue par les Anglais contre les Af- ghans et contre les Indiens de Lahore ou Sikhs. Prise de Moltan, à l'E. du Sind, sur le Tchénab. Incorporation du Pendjab à l'empire anglais (29 mars). — D. Brewster d'Edimbourg invente le stéréoscope à réfraction devenu populaire; il le fera exécuter à Paris en 1850. — Robert Ste- phenson exécute un chemin de fer suspendu, qui traverse le détroit de Menai et joint l'île d'Angle- sey à la terre ferme de Carnavon; le pont-tunnel est terminé le 20 juin. Le parlement de Francfort confère l'empire au roi de Prusse (28 mars) ; Frédéric-Guillaume IV refuse après hésitation, le 20 avril ; la séance de la chambre de Berlin, où le président du conseil fit connaître aux députés la résolution du roi de Prusse, fut marquée par un discours de M. de Bis- mark-Schœnhausen, député de la Marche de Bran- debourg, dans lequel, après avoir félicité le roi de sa résolution, il s'éleva avec force contre les pré- tentions de l'Allemagne sur les pays de l'Eider. Il déplora « que les troupes royales prussiennes fus- sent allées combattre dans le Slesvig contre le souverain légitime de ce pays, le roi de Dane- mark. » Il affirma qu'on faisait à ce roi « une vé- ritable querelle d'Allemand, » et n'hésita pas à déclarer que la guerre provoquée dans les duchés de l'Elbe était « une entreprise éminemment INIQUE, FRIVOLE, DÉSASTREUSE ET RÉVOLUTION- NAIRE.... » — La plupart des gouvernements alle- Ap. j.-c. mands refusant de reconnaître la constitution ex les lois fondamentales faites à Francfort, le parti révolutionnaire essaye sur plusieurs points d'or- ganiser des insurrections. Émeute à Dresde, le 3 mai. Elle est comprimée par des troupes prus- siennes venues au secours du roi de Saxe. — In- surrection dans le grand-duché de Bade; le grand-duc ne triomphe que par l'intervention des troupes prussiennes (1 1 mai) . — Traité des trois rois de Prusse de Saxe et de Hanovre (26 mai) pour la réorganisation provisoire de l'Allemagne, suivi, le 28 mars, delà publication d'un projet de consti- tution fédérale. — Convention entre la Prusse et l'Autriche pour l'institution d'une commission provisoire centrale à Francfort (30 sept.) . — La Prusse fait fixer au 31 janvier, parle conseil d'ad- ministration fédéral siégeant à Berlin, les élec- tions du parlement allemand, et décide qu'il se , réunira à Erfurt, ville prussienne (17 nov.). Pro- testation du Hanovre, de la Saxe, de l'Autriche et de la Russie; mais 27 gouvernements allemands ont adhéré au traité du 26 mai. Réouverture de la diète autrichienne transportée de Vienne à Kremsier (3 janvier). — Dissolution de la diète de Kremsier et octroi d'une constitu- tion en Autriche, qui promet le respect des di- verses nationalités, tout en les réunissant par les liens d'une forte centralisation (4 mars). — Succès des Hongrois commandés par Goergey et par Bem, réfugié polonais. La diète magyare proclame l'in- dépendance de la Hongrie et la déchéance de la maison de Hapsbourg ; Kossuth est président pro- visoire (14 avril). — La Russie met plus de cent mille hommes au service de l'Autriche pour la ré- pression de l'insurrection hongroise (mai). — Le gouvernement magyar est transféré de Pesth à Szegedin (2 juillet). — Kossuth remet les pouvoirs, le 11 août, à Georgey, qui, 3 jours après, capitule devant les Russes, près d'Arad, à Vilagos; le gé- néral Klapka, commandant de Comorn, refuse de l'imiter. Bem, Dembinski, Preczel, Kossuth se réfugient sur le territoire ottoman. — Reddition de Comorn (27 sept.) ; fin de la guerre de Hon- grie. Continuation de la guerre de Danemark. Vic- toire des Danois près de Fridericia sur les Prus- siens (6 juillet) . — Armistice pour 6 mois entre la Prusse et le Danemark, sous la médiation de l'Angleterre (10 juillet) ; protestation des Etats du Slesvig, le 19. — Adoption delà constitution da- noise, le 25 mai ; le roi la sanctionne le 5 juin. • Ouverture de la constituante romaine^ (5 fév.). — Départ de Florence du grand-duc Léopold II (7 fév.) ; gouvernement provisoire, le 8. — Pro- clamation de la république à Rome par l'assem- blée constituante, le 9. — Proclamation de la république à Florence, le 18. — Renouvellement des hostilités entre l'Autriche et le Piémont (12 mars) . — Victoire de Radetzki sur Charles- Albert, à Novare (23 mars). — Abdication de Charles-Albert en faveur de l'aîné de ses fils, Victor-Emmanuel, qui conclut aussitôt un armis- tice. — Insurrection de Gênes (30 mars-4 avril). — Rétablissement du gouvernement de Parme au nom du duc Charles III (6 avril), de celui du grand-duc à Florence, le 12. — Dissolution et ajournement indéfini des chambres napolitaines (12 mars). — Succès des Napolitains en Sicile (avril) . — Débarquement à Civita-Vecchia du gé- néral Oudinot (25 avril). Siège et prise de Rome par les Français (3 juin- 3 juillet). — Fin du triumvirat révolutionnaire de Mazzini, de Gari- baldi, d'Avezzana; dissolution de l'assemblée constituante. Restauration de la souveraineté pon- tificale. — Traité de paix du Piémont avec l'Au- triche (6 acil). — Soumission de Venise à l'Au- triche (22 août) . — Pie IX promet, par un motu TEMPS MODERNES. 287 4p. J.-C proprio. un conseil d'Etat avec voix consultative, une représentation municipale, des réformes ju- diciaires et administratives (12 septembre). En Espagne, lutte de Caprera contre les troupes royales, en Catalogne (7 janv.). 11 est arrêté à la frontière de France (23 avril). Après une crise ministérielle de 3 jours, le cabinet Narvaez est rétabli (21 oct.). Mort de Guillaume, roi de Hollande (17 mars); son fils Guillaume III lui succède. — Ministère Thorbecke (oct.). Convention de Balta-Liman entre la Turquie et la Russie au sujet des principautés danubiennes (30 avril). — La Porte nomme bospodar de Vala- chie Stirbey, et hospodar de Moldavie le prince Gr. Ghika. — L'Autriche et la Russie demandent à la Porte l'extradition des réfugiés hongrois et polonais (1.7 sept.). Intervention officieuse de l'Angleterre et de la France. La Russie se borne à demander l'internement (31 déc). A Buenos-Ayres, Rosas, après une feinte abdi- cation, se fait donner par les représentants du peuple tout le pouvoir exécutif. — Traité con- clu, le 24 novembre, entre l'Angleterre et la ré- publique argentine. 1850. En France, adoption de la loi organique sur l'enseignement (15 mars) : chaque département a une académie; part faite au clergé et à l'ensei- gnement libre. — A la suite d'élections partielles à Paris, favorables au parti socialiste, la majorité de l'Assemblée vote une loi qui restreint le suffrage universel (31 mai) . — Loi sur la presse : obligation du timbre et de la signature des articles politiques (16 juillet). — Voyage du président dans les dé- partements de l'Est et de la Normandie. — Ques- tion de la révision de la constitution . — Mort du roi Louis-Philippe, à 77 ans, au château de Clare- mont, eu Angleterre (26 août). — Mort du phy- sicien Gay-Lussac (9 mai) ; du romancier Balzac (août). Réclamations exercées par le ministre des af- faires étrangères, lord Palmerston, contre le gou- vernement grec pour des motifs secondaires; arri- vée d'une flotte anglaise au Pirée, le 15 janvier; la Grèce cède à l'ultimatum de l'Angleterre (26 avr.) . — Rappel de l'ambassadeur français de Londres (14 mai). — Solution du différend entre la France et l'Angleterre au sujet de la Grèce (20 juin). — Mort de sir Robert Peel (2 juillet). — Un édit de Pie IX rétablit la hiérarchie politique en Angle- terre : un métropolitain, le cardinal de "West- minster, M. Wiseman, et 12 évêques ; agitation causée en Angleterre par cet édit. — Établisse- ment d'un télégraphe sous-marin, essayé de Calais à Douvres (29 août). — On commence à cons- truire le Palais de Cristal destiné à l'exposition universelle de l'industrie qui doit avoir lieu à Londres. Réformes intérieures en Autriche. Publication successive des constitutions provinciales décré- tées en déc. 1849 (janv.-février). — Promulgation de la constitution prussienne (1 er février). — Convocation du parlement d'Erfurt au nom des États allemands qui font partie de Y Union res- treinte (13 février). — Traité de Munich entre la Bavière, la Saxe et le "Wurtemberg pour la re- constitution fédérale de l'Allemagne (27 février) . — Ouverture du parlement d'Erfurt (20 mars). Hésitation du roi de Prusse, qui n'ose pas se dé- clarer ouvertement contre l'Autriche. Adoption de la constitution allemande du 28 mai 1 849, par la chambre du peuple à Erfurt (13 avril). Clôture de la session le 29; le collège des princes de cette diète d'empire se réunira à Berlin pour représen- ter Y Union restreinte. — Conduite énergique de l'Autriche qui redoute les progrès de l'influence prussienne en Allemagne. Appel adressé par le Ap. J.-C. prince de Schwartzenberg à tous les Etats alle- mands pour reconstituer la diète de 1815 à Franc- fort (26 avril). — Ouverture à Berlin du congrès des princes alliés de la Prusse, représentant vingt Etats secondaires (10 mai). Le même jour, ouverture de l'ancienne diète germanique de- Francfort par le plénipotentiaire de l'Autriche le comte de Thun. — Conférences de Varsovie sur les affaires d'Allemagne entre l'empereur de Rus- sie , le ministre Schwartzenberg et les princes de Prusse (27 mai) . — L'assemblée de Francfort pro- clame le retour au conseil fédéral restreint des 17 , selon le mode de 1815 (15 juillet); ce conseil est convoqué par l'Autriche à Francfort pour le réta- blissement de la diète fédérale (10 juillet et 14 août). — La Prusse refuse d'envoyer des députés à Francfort (25 août). — Installation du conseil restreint de Francfort (2 sept.) — Ordonnances inconstitutionnelles de l'électeur de Hesse (4 et 7 sept.) ; il est appuyé par le conseil restreint de Francfort; protestation de la Prusse au nom du congrès des princes de Berlin; rupture imminente entre la Prusse et l'Autriche. M. de Radowitz entre en exercice comme ministre des affaires étrangères en Prusse (27 sept.) . — Conférence de Brégenz entre l'empereur d'Autriche, les rois de Bavière et de "Wurtemberg, au sujet des affaires de Hesse (12 oct.). — Nouvelles conférences à Varsovie; visite de l'empereur d'Autriche, du prince Charles de Prusse et du comte de Bran- denbourg à l'empereur de Russie (25 oct.). — Re- traite de M. de Radowitz; changement de politi- tique dans le cabinet prussien (3 novembre). — Nouveau changement de politique en Prusse : mobilisation de l'armée et de la landwehr (6 no- vembre). — Conférences de M. de Manteuffel, principal ministre de Prusse, et de M. de Schwart- zenberg à Olmutz pour la pacification de l'Alle- magne (29 nov.) : la Prusse et la diète de Franc- fort agiront en commun dans les questions de Hesse et de Holstein ; des conférences libres de plénipotentiaires de tous les Etats allemands s'ou- vriront à Dresde pour délibérer sur la question fédérale. Ouverture des conférences de Dresde (23 déc); elles dureront jusqu'au 23 février 1851. — Dans tous les États allemands, mesures rigou- reuses ayant pour objet la restauration de l'auto- rité monarchique, — Congrès universel des amis de la paix, à Francfort sur le Mein (22 août). Continuation des difficultés entre le Danemark et les duchés. Pénibles négociations à Berlin à ce sujet, sous la médiation de l'Angleterre. — Pro- tocole de Londres (4 juillet). — Bataille d'Idstedt entre les Danois et les insurgés du Holstein; dé- faite des insurgés (25 juillet). — Le protocole de Londres est signé par la France, la Russie, l'An- gleterre, la Suède, le Danemark (2 août) ; par l'Autriche le 23; la Prusse, qui est toujours favo- rable aux insurgés, s'abstient. — Les insurgés des duchés recommencent les hostilités; succès des Danois. M. de Radowitz, ministre de Prusse, invite enfin la diète de Kiel à faire la paix avec le roi de Danemark (23 oct.). Les chambres de Turin adoptent le traité de Milan conclu avec l'Autriche le 6 août 1849 (9-18 janvier) . — Adoption de la loi Siccardi, qui abo- lit les juridictions ecclésiastiques en matière ci- vile et criminelle (9 avril) ; protestation du cardinal Antonelli, secrétaire d'Etat du Saint-Siège. — Arrestation de l'archevêque de Turin, Franzoni, qui avait défendu au clergé d'obéir à cette loi (4 mai). Entrée au ministère du comte de Ca- vour (oct.). — En Toscane, le grand-duc suspend le statut constitutionnel, dissout l'assemblée des députés et supprime la liberté de la presse (21 sept.) . — Rentrée du pape à Rome (!2 avril). Exécution d'une partie des promesses du motu propio. Utiles 288 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. mesures financières prises pour éteindre le pa- pier-monnaie, créé par le gouvernement républi- cain. — La Suisse, où viennent se réfugier les démocrates vaincus en Allemagne, est menacée d'une occupation militaire par la Prusse et l'Au- triche. Les réfugiés seront internés. Arrangement qui consacre l'indépendance de l'Eglise hellénique vis-à-vis du patriarche de C. P. Réconciliation de l'Espagne avec l'Angleterre (30 mars, 23 avril). — Tentative, sans succès, d'aventuriers américains, partis de la Nouvelle- Orléans sous la conduite du général Lopez, con- tre l'île de Cuba (18 mai). Convention entre les Etats-Unis et l'Angleterre pour la construction d'un canal à travers l'isthme de Panama (19 avril). — Mort du président Taylor (9 juillet); le vice-président, Fillmore, lui succède. — M. Clay demande que l'esclavage ne puisse s'établir dans les Etats où il n'existait pas encore; cette proposition est rejetée par le sénat. — L'élève des esclaves [negro-breeding) prend un très-grand développement : elle devient une des principales industries de la Virginie et des deux Carolines. — Dans l'intérêt des Etats à esclaves, un bill or- donne l'extradition des esclaves fugitifs, qui se re- tirent dans les Etats sans esclaves (13 sept.). — Agi- tation des abolitionistes dans le Nord. — Au l cv juin 1850, population : 23 246301 âmes, 6 millions de plus qu'en 1840; accroissement plus rapide dans les Etats libres que dans les Etats à esclaves. — Election du général Arista à la présidence du Mexique. 1851. En France, conflit entre le parti conservateur et la présidence. Modification du cabinet. Le com- mandement en chef de l'armée de Paris est retiré au général Changarnier (10 janvier). — Ministère provisoire. — L'Assemblée refuse de voter un cré- dit de 1 800 000 francs comme supplément au traitement du président de la République (10 fé- vrier). — Rapprochement entre le président et l'Assemblée. Formation d'un nouveau ministère : MM. Baroche, Rouher, Fould, Magne, Léon Fau- cher, Buffet, de Chasseloup-Laubat, de Crou- seilhes et le général Randon (10 avril) . — Péti- tions diverses pour la révision totale, pour la ré- vision partielle, et la prorogation de la présidence, — La lutte recommence entre les deux grands pouvoirs de l'Etat. — Discours du président de la République à Dijon, à Poitiers et à Beauvais. — Débats sur la révision. Rejet. Nomination de la commission de permanence. L'Assemblée se pro- roge du 10 août au 4 nov. — Pendant les va- cances de l'Assemblée, vœux de révision, émis par 80 conseils généraux. — Agitation contre la loi du 31 mai, — Chute du ministère (14 oct.). Mi- nistère du 26 oct. : MM. Casabianca, Lacrosse, Fortoul, Ch. Giraud, Thorigny, Daviel, général Saint- Arnaud, le comte Turgot, Lefebre-Duruflé ; M. de Maupas, préfet de police. — Réouverture de l'Assemblée (4 nov.). Message du président. Il propose l'abrogation de la loi du 31 mai. Projet ministériel de loi électorale sur les bases de l'abro- gation. Il est rejeté par l'Assemblée. — Rejet d'une proposition des questeurs pour déterminer le droit de réquisition directe de troupes que la constitu- tion donne au président de l'Assemblée (17 nov.). Journée du 2 décembre. Dans la nuit du I e au 2, arrestation d'un grand nombre de représen- tants. Décret porté par le président au nom du peuple français, qui déclarait l'Assemblée natio- nale dissoute, le suffrage universel rétabli et la loi du 31 mai abrogée. Proclamations du président au peuple et à l'armée. Ministère : MM. de Morny, général de Saint-Arnaud, Fould, Rouher, Magne, Casabianca, Fortoul, Turgot, Th. Ducos. — Réu- nion de 220 représentants à la mairie du X e ar- rondissement. — Décrets de cette réunion. — Em- Ap.J.-C. prisonnement des représentants (2 déc). — Résistance armée du 3 au 5, dans plusieurs quartiers de Paris, où commande depuis le 17 juillet le général Magnan; arrêté du général Saint-Arnaud portant que « tout individu pris construisant ou défendant une barricade ou les armes à la main serait fusillé. » Troubles graves dans plusieurs départements. L'insurrection est partout vaincue. — Vote sur le plébiscite du 2 déc. (20 et 21 déc.) : sept millions cinq cent mille suffrages donnent au prince Louis-Napoléon, élu président pour 10 ans, tous les pouvoirs pour faire une constitution. — Mort des maréchaux Dode de La Brunerie, Sébastiani (20 juillet), Soult (26 nov.). Mort de la duchesse d'Angoulême, à Froshdorf, à 73 ans (19 oct.). Exposition universelle de l'industrie, à Londres, dans le Palais de Cristal, élevé à Hyde-Park (du 1 er mai au 11 oct.). — Retraite du ministre des affaires étrangères, lord Palmerston, qui parais- sait trop favorable aux réfugiés républicains (22 déc.) . — Lutte pénible soutenue par le gou- verneur sir Harry Smith contre les Cafres. — Dé- couverte de gisements d'or en Australie. — Première communication sous-marine entre l'An- gleterre et la France par le télégraphe électrique, dont le fil est tendu de Douvres à Calais (29 sept.). Mort de l'historien Lingard (18 juillet). En Allemagne, question fédérale. Conférences de Dresde (déc. 1850 au 15 mai). L'Autriche in- sistant pour l'incorporation de ses provinces non allemandes dans la confédération, la Prusse pré- fère le rétablissement pur et simple de la diète de Francfort. — Décisions de la diète restaurée (23 août) : répression de la liberté de la presse recommandée à tous les gouvernements ; abroga- tion des droits fondamentaux proclamés par le parlement de Francfort. La Prusse retire de la •confédération ses provinces de Prusse et de Posen, incorporées en 1848. — Inauguration à Berlin de la statue de Frédéric le Grand (31 mai). — Traité de la Prusse, au nom du Zollverein, avec le Ha- novre, l'Oldenbourg et Brème. En Autriche, abolition de la constitution du 4 mars 1849. — Kossuth s'embarque pour les Etats-Unis (20 nov.). — Convocation à Vienne, pour le 2 janvier 1852, d'une conférence doua- nière de tous les gouvernements, afin de délibérer sur une union austro-allemande; inquiétude de la Prusse (déc). — En Bavière, égalité civile ac- cordée aux juifs par une loi (29 juin). — Dans la plupart des petits Etats allemands, prédominance des mesures antilibérales. Fin des hostilités entre le Danemark et les du- chés. Plusieurs crises ministérielles au sujet des rapports nouveaux des duchés avec la monarchie et de la question de succession au trône. En Espagne, retraite du cabinet Narvaez (11 janv.). Ministère Bravo -Murillo. Vote du rè- glement de la dette étrangère (juin-août) . Loi du règlement de la dfctte publique (1 er août). — Nou- velle tentative du général Lopez contre Cuba (août). Il est pris et pendu à la Havane (I e sept.). En Portugal, insurrection militaire dirigée par le maréchal Saldanha avec le comte des Antas et plusieurs chefs septembristes, contre le ministre Cabrai, comte de Thomar (8 avril). Saldanha est fait président du conseil avec les portefeuilles de la guerre et de l'intérieur, et le commandement en chef de l'armée. Convocation de nouvelles cortès à l'effet de modifier la constitution. — Décret électoral très-démocratique (20 juin). Ou- verture des Cortès (15 déc). Débat diplomatique entre la Turquie et la France, au sujet de la possession des lieux saints, que les Grecs réclament pour leur culte avec la protec- tion de la Russie. — Démêlé avec l'Egypte à TEMPS MODERNES. 289 Ap. J.-C. cause du tanzimat ; c. à d. de l'exercice du droit de vie et de mort. — Tracé définitivement ar- rêté pour le chemin de fer d'Alexandrie au Caire, que construiront des Anglais. Dans la Plata, révolte, contre le président Ro- sas, du général Urquiza, gouverneur d'Entre-Rios. Aidé de quinze mille Brésiliens, il marche contre la Banda orientale pour renverser Oribe, qui con- tinue d'assiéger Montevideo. Capitulation d'Oribe; Urquiza à Montevideo (8 oct.) . Il passe le Parana pour attaquer Rosas (déc.) . Court différend des Etats-Unis avec l'Espagne au sujet de l'attaque dirigée par Lopez contre Cuba août-sept.). — Mort du célèbre romancier Feni- rnore Cooper. — Triste situation du Mexique sous la présidence d'Arista. Guerre civile. Pénurie du trésor. Le président, ne pouvant payer la dette anglaise, propose au sénat de traiter avec l'An- gleterre de la concession d'un passage par l'isthme de Tehuantepec, que sollicitaient dans le même temps les Etats-Unis. 1852. Te Deum à l'occasion du vote du 20 déc. Rétablissement de l'aigle de Napoléon (1 er janv.). — Décrets de transportation, d'expulsion défini- tive, ou de bannissement temporaire contre 73 ex-représentants (9 janv.). — Décrets de disso- lution et de réorganisation de toutes les gardes nationales, le 11. — Constitution du 14 janvier. — Création d'un ministère de la police et d'un ministère d'Etat (22 janvier). Même jour, confis- cation des biens de la maison d'Orléans. — Décret pour l'élection des députés au Corps législatif (2 février). Les collèges sont convoqués pour le 29. Les candidats du gouvernement sont tous nom- més, à l'exception de 5. — Le sénat et les députés sont convoqués, le 6 mars, pour le 29. — Con- cession à l'industrie privée des chemins de fer de Lyon à Avignon, de Paris à Lyon (3 et 5 janvier) . — Décret relatif à l'organisation du Crédit fon- cier, au moyen de sociétés autorisées, le 28. — Conversion de la rente cinq pour cent en quatre et demi (15 mars-5 avril). — Décret pour l'achè- vement du Louvre (18 mars). — Ouverture de la session par le président, aux Tuileries (29 mars). — Travaux du Corps législatif, du 29 mars au 28 juin; il vote 82 projets de loi. — Réformes malheureuses accomplies dans les études par M. Fortoul, ministre de l'instruction publique; abaissement de l'enseignement de l'histoire et de la philosophie; ces réformes serontdétruites par ses successeurs (avril-août). — A Paris, au champ de Mars, cérémonie de la distribution des aigles à l'armée (10 mai). — Pose de la première pierre pour l'achèvement du Louvre (25 juillet) . — Con- cession à une compagnie du chemin de fer à con- struire de Bordeaux à Cette, avec embranche- ments sur Bayonne et sur Perpignan (22 août) . — Ratification d'une convention de commerce avec la Belgique, qui consacre la garantie réci- proque de la propriété littéraire (10 décembre). — Voyage du président dans le midi par Bourges, Lyon, Bordeaux, Tours, du 14 sept, au 16 oct. Passant par Amboise, il rend la liberté à Abd-el- Kader, qui devra séjourner à Brousse, en Asie. — Rentrée triomphale à Paris. — Projet de séna- tus-consulte relatif à l'empire (4 nov.) . Le séna- tus-consulte estprésenté auprésidentà Saint-Cloud (7 nov.) . Votes du peuple, recensés par le Corps législatif, le 20 et le 21 : 7 839552 oui; 254 501 non; 63 609 bulletins annulés; 2062 798 absten- tions. La déclaration du Corps législatif est portée au président le 1"' déc. Le 2, Napoléon III est proclamé empereur par la grâce de Dieu et la vo- lonté nationale. — Sociétéde Crédit mobilier, auto- risée (nov.); du Crédit foncier (10 déc). — La rue de Rivoli est ouverte jusqu'à l'Hôtel de ville (14 déc). — Le chérif d'Ourgla est forcé dans La- Ap. J.-C. ghouat, ville des oasis, à 120 lieues au sud d'Alger, qui est emportée d'assaut (4 déc). — Mort du ma- réchal Marmont à Venise (mars) . — Mort des ma- réchaux Gérard (17 avril), Exelmans (juillet); des savants Walckenaër (27 avril) et E- Bumoui' (28 mai); du sculpteur Pradier (5 juin).— Fouilles heureuses exécutées au pied de l'Acropole, par M. Beulé, membre de l'école française d'Athènes. Projet de loi du ministre John Russel pour l'or- ganisation d'un corps de cent vingt mille hommes de milice locale (16 fév.). Amendement proposé par lord Palmerston, qui avait quitté le ministère le 24 déc. 1851, pour rendre le service de la mi- lice général, c'est-à-dire pour que les miliciens puissent être employés sur tout le territoire du royaume-uni; cet amendementobtient une majorité de onze voix. — Chute de John Russel. Avènement des tories avec le comte Derby, M. d'Israëli et le comte de Malmesbury. — Vote du bill de la mi- lice comme l'avait proposé Palmerston (avril). — Mort de Wellington à 83 ans (15 sept.) — Ouver- ture du parlement le 4 novembre. Il se prononce contre le ministère à l'occasion du budget. Nou- veau cabinet où entrent Palmerston, lord Gran- ville, Gladstone, le marquis de Lansdowne (déc). — Continuation de la guerre avec les Cafres sous le major général Ca.thcart (mars). — Guerre heu- reuse contre les Birmans ; conquête de Rangoun et d'Artaban, prise de Prome (avril-oct.). — Pre- mier télégraphe sous- marin entre Holy-Head, île voisine d'Anglesey, et Kingstown, près de Dublin (juin). — Télégraphe électrique de Cal- cutta à Kidgeri. — Mort du poète Thomas Moore (26 fév.). La diète germanique renonce à la flotte fédé- rale, créée en 1848. — Ouverture, le 5 janvier, à Vienne, d'un congrès, afin de prépareras bases d'un traité de douanes qui sera soumis à tous les États allemands; il est clos le 10 avril; protocole final le 22. La Prusse n'y a pas été représentée. — Ouverture à Berlin du congrès du Zcllverein, le 19 avril, sans plénipotentiaire autrichien. La Prusse refuse le 7 juin d'accéder aux propositions des adhérents de l'Autriche, qui forment la coa- lition dite de Darmstadt. — Déclaration des Etals de la coalition, le 10 juillet; déclaration prus- sienne le 20; nouvelles négociations entre les coa- lisés et la Prusse. Une conférence douanière de la coalition à Munich (17 sept.) juge les propo- sitions prussiennes insuffisantes. — Rupture des conférences douanières de Berlin (28 sept.). Nou- velle conférence des coalisés à Vienne (30 oct.). En Autriche , décrets destinés à remplacer dé- finitivement la constitution du 4-mars 1849, si- gnés le 31 déc 1851, publiés le I e1 ' janvier. — Mort du prince de Schwartzenberg, à 52 ans (5 avril) ; plus de ministre-président; l'empereur se réserve la haute direction des affaires; M. de Buol-Schauenstein a les affaires étrangères En Prusse, débats législatifs sur la révision de la constitution du 5 janv. au 28 avril, principa- lement sur la division en ordres, les fiefs 'et les fidéi-commis dont le rétablissement est demandé et sur la composition de la première chambre, que le roi voudrait transformer en pairie hérédi- ditaire. — Nouvelles élections parlementaires, Ouverture des chambres (29 nov.). Projet de loi relatif à la première chambre (7 déc); proposition de ne convoquer les chambres que tous les six ans et pour deux ans, d'abolir l'ordonnance com- munale, et de revenir aux vieilles coutumes com- munales des provinces. — Dans les petits Etats allemands, on s'attache à faire disparaître les dernières traces des mouvements de 1848. Pénibles négociations commerciales delà Belgi- que avec la France. Démission ducaDinet(29sept.). —Formation d'un cabinet libéral modéré, le 31 oc 19 290 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. tobre, par M. Henri de Brouckère. —Vifs débats au sujet d'un projet de loi sur la presse, pour réprimer les offenses envers la personne ou l'au- torité des souverains étrangers, réclamé par le gouvernement français (nov.-déc.i; le projet est adopté dans les deux chambres; reprise des négo- ciations commerciales qui deviennent alors plus faciles avec la France; le 31 déc eut lieu l'échange des ratifications des deux conventions commer- ciale et littéraire du 22 août 1852. Elles doivent être suivies d'un traité de commercedéfinitif entre les deux pays. En Danemark, ordonnance royale du 28 janvier conforme aux vues de la Prusse et de l'Autriche; le Slesvig et le Holstein resteront étrangers à la constitution parlementaire de la monarchie; ils n'auront que des états provinciaux distincts et des ministres spéciaux, responsables seulement envers le roi; suppression de la ligne douanière sur l'Eider. Vaine protestation dans les deux chambres du Danemark qui voyaient avec douleur le triomphe du germanisme. — Conférence de Londres entre l'Angleterre, la France, la Russie, la Prusse et l'Autriche, pour régler la succession au trône (28 avril); désignation de Christian de Slesvig-Holstem-Glucksbourg et des héritiers mâles légitimes de sa femme actuelle, princesse de Cas- sel, petite-fille du roi Frédéric VI (8 mai); le prin- cipe d'intégrité de la monarchie est reconnu comme permanent. Echange des ratifications le 19 juin. La diète germanique adhère à l'ordon- nance du 28 janvier (29 juillet). Attentat contre la reine d'Espagne; elle est blessée (2 fév.); exécution de l'assassin le 7. — Loi très-sévère sur la presse (5 avril) . — Les étrangers ne pourront professer en Espagne que la religion catholique (25 nov.). — Ouverture des cortès le 1 er déc. ; elles sont dissoutes le lende- main, à cause du choix d'un président constitu- tionnel par les députés, M. Martinez de la Rosa. — Publication d'un projet de constitution, qui ne pourra être discuté par la presse ; du budget pour 1853; rétablissement des majorats pour les grands d'Espagne. — Eloignement du général Narvaez, qui est chargé d'aller à Vienne faire des recherches sur l'état militaire de l'Autriche (9déc.).— Chute du cabinet Rravo-Murillo (14.de.c-.). Nouveau cabinet sous le général Roncali comme président du conseil et ministre des affaires étran- gères, et M. Llorente à l'intérieur; il promet de soumettre aux Cortès la révision de la constitution. En Portugal, les cortès, quelque temps sus- pendues, votent enfin l'acte additionnel de la charte constitutionnelle; le prince royal prête ser- ment à la constitution (8 juillet). Dissolution du Parlement; publication par ordonnance royale du budget des receites et des dépenses pour 1852-53. — Nouvelle loi électorale. Les ministériels unis aux septembristes l'emportent dans les élections (déc). Heureuse administration de la Sicile sous le général Filangieri depuis 1849. — Troubles en Sardaigne, à Sassari ; état de siège (fév.-mars). — M. Ratazzi, candidat deslibérauxavancés,est élu président de la chambre des députés de Turin (12 mai) . — Vote de la loi -relative au contrat ci- vil de mariage par la chambre des députés (5 juillet) . — Formation d'un cabinet sous la prési- dence du comte Cavour. — Encyclique de prélats contre la loi sur le mariage civil. Ce projet, mal accueilli au sénat, est retiré le 21 déc. — En Toscane, abolition du statut fondamental et de la garde civique (6 mai). — A Rome, première con- vocation de la consulte d'État (19 nov.). — En Suisse, difficultés avec la Prusse, qui revendique la souveraineté du canton de Neufchâtel. Obligation imposée par le czar aux fils de pro- Ap. J.-C. priétaires nobles, dans les gouvernements de la Li- thuanie jadis polonaise, de prendre du service dès l'âge de 18 ans (mai) . Entrevues du czar avec l'em- pereur d'Autriche à Vienne ; avec le roi de Prusse, son beau-frère, à Potsdam (mai) . Mort du 'prince de Leuchtenlierg, gendre du czar (5 nov'.). En Turquie, solution de la question des Lieux saints engagée avec la France (janv.), et de l'af- faire du tanzimat avec le vice-roi d'Egypte au sujet de l'exécution 'des sentences capitales. — Embarras financiers : on a recours pour la pre- mière fois au crédit européen, sous le nom de la banque de C. P., pour obtenir 50 millions des places de France et d'Angleterre, mais l'opposition du vieux parti turc fait annuler lemarché (16oct.). — Soulèvement des Monténégrins; refus de l'im- pôt en Herzégovine; Omer-Pacha s'avance avec 25000 hommes vers Albanie. Expédition envoyée par les Etats-Unis contre leJapon (28 nov.). — Publication del'Oncle Tom, roman contre l'esclavage, par Mme Henriette Beecher Stowe. — Victoire décisive d'Urquiza sur Rosas, qui se retire en Europe. — Conférences de San-Nicolas-de-los-Arrayos, sur la frontière du nord de Buenos-Ayres, entre les gouverneurs des 13 provinces de la république argentine (mai) : Urquiza est nommé gouverneur provisoire en at- tendant la réunion en août d'un congrès général qui posera les bases d'une constitution fédérative. — Opposition à Buenos-Ayres. — Au Brésil, sup- pression complète de la traite des noirs. 1853. Mariage de l'empereur Napoléon III avec Mlle Eugénie Mcntijo, comtesse de Teba,. fille d'un général grand d'Espagne (30 janvier). — Session du 14 février au 28 mai. — Suppression du ministère spécial de la police (21 juin). — Ligne de fer complète entre Paris et Bordeaux (juillet). — Achèvement des travaux de la digue de Cherbourg, commencés depuis 70 ans (dé- cembre). — Prise de possession de la Nouvelle- Calédonie, enOcéanie (24 sept.). — Mort d'Adrien de Jussieu (29 juin), de Fr. Arago (2 oct.). Fin de la guerre des Anglais contre les Cafres (février). — Continuation de la guerre contre les Birmans, qui ne veulent pas reconnaître l'an- nexion de la province de Pégu au territoire an- glais. — Ouverture à Bombay du premier che- min de fer de l'Inde (16 avril). Traité de commerce , de navigation , des douanes, des monnaies pour 12 années entre la Prusse et l'Autriche (janvier-février); adhésion de. états du Zollverein. — Mise en vigueur du traité conclu entre l'association du Steuervereiri et les états du Zollverein (5 avril) ; sanction lé- gislative donnée, en Prusse, à ces traités et mo- difications de tarifs (9 avril). — Consentement des chambres prussiennes à la nomination, par le roi, des membres héréditaires ou à vie de la première chambre. Tentative d'insurrection à Milan (6 février). Mesure; rigoureuses prises par l'Autriche. Le sé- questre est mis sur les biens de tous les sujets lombardo-vénitiens émigrés depuis 1848 et même depuis 1820 (13 février). — Efforts du Piémont, qui est secondé par l'Angleterre, pour empêcher l'exécution de ce décret. — Condamnations et exécutions militaires en Hongrie et en Lom- bardie. — Vote à Turin, sur la proposition du roi, d'un prêt à faire aux émigrés lombards na- turalisés sardes, dont l'Autriche a séquestré les biens (12 mai). — Rupture des relations diplo- matiques de l'Autriche avec la Suisse (21 mai). — — L'usage de l'allemand est imposé dans les col- lèges de l'Etat, en Hongrie (nov.). Dans le grand-duché de l'ade, lutte du gouver- vernement contre l'archevêque catholique de Fri- bourg, au sujet de l'expulsion des jésuites, et TEMPS MODERNES. 291 Ap.J.-G. d'un droit de contrôle exercé par le grand-duc depuis 1803. — Mort, à Berlin, du géologue Léo- pold de Buch (4 mars) . En Danemark, le Volksthingrejette la translation de la barrière des douanes de l'Eider à l'Elbe (13 janvier). Dissolution de la chambre. Les col- lèges électoraux sont convoqués pour le 26 février, et l'ouverture de la session fixée au 7 mars. — La présentation du message royal relatif à la suc- cession au trône, telle qu'elle était établie par le traité de Londres, occasionne de longs débats qui n'amènent aucun résultat. — Nouvelle dissolu- tion des chambres le 20 avril. — Le projet de succession au trône est voté par les deux cham- bres réunies le 24 juin. Publication de cette loi (31 juillet) : le trône est destiné à la descendance masculine du cousin du roi, Christian de Slesvig- Holstein-Sonderbourg-Glucksbourg. En Piémont, vote du prêt demandé pour les émi- grés lombards, deenus sujets sardes (mai). — En Toscane, plus d'élection pour la formation des représentations municipales (14 juillet). — A. Na- ples, décret royal contre les blasphèmes proférés par les militaires (mai). En Espagne, vifs débats aux Cortès sur les con- cessions de chemins de fer, attribuées à des in- fluences txtra-légales (7 avril). Clôture des Cor- tès, le 9, sans le vote du budget. — Nouveau cabinet du 15 avril au 19 septembre, sous la pré- sidence du général Lersundi — Ministère du 19 septembre, sous la présidence de M. Sarto- rius, comte de San-Luis, ministre de l'intérieur. — Narvaez est autorisé à rentrer en Espagne (24 sept.). — Réunion des Cortès (19 nov.). Dis- cussion du sénat sur les chemins de fer, et dis- cours du comte de s an- Luis. — Suspension nou- velle des chambres (12 dêc). Destitution de plusieurs sénateurs. — Mort de Donoso Cortès, marquis deValdegamas, orateur et publiciste, alors ambassadeur à Paris (3 mai) . En Portugal, le duc de Saldanha obtient des pairs et des députés un bill d'indemnité pour les actes de sa dictature après l'insurrection de 1851 (avril). — La reine meurt en couches de son 8 e enfant (15 nov.). L'aîné, D. Pedro V, âgé de 16 ans, est roi sous la régence de son père Fer- dinand. En Belgique, majorité du duc de Brabant dé- clarée à 18 ans (9 avril). 11 épouse l'archiduchesse Marie, fille du palatin de Hongrie, Joseph, qui est mort en 1847 (22 août). — Difficultés entre la Hollande et le saint-siége au sujet du rétablisse- ment par le pape, sans avertissement préalable au gouvernement, d'une province catholique dans le consistoire secret du 4 mars : Utrecht sera métro- pole, avec des suffragants à Harlem, Bois-le-Duc, Breda, Ruremonde. — Les îles Moluques sont ouvertes par une loi au commerce de toutes les nations. En Russie, confiscation des biens des réfugiés polonais, qui n'ont pas mis à profit l'amnistie accordée par le czar (avril). — Prise de Khiva (11 déc.). La Russie soutient en Servie contre le prince Alexandre la propagande des moines slaves (janv.)- Abdication du prince Ghika, hospodar de Mol- davie, à cause de la présence des Russes (2 nov.). Commencement de la question d Orient. L'Au- triche prend parti pour les Monténégrins contre la Porte. Le comte de Leiningen porte un ultima- tum qui est accepté par la Poite (fin de février). — Intervention de la Russe en faveur des chré- tiens grecs dans la Turquie d'Europe. Mission du prince Mentschikoff (2 mars) . La Russie demande le retrait ou la réduction des concessions accor- dées pour les Latins dans les Lieux saints en 1852 au marquis de Lavalette ; un firman du 5 mai les Ap.J.-C. renouvelle. Premier ultimatum du prince Ment- schikoff; il est rejeté par la Porte ainsi qu'un se- cond présenté le 9 juin. — Les flottes d'Angleterre et de France arrivent à Bésika, à 36 heures de Constantinople. — Passage du Pruth par le général prince Gortschakoff (3 juillet) . — Conférence de Vienne entre les représentants de la Prusse, de l'Autriche, de la France et de l'Angleterre; ils rédigent une note qui est acceptée par la Russie (3 août), mais la Porte y fait quelques change- ments dont ne veut pas le czar (20 août). — Nou- velles négociations sans résultat. Les flottes com- binées de France et d'Angleterre franchissent les Dardanelles jusqu'à Constantinople (22-28 oct.). — L'armée turque, commandée par Omer-Pacha, passe le Danube i28 oct.) ; échecs des Russes à Oltenitza et à Turtukaï (4 nov.). — Commence- ment des hostilités en Asie-Mineure. — Surprise et destruction par les Russes d'une partie de la flotte turque dans la rade de Sinope (3o nov.). Dernières négociations. Une escadre d'Urquiza, qui devait bloquer Bue- nos-Ayres, passe à l'ennemi (28 juin) ; une partie de ses troupes se livre au général Florès. Trou- bles à Montevideo; Oribe s'enfuit (18 juillet). — Guerre entre la Bolivie et le Pérou. — Dans la Nouvelle-Grenade, loi pour la séparation des pou- voirs civil et religieux, pour la validité des ma- riages civils ; adoption du système décimal fran- çais (juin). — Anarchie au Mexique; retour de Santa-Anna, qui se fait donner la dictature, avec le droit de désigner son successeur (décembre) . — Aux États-Unis, présidence du général Pierce, qui est favorable aux idées de conquête et d'a- grandissement. En Chine, progrès de l'insurrection. Les re- belles, conduits par un certain Tien-Te, qui se dit descendant de la dynastie des Ming, à la 9 e gé- nération, occupent Nankin (20 mars) . Les Euro- péens conservent la neutralité. 1854. Création de la caisse de service de la boulan- gerie à Paris (16 janv.). Crise financière. — Ou- verture de la session (2 mars) . Emprunt national de 250 millions pour la guerre d'Orient, voté par le corps législatif, le 6, et par le sénat, le 9. — Nouvelle loi sur l'instruction publique, votée le 27 mai , qui réduit les 86 académies à 16, et donne aux préfets la haute direction de l'instruc- tion primaire. — Rétablissement de la garde im- ■ périale (5 mai) . — Session annoncée (28 nov.) pour le 26 déc. Projet de loi pour un emprunt national de 500 millions, voté par les députés, le 28, par le sénat, le 30;- un décret du 31 ouvre la souscription publique. — Nouveau traité de commerce avec la Belgique (27 févr.) ; ratifica- tion des conventions littéraires et commerciales du 22 août 1852 (avril). — Ravages du choléra cà Paris et dans les départements du centre, de l'est et à Marseille. — Mort de l'abbé de Lamennais (27 févr.), des amiraux Roussin et Ch. Baudin ; . de Raoul-Rochette (5 juillet); de Baour-Lormian - (déc); de Léon Faucher, savant économiste et ancien ministre (15 déc). — M. H. Deville per- fectionne le procédé de Wôhler pour l'extraction de l'aluminium et dote l'industrie d'un nouveau métal (14 août). En Angleterre, la taxe du revenu est doublée pour six mois à cause de la guerre. — Retour du capitaine Mac-Clure, qui a découvert le passage du N. O. de l'Amérique. Mariage de l'empereur d'Autriche avec Elisa- beth, de la branche ducale de Bavière (24 avril). — Neutralité delà Prusse dans la question d'Orient. M. de Winck demande vainement dans la chambre que le gouvernement se prononce entre les puis- sances occidentales et la Russie (15 déc.) — Mort du philosophe Schelling (août) .—Retour du ce! èbre 292 CHRONOLOGIE. — TABLES. Ap. J.-C. voyageur Barth, que l'on avait cru mort pendant quelque temps, après un voyage d'exploration de plus de 4 ans dans l'intérieur de l'Afrique du nord. Assassinat du duc de Parme (27 mars) ; ré- gence de sa veuve, sœur du comte de Chambord, au nom d'un enfant de six ans, Robert. — A Rome . mort du savant cardinal Angelo Mai (9 sept.). — Bulle promulguée , en présence de 200 évèques, pour mettre au nombre des dogmes la 'croyance à l'Immaculée Conception. Insurrection militaire a Saragosse (20 février). Soulèvement d'ouvriers à Barcelone (29 mars). — Révolution militaire (28 juin) : deux mille cava- liers de la garnison de Madrid vont se placer sous les ordres du général O'Donnell, condamné à l'exil ; il devient le chef de l'armée constitutionnelle. Le brigadier Ecbague, les généraux Dulce, Ros de Olano, Serrano embrassent la même cause. — Combat indécis de Vicalvaro, près de Madrid (30 juin). — Insurrection à Madrid, où on se bat les 17, 18, 19 juillet. — Ministère Espartero; L. O'Donnell , à la guerre. Les Cortès constituantes sont convoquées pour le 8 novembre : il n'y aura qu'une chambre; la question dynastique ne sera pas discutée ('2 août). — Départ de la reine Ma- rie-Christine exilée et émeute à Madrid, le 28. — Ouverture des Cortès constituantes et discours de la reine. M. Manuel Sanchez Silva, député de l'Andalousie, propose de supprimer la taxe sur les objets de consommation, ce qui enlevait au gou- vernement un revenu annuel de 150 millions de réaux, au moment où ses embarras financiers étaient énormes; vive opposition du ministre des finances, M. Collado, qui donne sa démission le 28 déc, et est remplacé par le duc de Sevillano. En Danemark, le ministère Œrsted, sous la pression de la Russie, de l'Autriche et de la Prusse, veut octroyer la constitution de toutes les parties de la monarchie sans communication préalable à la diète; opposition des chambres (févr.). — Coup d'État (30 mai); arrestation de plusieurs rédacteurs de journaux. Coup d'Etat (29 juillet). Promulgation de la constitution pro- jetée. Mécontentement général. Chute du cabinet Œrsted (3 déc). Programme plus libéral du nou- veau ministère Bang (13 déc). — En Suède, sept femmes, qui ont embrassé le catholicisme, sont poursuivies comme des criminels en vertu de la loi de 1686 (février). Continuation de la Question d'Orient. Entrée des flottes française et anglaise dans la mer Noire (4 janvier). — Sommation faite par l'An- gleterre et la France aux Russes, pour qu'ils éva- cuent les Principautés avant le 30 avril (27 févr.). — Convention qui lie la Turquie envers la France et l'Angleterre avec des promesses de réforme en faveur de tous les chrétiens (12 mars). — Déclaration de guerre des trois puissances alliées à la Russie, le 27. Rupture entre la Turquie et la Grèce, qui appuie les insurgés de l'Epire contre la Porte; troupes françaises au Pirée. — Echec des Russes devant Silistrie (avril-juin). — En vertu d'une convention du 14 juin, les Autrichiens oc- cupent la Valachie évacuée par les Russes. — Les Anglais bombardent Bomarsund, puissante forte- resse russe, située dans l'île d'Aland, dans la mer Baltique, les 21 , 26 et 27 juin ; l'armée française, commandée par Baraguey-d'Hilliers, contribue à la prise de cette position avec le concours des flottes de sir Napier et de Parseval-Deschênes (13, 16 août). — Défaites des Turcs en Asie à Bayazid (29 juillet) et à Kars (7 août). — Les Français et les Anglais, après avoir séjourné quel- que temps à Varna, débarquent au nombre de 50000, en Crimée, à Eupatoria, avec un corps turc (14 sept.). — Victoire brillante remportée près de la rivière de l'Aima sur 50 000 Russes Ap. J.-C. (20 sept ). — Mort du maréchal Leroy de Saint- Arnaud, le 29; Canrobert le remplace. — Com- mencement du siège de Sébastopol (9 octobre). — Combat de Balaklava, désastreux pour la cava- valerie anglaise (25 oct). — Bataille sanglante d'Inkermann (5 nov.). Guerre entre la Perse et le sultan de Mascate, qui perd la place de Bender-Abassi. — Interven- tion militaire de la Porte dans les troubles du Ca- boul et du Candahar. Florès est élu président à Montevideo. — Ur- quiza est nommé président par les douze provinces de la confédération argentine. Traité avec Buénos- Ayres qui reste en dehors de la confédération. — Traité des Etats-Unis avec le Japon, qui ou- vriradeux ports au commerce américain, Hakodade dans l'Yéso, Pimoda dans l'Iasu (31 mars). — Raousset-Boulbon est pris et fusillé par les Mexi- cains (12 août). 1855. — En France, dans la session, close le 11 avril, loi sur la création d'une dotation de l'armée, sur le rengagement, le remplacement dont se charge l'Etat, et sur les pensions militaires. — Voyage de l'empereur et de l'impératrice à Londres (du 16 au 22 avril). — Emprunt de 750 millions voté le 5 juillet. — La reine d'Angleterre à Paris avec son ministre Clarendon (28-27 août). — Exposition universelle de l'industrie et des beaux-arts du 15 mai au 15 nov. — Mort de Dupont de l'Eure, de Ch. Lacretelle, du physiologiste Magendie, du sculpteur Rude; de M. Mole, dernier du nom (24 nov.) . Chute du cabinet Russell, contre lequel avaient été dirigées de graves accusations au sujet de !a conduite administrative de la guerre d'Orient (30janv.). — Nouveau ministère Palmerston. — Traité de l'Angleterre avec le Japon, qui ouvrira à ses navires Nangasaki et Hakodade, du 14 oct. 1854, ratifié le 9 oct. En Autriche, le baron de Bruck est fait minis- tre des finances (janvier) . — Concordat signé par l'Autriche avec la cour de Rome le 18 août, ra- tifié le 25 sept., communiqué par le pape en consistoire secret le 3 novembre ; il est très-favo- rable au pouvoir spirituel et à la cour de Rome. — En Prusse, l'enseignement du polonais est ré- tabli dans les collèges de la province de Posen (juin). — En Danemark, le projet tendant à mo- difier la loi fondamentale de 1849 est adopté dans les chambres. Approbation par le roi du projet de constitution générale de la monarchie; elle est pro- mulguée (29 juin) dans le conseil suprême de la monarchie qui l'adopte le 23 juillet; protestations des représentants des duchés. — Session extraor- dinaire des deux chambres danoises (11 août); le ministère les menace d'un coup d'Etat, si elles ne votent pas la mise en vigueur simultanée des mo- difications à faire à la loi fondamentale danoise et du projet de constitution générale de la mo- narchie. Après de vifs débats, les chambres cè- dent enfin (sept.). Le roi sanctionne la grande charte adoptée par les chambres et la loi électo- rale (2 oct.). — Disgrâce du prince Ferdinand, oncle du roi et héritier présomptif, qui blâme cet acte fondamental. En Espagne, session des Cortès constituantes du 8 nov. 1854 au 17 juillet 1855, vives discussions; révoltes carlistes ou démocratiques sur plusieurs points du pays. — Le nouveau ministre des finan- ces, Madoz, fait approuver le projet de mise en vente des biens, redevances et droits appartenant à l'Etat, aux communes ou au clergé, aux établis- sements et corporations de bienfaisance et d'ins- truction publique (février). — Suppression des droits d'octroi par une loi (février). — Emeute à Madrid (10 avril). Espartero demande aux Cortès la suspension des garanties constitutionnelles TEMPS MODERNES. 293 Ap. J.-C. (30 mai) ; il se sépare de plus en plus, ainsi qu'O'Donnel, des révolutionnaires de l'assemblée. — Les Cortès rejettent un projet d'emprunt forcé . (4 juillet) ; embarras financiers du gouvernement. — Les Cortès s'ajournent au 1 er oct. A leur retour, O'Donnel a à subir de violentes interpellations ; il obtient néanmoins un vote de confiance (3 déc); fin des débats sur la constitution (14 déc). A Turin, les députés votent le projet de sup- pression des communautés et corporations religieu- ses (2 mars). — Au Sénat, la discussion est sus- pendue par suite de l'offre que font les évêques de subvenir eux-mêmes à une partie des frais du culte (26 avril). — Crise ministérielle; l'ancien cabinet se reconstitue avec M. Cavour. Le sénat vote la loi, qui a été amendée de manière à mé- nager les droits acquis (22 mai) ; les députés la votent ainsi modifiée le 28. — Voyage du roi de Sardaigne à Paris et à Londres (nov. -déc). — Manifeste de Mazzini pour pousser le peuple à l'insurrection, publié à Gênes (30 juin). — Dans le royaume de Naples, les vexations et l'arbitraire remplacent les lois: arrestations nombreuses et usage de la bastonnade (juin-juillet) ; le roi pro- voque le mécontentement de l'Angleterre et de la France par plusieurs mesures pouvant rendre plus difficile l'approvisionnement des armées alliées. Continuation du siège de Sébastopol, admira- blement défendu par l'ingénieur russe Totleben. — Tentative d'Osten-Sacken sur Eupatoria occu- pée par Omer-Pacha. — La Sardaigne envoie 20 000 hommes en Crimée (janvier). — Mort de l'empereur Nicolas. — Pélissier succède à Can- robert qui reste à la tête d'une division jusqu'en août (16 mai). — Expédition anglo-française dans la mer d'Azof, le 24 mai ; on coupe la route de la flèche d'Arabat. — Prise du mamelon vert devant Sébastopol (7 juin); le 18, attaque malheureuse des Français contre la tour Malakoff, des Anglais contre le grand Redan. — Mort de lord Raglan (28 juin).» — Victoire de la Tchernaïa (16 août). — Prise du bastion Malakoff par les divisions Bos- quet et Mac-Mahon (8 sept.). — Evacuation de Sébastopol par le prince Gortschakoff qui coule bas ses vaisseaux et conserve tout le nord de la baie et le fort du nord. — Au Kamtchatka, une flotte alliée détruit Pétropaulowski (17 avril.) — Dans la Baltique, bombardement de Nystadt en Finlande (2 juillet); des magasins extérieurs de Sweahorg (8-11 août). — Prise de Kinburn, en face d'Otchakoff, à l'aide de batteries flot- tantes. — En Asie, les Russes forcent Kars à ca- pituler (28 novembre). — Traité de la Suède avec la France et l'Angleterre contre la Russie, négo- cié par Canrobert (21 nov ) , il est publié le 19 déc. Ouverture du chemin de fer de Chagres à Pa- nama (28 janvier). — A Montevideo, chute du président Florès ; le docteur Bustamente, prési- dent temporaire: nouvelle révolution très-sanglante (24-27 nov.) ; elle est dirigée par Munoz ; Oribe et Florès soutiennent Bustamente. — Vifs débats au congrès des Etats-Unis au sujet du Kansas. Convocation des habitants de ce territoire pour la nomination d'un délégué chargé de les repré- senter au congrès. — Les planteurs du Missouri, qui voulaient introduire l'esclavage dans la Con- stitution du nouvel Etat, entourent avec des bandes armées les bureaux de vote et ne laissent arriver jusqu'à l'urne électorale que les partisans de l'esclavage (mars). Au Mexique, Santa-Anna est encore obligé de s'enfuir; il se retire à la Havane; président et assemblées provisoires. Guerre soutenue par la Perse avec le khan de Khiva, qui est poignardé par la trahison de ses alliés, les Turcomans. — Traité de commerce de la Perse avec la France (juillet). Ap.J.-C. 1856. Naissance d'un prince impérial (16 mars). — L'empereur reçoit la visite du roi de Wurtemberg, du frère de l'empereur d'Autriche, du prince Os- car de Suède (mai). — Terribles inondations dans les bassins du Rhône et de la Loire; l'empereur visite les départements qui ont le plus souffert. — Cérémonie du baptême du prince impérial à Paris ; un cardinal représente le pape, qui est parrain (14 juin). — Le maréchal Pélissier est créé duc de Malakoff, avec dotation de cent mille francs. — Mort du ministre de l'instruction publique Fortoul, le 7 juillet ; administration ré- paratrice de son successeur, M. Rouland. — Traité avec le roi de Siam, signé à Bangkok (15 août). — Les Contemplations, de V. Hugo. — Mort du statuaire David d'Angers (6 janv.) ; d'Augustin Thierry (22 mai) ; du peintre Paul Delaroche (4 nov.) ; de M. de Salvandy (15 déc). Voyage de l'empereur d'Autriche avec l'impéra- trice en Italie (17 nov.); à Trieste, à Venise. — Décret qui lève les séquestres mis sur les biens des émigrés lombards, amnisties politiques (2 déc). Mort du baron de Hammer, historien et orienta- liste, à Vienne (26 nov.). Les chambres de Belgique votent les modifica- tions réclamées par la France à la loi relative à l'extradition politique, mais les lois constitution- nelles sont déclarées suffisantes pour réglemen- ter et contenir la presse. — Attaques violentes dirigées par les évêques de Gand et de Bruges contre l'enseignement libéral des universités de Gand et de Liège. — Congrès économique euro- péen, à Bruxelles (oct.). En Hollande, établissement d'une commune sur le lit de l'ancienne mer d'Harlem, entièrement desséchée par la vapeur (avril). A Turin, les chambres approuvent les efforts de M. de Cavour dans le congrès de Paris pour améliorer la condition politique de l'Italie (7 mai). — A Parme, rétablissement de la censure (11 fév.), état de siège. — Insurrection en Sicile provo- quée par le baron Bentivegna, qui est fusillé le 20 déc — La France et l'Angleterre demandent au roi de Naples de mettre un terme aux vexa- tions de toute sorte auxquelles sont exposés ses sujets; elles menacent d'envoyer une escadre (juin-sept.). La guerre est imminente entre la Prusse et la Suisse au sujet du canton de Neufchâtel. En Espagne, O'Donnel est le chef du parti pro- gressiste modéré. L'état de siège est levé dans les provinces d'Aragon, de Burgos, de Navarre (7 févr ). — Adjudication, aux enchères pu- bliques, du chemin de fer à construire de Madrid à Saragosse (7 mars). — Émeutes démocratiques et socialistes de Valence (6 avril) , de Valladolid (22 juin). — La reine tente d'opérer une contre- révolution avec le concours d'O'Donnel. Nouveau cabinet conservateur sous sa présidence, sans Es- partero; Rios Rosas est ministre de l'intérieur (14 juillet) ; insurrection à Madrid, qui dure deux jours (14 et 15 juillet); lutte sanglante à Barce- lone, à Saragosse; départ de Madrid d'Espartero (4 août). — Décrets pour la dissolution et la réor- ganisation des municipalités et députations pro- vinciales, la dissolution de la milice nationale dans tout le royaume, la suspension indéfinie des élections municipales, la dissolution des cortès constituantes (26 juillet-2 septembre). Rétablisse- ment de la constitution de 1845 avec un acte ad- ditionnel libéral (16 sept.). — Nouveau ministère sous la présidence de Narvaez, qui vient d'arriver de Paris (oct.). — Suspension de la vente des biens ecclésiastiques et des biens de l'Etat ; ré- vocation de l'acte additionnel du 16 sept.; ré- tablissement du concordat de 1851 . — Troubles à Malaga (11 nov.). — L'élection générale des mu- 294 CHRONOLOGIE. TABLES. Ap. J.-C. nicipalités est fixée au 5 février (3 déc). — Ré- tablissement des contributions indirectes, suppri- mées depuis 2 ans (15 déc). — En Portugal, chute du ministère Saldanha (juin). Troubles à Lisbonne sous prétexte de la cherté du pain (8 et 10 août). Plaintes de la diète du Holstein contre le mi- nistre du duché, Scheele; le roi refuse la de- mande de mise en accusation (16 février). Ac- quittement des ministres du cabinet CErsted devant la haute cour (24 février). Ouverture du conseil du royaume par le roi (1 er mars); les onze députés du Holstein demandent que les diètes des trois duchés soient appelées à se prononcer sur la constitution générale et la loi électorale (avril). — Nouveau cabinet plus libéral (oct.). — En Suède, projet de loi sur la liberté religieuse (déc). En Russie, concession à une compagnie étran- gère de quatre grandes lignes de chemins de fer à construire en 10 ans : 1° de Varsovie à Saint- Pétersbourg; 2° de Kursk à Libau; 3" de Moscou à Nijni-Novgorod; 4° de. Moscou à Théodosie. L'Autriche détermine la Russie à accepter des propositions qui doivent servir de préliminaires de paix (16 janvier). Congrès à Paris. Le jour où il s'ouvre, conclusion d'un armistice jusqu'au 31 mars (25 février). Signature de la paix le 30 mars; ratification du traité, le 27 avril. Fin de la guerre d'Orient. Principaux articles du traité de Paris : la Turquie est placée sous la garantie générale des puissances européennes; la mer Noire est neutralisée, interdite aux bâtiments de guerre de toutes les puissances et ouverte au commerce libre ; les deux puissances riveraines admettent des consuls dans leurs ports, et ne conservent sur le littoral aucun arsenal militaire maritime; le Danube sera accessible à toutes les marines, la frontière russe de Bessarabie sera rectifiée; les principautés danubiennes, Moldavie et Valachie, dont la France, l'Angleterre et la Russie vou- draient la réunion en un seul État, restent sous la suzeraineté de la Porte; elles garderont leurs privilèges sous la garantie des puissances qui prendront part à leur réforme intérieure. Une déclaration du 16 avril, annexée au traité, pose ces principes : la course maritime est abolie; à l'exception de la contrebande de guerre, le pa- villon neutre couvre la marchandise ennemie, la marchandise neutre n'est pas saisissable sous pa- villon ennemi; les blocus, pour être obligatoires, doivent être effectifs, c à. d. maintenus par une force suffisante pour interdire en réalité l'accès du littoral à l'ennemi. — Réclamations du comte de Cavour au sujet des réformes politiques à ac- complir en Italie. En Turquie, décret ou hatti-humayoun, renfer- mant 21 points de réforme, surtout en faveur des chrétiens de toute secte (21 février) ; mécontente- ment de la population turque. — Vœu exprimé par les Moldo-Valaques d'être réunis en un seul Etat. La Porte nomme caïmacans provisoires, en Moldavie, Thed. Balsch, qui appartient à l'ancien parti russe; en Valachie, à la place du prince Stirbey, l'ex-prince Alex. Ghika (juillet). — En Egypte, la commission internationale, formée par l'initiative de M. Ferd. de Lesseps, adopte pour le percement de l'isthme de Suez le projet d'un ca- nal, avec tracé direct de Suez à Péluse. Conflit entre le ministre anglais à Téhéran et le gouvernement persan ; l'agent anglais quitte Téhéran. — Prise d'Hérat par l'armée persane (25 oct.). — L'Angleterre déclare la guerre à la Perse 1 er nov.); elle s'empare du fort deBender- Bushire (10 déc), et de l'île de Rarrak. — Aux Indes, les Anglais proclament la déchéance du roi d'Oude et occupent ses États (février). — Bom- bardement des forts à l'entrée de Canton par les Ap. J.-C. Anglais et les Américains pour venger un outrage (24-28 oct.). Un aventurier américain, Walker, se rend maître du Nicaragua et s'y fait nommer prési- dent. — Dans l'Uruguay, Florès et Oribe font nommer comme président définitif D. Gabriel Pereira. — Aux États-Unis, les partisans de l'es- clavage, qui sont en majorité dans le Sénat, font voter l'admission comme État du Kansas, terri- toire à esclaves. — Les élections présidentielles sont encore favorables à un démocrate partisan de l'es- clivage, M. Buchanan, contre M. Fremont (déc). Le choix de M. Fremont comme candidat du Nord avait provoqué dans tout le Sud la plus vive irri- tation. Toute la presse des Etats à esclaves avait déclaré que l'élection de M. Fremont aurait pour conséquence la rupture immédiate de l'Union. 11 était facile de prévoir dès lors que les Etats du Sud, qui avaient déjà interdit aux esclaves toute instruction, même religieuse, n'hésiteraient pas un jour à rejeter la décision du suffrage univer- sel et à former une confédération séparée, du moment qu'ils ne pourraient plus faire prévaloir leurs volontés dans le congrès et qu'ils croiraient l'institution de l'esclavage menacée. Retour à l'île Maurice du D 1 ' David Livingstone, après d'heureuses explorations dans l'Afrique centrale. 1857. Assassinat de l'archevêque de Paris, Mgr Si- bour, par un prêtre interdit nommé Verger, dans l'église de Saint-Étienne du Mont (3 janvier). — Session du 16 février au 28 mai. Impôt sur les va- leurs mobilières; subvention de 14 millions pour trois lignes de paquebots transatlantiques ; proro- gation du privilège de la Banque, avec double- ment du nombre de ses actions; le budget est porté pour les dépenses de 1858 à 1717 millions. — Les collèges électoraux sont convoqués pour le 21 juin, sept élections d'opposition radicale, à Paris, Lille et Lyon. — Trois Italiens, Tibaldi, Bartoloni et Grilli, envoyés de Londres, par Maz- zini, sont arrêtés pour complot contre la vie de l'empereur et jugés par la cour d'assises de la Seine. Le premier est condamné à la peine de la déportation, et les deux autres à 15 ans de déten- tion (7 août). — Le 3 septembre, Mazzini, Ledru- Rollin, Campanella et Massarenti, impliqués dans la même conspiration, sont condamnés par con- tumace à la déportation. — A l'occasion du diffé- rend de la Prusse avec la Suisse, le prince Napo- léon va à Berlin (8 mai). — Visite en France du frère du czar, Constantin, et du roi de Bavière (mai). — Visite de l'empereur, accompagné de l'impératrice, à la reine d'Angleterre à Osborne (5-11 août). — Entrevue d"e l'empereur Napoléon et de l'empereur Alexandre à Stuttgard (25- 28 septembre). — Crise financière très-grave. La Banque élève le taux de l'escompte à 10 p. 100 (nov.) ; baisse énorme sur toutes les valeurs. — Décret impérial qui convoque le Corps législatif pour le 28 novembre (10 nov.). — Décret qui in- stitue une médaille commémorative des grandes guerres de 1792 à 1815, dite médaille de Sainte-Hélène (12 août). — Inauguration des con- structions qui réunissent le Louvre aux Tuileries, après cinq ans de travail (14 août.). — Ouverture de l'asile de Vincennes pour l'ouvrier convales- cent (31 août). En Algérie, établissement d'un collège arabe- français à Alger (14 mars). — Soumission défini- tive de la Kabylie à la suite d'une campagne di- rigée parles généraux Renault, Yusuf, Mac-Manon (24 mai-15 juillet). — Au Sénégal, campagne pé- nible habilement conduite par le gouverneur, M. Faidherbe, contre les Maures de la rive gauche du fleuve. Mort du poëte Alfred de Musset (mai) ; de Bé- Ap. J.-C.


ranger (16 juillet) ; de l'helléniste Boissonade (sept.) ; du critique Gustave Planche (18 sept.) ; du général Eugène Cavaignac (27 oct.).

En Angleterre, les communes votent l'admission des Juifs au parlement, par la suppression de certains termes du serment, mais les lords la rejettent encore (20 juillet). — Crise financière. La banque de Londres élève le taux de l'escompte à

9 p. 100 (5 nov.). — Suspension de l'acte de 1844, afin de faciliter à la Banque l'émission de ses billets. — Négociations pour la paix entre la Perse et l'Angleterre à Paris, entre lord Cowley et Ferruk-Khan ; le traité signé le 4 mars est ratifié à Téhéran le 14 avril. — Vaste soulèvement dans l'Inde contre les Anglais (mai) ; les rebelles occupent Delhi et y proclament roi le fils du grand mogol. — Horribles cruautés dans Cawnpore, surtout par Nanajee-Saïb, le fils adoptif d'un peislrwa déchu. Bataille acharnée des insurgés de Neemuch contre la garnison d'Agra. — Victoire du général Havelock près de Bithoor sur un corps de trois à quatre mille cipayes ; après une résistance opiniâtre et une perte de 250 hommes, l'ennemi est chassé de sa position fortifiée (16 août). — Le général de brigade Nicholson attaque, avec 3000 hommes, un corps de 7000 révoltés, près de Nujaffghur, et le bat après lui avoir enlevé 13 canons (25 août). — Prise de Delhi par les Anglais après avoir perdu 61 officiers et 1178 soldats (20 sept.). — Délivrance de la citadelle de Lucknow par le général Havelock (25 sept.) ; il y est à son tour investi par les insurgés. — Le nouveau commandant en chef des troupes anglaises, le général sir Colin Campbell, délivre, après une lutte acharnée, le général Havelock, mais n'en est pas moins obligé d'évacuer Lucknow (24 sept.). — En Chine, destruction d'une flotte de jonques dans divers combats près, de Canton (mai-juin). — Arrivée du plénipotentiaire lord hlgin à Hong-Kong (3 juillet). — Le contreamiral anglais sir Michel Seymour déclare la rivière et le port de Canton en état de blocus (8 août). — La même déclaration est faite par le contre-amiral français Rigault de Genouilly, le

10 déc. — Occupation de l'île d'Honan par les Anglais et les Français réunis. — Prise de Canton par les alliés, le 29 déc. — Occupation, par la compagnie des Indes, de l'île de Périm, à l'entrée de la mer Rouge, entre Moka et Aden.

L'historien Macaulay, créé pair au mois de septembre, prête serment et prend son siège à la Chambre des lords. C'est le. premier exemple d'un écrivain anglais élevé à la pairie à raison de ses mérites littéraires.

, Convention monétaire entre l'Autriche et les Etats du Zollverein pour les monnaies d'or et d'argent. — Le vieux maréchal Radetzky est remplacé comme gouverneur en Italie par le frère de l'empereur, Maximilien. Amnistie générale décrétée à Milan (25 janvier) ; même amnistie pour la Hongrie (mai). — Le 28 sept., l'empereur d'Autriche quitte Vienne pour se rendre à Dresde et à Weimar, où il se rencontre leP'oct. avec l'empereur de Russie. — Signature à Vienne de l'acte réglant la libre navigation du Danube par les états riverains (6 nov.). — En Prusse, réclamations des députés au sujet de plusieurs mesures financières et politiques prises- par le gouvernement ; ils votent une augmentation de l'impôt du sel que rejette la Chambre des seigneurs (28 avril). — Un ordre royal du cabinet charge pour 3 mois le prince de Prusse de remplacer le roi dans la haute direction des affaires de l'Etat (oct.).

Vifs débats à la Chambre des représentants de Belgique sur un projet de loi concernant l'administration des établissements et des fondations de

Ap. J.-C

bienfaisance, qui aurait pour résultat de favoriser l'exploitation exclusive de la charité par le clergé et les couvents et l'extension illimitée de leurs revenus. Le projet, soutenu par Malou, deTheux, est combattu par Rogier, Frère, Verhaegen ; agitation dans le pays. Le roi ajourne les Chambres, puis déclare la cession close et ajourne le projet de loi (13 juin). — Mariage de la fille du roi, la princesse Charlotte, avec le frère de l'empereur d'Autriche, Ferdinand-Maximilien. (27 juillet). — Triomphe des libéraux dans les élections communales du 27 octobre. — Démission du ministère catholique de MM. Dedecker et Vilain XIV (31 oct.). — Crise ministérielle et avènement d'un ministère libéral (9 nov.) ; sont nommés : Charles Rogier, à l'intérieur ; baron de Vrière, aux affaires étrangères ; Frère-Orban, aux finances ; Tesch, à la Justice, etc. — Ordonnance royale qui dissout la Chambre des représentants (12 nov.) ; Elections générales, le 10 décembre ; victoire des libéraux.

Difficultés entre la Sardaigne et l'Autriche. — Tentative d'insurrection à Gênes (9 juin). — Inondations désastreuses en Piémont. — Dissolution de la Chambre des députés (25 oct.). — Elections générales (15 et 18 novembre). — Ouverture des Chambres ; discours du trône (14 déc). — Conspiration mazzinienne découverte à Gênes (29 juin). Insurrection à Livourne (30 juin et 1er juillet. — Voyage du pape qui visite Pérouse, Macerata, Bologne ; adresses des principales villes et des corps d'Etat demandant des réformes politiques ; excursions du pape à Modène et à Florence ; son retour à Rome (4 mai — 5 sept.). — Complot et affaire du Cagliari (25 juin) ; Ch. Pisacane, duc de San-Giovani, officier du génie au service de Naples, qui avait combattu à Rome auprès de Garibaldi, forcé le capitaine du Cagliari à se diriger sur l'île de Ponza, où se trouvaient détenus un grand nombre de prisonniers d'Etat qu'il délivre (27 juin) ; combats de Padula et de Fanza (1er et 2 juillet) ; défaite, captivité et mort des insurgés ; rigueurs du gouvernement napolitain.

L'intervention de la France empêche la guerre entre la Suisse et la Prusse au sujet de Neufchâtel ; traité de Paris par lequel le roi de Prusse renonce à ses droits de souveraineté, mais garde le titre de prince de Neufchâtel (26 mai).

Convocation des Cortès pour le l or mai (16 janv). Elections peu favorables aux progressistes. Troubles à Malaga-, à Séville ; état de siège ; rigueurs militaires ; retraite du ministère Narvaez (4 octobre). Ministère Armero et Mon (26 oct.). — Naissance du prince des Asturies (28 nov.).

Continuation des difficultés entre les duchés et le roi de Danemark. La diète du Slesvig réclame des réformes dans le sens allemand, et l'égalité de représentation des divers peuples de la monarchie au parlement général ; refus de l'impôt. Le commissaire royal dissout l'assemblée ; l'impôt sera perçu en vertu d'une ordonnance royale (mars). — La Prusse et l'Autriche veulent déférer à la diète germanique la position des duchés. — Les ministres donnent leur démission (avril), puis rentrent, excepté M. de Scheel (14 mai). — L'assemblée extraordinaire des états du Holstein est ouverte à Itzehoë, par le commissaire royal de Levetzau. Le gouvernement présente un projet de constitution modifiée (15 août). — Le projet n'est pas accueilli par l'assemblée (9 sept.). — Le gouvernement prussien enjoint à son représentant près la confédération germanique d'invoquer le concours immédiat de la diète en faveur des duchés. Cette démarche est approuvée par l'Autriche (25 oct). — La Russie se prononce dans le même sens (Ier déc). — Convention à Copenhague avec toutes les puissances, pour le Ap. J.-C.


rachat des péages du Sund et des Belts à partir du 1er avril (14 mars).

Le grand-duc Constantin, frère du czar, parcourt l'Europe ; il étudie surtout les institutions et les travaux militaires et maritimes de la France à Toulon, Paris, Cherbourg ; visite à la reine d'Angleterre (30 mai). — Promulgation d'un traité qui ouvre au commerce russe trois ports du Japon, Simoda, Hakodade, Nangasaki (avril). — Efforts du gouvernement pour améliorer la condition des paysans. — Prise du fort Neu-Bartunai, un des points les plus importants occupés par Schamyl (17 oct.).

Protocole signé à Paris pour l'annexion à la Moldavie de Belgrade et de l'île des Serpents, à la Turquie du Belta duDanube, pour l'évacuation, au 30 mars, de la mer Noire par les Anglais, des principautés par les Autrichiens (6 janvier). — Les troupes françaises quittent le Pirée (28 fév.). — Traité signé à Paris, le 18 juin,, qui consacre les délimitations des frontières turco-russes en Bessarabie. — En Moldavie, le nouveau caïmacan Vogoridès s'oppose par tous les moyens à l'élection de candidats favorables à l'union des principautés ; Protestations de la France, de la Russie, de la Sardaigne et de la Prusse ; Chute de ReschidPacha (31 juillet). — Rupture des relations diplomatiques entre les 4 puissances et la Porte qui veut maintenir les élections (6 août). — La Porte cède enfin et les relations diplomatiques sont rétablies (20 août). — Nouvelles élections dans la Moldavie terminées le 19 sept. — Le même jour les élections commencent dans la Valachie. Dans les deux principautés les élections sont favorables à l'union. — Dépêche circulaire du gouvernement •ottoman à ses représentants près les puissances signataires du traité de Paris, où il s'oppose formellement à tout projet d'union entre les principautés. — Les divans de Moldavie et de Valachie émettent entre autres vœux celui de la réunion des deux principautés sous un prince héréditaire étranger (19-21 oct.). — Nouvelle protestation de la Porte (27 oct.).

M. James Buchanan prend possession de la présidence des Etats-Unis le 4 mars. — Troubles dans plusieurs Etats au sujet des esclaves fugitifs. — Le gouverneur du territoire d'Utah, chez les Mormons, Brigham Young, se met en opposition avec les lois fédérales. Crise commerciale. Suspension des banques. — Emeutes à New-York.

Dans la Nouvelle-Grenade, avènement au pouvoir du parti conservateur avec M. Mariano Ospina. Etablissement du régime fédéral.

Au Pérou, guerre civile entre le général Vivancô établi à Arequipa et le général Ramon Castilla établi à Lima. — En Bolivie, le docteur José Maria Linarès renverse le général Cordova, gendre et successeur du général Belzu, et s'empare du pouvoir.

Dans la république dominicaine, M. Baez est forcé de se retirer et sera remplacé par Santana.

Le flibustier Walker, vaincu par le général Mora, président de Costa-Rica, se retire à la Nouvelle-Orléans ; une nouvelle tentative faite en novembre par Walker n'est pas plus heureuse. — Au Mexique, troubles continuels contre le président Comonfort. Le 17 décembre, avec l'aide du général Félix Zuloaga, Comonfort se fait déclarer président avec des pouvoirs extraordinaires. Le président de la cour suprême de cassation, Benito Juarez, et le président du congrès Olvera sont arrêtés. La dictature de Comonfort n'est acceptée que par quelques provinces et une partie ûe l'armée. Evasion de Juarez, qui se posera comme le chef du parti dit constitutionnel.

A Madagascar, un décret de la reine Ranavalo


Ap. J.-C.


expulse les Anglais et les Français du territoire et confisque leurs propriétés.

A la demande de l'amiral français Tréhouart, le bey de Tunis publie un décret établissant des réformes administratives et religieuses (9 sept.).

Le sultan de Wadaï fait décapiter le voyageur Vogel. 1858. Tentative d'assassinat sur la personne de l'empereur Napoléon. Au moment où la cour se ren dait à l'Opéra, sous le péristyle même du théâtre, trois bombes, lancées des rangs de la foule, éclatent sous les pas des chevaux et brisent la voiture impériale. Les conjurés, Félix Orsmi, Charles de Rudio, Joseph-André Pierri et Antoine Gomez, sont arrêtés à Paris ; plus tard, Simon-François Bernard à Londres. Le 26 février, les trois premiers sont condamnés à la peine des parricides et Gomez aux travaux forcés à perpétuité. Félix Orsini et Joseph-André Pierri sont exécutés, le 13 mars. La peine de Rudio est commuée en celle des travaux forcés à perpétuité. — L'empereur ouvre la session législative ; discours du trône (18 janv.). — Un décret impérial supprime la Revue de Paris et le Spectateur. — Répartition en cinq grands commandements, confiés à des maréchaux, de toutes les troupes de ligne stationnées dans l'intérieur de l'empire (Paris, Nancy, Lyon, Toulouse et Tours) (27 janv.). — Message de l'empereur au Sénat et au Corps législatif : l'impératrice est nommée régente dans le cas où le prince impérial parviendrait au trône avant sa majorité. Il est institué un conseil privé, qui se réunira sous la présidence de l'empereur. Le conseil privé deviendra, avec l'adjonction des deux princes français les plus proches, dans l'ordre d'hérédité, conseil de régence, dans le cas où l'empereur n'en aurait pas désigné un autre par acte public (l ev févr.). — Vote par les députés d'un projet de loi relatif à des mesures de sûreté publiques (2 févr.). — Le général de division Espinasse est nommé ministre de l'intérieur et de la sûreté générale (7 févr.). — Note du cabinet impérial à la Confédération helvétique, pour insister de nouveau sur l'éloignement des réfugiés italiens des cantons frontières et sur leur internement en des lieux éloignés (14 févr.). — Vote par les députés de la loi relative aux titres de noblesse (8 mai). — M. Delangle remplace le général Espinasse au ministère de l'intérieur (14 juin) — Création d'un ministère de l'Algérie et des colonies, qui est confié au prince Napoléon (14 juin). — Inauguration du nouveau bassin de l'arsenal de Cherbourg par Napoléon III (7 août). — Le comte de Montalembert est condamné, pour délit de presse, à six mois de prison et à 3000 fr. d'amende (24 nov.) ; il interjette appel ; l'amende sera maintenue, mais l'empereur remettra au comte la peine à laquelle il a été condamné.

Mort de Mlle Rachel à Cannes (4 janvier) ; — Du chanteur Lablache, à Naples (23 janvier). — Mort du prédicateur de Ravignan, de la compagnie de Jésus (25 février). — Mort du peintre Ary Scheffer (15 juin), de la duchesse d'Orléans (Hélène), à Richmond, en Angleterre (18 mai).

Dépêche du comte de Walewski au comte Persigny, ambassadeur à Londres, où ilestditquele gouvernement français, tout en respectant le droit d'asile pratiqué par l'Angleterre, espère que le cabinet de Londres prendra, des mesures contre les assassins (20 janvier). — Nouvelle dépêche du comte Walewski au comte Persigny, à l'occasion des représentations faites par lord Cowley, ambassadeur de la Grande-Bretagne à Paris, au sujet des adresses de l'armée imprimées dans le Moniteur. L'empereur regrette que parmi ces adresses on en ait publié deux ou trois contenant des expressions violentes (6 février). — Lord Ap. J.-C.


Palmerston présente à la Chambre des communes un bill relatif à la répression des conspirations ayant l'assassinat pour but (8 février). — Lord Palmerston déclare dans la Chambre des communes, que le droit d'asile ne sera blessé en rien par le bill contre les conspirations. Un membre de la Chambre, Gibson, présente alors un amendement, où était exprimé le regret que le gouvernement n'ait pas répondu à la dépêche du cabinet français du 20, et n'ait point communiqué cette réponse au parlement avant d'avoir soumis le bill actuel aux délibérations de la Chambre. L'amendement ayant été adopté par 234 voix contre 215, le ministère donne sa démission le lendemain et lord Derby est chargé de former un nouveau cabinet (20 février). — Cet incident donne lieu entre les deux cours à des pourparlers qui se terminent le 11 mars par une note du comte Walewski, où il était dit que l'empereur Napoléon III n'avait pu exiger quelque chose d'incompatible avec l'honneur de l'Angleterre, et qu'il se retirait du débat sans faire aucune demande, ayant une entière confiante dans l'amitié de l'Angleterre. — L'accusé Bernard, impliqué dans l'attentat du 14 janvier contre l'empereur, est acquitté par le jury de Londres du crime de félonie le 17 avril, et le 20, à l'occasion de l'accusation de complicité de complot, mis en liberté sous caution, par la cour du banc de la reine. — Adoption du bill qui met fin à l'existence de la compagnie des Indes et transporte tous ses pouvoirs au gouvernement (8 juillet). — Le bill relatif aux israélites est adopté à la 3e lecture par la Chambre des communes (21 juillet) ; le 26, le baron Lionel de Rothschild est admis comme membre du parlement.

La diète germanique invite le roi de Danemark à introduire dans les duchés de Holstein et de Lauenbourg un régime qui assure l'indépendance des constitutions particulières ainsi que l'égalité des droits des duchés (14 janvier). — Le gouvernement danois déclare à la diète germanique qu'il est prêt à considérer la constitution générale du 2 octobre 1855 comme étant hors de vigueur pour les duchés de Holstein et de Lauenbourg (15 juillet). — Par patentes royales la constitution du 2 octobre 1855 pour le Holstein et le Lauenbourg est abolie (6 novembre) ; la Chambre du Holstein est convoquée pour le 3 janvier 1859. Le 8 novembre, circulaire du cabinet danois à ses agents diplomatiques pour leur exposer que le roi a satisfait à toutes les demandes qui peuvent être faites au nom du droit fédéral ; il serait impossible de faire de nouvelles concessions. Protestation de la diète, le 9.

Le prince de Prusse se charge de la régence à la demande du roi (9 octobre) ; il prête serment à la constitution, le 25.

Présentation aux chambres, de Belgique d'un projet de loi relatif à la police des étrangers ; ce projet est adopté par les chambres à une grande majorité, le 3 février. — Le sénat de Belgique adopte par 30 voix contre 4 le projet de loi relatif à la poursuite des offenses commises contre les souverains étrangers (5 mars). — Après avoir retiré le projet de loi concernant les fortifications d'Anvers, que la Chambre des députés avait repoussé par 53 voix contre 39, le gouvernement clôt la session législative de 1857-1858 (5 août). — Achèvement du télégraphe sous-marin entre le Hanovre et l'Angleterre.

Le feld maréchal Joseph-Wenzel, comte Radetzky de Radetz, né le 2 novembre 1766, à Trzebnitz en Bohême, meurt à Milan (5 janvier).

En Italie, le ministre de la justice Deforesta présente à la Chambre des députés de Turin un projet de loi concernant les conjurations ourdies


Ap. J.-C.


contre la vie des souverains étrangers, ainsi que les modifications à apporter à la formation du jury (17 février). — Mazzini et 5 autres des 63 accusés dans le procès poursuivi contre les auteurs et les complices du soulèvement tenté à Gênes, le 29 juin 1857, sont condamnés à mort par contumace (20 mars). — Cession par le gouvernement sarde à une compagnie russe d'une partie de la baie de Villefranche et d'une certaine étendue de terrain pour y former des magasins, des chantiers de construction et des ateliers (sept.). — Note adressée au cabinet autrichien par le comte de Cavour relativement à quelques griefs du gouvernement piémontais contre l'Autriche. Le ministre sarde réclame, conformément à l'art, v du traité de commerce et de navigation, conclu en 1851 entre la Sardaigne et l'Autriche, les avantages que le gouvernement autrichien a accordés au commerce de Modène (25 nov.).

A Naples, amnistie de 91 condamnés politiques, entre autres Poerfo et Settembrini ; leur peine est commuée en bannissement perpétuel. — Décret royal relatif aux troubles politiques. Les crimes contre la sûreté de l'Etat sont justiciables des tribunaux militaires (27 déc). Fin de l'affaire du Cagliari, navire à vapeur sarde qui avait déposé une bande de conspirateurs sur les côtes du royaume de Naples, et qui avait été capturé ensuite par deux bâtiments de guerre napolitains ; l'Angleterre qui se trouvait impliquée dans cette affaire parce que les deux mécaniciens du Cagliari, Wath et Park, étaient Anglais, obtient toutes les satisfactions qu'elle demandait.

Ouverture des Cortès d'Espagne par la reine. Discours du trône : le lendemain, Bravo-Murillo est élu président du congrès par 126 voix ; le ministère donne sa démission. Le 14, formation d'un nouveau cabinet ; Xavier d'Isturitz est nommé président du conseil et ministre des affaires étrangères (10 janvier). — Le gouvernement présente aux Cortès, un projet de loi, d'après lequel les biens de l'Eglise non encore vendus seront rendus au clergé (26 avril). — Un décret royal ajourne les séances des Cortès (5 mai) ; elles sont dissoutes le 13. — Nouveau ministère : le maréchal O'Donnell est nommé président du conseil et chargé du portefeuille de la guerre et des colonies (1er juillet) ; avec lui l' Union libérale arrive au pouvoir. — Dissolution des Cortès ; les nouvelles sont convoquées pour le 1er déc. (11 sept.). — Ouverture des Cortès ; discours de la reine (1er déc). — En Portugal, ultimatum de la France au sujet du navire le Charles-George, qui est relâché par le gouvernement portugais le 25 oct. (13 oct.).

En Russie, établissement d'un comité spécial, sous la présidence de l'empereur, chargé d'examiner les dispositions et les plans relatifs au servage (15 janv.). — Traité entre la Russie et la Chine concernant les frontières des deux Etats. Le fleuve Amour à partir du point où la Schilka se réunit à l'Argun, jusqu'à celui où l'Usuri se jette dans l'Amour, forme la frontière entre les deux Etats. Les deux rives de l'Amour au bas de l'embouchure de l'Usuri sont concédées à la Russie (28 mai). — Le 13 juin, un traité de paix et d'amitié est aussi signé entre la Russie et la Chine ; les chrétiens ont le droit d'exercer librement leur culte ; établissement de consulats en Chine et envoi d'agents diplomatiques à Pékin. — Continuation de la lutte entre les Russes et Schamyl. Les tribus placées entre le Terek supérieur et l'Argun font leur soumission (16 juillet). — Grande défaite de Schamyl (4 août) ; les Russes deviennent maîtres de tout le cours de l'Argun. — Campagne meurtrière des Russes dans le Caucase terminée le 24 sept.

Combat très-vif près de Grahowo entre les troupes ottomanes d'une part, les Monténégrins Ap. J.-C.


et les Rajahs réunis de l'autre (11 mai) ; le 13, les Monténégrins, commandés par Mirko, frère du prince Danilo, défont complètement les Turcs ; le 14, le sultan, cédant aux observations des grandes puissances, donne l'ordre de suspendre les hostilités. — Réclamations des Grecs de Candie ; envoi de deux commissaires turcs ; faiblesse du gouvernement (16 mai) ; horribles scènes de carnage ; la Porte fait droit aux réclamations des habitants (7 juin). — Affreux massacres accomplis par les Turcs à Djeddah, près de la Mecque ; énergiques réclamations de la France et de l'Angleterre.

— Première conférence des représentants de la France, de l'Autriche, de la Grande-Bretagne, de la Prusse, de la Russie et de la Turquie sur la délimitation du Monténégro (14 oct.) ; le 8 novembre, les districts en litige de Grahowo et de Jupa au nord du Tschernagora sont cédés définitivement aux Monténégrins ; le district de Kutschi (Kolaschin), situé au sud-est, rentre sous la domination turque.

En Servie, la Skuptâchina nationale veut contraindre le prince Alexandre Kara Georgewitch à abdiquer ; celui-ci se rend de nuit dans la forteresse de Belgrade sous la protection turque ; l'assemblée nationale élève alors le prince Milosch Obrenowitch à la dignité de prince héréditaire de Servie (22 déc).

Signature par les plénipotentiaires des grandes puissances de la convention relative à l'organisation des principautés danubiennes, qui sont constituées sous la dénomination de Principautés-Unies de Moldavie et de Valachie sous la suzeraineté du Sultan (19 août). — Corinthe est détruite par un tremblement de terre (21 février).

— Mort de George Condouriotis, président du gouvernement hellénique pendant la guerre de l'indépendance (23 mars). — Les habitants des îles Ioniennes manifestent le désir de voir les sept îles unies à la Grèce ; le gouvernement de la GrandeBretagne répond qu'il ne renoncera pas au protectorat qu'il exerce sur les îles Ioniennes en vertu des traités (7-8 déc).

Le schah de Perse prescrit une nouvelle organisation de l'administration supérieure du royaume, laquelle est divisée en ministères de l'intérieur, des finances, de la guerre, des affaires étrangères, de la justice, et des fondations pieuses (9 sept.).

Continuation de la guerre des Anglais dans l'Inde. Le général Franck emporte d'assaut la forte position de Badschahgunge à deux lieues de Sultanpoor et défendue par Nazim-Mendi Dusscin à la tête de 25 000 hommes et 25 canons, tue. 1800 hommes et s'empare de 20 canons (21 févr.). — Sir Colin Campbell, ayant opéré sa jonction avec les généraux Franck et Outram, prend position devant Lucknow à la tête de 50000 hommes d'infanterie. 1000 chevaux et 120 canons (4 mars). Le 19, prise de Lucknow après un combat acharné. — Combat de Gwalior (17 juin) ; le 19, après un combat de 5 heures, sir Hugues Rose s'empare de la ville et du palais de Gwalior. — Le commandant en chef Lord Clyde (Sir Colin Campbell) marche contre la forteresse Améthie, à 70 milles sud-est de Lucknow, qui est livrée le lendemain par Loll-Madho-Singh. Soumission de ce puissant chef des rebelles (9 nov).

Entrée des troupes françaises et anglaises à Canton et prise du commissaire impérial Yeh (5 janvier). — Les troupes anglo-françaises s'emparent des forts chinois situés au nord et au sud de l'embouchure du Peïho et défendus par 138 canons (20 mai) ; le 22, les escadres alliées remontent le fleuve dans la direction de Pékin. — Traité entre la Chine et la Grande-Bretagne, et le lendemain avec la France : le christianisme


Ap. J.-C.


sera librement exercé dans tout l'empire ; les missionnaires seront protégés par les autorités chinoises ; des agents diplomatiques résideront à Pékin ; les étrangers munis d'un passe-port de leur gouvernement pourront voyager dans l'intérieur du royaume (26-27 juin) : le 3 juillet, le traité franco-chinois fut ratifié par l'empereur de Chine.

Traités de commerce conclus par le Japon avec les États-Unis (28 juillet), avec les Pays-Bas (13 août) ; avec l'Angleterre (26 août).

Prise du fort et de la baie de Tourane par les troupes hispano-françaises, sous les ordres du vice-amiral français Rigault de Genouilly ; la baie et le fleuve de Tourane sont mis en état de blocus.

Défaite des Mormons par les troupes de l'Union (14 février.) — Prise de leur capitale Utah (26 juin).

Traité de paix et d'amitié entre la Chine et les États-Unis,(13 juin.). — Proclamation du président des États-Unis Buchanan pour avertir les citoyens de l'Union de ne pas prendre part à une troisième expédition, qui se prépare contre Nicaragua (3 nov.). — La communication télégraphique sous-marine est établie entre Valentia, à l'ouest de l'Irlande et la baie de la Trinité (Terre-Neuve) ; distance : 1650 milles marins ; longueur du câble : 2022 milles marins. Cette magnifique entreprise devait malheureusement rester sans résultat.

Soulèvement à Mexico, combat dans les rues pendant 7 jours ; fuite de Comonfort ; le général Zuloaga se fait proclamer président, tandis que Juarez convêque le congrès à Guanaxuato (11-21 janvier). — Un décret de Zuloaga remet les corporations religieuses en possession de leurs propriétés déjà vendues (28 janvier). — Victoire du général Vidaurri sur les troupes de Zuloaga (4 mai). — Occupation de San-Luis par les troupes de Zuloaga commandées par le général Miramon (12 sept.). — Combat de 4 jours entre les généraux Vidaurri et Miramon dans le voisinage de San-Luis (21 sept.). — Le général Echeagaray, au lieu de tourner ses efforts contre la Vera-Cruz, qu'il était chargé de prendre, se met en insurrection contre le président Zuloaga, de qui il tenait ses pouvoirs, et s'unit au général Roblès, commandant de la garnison de Mexico ; convocation d'une junte qui nommera le général Miramon président provisoire.

Dans le Venezuela, chute de la famille des Monagas qui exerçait le pouvoir depuis 10 ans au profit du parti démocratique (15 mars). — Convention de Valencia. — Le général Julian Castro garde provisoirement la direction des affaires. — Dans la Nouvelle-Grenade, constitution du 22 mai qui pose définitivement les bases du régime fédératif ; division du pays en 8 état=. — Dans l'Equateur, dictature d'Urbina et de Roblès ; leurs démêlés avec le général Castilla, président du Pérou. — Élection du général Ramon Castilla à la présidence du Pérou (août). — Soulèvement à Haïti contre l'empereur Soulouque ; le général Fabre Geffrard proclame la république à Gonaïves ; le général Barthélémy et les autorités civiles et militaires se prononcent pour le mouvement (22 déc.) ; le 23, Geffrard est proclamé président de la république.

1859. Guerre d'Italie. Le 1er janvier, à la réception du corps diplomatique, l'empereur Napoléon III, s'adressant à M. de Hubner, ambassadeur d'Autriche, le prie de transmettre à Vienne ses regrets relativement au peu d'accord qui, sur des questions importantes, existait entre son gouvernement et celui de l'empereur François-Joseph.

Ouverture des chambres à Turin. Dans le Ap. J.-C.


discours du trône, le roi déclare que la situation n'est point exempte de périls, car tout en respectant les traités, il ne peut rester insensible au cri de douleur qui, de tant de points de l'Italie, s'élève vers lui (30 janvier). — Mariage du prince Napoléon et de la princesse Clotilde, célébré à Turin (30 janvier).

Le ministre des finances présente à Turin un projet de loi autorisant le gouvernement à contracter un emprunt de 50 millions (4 févr.). — Publication de la brochure : Napoléon III et l'Italie (4 février). — L'empereur Napoléon III en ouvrant la session législative rappelle qu'il s'est trouvé en dissidence avec le cabinet autrichien sur les questions principales, entre autres sur la reconstitution des principautés danubiennes (7 février). — Le Cabinet britannique donne son adhésion à la proposition faite par la Russie touchant la réunion d'un congrès pour régler les affaires d'Italie, congrès dont pourtant était exclu le Piémont en sa qualité de puissance d'ordre secondaire (20 mars). — Protestation de M. de Cavour contre cette exclusion. — Entrevue de ce ministre avec Napoléon III (25 mars). — L'Autriche refuse de prendre part au congrès, s'il n'est pas précédé d'un désarmement complet (14 avril). — Le Moniteur annonce que l'Autriche n'ayant pas adhéré à la proposition de désarmement simultané faite par l'Angleterre et acceptée par la France, la Russie et la Prusse, et ayant résolu d'adresser une communication directe au cabinet de Turin pour obtenir le désarmement de la Sardaigne, l'Empereur a ordonné la concentration de plusieurs divisions sur les frontières du Piémont (22 avril). — Remise de l' ultimatum autrichien au comte Cavour par le baron de Kellersberg. Le gouvernement Sarde doit répondre dans trois jours s'il consent, oui ou non, à mettre sans délai son armée sur le pied de paix et à licencier les volontaires italiens (23 avril) ; réponse négative du comte de Cavour, le 26. — Départ du grandduc de Florence ; Victor-Emmanuel est proclamé dictateur (27 avril). — L'armée autrichienne, commandée par Gyulai, passe leTessin et s'avance sur Mortara, Vigevano et Novarre (29 avril). — La duchesse régente quitte Parme le 30 avril ; le 1er mai, on institue une junte provisoire qui décide l'annexion au Piémont et gouverne au nom du roi Victor-Emmanuel. — Rupture des relations diplomatiques entre la France et l'Autriche (2 mai). — L'empereur Napoléon III annonce dans une proclamation au peuple français qu'il va se mettre à la tête de l'armée (3 mai). — Rentrée de la duchesse de Parme dans ses États (4 mai).

Bataille de Montebello ; les Autrichiens sont repoussés par la division Forey après un combat acharné de 5 heures (20 mai). — Arrivée du prince Napoléon à Livourne avec le 5e corps d'armée (23 mai). — Prise de Varèse par Garibaldi (23 mai). — Il entre à Côme, le 27. — Circulaire adressée par le prince Gortschakoff aux légations de Russie, dans laquelle il dénie à la Confédération germanique, qui est une combinaison purement défensive, le droit d'intervenir dans la guerre au sujet d'une possession non germanique (27 mai). — Affaire de Palestre (30 mai). — L'armée franco-sarde commence à traverser le Tessin près de Turbigo ; l'armée autrichienne se concentre sur la rive gauche de cette rivière (2 juin). — Bataille de Magenta (4 juin). — Evacuation de Milan par les troupes autrichiennes (5 juin). — Entrée de l'empereur des Français et du roi de Sardaigne à Milan (8 juin). — Les Français occupent Marignan après un combat de trois heures, le même jour. — La duchesse de Parme quitte de nouveau ses États (9 juin) ; départ du duc de Modène, le 11. — Évacuation


Ap. J.-C.


des légations par les Autrichiens le 12, des vaisseaux de guerre français ayant paru devant Ancône. — Le gouvernement prussien, voulant parer aux éventualités de la guerre, donne l'ordre de mobiliser 6 corps d'armée (14 juin). — Proclamation de l'empereur d'Autriche portant qu'il se met à la tête de son armée pour défendre l'honneur etles bons droits de l'Autriche (18 juin). Bataille de Solferino. L'armée autrichienne qui, la veille, avait franchi le Mincio sur quatre points, rencontre dans sa marche l'armée franco-sarde. Après une lutte meurtrière de 15 heures, engagée surtout près de Solferino, San Cassiano, Cavriani, Goito et dirigée par les deux empereurs en personne, l'armée autrichienne est forcée d'abandonner ses positions et de se rejeter sur la rive gauche du Mincio (24 juin). — Le représentant de la Prusse à la diète propose la concentration des 7e et 8e corps de l'armée fédérale sur le Haut-Rhin, sous le commandement de la Bavière. Cette proposition est acceptée presque à l'unanimité dans la séance du 2 juillet. — L'armée entière des alliés passe -le Mincio. L'armée sarde investit Peschiera (1er juillet.) — Le 3, le viceamiral Romain-Des fossés occupe une île dans le golfe de Quarnero, partie du golfe de Venise. Le 4, 58 vaisseaux de guerre, français et sardes, se réunissent dans ce lieu. Débarquement de 10 000 français. — L'Autriche propose à la diète de mobiliser le contingent tout entier de la Confédération, et d'engager le prince-régent à prendre le commandement en chef (7 juillet). — Signature d'un armistice entre les armées alliées et celles de l'empereur d'Autriche. La durée en est fixée jusqu'au 15 août (8 juillet). Le 11, entrevue de l'empereur des Français et de l'empereur d'Autriche à Villafranca ; on y signe les préliminaires de paix. L'empereur d'Autriche cède ses droits sur la Lombarâie à l'exception des forteresses de Mantoue et de Peschiera, à l'empereur des Français, lequel les transmet au roi de Sardaigne. Proclamation de l'empereur Napoléon III à ses troupes pour leur annoncer que le principal but de la guerre est atteint et que la paix a été conclue, parce que la guerre menaçait de prendre une extension qui aurait pu nuire aux intérêts de la France, à Valeggio, le 12 juillet. — Réunion à Zurich des plénipotentiaires chargés de convertir en traité définitif les préliminaires de Villafranca. Ces plénipotentiaires sont, po :ir la France, le baron de Bourqueney etle marquis de Banneville, pour l'Autriche le comte de Colleredo et le baron de Meysenbug, pour la Sardaigne le chevalier des Ambrois et le chevalier Jocteau (8 août) ; la conférence de Zurich termine sa mission le 10 novembre.

Ouverture de la session législative de 1859, le 7 février. — Le projet de loi relatif à un emprunt de 100 millions de francs est adopté à l'unanimité (30 avril). — Important projet de loi concernant les chemins de fer. Les concessions de chaque compagnie seront divisées, au point de vue de l'application du minimum d'intérêt, en deux sections distinctes et comprenant, l'une l'ancien réseau, l'autre le nouveau. Ce dernier jouira seul, pendant 50 ans, d’une garantie d'intérêt avec amortissement calculé au taux de 4 pour 100. De plus, toute la portion du revenu de l'ancien réseau qui excédera un certain chiffre kilométrique, déterminé pour chaque compagnie, sera attribué comme supplément de recettes au nouveau réseau, et viendra couvrir jusqu'à due concurrence l'intérêt garanti par l'Etat. En compensation de ces avantages, les compagnies devront partager avec l'État à partir de 1872 la portion de leur revenu qui excédera un chiffre déterminé, et, en outre, elles auront à rembourser, avec les Ap. J.-C.


intérêts à 4 pour 100, les sommes reçues par elles à titre de garantie d’intérêt, dès que les produits du nouveau réseau auront dépassé 4 pour 100, taux de cette garantie. Les séances des 16, 17 et 18 mai sont consacrées à la discussion de ce projet qui est voté à une forte majorité. — Vote du projet de loi relatif à l’annexion des banlieues à la ville de Paris (26 mai). — Décret qui institue une médaille commémorative de la campagne d’Italie (11 août). — Entrée triomphale de l’armée d’Italie à Paris (14 août). — Publication de deux décrets dont l’un accordait amnistie pleine et entière aux exilés ou condamnés politiques, l’autre annulait les avertissements donnés à la presse en vertu du décret du 17 février 1852 (16 août). Publication de la brochure : le Pape et le Congrès (fin de décembre).

En Algérie, expédition du général Desvaux contre Si-Sadok, qui avait tenté de prêcher la guerre sainte dans le pays montagneux de l’Aurès, au sud de la province de Constantine. Si-Sadok, sa famille et tous les fauteurs de troubles sont au pouvoir des Français (20 janv.). — Victoire remportée sur les tribus Marocaines des frontières par les généraux Desvaux et Dervieu à Sidi-Zaer (6 nov.).

Mort d’Alexis de Tocqueville, à l’âge de 53 ans (16 avril). — Continuation de la publication de l' Histoire du gouvernement parlementaire, commencée en 1857, de M. Duvergier de Hauranne. — La légende des siècles, de Victor Hugo. — Continuation de la publication des Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps, commencée en 1858, par M. Guizot.

Ouverture du parlement d’Angleterre. Discours de la reine (3 fév.). — La chambre des communes rejette à la deuxième lecture le bill de réforme à une majorité de 39 voix (31 mars). — À la suite de cet échçc, le comte Derby et Disraeli annoncent aux chambres la dissolution du parlement, l’état critique des affaires extérieures ne permettant pas de changer le ministère (4 avril). — Ouverture du parlement, le 7 juin. Dans les deux chambres, vote de défiance contre le ministère qui donne sa démission, le 11. Lord Palmerston est chargé de la formation d’un nouveau ministère, le 12 ; le 30, il annonce à la chambre des communes la formation d’un nouveau cabinet, qui observera une stricte neutralité. — L’Angleterre renonce, en faveur du Honduras, à la possession de plusieurs îles situées dans la baie de Honduras, ainsi qu’au protectorat sur les Indiens Mosquitos (28 nov.).

Mort de l’historien Hallam (22 janv.). — Mort de l’historien Macaulay (28 déc).

Efforts de l’Autriche pour entraîner la Prusse contre la France et l’Italie. — Effet produit en Allemagne par les victoires de Montebello et de Magenta ; hésitations de la Prusse. La nouvelle de la paix de Villafranca met un terme aux préparatifs guerriers de l’Allemagne. — Fondation à Francfort d’une association, dont la mission sera de travailler à la réalisation des vues du parti national : développement de l’unité de l’Allemagne, hégémonie de la Prusse, exclusion de l’Autriche. Le siège du comité est d’abord fixé à Francfort, mais, par suite du refus de la police, il sera transféré à Cobourg (18 oct.). — Entrevue de l’empereur de Russie avec le prince régent de Prusse (22 oct.). — Conférences des ministres des états moyens et secondaires de l’Allemagne à Wurtzbourg (24 nov.). — Dans la Hesse électorale, la seconde chambre, sur le refus du prince d’accepter l’adresse qu’elle lui avait présentée, décide de prier l’assemblée fédérale d’amener par des moyens pacifiques la solution définitive de la constitution du duché (24 nov.). — Mort d’Alexandre de Humboldt, né à Berlin le 14 septem bre 1769 (6 mai). — Mort du ban de Croatie Jel lachich (20 mai).

Ouverture de la diète du duché de Holstein pa le commissaire royal ; les états auront à se pro noncer sur un projet de constitution destiné à remplacer la constitution commune du 2 oct. 1855, abrogée le 6 nov. 1858 (3 janv.). — Opposition rétrograde de la noblesse et du clergé, qui combattent à outrance les projets du gouvernement danois ayant pour objet soit la liberté de conscience, soit une répartition plus équitable des impôts. — Projet d’une constitution commune pour toute la monarchie, et d’une constitution particulière pour le Holstein adopté à l’unanimité par l’assemblée, et adressé au roi le 11 mars. Les principaux points de ce projet étaient les suivants : quatre assemblées législatives (une pour chaque partie de la monarchie) mutuellement indépendantes et ayant chacune le droit de veto. — Formation d’un État de Slesvig-Holstein dans l’État danois ; point de représentation commune ; point de droit d’amendement ni d’initiative’d’aucune sorte pour aucune des assemblées ; représentation seulement par classes et prérogatives ; point de liberté de culte ; réduction des dépenses de la marine militaire presque du double, par clause expresse. — Protestation du commissaire royal contre cette constitution qui ne pouvait avoir d’autre résultat que la dissolution de la monarchie.

Convention entre l’Espagne et le saint-siége, relativement aux biens de l’Église (25 août) ; l’objet principal de cette convention est d’échanger les biens de l’Église contre des inscriptions de rente 3 pour 100 non susceptibles d’être transférées et de représenter, par des inscriptions de même nature, le reste de la dotation du culte et du clergé en conservant à l’Église le droit d’acquérir. — Ultimatum adressé par le gouvernement espagnol au Maroc (16 oct.). Il n’est point accepté, et le consul espagnol quitte Tanger, le 19. — Le maréchal O’Donnel annonce aux cortès que le gouvernement a déclaré la guerre au Maroc (22 oct.). — Le commandement en chef de l’armée d’expédition en Afrique, forte de 50000 hommes, est confié au maréchal O’Donnel (4 nov.).

L’assemblée législative des sept îles déclare que l’unique et unanime volonté du peuple ionien est l’annexion des sept îles à la Grèce (27 janv.) ; adresse à la reine d’Angleterre ; refus du gouvernement anglais (30 janv. -5 fév,). — Projet de réforme soumis au Parlement ionien par le lord haut commissaire Gladstone (5 fév.).

Le prince Alexandre Couza est élu hospodar de Moldavie, le 17 janvier, et hospodar de Valachie, le 5 février ; il prend le gouvernement dans les deux principautés sous le nom d’Alexandre Jean Ier . — Conférence de Paris, sur la demande de la Porte, à cause de la double élection du prince Couza, entre les plénipotentiaires d’Autriche, de France, de la Grande-Bretagne, de Prusse, de Russie, de Sardaigne et de Turquie pour l’organisation des principautés (7 avril). — Le 6 septembre, les plénipotentiaires prennent acte de la déclaration de la Porte, par laquelle celle-ci conférait la double investiture au prince Couza exceptionnellement, pour le cas actuel, et souscrivent le protocole final. — Proclamation de la constitution discutée à Fokschau pour la Moldavie et la Valachie (9 nov.).

Le 23 janvier, le général Niel demande solennellement la main de la jeune princesse Clotilde pour le prince Napoléon ; célébration du mariage le 30 janvier. — Vote d’un emprunt de 50 millions (9 fév.). Démission du comte de Cavour et de tout le Ap. J.-C.


ministère acceptée par îe roi, qui charge M. Ratazzi de la formation d’un nouveau cabinet (13 juill.) — Formation du nouveau ministère, avec le ministre de la guerre de la Marmora pour président et M. Ratazzi aux finances (19 juill.). — Le chevalier Farini est proclamé dictateur à Modène par les municipes (27 juill.). — L’assemblée nationale de Toscane vote, à l’unanimité, la déchéance de la dynastie austro-lorraine (16 août). — Le dictateur Farini dépose ses pouvoirs entre les mains des représentants du peuple de Modène, le 16 août, et accepte la dictature du duché de Parme le 18. — Conclusion d’un traité d’alliance défensive entre la Toscane, Parme, Modène et les légations (20 août). — L’assemblée nationale de Modène vote, à l’unanimité, la proposition d’annexion au Piémont, le 20 août ; le même jour, même vote de l’assemblée nationale de Toscane. — Ouverture de l’assemblée nationale des légations (1er sept.). — Un décret du dictateur Farini proclame l’annexion de Parme et de Modène au Piémont. — Victor-Emmanuel reçoit la députation toscane chargée de demander" l’annexion de la Toscane à la Sardaigne (3 sept.) ; le 15, réception des députations de Modène et de Parme ; le 24, réception de celle des légations. — Décret rendu par le gouvernement sarde, qui ordonne la suppression des lignes douanières entre la Lombardie, le Piémont, Modène, Parme et la Romagne (10 oct.). — Lettre de l’empereur Napoléon au roi Victor-Emmanuel pour lui exposer le programme de la régénération de l’Italie sur les bases du traité de Zurich (20 oct.). — Le prince de Savoie-Cari gnan refuse la régence qui lui a été conférée par les assemblées de Parme, de Modène, de la Romagne et de la Toscane, et désigne le commandeur Buoncompagni pour la régence de l’Italie centrale (14 nov.). — Lettre adressée par le pape Pie IX. à l’empereur des Français, dans laquelle il déclare qu’il ne prend part au congrès qu’à la condition que celui-ci reconnaisse l’intégrité des États pontificaux, selon les traités de 1815 (2 déc). — L’empereur Napoléon adresse au pape une lettre en réponse à celle du 2 décembre, par laquelle il insiste sur la cession de la Romagne pour amener la solution de la question italienne (31 déc).

Un détachement de l’armée du Caucase, sous le commandement du général de Wrangel, assiège la dernière position de Schamyl, le mont Gounib. Schamyl se rend à discrétion au commandant en chef Baratinsky et est envoyé, avec son fils aîné, à Saint-Pétersbourg, où il fait son entrée le 26 septembre. Plus tard, on lui assigne comme résidence Kalouga, et le 6 septembre (26 août à Saint-Pétersbourg), comme étant le jour de la soumission du Caucase oriental et de la fin de la guerre de 50 ans, est déclaré un jour de fête pour la Caucasie, par un ukase impérial.

Les ambassadeurs de France et d’Angleterre, accompagnés de l’ambassade des États-Unis, voulant remonter le Peïho pour se rendre à Pékin, conformément au traité de Tien-Tsin, trouvent le passage barré ; les escadres essaient de le forcer, mais en vain ; les Anglais perdent 3 canonnières et ont 464 hommes tués ou blessés, et les Français 14 hommes (15 juin).

Le vice-amiral français Rigault de Genouilly, avec 8 vaisseaux de guerre et 1 aviso à vapeur espagnol, s’empare de la ville et de la citadelle de Saigon, en Cochinchine (9 fév.). — Attaque et prise par l’armée franco-espagnole des ouvrages construits sur la rivière de Tourane par les Annamites. — Après avoir vu tous les forts situés sur le fleuve de Saïgon tomber au pouvoir de l’armée franco-espagnole, et ses troupes ayant été repoussées jusqu’à Hué, l’empereur d’Annam demande à faire la paix (30 juill.) ; mais les Annamites ayant paru vouloir seulement gagner du temps, le vice-amiral Rigault de Genouilly recommence la lutte le 15 septembre.

Dépêche du général lord Clyde, commandant en chef des troupes anglaises dans l’Oude, à lord Canning, gouverneur général de Calcutta, sur la fin de la campagne de l’Oude et le rétablissement de l’autorité britannique (7 janv.). Continuation de la lutte sur d’autres points.

Au Mexique, la junte nomme Miramon président de la République (6 janv.). — Le 26, Zuloaga est réintégré dans ses fonctions de président par Miramon, qui se charge provisoirement de la présidence. — Abdication du général Zuloaga en faveur de Miramon, déclaré président de la république (2 fév.) ; guerre civile ; lutte incessante entre le parti libéral ou constitutionnel représenté par Juarez, et le parti clérical représenté par Miramon, le premier ayant son siège à la Vera-Cruz et le deuxième à Mexico. — Juarez, reconnu par les États-Unis, institue, par décret, le mariage civil et exproprie le clergé. — Traité de commerce, de navigation et d’amitié entre la Grande-Bretagne et le gouvernement de Nicaragua ; ce traité reconnaît la neutralité de l’isthme (18 janv.). — La chambre des députés de Nicaragua vote une loi, par laquelle la république ouvre au commerce la route de l’océan Atlantique à l’océan Pacifique, qui passe par son territoire (26 fev.). — Pose de la première pierre, à San-Carlos (Nicaragua), du canal destiné à réunir les deux océans, par le français Belly, en présence des présidents Martinez et Mora (29 avril). — Conclusion d’un traité entre le Guatemala et l’Angleterre, qui détermine les frontières entre le Guatemala et le Honduras britannique (30 avril).

Traité d’alliance entre le Brésil, la Confédération Argentine et l’Uruguay, par lequel le Brésil et la Confédération Argentine reconnaissent l’indépendance et l’intégrité de l’Uruguay (2 janv.). — Lutte entre Buenos-Ayres et la Confédération Argentine ; bataille indécise de Cepada entre les armées de la Confédération Argentine, sous le commandement d’Urquiza, et celles de la république de Buenos-Ayres, commandées par le général Mitre (23 oct.). — Traité de paix à San-José de Florès, sous la médiation du Paraguay ; BuénosAyres déclare entrer dans la Confédération ; elle garde sa langue, son papier-monnaie, sa marine, et envoie des députés au Congrès, proportionnellement à sa population (11 nov.). A Venezuela, chute du général Castro et triomphe des Oligarques. — M. Pedro Gual remplace provisoirement le général Castro ; guerre civile dans les provinces (août-déc). — Guerre civile, anarchie dans la Nouvelle-Grenade. — Dans l’Equateur, au mois de septembre, le général Roblès, président, est renversé et des gouvernements provisoires sont installés, soit à Quito, soit à Guayaquil ; guerre avec le Pérou. — Au Pérou, présidence du général Ramon Castilla. — Le 11 juillet, Castilla dissout le Congrès péruvien, par un décret où il constatait que l’Assemblée, convoquée pour réformer la constitution, avait consacré 125 séances à ne rien faire. — Insurrection au Chili, contre le président, M. Montt (15 janv.) ; elle est comprimée (27 mai).

L’empereur Faustin (Soulouque), défait par les Républicains, se retire à Port-au-Prince, et son armée s’étant réunie à celle du général Geffrard, il abdique le 15 et abandonne l’île le 19. La république est reconnue partout, sans opposition, sous la présidence de Geffrard (10 janv.).

Tentative de soulèvement des Abolitionistes à Harpers Ferry, dans l’État de Virginie, sous la Ap. J.-C.


conduite de John Brown. La plupart des émeutiers sont condamnés à être pendus (17 oct.).

1860. Remplacement par M. Thouvenel de M. Walewski au ministère des affaires étrangères ; M. Walewski est nommé membre du conseil privé avec un traitement de 100 000 francs (4 janv.). — Suppression du journal l'Univers (19 janv.). — Conclusion entre la France et l'Angleterre du célèbre traité de commerce qui inaugurait le triomphe définitif du libre-échange. La France abandonne les prohibitions, qui sont remplacées par des droits ne pouvant dépasser 30 pour 100 de la valeur. Elle obtient en retour la franchise complète pour la plupart de ses produits à l'importation en Angleterre, ainsi que la réduction des droits en faveur des vins et des spiritueux.

Ouverture du sénat et de l'assemblée législative par l'empereur Napoléon III. Dans le discours du trône, l'empereur déclare ouvertement que, dans le cas d'un agrandissement de la Sardaigue dans l'Italie centrale, il est de son devoir de revendiquer le versant français des Alpes pour la sécurité de la France (1er mars). — Traité du 24 nov. qui consacre l'entente des cabinets de Paris et de Turin pour la réunion à la France de la Savoie et de l'arrondissement de Nice ; ce traité fut ratifié par le vote presque unanime des populations (22 avril).

— Entrevue de Bade, où l'empereur Napoléon III se rencontre avec le prince régent de Prusse, avec le roi de Wurtemberg, de Bavière, de Saxe, de Hanovre, avec cinq ducs et grands-ducs. Elle était destinée à calmer les appréhensions de l'Allemagne au sujet des pensées d'agrandissement que l'on prêtait à la France du côté du Rhin (15 juin).

— L'empereur et l'impératrice entreprennent un voyage dans le midi de la France et dans les provinces nouvellement annexées, la Corse et l'Algérie (23 août-22 sept.). — Un décret impérial accorde aux chambres une participation plus grande et plus directe à la politique générale du gouvernement (24 nov.).

Lord Russell propose à la chambre des communes un bill pour l'amélioration des lois sur la représentation populaire en Angleterre et le pays de Galles (2 mars) ; il le retire (12 juin). — Le cabinet anglais reconnaît Victor-Emmanuel comme roi d'Italie (24 mars). — Discussions dans la chambre des communes contre la politique de l'empereur Napoléon III, à l'occasion de la délibération sur le budget. Le ministre des affaires étrangères, lord John Russell, expose que l'entente cordiale avec la France est rompue, et que l'Angleterre aura à chercher ses amis ailleurs (26 mars) Le bill relatif aux fortifications est adopté, avec une grande majorité, dans la chambre des communes (2 août).

Entrevue de l'Empereur d'Autriche et du prince régent de Prusse à Tœplitz (25-27 juil). — Entrevue de l'empereur de Russie, de l'empereur d'Autriche et du prince régent de Prusse à Varsovie (22-26 oct.). L'empereur d'Autriche essaye en vain d'entraîner l'empereur de Russie et le roi de Prusse à l'appuyer dans ses vues hostiles au Piémont. — Commencement des dissentiments entre le gouvernement prussien et la 2e chambre au sujet de la réorganisation de l'armée. — L'empereur d'Autriche décrète la suppression des lois qui excluaient les Juifs de l'exercice de certaines industries et qui leur interdisaient le séjour de la plaine dans les pays de la couronne, Ksclavoniens et Magyars (10 janv.). — Un autre décret, du 18 février, leur permet d'acquérir des propriétés foncières dans tous les pays de la couronne. — Création du conseil de l'empire renforcé le 5 mars ; il devra se réunir au mois de mai ; dans ce conseil devront siéger 38 membres des repré-

Ap. J.-C.


sentations provinciales, de chacun des pays de la couronne, pour la durée de 6 ans, et rééligibles à l'expiration de ce terme. — Changements importants opérés dans le ministère : M. de Schmerling est nommé ministre d'Etat, M. de Plener ministre des finances, et M. de Rechberg conserve la présidence du conseil, avec le portefeuille des relations extérieures (13 déc) ; l'Autriche entre franchement dans la voie du gouvernement constitutionnel sous l'impulsion de M. de Schmerling qui adresse aux autorités civiles placées sous ses ordres une circulaire où il exposait ses vues sur toutes les questions pendantes : le libre exercice des cultes reconnu ainsi que celui de la presse ; nécessité de séparer la justice de l'administration ; droit d'initiative accordé aux représentations provinciales, avec la publicité des délibérations ; les membres du conseil de l'empire doivent être élus directement par les diètes provinciales.

Bataille de Tétouan gagnée par les Espagnols sur les Marocains (4 févr.) ; le 7, le général en chef O'Donnel, à la suite de cette victoire, est promu à la dignité de Grand d'Espagne de l'e classe. — Armistice entre le Maroc et l'Espagne (16 fév.) ;il est rompu le 23. — Le 25 mars, préliminaires de paix sanctionnés par la reine le 29 ; le Maroc paye une indemnité de 20 millions de piastres, et cède à l'Espagne tout le territoire compris depuis la mer, en suivant les hauteurs de Sierra-Bullones, jusqu'au chemin d'Anghera. — Le capitaine-général des îles Baléares, J. Ortega débarque avec les troupes qui sont sous son commandement (3000 h.), non loin de Tortose, et proclame le comte de Montemolin comme roi sous le nom de Charles VI d'Espagne, mais il est forcé de fuir, par ses propres troupes, avec le comte de Montemolin, son frère Ferdinand, et les généraux Elio et Cabrera (3 avril) ; Ortega est fusillé à Tortose, le 19. — Le comte de Montemolin et son frère Ferdinand sont arrêtés le 21, dans le voisinage de Tortose ; le 23, le comte de Montemolin renonce à ses droits comme prétendant à la couronne d'Espagne en faveur de la reine Isabelle et de ses descendants ; le 28 juin, le comte et son frère Ferdinand publient une déclaration datée de Cologne par laquelle ils annulent cette renonciation.

Retraite du ministère Ratazzi (20 janv.) ; M. de Cavour rentre aux affaires. Formation d'un nouveau cabinet, où M. de Cavour prend la présidence et les affaires étrangères. — Le 27 janvier, il adresse aux agents diplomatiques du royaume une circulaire où, posant l'impossibilité de toute restauration dans l'Italie centrale, il se reconnaissait tenu de satisfaire aux légitimes exigences des populations au sujet de l'annexion de cette partie de l'Italie. — Le 11 et le 12 mars, tous les citoyens de la Toscane et de l'Emilie âgés de 21 ans, et jouissant de l'exercice de leurs droits civils, sont appelés à se prononcer pour l'une de ces 2 propositions : annexion à la Sardaigne, ou organisation du pays en royaume séparé ; les habitants de ces provinces se prononcent pour l'annexion, qui est proclamée officiellement le 18 mars pour l'Emilie, et le 22 pour la Toscane.

Entrée solennelle du prince de Carignan à Florence, en qualité de gouverneur du roi de Sardaigne dans la Toscane, qui doit conserver une organisation autonome (29 mars). — Le 2 avril ouverture solennelle à Turin du premier parlement italien. — Commencement de la révolution en Sicile. Soulèvements à Palerme, Messine, Catane (4 avril). — Dans les Etats-Romains, le général Lamoricière reçoit le commandement en chef de l'armée pontificale (7 avril). — Le comte Xavier Mérode prend le portefeuille du ministère de la guerre à la place du cardinal Antonelli (20 avril).

— Garibaldi se rend dans la nuit du 5 au 6 mai Ap. J.-C.


avec 2000 h. environ et 3 navires de Gênes en Sicile, après avoir donné sa démission de député et de général dans l'armée piémontaise (5 mai) ; il débarque à Marsala le 10 ; le 14, il prend la dictature de l'île au nom de Victor-Emmanuel. — Prise de Palerme par Garibaldi ; bombardement de la ville et de la citadelle par la flotte royale (27 mai). — Le roi de Sardaigne signe le traité relatif à la cession de la Savoie et de Nice (11 juin) ; la France prend définitivement possession de ces provinces le 14. — A Naples, ministère Spinelli ; la constitution de 1848 est remise en vigueur ; convocation des chambres pour le 10 septembre ; la direction de la police est confiée à M. Liborio Romano, ancien avocat longtemps exilé en France. — Tentative de réaction militaire (15 juillet), modifications dans le ministère ; le général Pianelli prend le portefeuille de la guerre, et M. Liborio Romano celui de l'intérieur. — Garibaldi occupe la ville de Messine, moins la citadelle (25 juil.). — Il débarque dans le royaume de Naples, à 12 lieues de Reggio, près de Melito ; occupation de Reggio (19 août). — Le roi François II abandonné de ses ministres quitte Naples pour se rendre à Gaëte, ou refuse de le suivre la marine napolitaine (6 septembre). — Commencement de l'insurrection dans les Marches et l'Ombrie ; entrée de Garibaldi à Naples, sans ses troupes (6-8 sept.). M. Liborio Romano conserve le ministère de l'intérieur et prend la présidence du Conseil.

Ultimatum du comte de Cavour adressé au saint-siége ; il exige que celui-ci congédie les troupes étrangères qui sont à sa solde (7 sept.) ; réponse négative du cardinal Antonelli, le 11. — Invasion des États de l'Église par les troupes piémontaises (11 sept.). — Bataille livrée par le général Cialdini près de Castelfidardo ; les 4000 Italiens de l'armée du saint-siége ayant refusé de se battre, 7000 Français, Belges, Allemands et Suisses tiennent tête pendant 2 ou 3 heures à 12 ou 15 000 Piémontais ; mort héroïque du général Pimodan commandant l'avant-garde de l'armée papale ; le général Lamoricière se retire sur Ancône. — Dissolution de l'armée papale ; le vice-amiral Persano arrive avec la flotte napolitaine devant Ancône. Ouverture du bombardement (18 sept). — Dans la nuit du 21-22, les troupes royales reprennent Cujazzo, après avoir fait éprouver de grandes pertes aux garibaldiens. — Le général sarde Cialdini passe à Ascoli la frontière napolitaine et occupe Teramo (23 sept). — Ancône se rend aux Piémontais. Le général Lamoricière est fait prisonnier de guerre avec la garnison (29 sept.). — Prise de Capoue par les troupes sardes (2 nov.). — Les troupes napolitaines sont attaquées au delà du Garigliano par les troupes sardes avec l'aide de l'escadre sarde-napolitaine et mises en déroute. Une partie d'entre elles (15 à 20 000 h.) se retirent sur le territoire romain, où elles sont désarmées. — Investissement de Gaële (3 nov.). — Entrée à Naples de Victor-Emmanuel ; il annonce par une proclamation qu'il prend possession de la souveraineté des Deux-Siciles, qui lui a été conférée par le suffrage universel (7 nov.) — M. Farini est nommé lieutenant-général à Naples, et M. de Montezemolo en Sicile. — Mécontentement, exigences et retraite de Garibaldi dans l'île de Caprera. — La réaction contre le gouvernement sarde prend de l'extension dans les provinces napolitaines (14 nov.) ; le 27,1'état de siège est prononcé contre les provinces soulevées (Abruzzes etc.).

Continuation du démêlé entre le Danemark et l'Allemagne. La diète de Francfort déclare renoncer au projet d'exécution préparé par la résolution fédérale du mois d'août 1858, à condition qu'en attendant l'établissement d'une constitution


Ap. J.-C.


définitive, les projets de lois présentés au rigsraad le seraient également aux états du Holstein et du Lauenbourg. — Prétentions envahisantes du gouvernement prussien qui affiche ouvertement l'intention de prendre en main la défense de la population allemande du Slesvig suivant lui opprimée.

— M. Hall, ministre des affaires étrangères du roi de Danemark, établit que son souverain s'est parfaitement conformé aux intentions royales exprimées dans les dépêches échangées entre le Danemark et les puissances allemandes en 1850 et 1852, que non-seulement les états provinciaux avaient été rétablis pour le Slesvig, mais que ceux-ci avaient été investis d'un vote délibératif pour les affaires provinciales, que la décentralisation avait été poussée à ce point qu'on avait séparé les revenus propres du duché des revenus communs de la monarchie. — Que quant aux députés holsteinois, ce n'était pas le gouvernement du roi qui les avait fait sortir du rigsraad, mais la diète de Francfort elle-même, etc. — Intervention de lord Russell entre le Danemark et les puissances allemandes.

Commencement de l'agitation en Pologne ; le 29 novembre, on célèbre dans l'église des Carmélites le 30e anniversaire de la révolution de 1 830, le gouvernement veut s'opposer par la force à cette cérémonie ; nombreuses victimes. — Toute l'année 1860 est consacrée à l'accomplissement du grand acte de l'abolition du servage en Russie.

En Turquie, les Bulgares se séparent du siège de Constantinople ; un certain nombre d'entre eux s'unissent à l'Église romaine à la condition de conserver comme les Arméniens et les Grecs d'Asie les rites et usages orientaux. — Immigration dans la Turquie des Tartares de la Crimée et du Caucase.

— Massacre des chrétiens dans la montagne et à Damas par les Druses. Belle conduite d'Abd-el-Kader. — Les consulats étrangers, à l'exception de ceux de l'Angleterre et de la Prusse, sont incendiés ; le consul des Pays-Bas est tué, le consul américain est blessé (9-16 juil.). Initiative de la France pour une intervention européenne ; adhésions spontanées des grandes puissances ; envoi dans le Liban de 6000 hommes sous le commandement du général de division Beaufort d'Hautpoul. — Convention du 5 septembre entre les puissances au sujet de l'intervention en Syrie ; Muchir-Ahmed Pacha, ex-gouverneur de Damas, ainsi que les deux officiers commandant à Hasbeya et Deir-el-Kamar pendant le soulèvement des Druses, Osman bey et Abdul-Selim bey sont condamnés à mort et fusillés (8 sept.). — Une commission européenne est chargée d'aviser aux moyens de réorganiser la Syrie de façon à prévenir le retour de pareils massacres et d'estimer les indemnités à accorder aux familles des victimes.

Ultimatum adressé par l'Angleterre et la France au gouvernement chinois pour lui demander satisfaction à cause des événements du Peïho (9 mars) ; il est renouvelé le 25 avril. — Débarquement des troupes alliées à l'embouchure du Peïho et commencement des hostilités (1er août).

— Attaque et prise des forts du Taku par les alliés (21 août). — Marche des alliés sur Pékin (8 sept.). — Victoire des alliés sur la cavalerie tartare à Tchang-Kia (18 sept.). — 2e victoire des alliés à Palikao (21 sept.). — Prise de Pékin (13 oct.). — Paix de Pékin (26 oct.). — Le 2 novembre est signé entre l'empereur Alexandre et la Chine un traité de la plus haute importance qui ouvrait complètement la Chine aux Russes.

En Cochinchine, Saigon est déclaré possession française (2 fév.). — Dans les Indes britanniques, lord Clyde, dans son ordre du jour, déclare que _ l'expédition contre les rebelles du Nipal est terminée (16 janv.). Ap. J.-C.

Au Mexique, guerre civile entre le général Miramon siégeant à Mexico et M. Juarez établi à la Vera-Cruz. Bombardement de la Vera-Cruz par Miramon du 13 au 18 mars. — Défaite de Miramon par le général Gonzalès Ortega, à Saint Miguel Calculalpan ; entrée de l'armée victorieuse des libéraux à Mexico (22-25 déc).,

Nomination à la présidence des État-Unis du candidat du parti républicain, Abraham Lincoln. Il en résulte une agitation dans les États du Sud (à esclaves), ayant pour but une séparation du Sud d'avec le Nord (6 novembre). — Séparation de la Caroline du sud (20 déc.)

Le flibustier Walcker contraint par un navire de guerre britannique d'évacuer Truxillo le 1er septembre est fait prisonnier peu après par les troupes honduraises, avec le concours de l'équipage britannique, et fusillé, le 12 septembre.

Sans le Venezuela, depuis la chute des Monagas, la guerre civile n'a pas cessé ; en 1859, elle s'était compliquée d'une rupture diplomatique avec la France ; en 1860, elle continue en s'aggravant d'une rupture avec l'Espagne ; lutte entre les fédéralistes et les oligarques, défaite des premiers, réunion du Congrès a Caracas ; élection de M. Tovar à la présidence de la république — Même situation dans la Nouvelle Grenade, où depuis 1859 la lutte continuait entre les radicaux et les conservateurs ; le candidat de ces derniers, M. Julio Arboleda, l'emporte en septembre, mais ne peut prendre possession de la présidence pour cause de révolution ; le général Mosquera, chef des radicaux, parviendra à empêcher en 1861 la réunion du congrès chargé de valider l'élection de M. Arboleda. — Déplorable anarchie dans l'Equateur, où il existait en réalité deux gouvernements, l'un établi à Quito, avec M. Garcia Moreno, chef principal du parti conservateur, l'autre à Guayaquil, avec le général Franco. Guerre civile. — Arrivée du général Florès, il triomphe de Franco et fait son entrée à Guayaquil ; réunion d'une convention nationale. 1861 Lettre de l'empereur au ministre de la marine, en date du 1er juillet, pour interdire sur la côte d'Afrique le système d'engagement des noirs, contre lequel l'Angleterre avait élevé des réclamations ; il obtient en échange l'autorisation de recruter des bras dans l'Inde-Anglaise pour le travail des colonies. — Cession à la France par le prince de Monaco moyennant 4 millions de francs des communes de Mentone et Roquebrune (2 févr.) — L'empereur Napoléon III reçoit la visite du roi de Suède (6 août), du roi de*Prusse (6-8 oct.), du roi de Hollande (12-19 oct.). — Mesures prises contre la société de Saint-Vincent de Paul (oct.). — M. Fould remplace M. Forcade de la Roquette au ministère des finances. Une lettre de l'empereur au ministre d'État, comte de Walewski, approuve les projets de finance de M. Fould, et exprime la résolution de renoncer à la prérogative d'ouvrir dans l'intervalle des sessions des chambres des crédits supplémentaires ou extraordinaires (14 nov.). — Le budget pour l'exercice 1862 fut fixé ainsi qu'il suit : dépenses, 1 969 769 ; recettes, 1 974 070.

Mort du prince Albert, époux de la reine Victoria (14 déc).

En Espagne, soulèvement à Loja dans la province de Murcie (29 juin) ; il est reprimé le 4 juillet par les troupes du gouvernement. — Traités conclus avec le Maroc pour régler le paiement des frais de la guerre, l'évacuation de Tétuan et les relations commerciales entre les deux pays (30 oct. ; 20 nov.).

En Autriche, l'empereur François-Joseph publie les statuts de la nouvelle constitution de l'empire (26 fév.) ; les diverses provinces, recouvrent leurs


Ap. J.-C.


coutumes anciennes et l'usage public de leurs langues ; l'autonomie des peuples est respectée, sans que l'ensemble de la monarchie soit détruit ; une représentation générale de l'Autriche, où siégeront des délégués de chaque assemblée provinciale, sera réunie à Vienne ; les Magyars refusent de se rendre au conseil de l'Empire ; dissolution de la diète de Pesth (21 août). — Résistance des populations de la Transylvanie, de la Croatie, et de la Dalmatie à une fusion avec les Magyars. — Décret accordant aux sujets protestants de sectes reconnues antérieurement les mêmes droits civils et politiques qu'aux catholiques (8 avril).

Avènement de Guillaume 1er au trône de Prusse (2 janvier). — Amnistie générale (12 janvier). — Dissidence de la chambre des seigneurs et de la chambre des représentants. — Couronnement solennel de Guillaume Ier à Kœnigsberg (18 oct.) — Notes identiques adressées à Rerlin par les gouvernements d'Autriche, de Bavière, de Saxe-Royale, de Hanovre, de Wurtemberg, de Nassau, de Hesse-Darmstadt, de Saxe-Meiningen, des deux Mecklembourg contre les projets d'Union restreinte de la Prusse (2 février).

Le prince Carignan est nommé gouverneur général de Naples (3 janv.) — Cessation des hostilités devant Gaëte, d'après l'ordre de l'empereur Napoléon III. Durée de l'armistice du 9 au 19 janvier. — Reddition de Gaëte au général Cialdini (13 févr.). — Le roi et la reine des Deux-Siciles se retirent à Rome, où ils arrivent le 15. — Ouverture du premier parlement à Turin, composé des 443 députés de toutes les provinces annexées jusque-là (18 février). — Reddition de la citadelle de Messine (13 mars). — Victor-Emmanuel prend le titre de roi d'Italie, par la grâce de Dieu et la volonté du peuple, après un vote unanime du Parlement de Turin (17 mars). — M. de Cavour déclare que l'Italie ne peut se constituer sans Rome pour capitale et formule pour la première fois l'idée de l'Église libre dans l'État libre (séance du 25 mars.) — Mort du comte de Cavour, président du conseil des ministres, ministre des affaires étrangères et de la marine (6 juin). — Formation du ministère Ricasoli (12 juin). L'empereur Napoléon III reconnaît le royaume d'Italie (25 juin) ; les relations diplomatiques entre la France et le cabinet de Turin sont reprises. Extension des soulèvements dans l'ancien royaume de Naples, en faveur de François II (30 juin).

Troubles à Varsovie ; adresse au czar pour le rétablissement de la nationalité polonaise (février). — Réponse du czar qui promet des réformes (9 mars). — Publication d'un manifeste du czar qui décrète l'émancipation des serfs dans toute la Russie (17 mars). — Le 27, publication d'un décret contenant les réformes accordées au royaume de Pologne. — Convocation d'une commission des états Finlandais à Helsingfors pour le 20 janvier 1862 ; chaque ordre y enverra 12 membres, qui exerceront momentanément les fonctions de la diète (10 avril). — Mise en vigueur de la loi du 16 mai) 861 concernant l'abolition des servitudes des paysans polonais (1er oct.). Troubles à Varsovie à l'occasion de l'anniversaire de la mort de Kosciusko (15 oct.).

Malgré la décision fédérale du 8 mars 1860, le cabinet de Copenhague déclare exécutoire dans les duchés de Holstein et de Lauenbourg le budget de la monarchie pour l'exercice 1860-1861 ; protestation de la diète de Francfort qui accorde un délai de 6 semaines au Danemarck ; celui-ci cède, mais en ayant soin de déclarer que cette concession était essentiellement provisoire.

Révolution dans l'Herzégovine avec l'appui des Monténégrins (28 janv.). — La Porte déclare qu'elle est disposée à reconnaître avec l'assentiment Ap. J.-C.


des 5 grandes puissances l'union des Principautés danubiennes tant que le prince Couza vivra (1er mai). — Omer-pacha se rend en Bosnie avec la commission internationale pour s'enquérir de la situation du pays et pour le pacifier (16 mai). — Le congrès international pour la Syrie clôt ses séances. La Porte nomme un gouverneur général shrétien qui résidera à Deir-el-Kamar (9 juin). — Les troupes françaises évacuent la Syrie (5 juillet).

Omer-pacha commence les opérations contre les insurgés de l'Herzégovine, commandés par Luca Vukalovitch (1er sept.). — Proclamation à Jassy et à Bukharest de la réunion des deux Principautés danubiennes en un État sous le nom de Roumanie (23 déc).

La province de Delhi et tout le bassin supérieur du Gange sont en proie à une effroyable famine qui dépeuple des cantons entiers ; l'administration des Indes est forcée pour soulager les populations de contracter sur la place de Londres un emprunt de 75 millions de francs.

Installation des ambassades britannique et française à Pékin (26 mars). — Mort de l'empereur Hien-foung à Jehol, en Mongolie ; avènement de son fils aîné sous le nom de Chi-Siang ; crédit du prince Kong, qui était favorable aux Européens. — Progrès de l'insurrection chinoise ; prise de Ning-po par les rebelles ; intervention des puissances européennes. — En Cochinchine, prise du fort Mycho par les Français (12 avril). — Prise de la forteresse annamite Bien-Hoa par les Français et les Espagnols (15 déc).

Le président Juarez, représentant du parti dit démocratique, fait son entrée solennelle dans Mexico et commence l'organisation du gouvernement (19 janv.). — Il est élu par le congrès président de la république, et revêtu, en vertu d'une loi particulière, de la dignité de dictateur absolu ; Indien d'origine, M. Juarez témoigne une hostilité systématique contre les Européens ; L'ambassadeur d'Espagne, M. Pacheco, et le représentant du Saint-Siège, Mgr Clementi, sont violemment expulsés comme partisans de Miramon. — Le parti clérical, sous le commandement du général Marquez, devient de nouveau puissant (30 juin). — Rupture des relations diplomatiques entre le gouvernement mexicain et les envoyés de France et d'Angleterre par suite d'une décision du congrès en vertu de laquelle les payements à effectuer à l'étranger seraient suspendus pour deux ans. — Convention de Londres pour une intervention commune au Mexique entre l'Angleterre, la France et l'Espagne (31 oct.). Les représentants de la France et de l'Angleterre envoient un ultimatum au gouvernement du président Juarez (24 nov.). — L'ambassadeur français quitte Mexico (7 déc.) ; le 8, arrivée de l'escadre espagnole devant la Vera-Cruz. — Le congrès s'ajourne après avoir donné plein pouvoir au président (15 déc). — L'ambassadeur anglais quitte Mexico le 16. — Le 17 décembre, débarquement à la Vera-Cruz des troupes espagnoles, qui sont bientôt suivies par le corps expéditionnaire de la France et de l'Angleterre.

Les députés des 6 États séparatistes (Caroline du Sud, Géorgie, Alabama, Floride, Mississipi, Louisiane) se réunissent à Montgomery pour former une confédération (4 février) ; le 9, l'assemblée de Montgomery adopte une constitution et institue un gouvernement provisoire. Jefferson Davis est élu président pour 6 ans. — Commencement des hostilités entre les États du Nord et ceux du Sud (fédéraux et confédérés). Les troupes de la Caroline, commandées par le général Beauregard, attaquent le fort Sumter (baie de Charleston) défendu par les fédéraux. Ces derniers se rendent après un bombardement de 40 heures (12 avril).

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— Proclamation du président Lincoln, dans laquelle il appelle 75 000 hommes de milice sous les armes, convoque un congrès extraordinaire et donne un délai de 20 jours aux États du Sud, dans l'intervalle duquel ils devront mettre bas les armes (15 avril). — Formation et organisation de l'armée du Nord sous la direction du général Scott.

Les troupes unionistes, commandées par Mac-Clellan, remportent une victoire près de RichMountain (Virginie occidentale) (11 juillet). — Bataille de Bull's Runn, près de Manassas-Junction ; les unionistes, commandés par Mac-Dowell, livrent bataille aux troupes séparatistes commandées par le général Beauregard et sont mis en déroute après un combat de neuf heures (21 juillet). — Proclamation du président Lincoln, dans laquelle il déclare les habitants de la Géorgie, de la Caroline du Sud, de la Virginie (à l'exception de la partie située à l'O. des Alleghanys), de la Caroline du Nord, du Tennessee, de l' Alabama, de la Louisiane, du Texas, de l'Arkansas, du Mississipi et de la Floride, en état d'insurrection contre les États-Unis ; il interdit toute relation de commerce avec eux et ordonne de confisquer toutes les marchandises et effets qui passeront de l'un de ces États dans les autres parties de l'Union (16 août). — Les troupes unionistes, sous les ordres du colonel Mulligan, capitulent à Lexington (Missouri), après avoir défendu depuis le 16 septembre les retranchements de cette ville contre les troupes séparatistes commandées par le général Price (20 sept.). — Le 1er novembre, Mac-Clellan reçoit le commandement en chef de l'armée du Potomac ; le 7, prise des forts de Port-Royal par les fédéraux (Caroline du Sud). — Le capitaine Wilkes, commandant le steamer américain SanJacinto, arrête en pleine mer (canal de Bahama) les commissaires séparatistes Mason et Slidell, ainsi que leurs secrétaires qui se trouvaient à bord du Trent, steamer anglais (8 nov.) ; réclamations du gouvernement anglais ; les commissaires séparatistes sont mis en liberté ; l'Angleterre se déclarera satisfaite (déc. 1861-janv. 1862). — Les banques de toutes les places de commerce importantes dans le Nord suspendent les payements en numéraires.

Réincorporation de la république Dominicaine à l'Espagne (19 mai). Cet acte de prise de possession avait été préparé par un mouvement plus ou moins spontané qui s'était produit dans cette petite république, mouvement dont le général San tana avait pris l'initiative, et qui s'était manifesté par un vote populaire appuyé de quelques forces militaires envoyées de Cuba. — Dans le Venezuela, lutte entre les oligarques et les fédéraux ; anarchie ; révolution du 29 août à Caracas et dictature du général Paez ; continuation de la guerre civile. — Dans la Nouvelle-Grenade, le général Mosquera, ancien président conservateur, se met à la tête d'une insurrection démocratique contre le président, M. Mario Ospina, qui est renversé ; abominables assassinats commis par le parti vainqueur sur ses adversaires ; lutte entre Mosquera et M. Julio Arboleda, élu président et représentant dans le sud du pouvoir dit légitime. — Dans l'Equateur, triomphe du parti conservateur avec M. Garcia Moreno. — Hostilités avec la Nouvelle-Grenade ; défaite par M. Arboleda de M. Garcia Moreno, quiest fait prisonnier, puis relâché. — Au Chili, un Français, M. de Tonnens, se fait proclamer roi de l'Araucanie, sous le nom d'Orélie-Antoine I er, en promettant aux Indiens de les défendre contre les envahissements du gouvernement chilien ; il sera victime d'un guet apens au commencement de l'année suivante et jeté en prison. — La lutte recommence entre Buenos-Ayres et la Confédération Argentine (29 août) ; le général Urquiza, Ap. J.-C.


commandant en chef des troupes argentines, est battu sur le Pavon (Etat de Santa-Fé) par le général Mitre, gouverneur de Buenos-Ayres, le 17 sept. ; il est remplacé par le général Vivasoro ; nouvelle victoire des troupes de Buenos-Ayres ; la plupart des États se déclarent alors pour cette dernière ville (22 nov.) ; le président de la république Argentine, Santiago Derqui, dépose sa charge, et le gouvernement est confié provisoirement au général Mitre, qui est chargé de convoquer un congrès national, pour le 25 mai 1862, à Buenos-Ayres, où le corps diplomatique, qui résidait jusqu'alors à Parana, transfère aussi sa résidence.

1862. M. Fould publie un programme financier, dont les trois termes étaient : pas d'emprunt, création ou augmentation d'impôts, conversion facultative de la rente 4 1/2 p. 100, au moyen d'une combinaison qui laisserait aux mains du trésor le produit de la soulte formant la différence de valeur entre le capital des deux fonds (22 janv.). — Ouverture des Chambres par l'Empereur (27 janv.). — Discussion au Corps législatif de la loi relative à la conversion de la rente 4 1/2, de la rente 4 p. 100 et des obligations trentenaires (séances des 7 et 8 févr.) ; elle est votée à la majorité de 226 contre 19, et promulguée le 12 février. Tout le temps que dura la conversion, les cours des fonds publics éprouvèrent de fortes alternatives de hausse et de baisse. En février 1862, le cours du 4 1/2 a dépassé le pair et atteint 101 fr., pour retomber ensuite à 98. Le plus haut cours du 3 p. 100 a été de 72 fr. 90 c. en octobre 1861, et le plus bas de 67 fr. 85 c. en août 1862. Le gouvernement obtint la conversion d'une somme de 134 914 481 fr. de rentes 4 1/2 et 4 p. 100 en 3 p. 100, et le produit de la soulte versée par les rentiers convertis fut de 157 631 289 fr., déduction faite de 2800 000 fr. environ dépensés pour les frais de l'opération. — La crise cotonnière atteint de désastreuses proportions dans le département de la Seine-Inférieure ; une souscription publique est ouverte dans toute la France au profit des ouvriers rouennais, et une loi votée d'urgence par les Chambres ouvre au gouvernement un crédit de 2 millions pour travaux extraordinaires à entreprendre dans les régions où l'industrie cotonnière était le plus cruellement frappée (3 mars). — M. Drouyn de Lhuys remplace M. Thouvenel aux affaires étrangères (15 oct.). — Le gouvernement français invite inutilement les cabinets de Londres et de Saint-Pétersbourg à intervenir entre les Américains du Nord et ceux du Sud (30 oct.). — Fondation de la Société du Prince-Impérial, dite aussi Société des prêts de l'enfance au travail (26 avril). — Le budget de 1863 est de 1 851 589 000 fr. pour les recettes et de 1842 695 000 fr. pour les dépenses.

Fin du démêlé entre l'Angleterre et les États-Unis ; le gouvernement fédéral désavoue la conduite du capitaine Wilkes et remet les prisonniers, MM. Slidell et Mason, enlevés sur le Trent. — Exposition universelle de 1862 à Londres. — Développement de l'institution des volontaires. — Détresse du Lancashire par suite de la crise cotonnière.

Formation, en Hollande, d'un ministère libéral, sous la présidence de M. Thorbecke (1er janv.).

L'égalité civile des dissidents et des israélites est publiée sous forme de loi dans le Wurtemberg (1er janv.). — L'électeur de Hesse dissout pour la troisième fois sa Chambre, qui déclare ne pas vouloir retirer sa réserve en faveur de la constitution de 1831 (8 janv.) ; dans l'assemblée fédérale du 8 mars, la Prusse et l'Autriche font la proposition de sommer le gouvernement hessois de remettre en vigueur la constitution du 5 mars 1831, sous la réserve des modifications à introduire par


Ap. J.-C.


voie constitutionnelle pour mettre la constitution de 1831 en rapport avec les lois fédérales. Le 6 mai, la Prusse déclare son intention d'intervenir dans la Hesse électorale ; le 8, le général de Willisen est envoyé à Cassel. Ordre de mobilisation des 4e et 7e corps d'armée ; le 20, rupture des relations diplomatiques entre les deux États, après le rejet de l'ultimatum prussien par le prince-électeur ; le 24, la Hesse électorale déclare se soumettre à la décision fédérale relative au rétablissement de la constitution hessoise. — Conférence des représentants des États allemands à Weimar. — Fondation d'une commission permanente d'une diète des députés allemands (fin sept.). — Assemblée du parti de la Grande-Allemagne à Francfort-sur-le-Mein. — Fondation d'une « société de réforme » par le parti de la Grande-Allemagne (28-29 oct.).

Le roi de Prusse, après avoir rejeté la démission du ministère, décrète la dissolution de la chambre des députés (11 mars). — Formation d'un nouveau ministère par décret royal () 8 mars). — La Prusse reconnaît Victor-Emmanuel comme roi d'Italie (21 juillet). — Signature à Berlin du traité de commerce et de navigation avec la France (2 août) ; plusieurs États allemands refusent d'accéder à ce traité. — Dans la chambre des députés de Berlin, le projet du gouvernement concernant le budget militaire pour 1862 est rejeté par 308 voix contre 11. Entrée de M. de Bismarck dans le ministère (23 sept.) ; il est nommé président du ministère d'État et ministre des affaires étrangères, le 9 oct. — Division entre la chambre des seigneurs et la chambre des députés ; clôture de la session (13 oct.). — En Autriche, un décret impérial établit la séparation des affaires de la marine du ministère du commerce, et la formation d'un ministère de la marine (20 août).

Les incendies de Saint-Pétersbourg deviennent le signal d'une politique de plus en plus réactionnaire. Publication d'un ukase impérial du 5 juin concernant l'égalité civile des israélites en Pologne. — Le grand-duc Constantin est nommé lieutenant général du royaume de Pologne (8 juin). — Tentative d'assassinat sur le général Luders par un Polonais (27 juin) ; sur le grand-duc Constantin le 3 juillet ; sur le marquis Wielopolski, chef de l'administration civile du royaume, les 7 août et 1 5 août. — La Russie reconnaît le royaume d'Italie (10 juillet).

Continuation des difficultés entre l'Allemagne et le Danemark. — Le 6 janvier, le comte Bussell adresse à lord Loftus, ambassadeur d'Angleterre à Berlin, une dépêche énergique, où il s'élevait contre la proposition d'attribuer une voix égale dans la décision des affaires communes à chacune des 4 assemblées du Danemark. — Dépêche contradictoire adressée par le même ministre au Danemark après le voyage de la reine Victoria en Allemagne (24 sept.) ; il s'y montre beaucoup moins favorable au Danemark. — Béplique de M. le comte de Manderstrom, au nom du gouvernement suédo-norvégien (12 oct.).

La France et la Suisse concluent à Berne un traité pour le règlement de la frontière de la vallée des Dappes (8 déc.) — M. de Thouvenel adresse une note à l'ambassadeur français à Borne, dans laquelle il charge celui-ci de sonder les dispositions du gouvernement papal à régler la question romaine (11 janv.) ; le gouvernement papal déclare ne pouvoir se prêter à aucun arrangement. — Le ministère Ricasoli donne sa démission (1er mars) ; formation du ministère Ratazzi (4 mars). — Fête de la canonisation des martyrs du Japon, à Rome ; allocution du pape à l'assemblée des évêques ; ceux-ci lui présentent une adresse, dans laquelle ils se déclarent pour la puissance temporelle du pape (8-9 juin). — Le 24 juin, le cardinal Ap. J.-C.


Antonelli refuse au nom du pape toute proposition d'arrangement. — Garibaldi débarque de Catane à Mélito, sur la côte méridionale de la Calabre (24 août). — Mise en état de siège de Naples et des provinces napolitaines. Le général la Marmora est nomme commissaire extraordinaire avec pouvoirs illimités (26 août) ; le 28, le colonel Pallavicini, avec 1800 bersaglieri, attaque les troupes de Garibaldi à Aspromonte. Ce dernier est blessé et fait prisonnier. — M. Ratazzi fait adresser par le général Durando, ministre des affaires étrangères, une circulaire à tous les agents diplomatiques de l'Italie, dans laquelle, après avoir annoncé la défaite de Garibaldi, il exposait que la situation de l'Italie n'était plus tenable si on continuait de mettre obstacle à son unité (10 sept.). — M. Drouyn de Lhuys, réfutant dans une dépêche du 26 oct. l'argumentation du cabinet de Turin, décline toute discussion sur la présence du drapeau français à Rome. — Le ministère Ratazzi donne sa démission (1er déc) ; le 7, formation d'un nouveau ministère, avec M. Farini pour président. — Retour de Garibaldi à Caprera (20 déc).

Traités entre la France et l'Espagne pour le règlement définitif de la dette de 1823 (15 fév.), et pour fixer les limites des deux États (14 avril). En Grèce, révolte militaire à Nauplie. La ville et la forteresse tombent au pouvoir des insurgés (13 fév.) ; les troupes royales reprennent Nauplie le 20 avril. — L'assemblée législative siégeant à Corfou demande l'union des sept îles avec la Grèce (4 avril). — Le roi Othon et son épouse quittent Athènes pour faire une tournée dans le Péloponnèse (13 oct.) ; le 19, une révolution ayant pour but le renversement de la dynastie régnante éclate dans les provinces occidentales, à Missolonghi, sous la conduite du général Grivas ; la même chose a lieu à Athènes, dans la nuit du 22 au 24 octobre ; le 23, création d'un gouvernement provisoire, qui lance une proclamation annonçant au peuple le renversement de la dynastie " actuelle et la formation d'un nouveau gouvernement ; le 24, proclamation du roi Othon, déclarant qu'il quitte la Grèce pour ne pas provoquer l'effusion du sang par sa présence ; départ du roi et de la reine à bord d'un vaisseau de guerre britannique ; ils arrivent le 29 oct. à Venise et le 1er nov. à Munich. — Réunion à Athènes de la nouvelle assemblée nationale (22 déc).

Les chambres de Moldavie et de Valachie qui se réunissaient séparément jusqu'ici se réunissent en une assemblée législative commune ; formation d'un seul ministère pour les deux États. Ouverture de l'assemblée législative le 5 février ; le prince Couza déclare dans son discours de la couronne que la Roumanie formera pour toujours un seul État. — Graves dissentiments entre le prince et l&lt ;s» députés, et entre les diverses fractions de l'assemblée ; M. Castardgi, président du conseil, est atteint de deux balles dans la tête et tombe roide mort à la porte même de l'assemblée. — Commencement des luttes entre les Turcs et les Serbes à Belgrade, par suite de l'assassinat d'un jeune garçon serbe, commis par des soldats turcs (16 juin). — Le 17, les Turcs cernés dans la forteresse commencent à bombarder la ville. Un armistice est conclu le 18 au soir. — Sur la proposition du gouvernement français, une conférence s'ouvre à Constantinople pour aviser aux moyens d'empêcher le retour de pareils événements. — Compromis définitif au sujet de la Servie entre la Porte et les représentants des puissances qui ont signé le traité de Paris en 1856 ; sur 6 forteresses qu'ils avaient jusqu'ici occupées, les Turcs en évacuent 2 et con-


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servent le droit démettre garnison, dans les 4 autres (8 sept.).

Prise de Rjeka par les Turcs sur les Monténégrins (25 août) ; le Monténégro accepte les conditions de la paix posées par la Turquie ; reconnaissance de la suzeraineté de la Porte ; construction d'une route militaire à travers le pays, érection de fortins sur toute la ligne de cette route (9 sept.). — Fin du soulèvement de l'Herzégovine (23 sept.).

Le général Prim, commandant en chef du corps expéditionnaire espagnol au Mexique, arrive avec des divisions navales d'Angleterre, de France et d'Espagne devant la Vera-Cruz (7 janv.). Le contingent de l'Espagne était de 6000 hommes, celui de l'Angleterre de 1000 et celui de la France de 2500. — Proclamation des alliés au peuple mexicain signée par les commandants en chef des 3 puissances alliées, le général Prim, l'amiral Jurien de la Gravière et l'amiral Dunlop (10 janv.).

— Les alliés rejettent les propositions du gouvernement mexicain en réponse à leur ultimatum et décident de marcher sur Mexico (29 janv.). — Le 15 février, le général Prim a une entrevue à la Soledad avec le ministre des affaires étrangères M. de Juarez. Conclusion du traité de la Soledad entre les commissaires des alliés et le ministre mexicain, le général Doblado (19 févr.). — Le traité de la Soledad n'est pas accepté par l'empereur Napoléon III (3 avril). — Les troupes anglaises et espagnoles renoncent alors à poursuivre l'expédition, que continuent seuls les Français sous la conduite du général de Lorencez (9 avril).

— Échec des Français devant Puebla (5 mai). — Ils se retirent sur Ôrizaba, le 18. — Arrivée à la Vera-Cruz du général Forey, qui prend le commandement en chef de l'armée expéditionnaire, qui devait être portée à 27 000 hommes et 5000 chevaux (22 sept.).

Succès des fédéraux dans le Kentucky(18 janv.). — Expédition maritime du général Burnside sur les côtes de la Caroline du Nord ; il s'empara de l'île de Roanoke (9 février). Nouveaux succès des fédéraux dans le Kentucky (16 février). — Ils occupent Nashville, capitale du Tennessee, le 20. — Le commodore Dupont chasse les confédérés de Brunswick (Géorgie), et de plusieurs positions de la Floride (1-4 mars). — Bataille de trois jours, où les confédérés commandés parle général Price sont battus (6-8 mars). — Combat naval dans la rade de Hampton, à l'embouchure du James-River. Victoire remportée par les confédérés avec l'assistance de leur vapeur cuirassé, le Merrimac ; premier emploi d'un navire cuirassé (9 mars). Le jour suivant le Merrimac est forcé de se retirer par le Monitor, vaisseau cuirassé unioniste (10 mars). — Les unionistes occupent Manassas Junction (Virginie), après le départ des confédérés qui se retirent derrière le Rappahannok (10 mars).

— Le 17, Mac-Clellan fait embarquer l'armée du Potomac pour transporter la guerre dans la presqu'île de Yorktown. — Prise de New-Bern, dans la Caroline du Nord, par le général unioniste Burnside (14 mars). — Bataille de deux jours près de Corinthe, gagnée par les unionistes (6-7 avril).

— Le 7, l'Ile du Mississipi n° 10 se rend aux fédéraux commandés par le général Pope et le commodore Foote, après 23 jours de siège. — Attaque et prise de la Nouvelle-Orléans par Butler (18-27 avril). — Prise de Yorcktown par Mac-Clellan (4 mai). — Victoire des unionistes près de Williamsbourg et prise de cette ville (5-6 mai). — Prise de Norfolk (Virginie) par les unionistes (10 mai). — Le général des confédérés Jackson force le général Banks à repasser le Potomac (24 mai). — Les unionistes sont repoussés devant Charleston (14 juin). — Du 26 juin au 1er juillet, Ap. J.-C.


retraite de Mac-Clellan vers le James-River ; les 7 journées de Richmond. — Bataille de Malvern-Hill. Les unionistes commandés par Mac-Clellan prennent position à Harisson's Landing sur le James-River (ler juillet). — Ils évacuent la péninsule de Yorktown et débarquent à Aquia-Creek (16 août). — Du 20 au 30 août, combats entre le corps d'armée fédéral sous la conduite du général Pope, commandant les troupes dans le département du Rappahannock et du Shenandoah, et les confédérés sous les ordres des généraux Jackson et Lee. — Le général Pope évacue Centreville. Toute l'armée unioniste est en retraite sur Washington. Mac-Clellan est mis à la tête de toutes les troupes unionistes rassemblées à Washington. — Les confédérés commandés par les généraux Jackson et Lee passent le Potomac et envahissent le Maryland (5-6 sept.). — Du 14 au 19, combats dans le Maryland, à South-Mountain, à Antietam. Les confédérés repassent le Potomac.

Le 22 sept., M. Lincoln, en sa qualité de président des États-Unis d'Amérique et de commandant en chef des armées de terre et de mer. annonce aux rebelles qu'au premier janvier 1863 « toutes les personnes tenues en esclavage dans chacun des États insurgés contre l'Union seront libres dorénavant et à toujours. » — Le général Rosencrantz défait les confédérés sous les ordres des généraux Price et Van Dorn à Corinthe après deux journées de combat ; nouvelle défaite du général Van Dorn en retraite sur le Hatchie (3-5 oct.). — Bataille de Perrysville (Kentucky), remportée par les fédéraux (8-9 oct.). — Bataille de Maysville (Arkansas), remportée par les fédéraux (22 oct.). — Le général Mac-Clellan est remplacé par Burnside dans le commandement en chef de l'armée du Potomac (7 nov.). — Bataille de Frédéricksburg en Virginie ; victoire des confédérés commandés par le général Lee (1 3 déc.). — Les fédéraux commandés par Burnside repassent le Rappahannock le 15. — Les fédéraux commandés par le général Sherman commencent le siège de Vicksburg sur le Mississipi ; ils sont repoussés après plusieurs jours de combat (27 déc). — Le 30 décembre et les jours suivants, combat de Murfreesborough ; les fédéraux sont commandés par Rosencrantz, les confédérés par Johnston : ces derniers évacuent la ville qui est occupée le 4 janvier par les fédéraux. — Le 31 décembre, la partie occidentale de la Virginie est admise comme État dans l'Union, sous le nom de Virginie occidentale. — M. Lincoln, dans le message présidentiel du Ie ' décembre, propose le 1er janvier 1900 comme le jour suprême à partir duquel aucun État à esclaves n'aurait plus le privilège de pouvoir réclamer une indemnité du gouvernement fédéral pour les noirs émancipés.

Dans le Honduras, le président, le général Santos Guardiola, est assassiné ; il a pour successeur M. Francisco Montes. — Dans les États-Unis de la Colombie (État de la Nouvelle-Grenade), le général Mosquera et M. Julio Arboledase di-putent le pouvoir. — Au Pérou, le général Miguel San Roman est élu président avec les généraux Juan Antonio Pezet et Pedro Canseco pour les deux vice-présidents. — Dans la république Argentine, triomphe définitif de Buenos-Ayres sur le gouvernement de Parana ; réunion à Buenos-Ayres d'un congrès général ayant pour mission de pourvoir à l'organisation constitutionnelle de la république Argentine, à l'élection d'un nouveau président national, au choix d'une capitale de la confédération (27 mai). — Élection du général Bartolome Mitre d'abord comme chef provisoire du gouvernement national parle congrès, puis bientôt après, en vertu du suffrage populaire de toutes les pro-


Ap. J.-C.


vinces, comme président définitif de la confédération reconstituée. — Au Paraguay, mort du président, le docteur Lopez, neveu et successeur du célèbre docteur Francia, qui gouvernait cette province depuis plus de 20 ans (10 sept.) ; il a pour successeur son fils le général Lopez. — Fin du démêlé entre l'Angleterre et le Paraguay au sujet de l'Anglais Canstatt.

Querelles entre le Brésil et l'Angleterre au sujet du navire le Prince de Galles et des officiers de la frégate la Forte. — Ultimatum du gouvernement anglais. — Embargo sur les navires brésiliens. Excitation nationale au Brésil.

En Chine, la mort du commandant de l'escadre française, le contre-amiral Protêt, tué le 17 mai à l'assaut de Nekiao, décide les alliés à prendre parti contre les rebelles. — Satisfaction accordée au ministre de France en faveur des missionnaires catholiques. — Triomphe de la politique du prince Kong, qui est très-favorable aux Européens.

Traité du 5 juillet entre la France et l'Espagne d'une part et le royaume d'Annam d'autre part. Ce traité stipule la cession entière à la France de 3 provinces dans la basse Cochinchine, de l'île de Poulo-Condor, et le payement d'une indemnité de guerre de 20 millions. De plus, les négociants français obtiennent la faculté de commercer dans les 3* ports de Tourane, de Balat et de Quangan et sur tout le cours du fleuve Cambodge, enfin la liberté du culte chrétien est garantie dans tout l'empire ; l'empereur d'Annam refuse de ratifier ce traité ; les Annamites tentent un assaut nocturne contre Saigon, mais ils sont repoussés par les troupes françaises (17 décembre).

1863. En France, ouverture de la session législative de 1863 (12 janvier). — Distribution des récompenses accordées aux fabricants dont les produits avaient figuré avec le plus d'éclat à l'exposition universelle de Londres en 1862. Cette cérémonie, qui eut lieu dans la salle des États au Louvre, fut signalée par un discours remarquable où l'empereur Napoléon III, après avoir fait ressortir les avantages que la civilisation, l'industrie, le commerce et les arts retirent des expositions universelles, développa son programme de politique intérieure (25 janvier). — Vote par le Corps législatif d'un crédit de 5 millions destiné à être employé en travaux publics dans les départements où la crise cotonnière se faisait le plus cruellement sentir (26 janvier). — Vote du budget de 1864 ainsi établi : 1° budget ordinaire, recettes, 1780487986 fr. ; dépenses, 1 775 144 000 fr. ; 2° budget extraordinaire, recettes et dépenses, 108 015000 fr. (28 avril). — Vote pendant les 6 dernières séances (29 avril- 7 mai) de plusieurs projets de loi, parmi lesquels il faut signaler celui concernant les chemins de fer et l'achèvement du réseau en remaniant les clauses financières des contrats intervenus en 1859 entre les compagnies et l'État.

Élections générales pour le corps législatif (31 mai-1er juin) ; candidature de M. Thiers ; élection à Paris des 9 candidats de l'opposition ; démission de M. de Persigny et remaniements ministériels ; M. Duruy remplace M. Rouland au ministère de l'instruction publique. — Suppression des ministres sans portefeuille dont,les attributions sont transférées au ministère d'État qui est confié à M. Billaut (décret du 23 juin). — Mort de M. Billaut (13 oct.) ; il est remplacé par M. Rouher. — Ouverture de la session législative, le 5 novembre ; discours de l'Empereur qui proclame « que les traités de 1815 ont cessé d'exister *, et qui annonce qu'il a proposé aux souverains de l'Europe la réunion d'un congrès à Paris pour examiner et résoudre en commun toutes les questions politiques pendantes. Ap. J.-C.

Continuation de la guerre du Mexique ; prise de Puebla par le général Forey après un siège de 2 mois (18 mars-18 mai). — Entrée de l’armée française à Mexico (10 juin). — Le président Juarêz transporte le siège de son gouvernement à San-Luis de Potosi. — Nommé maréchal de France le 2 juillet, le général Forey quitte Mexico le 4 octobre, laissant au général Bazaine le commandement du corps expéditionnaire.

Mort d’Alfred de Vigny, d’Eugène Delacroix ; publication de la Vie de Jésus de M. Renan.

En Italie, le ministre des finances Minghetti émet, par l’entremise de la maison Rothschild, un emprunt de 700 millions.

En Espagne, chute du cabinet présidé par le général O’Donnell, qui exerçait le pouvoir depuis 5 ans ; ministère du marquis de Miraflores (2 mars 1863-17 janv. 1864).

Mariage du prince de Galles avec la princesse Alexandra, fille aînée du roi de Danemark (10 mars). — M. Gladstone présente un budget, où, après d’importantes réductions, les recettes et les dépenses étaient fixées ainsi qu’il suit : recettes, 1 704 275 000 fr. ; dépenses, 1 692 625 000 fr. (16 avril). — Abandon du protectorat des îles Ioniennes par la Grande-Bretagne. — Démêlés avec le Brésil ; rupture des relations diplomatiques entre les deux pays. — Saisie de V Alexandra et d’autres navires construits pour le compte des confédérés. — Négociations sans résultat relatives à la Pologne. — Conduite incertaine et contradictoire du cabinet anglais dans la question danoise.

Mort du romancier anglais William Thackeray.

— Mort du célèbre voyageur, le capitaine Speke, tué par un accident de chasse dansles environs de Bath (15 sept.) ; il avait accompli à la fin de mars de l’année précédente son dernier voyage, au lac Nyanza, où l’on pense que le Nil prend sa source.

En Danemark, le cabinet de Copenhague persiste dans sa ligne de conduite qui consistait à donner au Holstein toutes les libertés, en l’éloignant le plus possible de la monarchie, et à resserrer au contraire les liens que les engagements de 1851-52 laissaient subsister entre le Danemark propre et le Slesvig. — Ordonnance du 30 mars, concernant le Holstein ; vives protestations de la diète de Francfort. — Mort du roi Frédéric VII (15 nov.) ; avec lui s’éteint la lignée masculine de la branche aînée (royale) de la maison de Holstein. Avènement de Christian IX, duc de Glùcksbourg, qui monte sur le trône en vertu du protocole de Londres, en date du 8 mai 1852 et en vertu de la loi de succession danoise du 31 juillet 1853. — Protestation du prince Frédéric d’Augustenbourg, malgré la renonciation formelle de son père, faite en son nom et au nom de ses enfants, moyennant une somme d’argent. Il sera appuyé par la diète germanique qui prétendait que le traité de Londres en date du 8 mai 1852, traité assurant au prince régnant toute la monarchie danoise, dont on avait voulu ainsi maintenir l’intégrité, n’était pas valable pour elle parce qu’elle n’avait pas donné son consentement formel. Quant aux cabinets de Vienne et de Berlin, reniant maintenant la signature qu’ils avaient donnée alors, ils devaient momentanément appuyer le prétendant. — Christian IX sanctionne, le 10 novembre, une loi qui avait été adoptée le 13 du même mois par le rigsraad danois et qui avait pour objet de rapprocher le Slesvig du royaume. — Cette mesure augmente l’irritation des provinces allemandes ; la diète de Francfort décrète l’exécution fédérale dans le Holstein (7 déc). — Le roi de Danemark, cédant aux exhortations du général Fleury (France), de lord


Ap. J.-C.


Wodehouse (Angleterre) et cre M. Ewers (Russiej, retire l’ordonnance du 30 mars, concernant le Holstein et le Lauenbourg, mais cette concession tardive ne peut arrêter l’exécution des résolutions votées par la diète ; le 21 décembre, l’armée combinée des Saxons et des Hanovriens occupe tout le territoire du Holstein évacué par les Danois. — Le ministère Danois présidé par M. Hall et qui représentait le parti national de l’Eyder se retire ; avènement du cabinet Monrad. — Tandis que las Holsteinois, favorisés par la connivence des commissaires de Saxe et de Hanovre, proclamaient le duc d’Augustenbourg prétendant à la couronne de Slesvig-Holstein, la Prusse et l’Autriche présentaient à la diète de Francfort, le 27 déc, une motion tendant à l’occupation du Slesvig, si le Danemark ne retirait pas la constitution du 18 novembre, ce qui outre-passait évidemment les droits de la diète, qui ne pouvait prétendre à s’immiscer dans l’administration d’un pays complètement étranger à la confédération germanique, sans violer les principes les plus élémentaires du droit public.

L’esclavage est aboli aux colonies occidentales des Pays-Bas, le 1er  juillet. (L’émancipation avait été accomplie aux Indes orientales depuis quelques années.)

L’empereur d’Autriche, François-Joseph, convoque à Francfort un congrès des princes allemands (16 août) ; le roi de Prusse refuse d’y prendre part : ce congrès, du reste, où François-Joseph essaye d’obtenir la garantie par l’Allemagne de toutes les provinces de son empire, est sans résultat. — Efforts de la Saxe et du baron de Beust pour former une troisième Allemagne en dehors de la Prusse et de l’Autriche.

En Prusse, continuation de la lutte entre la 2e Chambre et le ministère, présidé par M. de Bismark. — Ordonnance du 1er  juin restreignant les libertés de la presse. — Surexcitation de l’opinion. — Ordonnance royale du 4 septembre qui prononce la dissolution de la chambre des députés, ouverture de la session ; la nouvelle Chambre était en très-grande majorité composée d’éléments hostiles au ministère.

La loi du recrutement appliquée à Varsovie avec une rigueur et un arbitraire révoltants provoque contre la Russie une insurrection qui s’étendra bientôt à toutes les provinces polonaises ( — 22 janv.). — Convention militaire du 8 lévrier conclue entre la Prusse et la Russie contre la Pologne. — Représentations faites par la France, l’Angleterre et l’Autriche à la Russie, dans des notes distinctes, pour l’engager à replacer la Pologne dans les conditions d’une paix durable (avril). — Nouvelles notes adressées par les trois puissances la Russie, notes se résumant dans un programme composé des six points suivants : 1° amnistie complète et générale ; 2° représentation nationale avec des pouvoirs semblables à ceux qui sont déterminés par la constitution des 15-27 novembre 1815 ; 3° nomination de Polonais aux fonctions publiques, de manière à former une administration distincte, nationale et inspirant de la confiance au pays ; 4° liberté de conscience pleine et entière ; 5° usage exclusif de la langue polonaise comme langue officielle de l’administration, de la justice et de l’enseignement ; 6° établissement d’un système de recrutement régulier et légal (17 juin). — Réponses hautaines et évasives du prince Gortschakof. — Troisièmes notes adressées par les trois puissances à la Russie (avril) ; refus hautain de la Russie d’accepter l’intervention européenne dans l’affaire de Pologne (26 août et 7 sept.). — Les Polonais succombent après une lutte héroïque de plusieurs mois, dans laquelle se distingue surtout Marian Langiewicz, qui, Ap J.-C.


proclamé dictateur le 12 mars, devient alors l'objet principal des attaques des Russes, et est bientôt obligé de dissoudre son armée et de se réfugier sur le territoire autrichien, où il fut arrêté. — Gouvernement sanguinaire du général Mouravief dans les provinces lithuaniennes.

Mort deSaïd-Pacha, vice-roi d'Egypte (18janv.) ; il a pour successeur Ismaïl-Pacha, fils d'IbrahimPacha et petit-fils de Mehémet-Ali. — Difficultés entre le nouveau vice-roi et M. de Lesseps, au sujet des travaux entrepris pour le percement de l'isthme de Suez ; on a recours àl'arbitrage del'empereur Napoléon III.

Continuation des démêlés entre la Turquie et la Servie ; la commission mixte, chargée d'exécuter sur les lieux les décisions de la conférence, se réunit à Belgrade (5 février). — La France intervient, mais sans résulat, pour mettre un terme aux hostilités entre le Monténégro et la Turquie. — Le prince Couza adresse à l'assemblée un projet de loi pour la sécularisation de tous les biens conventuels de la Roumanie, dédiés ou non dédiés ; il est adopté par 97 voix contre 3 (25 déc.).

L'assemblée nationale constituante à Athènes vote à l'unanimité un décret prononçant la déchéance du roi Othon et de sa dynastie (16 février). — Georges, 2e fils du prince Christian de Danemark, est proclamé roi sous le nom de Georges Ier j roi des Hellènes (31 oct.). — Annexion au royaume de Grèce des îles Ioniennes (14 nov.).

Le 1er janvier, le décret d'émancipation, promis cent jours auparavant aux nègres asservis desÉtats rebelles, est proclamé à Washington. — Le congrès autorise M. Lincoln à recruter les armées fédérales par un système de conscription applicable à tous les citoyens de l'Union âgés de 20 à 45 ans (fév.).

— La guerre, interrompue par les froids de l'hiver et les longues pluies du printemps, recommence en Virginie sur les bords du Rappahannock. — Grande bataille de Chancellorsville entre le général Hooker(Nord) et le général Jackson (Sud) ; mort de ce dernier mortellement blessé en revenant du combat par un de ses propres soldats qui le prenait pour un Yankee (3 mai). — Les confédérés victorieux s'emparent de Winchester et envahissent de nouveau le Maryland et la Pensylvanie (juin). — Le général Hooker donne sa démission et est remplacé par le général Meade. — Bataille de Gettysburg entre le général Meade (Nord) et le général Lee (Sud) ; elle est perdue par les confédérés qui sont forcés de battre en retraite (3 juillet) ; prise de Vicksburg par le général Grant (Nord) (4 juillet) ; prise de portHudson par le général Banks (8 juillet) ; la prise de ces deux places met les fédéraux en possession de tout le Mississipi depuis sa source jusqu'àson delta.

— Horrible émeute à New-York provoquée par la mise à exécution du décret relatif à la conscription. — Prise -deChattanooga par le généralRosecrans (Nord) ; cette place était la clef de toute la vallée centrale de Tennessee, la gardienne des principales voies ferrées du Sud, le centre stratégique d'un territoire très-considérable (9 sept.). — Prise de Knoxville, chef-lieu de la haute vallée du Tennessee oriental, et du col de Cumberland par le général Burnside (Nord) (sept.). — Défaite du général Rosecrans (Nord) par les généraux Bragg et Longstreets (Sud) à Chikamauga, à 20 kil. au sud-est de Chattanooga (20 sept). — Efforts impuissants des confédérés pour déloger de Chattanooga les restes de l'armée fédérale ; ils sont battus devant cette place par les généraux Thomas, Hooker, Sherman et Grant (Nord). Cette victoire eut pour résultat d'assurer aux fédéraux la possession incontestée du centre géographique et stratégique des États à esclaves, et consolida la conquête longtemps précaire de Knoxville et du


Ap. J.-C.


Tennessee oriental. — Echange de notes diplomatiques entre le cabinet de Washington et celui de Saint-James au sujet de l'avènement des corsaires confédérés dans les ports anglais.

Au Mexique, l'archiduc Maximilien estproclamé empereur (10 avril). — Dans l'Amérique centrale, le général Raphaël Carrera, président depuis 13 ans de la république de Guatemala, déclare la guerre à Barrios, président du Salvador. M. Francisco Montés, président du Honduras, prend parti pour Barrios, et M. Jiménès, président de Costa-Rica, pour Carrera, ainsi que le général Martinez, président de Nicaragua. — Prise de San-Salvador, par Carrera, qui obtient la prépondérance dans l'Amérique centrale en plaçant dans le Salvador et dans le Honduras deux présidents de son choix : M. Francisco Dueûas et le général Médina.

Le général Mosquera, président des États-Unis de la Colombie, convoque à Rio-Negro une assemblée constituante et abdique le pouvoir dictatorial qu'il exerçait depuis plus d'un an et demi (9 février). — Vote de la constitution nouvelle qui consacre l'organisation fédérale de la république de la Colombie, connue désormais sous le nom d' États-Unis de la Colombie qui remplace celui de Nouvelle- Grenade (25 avril) ; la même assemblée investit le général Mosquera des pouvoirs présidentiels pour un an. — Mosquera déclare la guerre à M. Garcia Moreno, président de l'Equateur. Défaite à Cuaspud de l'armée équatorienne commandée par le vieux général Juan José Florès ; traité de Pensaqui entre les deux républiques_

Dans le Venezuela, continuation de la lutte en* tre le dictateur Paez et le général Falcon. Convention du 22 mai par laquelle les deux rivaux se reconnaissent réciproquement. — Réunion d'une junte à la Victoria, capitale de la province de l'Aragua ; abdication du dictateur Paez ; le général Falcon le remplace jusqu'à la convocation d'une assemblée constituante (15 juin) ; triomphe du parti fédéral. — Réunion de l'assemblée constituante à Caracas (24 déc) ; le général Falcon est prorogé comme président.

Au Pérou, le général Pezet prend possession de la présidence (août). — Au Chili, affreuse catastrophe arrivée à Santiago, le 8 décembre, jour de la fête de l'immaculée Conception ; 2000 personnes périssent dans l'incendie d'une église appartenant à la compagnie de Jésus.

Dans la Confédération Argentine, Buenos-Ayres l'emporte définitivement sur le gouvernement de Parana ; le général Mitre est reconnu président de la confédération. — La guerre civile éclate de nouveau dans l'État oriental (Montevideo), où le général Florès, ancien président de la république, considéré comme le chef du parti colorado (parti dit libéral), appelle le pays aux armes contre M, Berro, chef du parti blanco (parti dit conservateur). — Rupture entre l'État oriental et le gouvernement de Buenos-Ayros, que le premier accusait de soutenir l'insurrection.

Continuation de la querelle entre l'Angleterre et le Brésil, interruption des relations diplomatiques entre les deux puissances.

Appui prêté par l'Angleterre et la France aux Chinois dans leur lutte contre les rebelles ; progrès du commerce européen dans le Yang-tse-Kiang. — En Cochinchine, révolte contre l'autorité française ; elle est réprimée ; échange des ratifications du traité du 4 juillet 1862. — Réception à la cour de Hué du contre-amiral Bonard, qui remet ensuite le gouvernement de la colonie au contre-amiral de la Grandière.

Au Japon, lutte entre le Taïkoun ou souverain temporel, favorable à l'admission des étrangers, et le Mikado ou souverain spirituel. — Opérations de l'escadre anglaise contre Kagosima et de l' Ap. J.-C.


escadre française contre les forts de Simonoseki. — Le Mikado consent à annuler les instructions par lesquelles il avait ordonné l'expulsion des étrangers, et l'envoi d'une ambassade en Europe est décidé.

1864. Continuation de la guerre entre le Danemark et l'Allemagne. — La proposition austro-prussienne demandant l'occupation du Slesvig par les troupes de la confédération germanique est rejetée par 11 voix contre 5. Les deux puissances déclarent alors qu'elles mettront seules cette proposition à exécution en leur qualité de grandes puissances (14 janvier). — L'Autriche et la Prusse somment le cabinet danois de retirer la constitution du 18 novembre 1863 dans l'espace de 48 heures, faute de quoi elles occuperont le Slesvig (16 janvier). — Le Danemark demande un délai de 6 semaines, par cette raison que cette constitution ne pouvait être légalement réformée que par la représentation du pays, le rigsraad, que le rigsraad ne pouvait être réuni qu'après les élections, que les opérations électorales exigeaient elles-mêmes un délai d'un mois ; l'Autriche et la Prusse, rejettent cette demande. — Le 1er février, les troupes austro-prussiennes, commandées par le feld-maréchal-général Wrangel, franchissent PEyder et étendent leurs lignes de Kiel à Rendsbourg. — Les Danois, se voyant définitivement abandonnés par les puissances signataires du traité de Londres, se décident à évacuer la position fortifiée du Dannewerke et se retirent sur Duppel (5 février). — Le 7 février, une proclamation du maréchal Wrangel annonce aux habitants du duché de Slesvig la nomination des commissaires civils austro-prussiens ; toutes manifestations ayant pour objet de préjudicier, par des faits quelconques, à la décision sur la question de succession dans les duchés, sont complètement interdites. — 23 février. L'Angleterre propose au cabinet de Berlin et de Vienne de régler le conflit dano-allemand dans une conférence à laquelle participeraient les puissances signataires du traite de 1852, sans que les hostilités soient suspendues et sans prendre de bases préalables pour les délibérations ; les puissances alliées acceptent cette proposition que refuse le Danemark. — 17 mars. Le Danemark accepte la proposition de conférence faite par l'Angleterre, mais seulement sur la base des conventions de 1851-1852. — 18 avril. Les Danois, après une défense héroïque et succombant sous le nombre, sont obligés d'évacuer la position de Duppel. — Arrivée du roi de Prusse sur le théâtre de la guerre (21 avril). — Les troupes confédérées envahissent le Jutland. — 25 avril. Ouverture de la conférence de Londres. — 29 avril. Les Danois évacuent Frédéricia, qu'occupent les troupes autrichiennes. — Commencement de la suspension des hostilités résolue dans la conférence (12 mai). — Dans la séance du 17 mai, le Danemark rejette la proposition des alliés tendant à une union personnelle des duchés avec le Danemark ; les représentants de l'Autriche, de la Prusse et de la confédération germanique proposent ensuite de faire des duchés de Slesvig et de Holstein un État indépendant sous la souveraineté du duc d'Augustenbourg ; le Danemark refuse. Enfin l'Angleterre propose le partage du Slesvig en adoptant comme ligne de séparation les forts du Dannewerke et le canal de la Schlei ; la France adhère en principe à cette proposition — 22 juin. L'Autriche, la Prusse et le Danemark rejettent la proposition de l'Angleterre de soumettre à un arbitre la fixation de la ligne de séparation ; la conférence tient le 25 juin sa dernière séance, qui est sans résultat. — En présence de la France, de l'Angleterre, de la Russie, de la Suède, qui se prononcent en faveur du Danemark, mais qui demeurent


Ap. J.-C.


inactives, les puissances allemandes recommencent la guerre et se disposent à achever leur œuvre de spoliation (26 juin). — 29 juin. Occupation de l'île d'Alsen par les Prussiens. — 8 juillet. Crise ministérielle à Copenhague ; le ministère Monrad donne sa démission ; le comte Charles de Moltke est chargé de former un nouveau ministère. — 12 juillet. Le Danemark demande à entrer immédiatement en négociations avec les cabinets alliés pour la conclusion de la paix. — 20 juillet. Commencement de la suspension des hostilités ; le 26, des conférences pour la paix s'ouvrent à Vienne. — 1er août. Armistice de 3 mois entre le Danemark et les puissances allemandes. Signature des préliminaires de la paix. Le Danemark cède les duchés de Holstein, de Slesvig et de Lauenbourg à l'Autriche et à la Prusse ; le Jutland reste entre les mains des alliés jusqu'à la conclusion de la paix. — 30 oct. Signature du traité de paix entre l'Autriche, la Prusse et le Danemark. — Le 5 décembre, la diète germanique vote la proposition austro-prussienne relative à la cessation de l'exécution fédérale dans les duchés ; les troupes de la confédération sont remplacées par les troupes austro-prussiennes.

En France, ouverture de la souscription à l'emprunt de 300 millions, au taux de 66,30 centimes (18-26 janv.). — Discussion du budget : les dépenses générales du budget ordinaire de l'exercice 1865 sont fixées à : 1 797 265 790, et les recettes à : 1 799 801 062. — Nouvelle loi sur les sucres ; réforme de la loi sur les coalitions d'ouvriers ; le rapporteur était M. Emile Olivier, qui appuie ses conclusions par un discours important, dans lequel il se sépare ouvertement de ses collègues de l'opposition. — Mission de lord Clarendon à Paris ; elle avait pour objet de rétablir la bonne entente entre la France et l'Angleterre, troublée par le refus de l'Angleterre de prendre part au congrès (13 avril). — Arrivée à Paris de la deuxième ambassade japonaise (21 avril) ; le 20 juin, cette ambassade conclut un arrangement qui confirmait, en leur donnant une extension plus grande, les termes du traité de 1858. — 18-23 avril. Souscription ouverte pour un emprunt mexicain, au capital nominal de 201 600 000 fr., au taux de 63 fr. par chaque 6 fr. de rente, au capital nominal de 100 fr. — 20 août. Grande fête à Versailles en l'honneur du roi d'Espagne. — Le 8 avril avait commencé en Algérie, dans la province d'Oran, une insurrection qui n'était pas encore complètement terminée àla fin de 1864 ; au début de l'insurrection, mort héroïque du colonel Beauprêtre qui succombe dans un engagement avec les insurgés ; le 27 mai, l'importante tribu des Flittas fait sa soumission.

Mort de M. J. J. Ampère, à Pau (17 mars) ; à Alger, du maréchal Pélissier, duc de Malakofl, gouverneur général de l'Algérie, qui est remplacé dans cette dernière fonction par le maréchal Mac-Mahon, duc de Magenta.

Toute l'année 1 864 avait été marquée par une crise financière très-intense qui atteint son apogée dans le dernier trimestre ; l'escompte est porté par la Banque de France à 8 0/0 et le 3 0/0 français tombe à 64 fr. 40 c. Toutes les autres valeurs éprouvent une dépréciation considérable.

En Belgique, le ministère ayant perdu la majorité dans la chambre par suite de la victoire remportée par le parti clérical aux élections de Bruges, donne sa démission (14 janvier), qu'il retire ensuite sur les instances du roi (20 mai). — Conflit entre le parti libéral et le parti clérical au sujet de la majorité dans la chambre des députés (juin). — Les cléricaux, effrayés de voir s'accroître de trois voix dans la chambre le parti libéral, cessent de siéger (juillet). — Victoire du Ap. J.-C.


parti libéral, qui gagne dans les élections une majorité de douze voix ; le pouvoir est confirmé aux mains de MM. Rogier et Frère-Orban (août).

En Suisse, dans l'élection d'un membre du conseil d'État, le parti indépendant oppose à M. Fazy M. Chenevière. Celui-ci obtient une majorité de plus de trois cents voix. Cependant la majorité radicale du grand bureau chargée de dépouiller les votes annule l'élection sur de futiles prétextes. Les deux partis engagent alors une lutte dans laquelle succombent plusieurs citoyens (août). — Le conseil fédéral de Berne casse l'arrêt aussi illogique qu'illégal du bureau électoral de Genève et valide l'élection de M. Chenevière (septembre).

En Italie, Garibaldi, qui, dans une première proclamation en date du 15 décembre 1863, adressée au peuple italien, avait demandé que le roi Victor-Emmanuel fût proclamé dictateur, afin de conquérir Venise et Rome, annonce dans une deuxième proclamation l'établissement d'un Comité central du parti de l'action (15 janvier). — Troubles parmi les étudiants de Turin ; l'Université est fermée pour quelque temps (27-28 avril). — Le gouvernement confisque des dépôts d'armes à Milan et à Brescia. — Convention du 15 septembre entre la France et l'Italie pour arriver à la solution de la question romaine : la capitale de l'Italie sera transférée de Turin à Florence ; la France s'engage à retirer ses troupes de Rome dans l'espace de deux années à partir du jour de la translation de la capitale ; l'Italie de son côté prend l'engagement, non-seulement de ne pas inquiéter le Saint-Père, mais de s'opposer par la force à toute attaque dirigée contre lui. — Troubles graves à Turin, ils sont énergiquement réprimés ; chute du ministère Minghettiil est remplacé par un ministère dont le général de la Marmora est le président avec le portefeuille des affaires étrangères ; les finances sont confiées à M. Sella (30 sept.). — Ouverture du parlement italien (24 oct.). — M. Sella fait connaître à la Chambre la mauvaise situation du trésor italien ; il propose des augmentations d'impôt, la vente des biens domaniaux et des chemins de fer de l'État, et enfin l'anticipation de l'impôt foncier de 1865 (3 mai) ; la ville de Brescia offre la première d'avancer l'impôt foncier pour le compte des citoyens, son exemple est bientôt suivi par un grand nombre d'autres villes. — 29 novembre. Vote par la Chambre de Turin de la translation de la capitale à Florence à la majorité de 317 voix contre 70.

Publication à Rome de la célèbre lettre encyclique (8 déc) ; le gouvernement français interdit la publication par les évêques d'une partie de cette lettre, comme renfermant des opinions contraires à plusieurs des lois reçues dans l'empire.

En Espagne, les cortès votent contre le projet de réforme constitutionnelle présenté par le ministère. La reine accepte la démission des ministres et nomme le 17 janvier un nouveau ministère avec M. Arrazola pour président du conseil (15-17 janvier). — 29 février, le ministère Arrazola se retire et est remplacé le lendemain parle ministère de M. Mon. — Les cortès votent le rétablissement en son entier de la constitution de 1845 (7 mars). — Les troupes espagnoles remportent quelques succès à Saint-Domingue, mais ne peuvent parvenir à faire rentrer dans l'ordre les populations insurgées (17 mai). — Inauguration du chemin de fer du nord de l'Espagne, qui met en communication directe Madrid et Paris (15 août). — Chute du ministère de M. Mon (18 sept.) : le maréchal O'Donnell refuse le pouvoir ; formation d'un cabinet avec le maréchal


Ap. J.-C.


Narvaez pour président (16 sept.). — Le maréchal Narvaez, opposé à l'expédition de Saint-Domingue, donne sa démission (25 déc.) ; elle sera retirée.

Visite de Garibaldi en Angleterre ; son arrivée à Southampton (3 avril) ; il part subitement le 27 avril sur l'invitation du gouvernement. — Les Maoris de la Nouvelle-Zélande, depuis longtemps en lutte avec l'Angleterre, font leur soumission (août).

Entrevue de l'empereur de Russie, de l'empereur d'Autriche et d'autres souverains allemands à Kissingen (16-21 juin). — Visite de l'empereur d'Autriche au roi de Prusse à Carlsbad. Entrevue des ministres de Rechberg et de Bismarck (22-23 juin).

Mise en état de siège de la Galicie par le gouvernement autrichien (29 février). — Entrevue entre les plénipotentiaires de l'Autriche et de la Prusse à Prague, dans le but d'amener un accommodement relativement à la position future de l'Union douanière vis-à-vis de l'Autriche (18-20 mars).

En Prusse, continuation de la lutte entre le gouvernement et la Chambre des députés qui refuse toujours d'approuver les dépenses pour la réorganisation de l'armée (280 voix contre 35) (13 janv.).

En Russie, établissement d'institutions provinciales de gouvernements et de districts dans tous les gouvernements, à l'exception de ceux de l'Ouest, des provinces de la Baltique, des gouvernements d'Arkhangel, d'Astrakhan et de Bessarabie qui sont régis par des institutions spéciales (13 janvier). — Importantes modifications apportées dans la législation criminelle et l'organisation des tribunaux russes. — Etablissement à Varsovie d'un comité sous la présidence de M. Milutine pour travailler à la pacification de la Pologne : série de mesures ayant pour objet de soustraire les paysans à l'influence du clergé et de la noblesse ; fermeture d'un grand nombre de couvents ; ceux qui sont conservés se voient dépouillés de l'administration de leurs biens qui passe à l'État. Les paysans deviennent possesseurs des terres dont ils étaient détenteurs, ainsi que des bâtiments et bestiaux ; toutes les redevances, corvées, prestations sont abolies ? ainsi que toutes les procédures au sujet des arriérés desdites redevances, ce qui équivaut à une annulation des dettes ; ces avantages sont assurés non pas seulement aux fermiers depuis longtemps en jouissance des terres, mais à tous les ouvriers ruraux, métayers, jardiniers, garçons de ferme, si récente que soit leur position (ukâse du 2 mars). — Nouvelles institutions communales conçues de manière à n'admettre que les paysans dans les conseils communaux. Les juges de paix, qui sont des propriétaires, en sont exclus en même temps que les curés de paroisse, les instituteurs et toutes tes personnes placées sous la surveillance de la police (ukâse au 2 mars). — Une compensation équivalente à la perte de leurs terres, fondée sur un système d'émission de lettres de gage, sera accordée aux propriétaires qui se feront remarquer par leur bonne conduite (ukase du 2 mars). — Ukase renfermant les conditions auxquelles doivent être vendues à des Russes les terres confisquées dans la Lithuanie sur des Polonais (mai). — Mort héroïque des 5 membres survivants du gouvernement national polonais, Bonwald Trangutt, Raphaël Krajewski, Joseph Toczyski, Roman Zulinski et Jean Jezioranski pendus à Varsovie. — Ukase du 11 septembre ayant pour objet de dépouiller les classes éclairées et le clergé de tout droit d'immixtion dans l'enseignement. La surveillance de l'instruction primaire est confiée aux assemblées communales.

Fin de la guerre du Caucase (2 xxxx ; les Ap. J.-C.


Tcherkesses ou Circassiens, au nombre de plus de 200 000, préfèrent quitter leur patrie plutôt que d’accepter la domination russe. Privés de leurs armes, dépouillés de leurs biens, ile émigrenten Turquie, où ils arrivent décimés par la misère et les maladies. L’Europe assiste impassible à cette expatriation d’une nation entière.

Les différends qui ont duré si longtemps entre la Turquie et le Monténégro au sujet de la délimitation des deux États sont enfin aplanies par la commission mixte qui s’en occupait (août).

Coup d’État du prince Couza dans les Principautés danubiennes (14 mai) ; dissolution de l’assemblée nationale qui avait refusé d’adopter une nouvelle loi électorale ; le peuple approuve par un vote presque unanime les mesures prises par le prince ; création d’un conseil d’État ; nouvelle loi électorale ; loi rurale appelant les paysans à la propriété. — La Porte et les autres puissances donnent leur approbation à tous ces changements. — La question de la sécularisation des couvents est réservée à une conférence des puissances garantes.

Soulèvement des tribus principales de la régence de Tunis, à cause d’une augmentation de l’impôt de la capitation et de l’établissement de cours de justice composées de juges impopulaires, tandis qu’auparavant le roi seul exerçait le pouvoir judiciaire (18 avril). — 1er mai. Les insurgés au nombre de 20000 hommes environ réclament le renvoi du Kasnadar (ministre) Sidi-Mustapha ; le bey refuse. — La France, l’Angleterre et l’Italie envoient leur escadre à Tunis. — Les troubles, un instant suspendus à la suite d’un arrangement entre le gouvernement et les insurgés sur la base d’une réduction d’impôts, recommencent et continuent jusqu’à la fin de cette année.

Le sultan du Maroc, Sidi-Mohammed, accorde aux Européens la liberté du commerce dans tout son empire.

Continuation des difficultés entre le vice-roi d’Egypte et la compagnie établie pour le percement de l’isthme de Suez ; l’empereur Napoléon III est choisi pour arbitre ; il prononce le 6 juillet sa décision, qui est communiquée officiellement aux parties intéressées.

La commission hellénique prend possession dès îles Ioniennes (28 mai). Un câble sous-marin est heureusement posé entre Bassora et le continent indien ; les communications électriques sont ainsi définitivement établies entre l’Inde et l’Europe.

En Chine, revers des Taipings, qui ne conservent plus que deux places importantes, parmi lesquelles Nankin, qui sera pris le 19 juillet.

Le 29 août, les forces navales combinées de la France, de l’Angleterre, des Pays-Bas et des ÉtatsUnis dirigent une attaque vigoureuse contre les forts du prince Nagato, dans le détroit de Simonoseki ; ce prince, qui prétendait s’opposer à la libre navigation des Européens dans ce détroit, fait sa soumission.

Au Mexique, progrès des troupes françaises, qui expulsent de presque tous les points les forces de Juarez et les dispersent. — Le 10 avril, l’archiduc Maximilien reçoit la députation mexicaine à Miramar, et déclare qu’il accepte la couronne impériale du Mexique, sous le nom de Maximilien I er, empereur du Mexique ; le général Almonte sera chargé du gouvernement du Mexique jusqu’à l’arrivée de l’empereur. — L’empereur et l’impératrice du Mexique arrivent dans la rade de la VéraCruz ; proclamation de l’empereur au peuple mexicain (28-29 avril). — Le 12 juin, entrée de l’empereur et de l’impératrice à Mexico. A partir de ce moment, les forces françaises, restées au Mexique, ne cessent de lutter contre les partisans « le Juarez.


Ap. J.-C.

Arrivée au Pérou, le 20 mars, d’un commissaire spécial extraordinaire espagnol, chargé d’adresser au gouvernement péruvien des réclamations au sujet de l’affaire de Talambo (une colonie composée de Basques avait été attaquée, un colon avait été tué et plusieurs blessés). — Sur le refus du gouvernement péruvien de traiter avec l’envoyé d’Espagne, tant qu’il continuerait de prendre le titre ci-dessus, le contre-amiral Pinzon occupe les îles Chinchas, en déclarant qu’il y restera jusqu’à ce que satisfaction ait été accordée à l’Espagne (14 avril). — Vive agitation à Lima. — Ultimatum posé au gouvernement péruvien par l’amiral Pareja (26 déc.) ; un délai de 8 jours est accordé par l’amiral ; malgré l’opposition de la chambre, le gouvernement cédera.

Commencement de l’intervention brésilienne entre le président en exercice de l’Uruguay et l’ancien président Florès ; essais inutiles de rapprochement tentés par les représentants des puissances européennes (mars-juin). — Le Paraguay proteste contre toute occupation brésilienne du territoire de l’Uruguay (sept.).

Promulgation de la nouvelle constitution des États-Unis de Venezuela (1er mai).

Continuation de la guerre aux États-Unis (3e année). Les revers éprouvés sur presque tous les points, au début de cette année, par les troupes fédérales décident le gouvernement de Washington à concentrer entre les mains de Grant le commandement en chef de toutes les forces de l’Union.

— Le 5 mai, pour la 4e fois, l’armée du Potomac franchit le Rapidan et envahit la Virginie, pendant que Sherman, chargé du commandement de l’armée de Géorgie, attaquait à Chatanooga l’armée séparatiste, commandée par Johnstone. — 5-11 mai. Bataille sanglante de Wilderness, entre les armées de Grant (N.) et de Lee (S.) ; elle dure 7 jours. — 10-13 mai. Deuxième bataille, non moins sanglante, livrée à Spottsylvania ; elle dure 4 jours. — Le général Grant essaye en vain de franchir le Chickahominy ; il est repoussé par Lee (3 juin) ; il fait alors un circuit, jette son armée de l’autre côté de la rivière James, établit son quartier général à City-Point et se propose d’arriver à Richmond, en emportant la forteresse de Petersburg ; repoussé dans deux assauts terribles (juin), il se résigne à faire un siège régulier.

— Brillante campagne de Sherman, en Géorgie ; il bat les confédérés à la bataille de Resaca et les force d’abandonner leurs positions retranchées de Dalton, de Resaca et de se retirer derrière l’Etowah (14-15 mai) ; après plusieurs combats heureux, il s’empare de Marietta, de Rome, de la ligne du Chattahochee. — Vaine démonstration d’Ewell, lieutenant de Lee, contre Washington ; Grant reste immobile devant Petersburg et s’applique alors avec un sang-froid imperturbable à l’exécution du grand plan stratégique, qui était d’achever l’investissement de la capitale, de renfermer dans le camp retranché entre Richmond et Petersburg les forces du Sud, de faire envahir le centre et les extrémités de la confédération, bloquer les places maritimes du littoral, couper enfin toutes les voies de communication du côté de Lynchburg. La fin de cette année et les premiers mois de la suivante seront consacrés par Grant et Sherman à l’accomplissement de ce plan, qui devait aboutir à la prise de Richmond et à l’anéantissement des forces du Sud. — Brillante campagne du général Thomas (Nord) contre Hood dans le Tennessee. — Marche irrésistible de Sherman, qui, après s’être emparé d’Atlanta, occupe la ville importante de Savannah, qu’avait évacuée le général Hardee (Sud) (21 déc). — Combat en vue du port de Cherbourg entre le bâtiment confédéré l’Alabama et la corvette fédérale le Kearseage. L’Alabama est battu Ap. J.-C.


(19 juin). — 8 nov. M. Lincoln est réélu président des États-Unis du Nord. — La convention de Québec décide l'établissement d'une confédération des provinces britanniques de l'Amérique du Nord, comprenant la N. -Ecosse, le N.-Brunswick, l'île du Prince-Edouard, Terre-Neuve, les deux Canadas. Les représentants seront choisis par la couronne parmi les membres actuels des chambres hautes et la couronne remplira les places devenues vacantes par décès ou autrement (sept.).

1865. En France, ouverture de la session législative (15 févr.). — Mort de M. le duc de Morny, président du Corps législatif (10 mars). — Discussion de l'adresse (27 mars-15 avril).— Fin de la crise monétaire, qui avait pesé si longtemps sur les affaires ; l'escompte est abaissé à 3 1/2 ; la rente se rapproche du cours de 68 fr. (janv.-avril). — Ouverture de la souscription à l'emprunt du Mexique : il sera émis 500 000 obligations de 500 fr. au taux de 340 fr., remboursables deux fois en 50 ans, la première fois à 500 fr., la seconde fois à 340 fr. Il y aura de plus 3 millions de lots par année, dont un de 500 000 fr. (22 avril) . — Inauguration du chemin de fer de Brest (26 avril) . — Voyage de l'empereur Napoléon III en l'Algérie (29 avril-l0 juin). — L'Union allemande tout entière donne enfin son adhésion au traité de commerce signé entre la Prusse et la France au mois d'août 1862 (9 mai) ; la mise en vigueur du traité franco -prussien est fixée au 1er juillet. — Le budget de 1866 est évalué à environ 1 milliard 845 millions pour les dépenses, et 1 milliard 847 millions pour les recettes.

Publication du Ier volume de la Vie de César, par l'empereur Napoléon lit.

A Turin, vote par lequel la Chambre des députés écarte la discussion sur les événements de septembre 1864, et décharge le ministère Minghetti de toute responsabilité légale à ce sujet ; à la suite de ce vote, nouveaux troubles à Turin. — M. Sella, ministre des finances, annonce dans son exposé financier que le déficit total est de 624 millions ; il espère réduire ce déficità.100 millions par la vente des chemins de l'Etat, par l'émission d'un emprunt de 425 millions et par l'augmentation ou la création de certains impots. La fin de la session sera en grande partie consacrée à la discussion de ces projets financiers, qui seront tous votés par les deux chambres. — Le roi Victor-Emmanuel établit définitivement sa résidence à Florence (28 avril).

En Espagne, les Cortès et le Sénat approuvent l'abandon de Sa'mt-Domingue fait par le gouvernement. — Embarras du Trésor espagnol ; la reine abandonne au Trésor les domaines de la couronne ; le ministre des finances, M. Barzanallana, propose de recourir à la perception de l'impôt par anticipation ; son successeur, M. Castro, renonce à ce moyen et propose une émission de 300 millions de billets hypothécaires garantis par les traites des acheteurs des biens nationaux.

— Des troubles graves éclatent à Madrid, à la suite de la destitution du recteur de l'Université de cette ville (10 avril). — Vives attaques dirigées contre le ministère par les députés du parti progressiste, entre autres par le général Prim ; elles sont victorieusement réfutées par M. Gonzalès Bravo, ministre de l'intérieur, qui revendique énergiquement pour le pouvoir le droit de se défendre par la force contre les factieux. — Adjudication à Madrid d'un emprunt de 600 millions de réaux, au type minimum de 41,50 (3 juin). — Le ministère Narvaez donne sa démission ; il est remplacé par le ministère O'Donnell ( (21 juin) . — Reconnaissance du royaume d'Italie par l'Espagne (juillet). — Échange des ratifications entre l'Espagne et la France du traité rela-


Ap. J.-C.


tif à la réduction des tarifs douaniers entre les deux pays (22 juillet).

Ouverture du Parlement anglais (7 février) ; M. Gladstone présente à la Chambre des communes un projet de budget offrant un excédant de recettes de plus de 100 millions ; cet excédant sera employé à la réduction des impôts sur le thé, l'income-taxe et les assurances contre 1 incendie (27 avril). — La Chambre des communes repousse le bill de réforme électorale proposé pa*- M. Baines, par 288 voix contre 214 (seconde lecture), 8 mai. — Mort de Richard Cobden (2 avril).

En Prusse, la Chambre rejette définitivement le projet de loi relatif à la réorganisation de l'armée (5 mai) ; tout espoir de réconciliation entre la Chambre et le gouvernement disparaît. — La Diète germanique vote sur la proposition de la Bavière, de la Saxe et de la Hesse-Darmstadt une motion ayant pour objet de faire remettre immédiatement l'administration du Holstein entre les mains du ducd'Augustenbourg. La motion est acceptée par 9 voix contre 6 (6 avril) ; la Prusse déclare qu'elle n'en tiendra aucun compte. — Difficultés entre la Prusse et l'Autriche au sujet de l'occupation de Kiel, dont la première veut faire un port prussien destiné à remplacer celui de Dantzig. — Dans un mémorandum sur la guerre danoise, que le gouvernement prussien a communiqué aux chambres pour justifier ses demandes de crédit pour la marine, M. de Bismark, qui a déclaré, par son représentant à la conférence de Londres, le 28 mai 1864, que le duc d'Augustenbourg « peut faire valoir aux yeux de l'Allemagne le plus de droits à la succession dans les duchés », affirme qu'il a acquis la conviction de la nullité des droits de ce prince (mai). — Dans le cours de la discussion, M. de Bismark déclarera aussi que le souverain légitime des duchés avant la guerre était le roi Christian IX, mais que depuis la cession faite par ce prince, le duc de Slesvig-Holstein, c'est le roi de Prusse, conjointement avec l 'empereur d'Autriche ; la Chambre repoussera toutes les demandes de crédit faites par le gouvernement, soit pour l'accroissement de la marine prussienne, soit pour les dépenses de la guerre contre le Danemark. — En Autriche, chute du ministère Schmerling ; M. le comte Belcredi est nommé ministre d'Etat (30 juillet). — Efforts de l'Autriche pour arriver à un rapprochement avec la Hongrie. — Graves démêlés entre la Prusse et l'Autriche au sujet de l'occupation des duchés ; ils se terminent par un arrangement conclu à Gastein entre les souverains des deux pays (20 août) ; en vertu de cet arrangement les deux souverains cessent d'exercer en commun dans les duchés les droits qui leur avaient été dévolus par le traité de paix du 30 octobre 1864 ; le Holstein sera administré par l'Autriche, et le Slesvig par la Prusse ; l'Autriche cède ses droits sur le Lauenbourg à la Prusse, qui s'engage à verser au gouvernement impérial autrichien la somme de 12 millions 500000 francs.

En Russie, ukase du 6 avril ayant pour objet la réglementation de la presse dans l'empire ; un grand nombre de publications seront affranchies de la censure préalable. — Progrès de la Russie dans l'Asie centrale, ayant pour résultat de réunir par des points fortifiés les deux lignes, l'une partant de la Chine, jusqu'au lac IssykKoul ; l'autre partant de la mer d'Aral, de manière à ce que les postes russes ne laissent point d'intervalles par où puissent s'effectuer impunément les invasions et les déprédations des tribus nomades. — Mort du grand-duc héritier de Russie à Nice (24 avril) .

Conclusion du traité de paix entre le Pérou et Ap. J.-C.


l'Espagne (27 janv.) ; à la suite de ce traité, troubles graves à Lima et sur plusieurs autres points ; arrestation du général Castilla. — Le congrès des républiques du Sud, convoqué à Lima ? se sépare, le 7 mars, après avoir signé un traité d’alliance offensive et défensive (Chili, États-Unis de Colombie, Pérou, Equateur, San Salvador, Venezuela, Confédération Argentine, Bolivie).

— En Bolivie, le général Belzu se fait proclamer président à la Paz (7 avril) ; M. Melzarego marche sur cette ville et s’en empare après une lutte acharnée, dans laquelle Belzu est tué.

Les forces réunies du Brésil et du général Florès emportent la ville de Paysandu, après cinquante heures de résistance (2 janv.) ; Montevideo est mis en état de blocus. — Le sénateur Villalba, installé président à la place de M. Aguirre, inaugure son administration en signant la paix avec le Brésil et le général Florès (20 févr.). — Florès remplace M. Villalba, qui était resté six jours en possession du pouvoir exécutif, et signe avec le Brésil un arrangement qui met fin à toutes les difficultés entre cet empire et l'Uruguay.

— Guerre entre le Paraguay d’un côté, le Brésil, l'Uruguay et la Confédération Argentine de l’autre.

En vertu d’un article des traités prescrivant la formation d’interprètes japonais pour la langue française, un collège français est établi par le gouvernement japonais à Yokohama.

Rude guerre soutenue par les Anglais contre le Bhootan. — Leur lutte avec les indigènes de la Nouvelle-Zélande recommence.

En Chine, le prince Kong, qui s’était toujours montré favorable aux étrangers, est destitué de toutes ses fonctions (3 avril) ; il sera rétabli peu après (13 avril).

La ligne télégraphique avec l'Inde, par Constantinople, est ouverte d’une façon définitive. Une dépêche datée de Kurrachee, port de l'Inde anglaise, sur la mer d'Oman, en date du 28 février, 5 h. 18 min. du soir, a été reçue à Londres, le 1er mars, à 8 h. 15 min.

Au Mexique, prise d'Oajaca, par le maréchal Bazaine. — Publication du statut organique de l’empire (10 avril) ; la forme du gouvernement est celle de la monarchie héréditaire avec un prince catholique. Neuf ministres et un conseil d’État aident le souverain dans le gouvernement du pays. Le gouvernement de l’empereur garantit a tous les habitants de l’empire l’égalité devant la loi, la sûreté personnelle, la propriété, l’exercice de leurs cultes et la liberté de publier leurs opinions. La confiscation des biens est à jamais abolie.

Continuation de la guerre entre les États-Unis du Nord et ceux du Sud. Le sort des armes se prononce définitivement contre ces derniers. —


Ap. J.-C.


Progrès irrésistibles de Sherman, qui entre à Columbia le 17 février, puis bientôt après à Charleston, que les confédérés avaient évacué dès le 14. — Le général Terry emporte d’assaut, après plusieurs jours d’un effroyable bombardement, le fort Fisher, la clef de Wilmington (15 janv.). — Conférence, pour la paix, entre les commissaires confédérés, le président Lincoln et M. Seward ; elle dure quatre heures, et n’amène aucun résultat (4 févr.). — Sheridan reprend l’offensive dans la vallée de Shenandoah, où il bat Early et Ewell, anéantit les forces du Sud qui protégeaient la droite de Richmond, et opère sa jonction avec Grant, pendant que Sherman poursuivait sa marche victorieuse à travers les deux Carolines, dans la direction de Richmond. — La Confédération aux abois songe à armer les esclaves ; Grant prend alors l’offensive, et force les lignes de son adversaire Lee dans les trois mémorables journées du 29, du 30 et du 31 mars. — Le 1er avril, Lynchburg et Richmond sont à la discrétion du vainqueur. — Lee cherche à rejoindre les forces de Johnstone, opposé à Sherman, mais toutes les voies de retour lui sont fermées ; après un suprême effort à Burkesville, le 5 avril, il reçoit, le 7, les premières ouvertures d’une capitulation honorable de la part de Grant. — Il l’accepte le 9, et dépose les armes.

— Épouvantable attentat contre M. Lincoln et M. Seward, secrétaire d’État : le premier est tué d’un coup de pistolet dans une loge d’un théâtre de New-York ; le second, malade chez lui, est couvert de blessures par un autre assassin (14 avril) ; immense sensation produite par la nouvelle de cet horrible assassinat dans l’univers entier ; toutes les puissances de l'Europe font parvenir au gouvernement de Washington l’expression de l’horreur qu’elles ont ressentie. — M. Andrew Johnson, vice-président, remplace M. Lincoln à la présidence. — Le général Sherman conclut, le 18 avril, avec le général Johnstone un arrangement qui est désavoué par le président Johnson ; cet arrangement sera remplacé bientôt après par une capitulation analogue à celle de Lee (29 avril) ; les autres généraux confédérés font successivement leur soumission.

— La tête de Jefferson Davis, président des États confédérés, est mise à prix pour 100 000 dollars ; la même mesure est prise à l’égard de plusieurs généraux confédérés. — Commencement du procès des complices de Booth, assassin de Lincoln (9 mai). Arrestation de Jefferson Davis avec toute sa famille (10 mai). — Publication d’une amnistie pour les États du Sud qui ont pris part à la rébellion, amnistie que rendent malheureusement à peu près illusoire les conditions et les exclusions qu’elle renferme (30 mai).

FIN DE LA CHRONOLOGIE