Atlas universel d’histoire et géographie/Ve siècle avant J.-C.

Ve siècle avant Jésus-Christ.

(siècle de Périclès.)

Guerres Médiques. — Prépondérance d'Athènes. — Rivalité de Sparte et d'Athènes. — Guerre du Péloponnèse. — Prépondérance de Sparte. — État florissant des lettres et des arts en Grèce. — A Rome, lutte des patriciens et des plébéiens. — Les Décemvirs.

499. Incendie de Sardes par les Ioniens. lre année de la guerre d'Ionie.

498. Eschyle, à 25 ans, commence à faire représenter des tragédies.

4e guerre en faveur de Tarquin. Les Latins sont défaits par T. Lartius, 1er dictateur. Av. J.-C.

497. La plupart des cités grecques de l’Asie Mineure ayant été contraintes de se soumettre aux Perses, Aristagoras s’enfuit en Thrace où il périt au siège d’une ville nommée plus tard Amphipolis.

496. Histiée de Milet, qui avait pris part secrètement à la révolte d’Ionie, tente en vain de prendre le commandement général des troupes de la confédération ; les Milésiens s’y opposent les armes à la main.

Victoire du dictateur A. Postumius, au lac Régille, sur les Latins qui font la paix.

495. 5e guerre pour rétablir les Tarquins. Les Volsques. Les plébéiens, accablés de dettes, refusent de s’enrôler, mais le consul Servilius parvient à les entraîner et bat les Volsques. Appius Claudius, collègue de Servilius, empêche l’exécution des promesses que ce dernier avait faites au peuple.

494. La trahison des Samiens cause la défaite de la flotte ionienne par celle des Perses, près de l’île de Lada. Prise de Milet, dont les habitants sont transportés à l’embouchure du Tigre. — Histiée défait par le Perse Harpage est fait prisonnier et mis à mort.

Victoires des Romains sur les Sabins, les Eques et les Volsques, sous la conduite de Manius Valerius, dictateur. — Mort de Tarquin le Superbe chez le tyran Aristodème, à Cumes.

493. Les plébéiens, mécontents des patriciens qui avaient encore refusé d’exécuter les promesses du dernier dictateur, se retirent sur le mont Sacré. Ménénius Agrippa réconcilie le peuple et le Sénat. Création du tribunat, charge plébéienne, élective, annuelle. Il y aura deux, puis cinq, puis dix tribuns. Veto tribunitien.

Défaite des Volsques par le consul Postumius Cominius ; prise de Corioles ; bravoure du jeune Marcius au siège de cette ville ; il reçoit le surnom de Coriolan.

492. Mardonius, gendre de Darius, reçoit le commandement de forces considérables de terre et de mer, dépose dans toute l’Ionie les tyrans des villes et y établit la démocratie, soumet les Thasiens, perd une partie de sa flotte par une tempête près du mont Athos, puis subjugue une partie de la Macédoine, mais il est surpris par les Bryges, tribu de Thraces, et perd une partie de son armée.

491. Darius envoie en Grèce des hérauts pour demander la soumission de toutes les villes. Athènes et Sparte les mettent à mort. Guerre d’Athènes et d’Egine. Avènement de Gélon, tyran de Géla. Exil de Coriolan, devenu odieux au peuple pour s’être opposé, durant une famine, à ce qu’on diminuât le prix du blé.

490. Datis de Médie et Artaphernes remplacent Mardonius dans le commandement des forces de la Perse. Ils s’emparent d’Erétrie et débarquent en Attique, guidés par le Grec Hippias. — Bataille de Marathon, où, sous la conduite de Miltiade, qui avait abandonné la Chersonèse de Thrace depuis 3 ans, les Athéniens et les Platéens, au nombre de 11000, mettent en fuite plus de 100000 Perses.

Miltiade échoue devant Paros et est condamné à une amende. Crédit de Thémistocle.

488. Guerre des Romains contre les Volsques commandés par Coriolan, qui assiège Rome et ne cède qu’aux prières de sa mère Véturie et de sa femme Volumnie. Théron, tyran d’Agrigente.

487. 2e guerre des Romains contre les Volsques. — Guerre contre les Herniques.

486. Révolte de l’Égypte contre les Perses.


Av. J.-C.

La première loi agraire est présentée par un patricien consulaire, Spurius Cassius. Elle avait pour objet le partage, entre les pauvres, des terres conquises, et appartenant par conséquent à l’État, mais usurpées par les grands. Les riches font précipiter Spurius Cassius du haut de la roche Tarpéienne. — Paix conclue par les Romains avec les Èques, les Volsques et les Herniques.

485. Gélon se rend maître de Syracuse et cède Géla à son frère Hiéron. En Perse, Xerxès succède à son père Darius Ier.

484. Soumission de l’Egypte par les Perses.

Thémistocle, qui avait succédé à Miltiade dans le commandement de la flotte, achève la soumission des îles de la mer Egée et défait les Ëginètes et les Corcyréens. Commencement de la puissance maritime d’Athènes.

483. L’Athénien Aristide le Juste est banni par l’ostracisme.

482-480. Guerre des Romains contre les Étrusques. Bataille de Veïes.

481. Xerxès, excité par Démarate, roi de Sparte, chassé de sa patrie, par les Aleuades, princes de la Thessalie, par les Pisistratides, par Mardonius enfin, se dispose, malgré les conseils de son oncle Artaban, à faire une invasion en Grèce.

480. Xerxès part de Sardes et se dirige vers la Grèce, avec une armée de 3 000 000 d’hommes et une flotte de 1207 galères. — Passage de l’Hellespont. Sacrifices sur les bords du Strymon, en Thrace. Soumission de la plupart des tribus de la Thessalie. Les peuples de la Béotie, à l’exception des habitants de Thespies et de Platée, s’allient avec les Perses. Les Corcyréens et les Argiens, les Cretois, Gélon de Syracuse et les Grecs des îles de la mer Egée refusent leurs secours ; la confédération des Grecs se trouve ainsi réduite aux Athéniens, aux Spartiates, aux Locriens, aux Phocidiens, aux Thespiens, aux Platéens, aux Corinthiens, aux villes de Tégée, de Mantinée, d’Orchomène, et à quelques autres États moins considérables. — Le commandement général est déféré aux Lacédémoniens.

Léonidas, roi de Sparte, avec 7000 hommes, arrête plusieurs jours, au défilé des Thermopyles, l’armée innombrable de Xerxès. — La flotte persane est repoussée par la flotte grecque, près du promontoire d’Artémisium. — Ravages de Xerxès dans la Béotie et dans l’Attique, dont les habitants se réfugient à Trézène, Égine et Salamine.

Bataille de Salamine. La flotte des Grecs, dirigée par Thémistocle, triomphe de la flotte des Perses, qu’elle a attirée dans le détroit formé par l’île de Salamine et l’Attique. — Xerxès prend la fuite, laissant Mardonius en Grèce, avec 300 000 hommes.

Les Carthaginois, alliés de Xerxès, attaquent les Grecs de la Sicile et de l’Italie ; mais Gélon, tyran de Syracuse, s’allie avec Théron, tyran d’Agrigente, et leur fait éprouver, à Himère, une défaite sanglante, le même jour où les Grecs triomphaient à Salamine. Dans le traité conclu avec les Carthaginois, Gélon leur impose pour condition de ne plus immoler de victimes humaines. Vers ce temps florissait à Thèbes le grand poète lyrique Pindare, né en 522.

479. Mardonius est vaincu à Platée, en Béotie, par les Grecs, que commandait le roi de Sparte Pausanias. Dans le même temps, les Perses sont vaincus en Asie même, à Mycale, sur le territoire ionien, en face de l’île de Samos, par l’Athénien Xanthippe, père de Périclès, et par le roi de Sparte, Léothychidès. — Les Athéniens, malgré la retraite des Spartiates et des Péloponnésiens, s’emparent de Sestos et de la Chersonèse de Thrace Av. J.-C.


et rendent la liberté à toutes les cités grecques de l'Asie Mineure.

Mort vers ce temps, en Chine, de Confucius, dont les doctrines constituent encore les croyances religieuses de la classe des lettrés.

478. Les Athéniens, par les conseils de Thémistocle, relèvent leurs murs et fortifient le port du Pirée. — Établissement d'un trésor commun des républiques grecques alliées à Délos.

477. Les Athéniens et les Spartiates s'emparent de Cypre et de Byzance. Pausanias, soupçonné de s'entendre avec les Perses, est dépouillé du commandement de la flotte, et remplacé par Cimon et Aristide, qui avait été rappelé de l'exil après Salamine. Les alliés, malgré les réclamations de Sparte, consentent, pour la première fois, à reconnaître les Athéniens pour chefs de la confédération générale.

Aristide fait rendre un décret par lequel les fonctions les plus élevées, même celles d'Archonte, sont accessibles aux dernières classes du peuple.

Les 306 Fabiens, surpris par les Véiens sur les bords du fleuve Crémère, périssent tous, dit-on, à l'exception d'un seul.

476. Prise d'Éion, en Thrace,pr ès de l'embouchure du Strymon, par Cimon, fils de Miltiade. — Suivant l'ordre de la Pythie, les restes du roi Thésée sont rapportés de l'île de Scyros à Athènes.

Les tribuns accusent le consul Ménénius de n'avoir pas secouru les Fabiens. Il se laisse mourir de faim. C'est peut-être à cette époque qu'il faut rapporter le droit que s'arrogèrent les tribuns de convoquer le peuple.

Éruption de l'Etna, première dont l'histoire fasse mention.

474. Trêve de 40 ans, conclue par les Romains avec les Étrusques de Véies.

Hiéron de Syracuse défend la ville de Cumes contre les Étrusmes, qui sont vaincus dans une bataille, chantée par Pindare.

473. Le tribun Génucius, qui avait accusé devant le peuple les consuls Furius et Manlius au sujet de la loi agraire, est assassiné par les grands.

472. Mort de Théron, tyran d'Agrigente. Son fils Thrasydéus n'exerce pas un an le pouvoir, et les Agrigentins rétablissent le gouvernement républicain.

Eschyle, poète athénien, donne sa tragédie des Perses.

Tribunat de Publilius Voléro, qui demande que les tribuns soient élus dans des comices par tribus. Le Sénat repousse cette demande.

471. Exil de Thémistocle, qui se retire à Argos.

Voléro est réélu, et son collègue Lœtorius ajoute à la proposition de l'année précédente que les édiles plébéiens seront nommés aussi par les tribus, qui pourront désormais connaître des affaires générales de l'État, c'est-à-dire faire des plébiscites. — Consulat d'Appius Claudius. — Lutte sur la place publique entre Laetorius -et Appius. — Le peuple s'empare du Capitale et force le Sénat à accepter la demande des tribuns. — Loi Icilia qui défend d'interrompre un tribun.

Bacchylide d'Iulis, dans l'île de Céos, neveu de Simonide, poète lyrique florissait.

470. Dans une guerre contre les Volsques, les soldats se laissent vaincre en haine d'Appius Claudius, mais le consul Q. Capitolinus triomphe des Êques et rentre à Rome avec le surnom de Père des soldats. — Appius Claudius est accusé devant le peuple par les tribuns ; il se laisse mourir volontairement.

469. Périclès commence à prendre part aux affaires publiques.


Av. J.-C.

1re victoire tragique du poëte athénien Sophocle.

468. Bataille gagnée par Quinctius Capitolinus sur les Volsques ; il s'empare d'Antium, qui donne aux Romains une marine marchande.

467. Mort d'Hiéron, tyran de Syracuse. Son frère Thrasybule lui succède. Au bout d'un an, il est renversé. Syracuse se gouvernera pendant 60 ans en république.

Pausanias, qui entretenait des relations avec les Perses, communique ses projets à Thémistocle, mais sa trahison est découverte et il est condamné à mort. — Thémistocle, accusé d'avoir pris part à la conspiration de Pausanias, quitte Argos et se retire d'abord à Corcyre, puis chez Admète, roi des Molosses. Il passera en Perse où il mourra.

466. Les villes de Carystos et de Naxos, membres de la confédération maritime, qui se sont refusées à remplir les obligations imposées à tous les alliés, sont attaquées, prises et réduites à la condition des villes sujettes des Athéniens.

Double victoire remportée par Cimon sur les Perses, en un seul jour, l'une sur mer, l'autre sur les bords de l'Eurymédon.

465. Révolte de Thasos contre Athènes.

Colonie de 10 000 Athéniens, fondée près de l'embouchure du Strymon, à Amphipolis ; elle est dispersée par les Thraces.

Xerxès est assassiné par Artaban. — Artaxerxès Longue-Main, 3e fils de Xerxès, arrive au trône de Perse. Il reçoit à sa cour Thémistocle.

464. Tremblement de terre à Sparte. — Révolte des ilotes et des Messéniens.

Les Volsques Ecétrans, unis aux Èques, continuent la guerre. — Le consul Furius assiégé dans son camp. — Le Sénat investit alors, pour la première fois, l'autre consul Posthumius d'une puissance dictatoriale par la formule : « Caveat consul, ne quid detrimenti respublica capiat. »

463. Soumission de Thasos par les Athéniens. — Les alliés, fatigués de la guerre, refusent d'y prendre part plus longtemps. Cimon leur laisse leurs matelots et leurs soldats, mais prend leurs galères, augmente leur contribution en argent et les rend ainsi tributaires d'alliés qu'ils étaient.

461. Exil de Cimon, qui avait conduit aux Lacédémoniens un secours que ceux-ci refusent. — Influence croissante de Périclès. Vers cette époque, un décret, proposé par un ami de Périclès. Éphialte, avait diminué la puissance et l'autorité de l'aréopage. — Le trésor des alliés est transporté de Délos à Athènes et sert aux embellissements de cette ville.

Proposition du tribun Térentillus Arsa, qui demande que 10 hommes soient nommés pour rédiger et publier un code de lois.

Confédération des villes Achéennes de la grande Grèce, sous la présidence de Crotone.

460. Inarus, roi de Libye, se met à la tête des Égyptiens, révoltés contre les Perses.

Le Sabin Herdonius s'empare du Capitole, qu'il perd bientôt après. — Q. Caeson, fils de Cincinnatus et chef de l'opposition patricienne, accusé d'avoir pris part à l'entreprise d'Herdonius, est forcé de s'exiler en Étrurie.

458. Cincinnatus, 4e dictateur, vainqueur des Êques.

La 7e année de son règne, le roi de Perse, Artaxerxès Longue-Main permet à Esdras, descendant d'Aaron, d'emmener en Judée tous ceux de sa nation qui étaient restés éloignés de leur patrie.

457. Guerre entre Athènes et Corinthe. — Expédition des Lacédémoniens en Doride, pour établir leur influence dans la Grèce centrale. A leur retour, ils sont arrêtés par les Athéniens, qui avaient occupé les défilés de l'Isthme. — Bataille de Tanagre Av. J.-C.


entre les Athéniens d’un côté, et les Thébains et les Spartiates de l’autre. — Les Spartiates, vainqueurs, rentrent dans le Péloponnèse.

456. Rappel de Cimon, sur la proposition de Périclès. — Victoire des Athéniens sur les Béotiens, près d'Œnophyte. Ils réduisent, sous leur puissance, la Béotie et la Phocide, et détruisent les murs de Tanagre et ceux des villes de la Locride. — Les Éginètes se soumettent aux Athéniens.

455. Inarus est mis en croix. — Fin de la guerre d'Egypte. — Un chef national, Amyrtéus, continue de se maintenir contre les Perses dans la région des marais.

Fin de la 3e guerre de Messénie. — Les Athéniens recueillent les ilotes et les Messéniens fugitifs et les établissent à Naupacte.

Tolmide, général athénien, ravagé la Laconie, enlève Chalcis aux Corinthiens et défait les Sicyoniens, mais les Athéniens échouent dans leur tentative de rétablir sur son trône Oreste, fils d’Échécratide, roi thessalien.

454. Les Athéniens, sous la conduite de Périclès, font une expédition contre les Sicyoniens et tentent, mais vainement, de s’emparer d'Œnea, ville d'Acarnanie. Périclès promène ensuite sa flotte sur toutes les mers voisines, pénètre jusqu'au royaume de Pont et affermit la domination athénienne dans la Chersonèse de Thrace.

Le tribun Icilius obtient que les terres du domaine public sur l'Aventin soient distribuées au peuple. Il fait accepter cette loi par les tribus, force les consuls à la porter au Sénat et obtient même de l’y défendre. De cette innovation sortit le droit pour les tribuns de convoquer le Sénat et d’y parler.

453. Le tribun Siccius Dentatus ayant fait condamner deux consuls à l’amende, le Sénat comprend enfin qu’il faut renoncer à une opposition inutile et accepte la proposition Térentilla. Des commissaires iront recueillir les meilleures lois des Grecs, pour faciliter la réforme de la législation romaine.

452. 1re tragédie du poëte athénien Euripide, né en 480.

Vers cette époque florissait le poëte Cratinus d'Athènes, qui composa 21 comédies et remporta 9 prix.

451. Les Sicules, commandés par Deucétius, tentent, en vain, à la faveur des troubles de Syracuse, de relever leur domination et de chasser les Grecs de la Sicile. — Puissance de Syracuse.

450. Paix de 5 ans conclue entre les Athéniens et les Péloponnésiens, par l’entremise de Cimon.

Le philosophe Anaxagore quitte Athènes, où il a vécu 30 ans et où il a eu pour disciples Euripide, Périclès et Archélaüs, le premier philosophe athénien qui enseigna à Athènes et un des maîtres de Socrate. — Antiphon, orateur athénien, maître de Thucydide, florissait.

A Rome, dix magistrats, tous patriciens, sont investis, par élection, d’un pouvoir illimité pour faire des lois. Toutes les autres magistratures sont suspendues, même le tribunat. Les décemvirs présentent 10 tables de lois, et en même temps ils annoncent que pour compléter le code il y manque encore deux tables. — Nomination de nouveaux décemvirs, parmi lesquels Appius Claudius a l’adresse de se maintenir.

449. Victoires des Athéniens, commandés par Cimon, sur les Phéniciens et les Ciliciens, à Salamine en Chypre, et l’armée du Perse Mégabyze, en Cilicie. — Mort de Cimon, qui avait été blessé au siège de Salamine, après avoir imposé à la Perse le traité qui porte son, nom, et par lequel toutes les villes grecques de l'Asie recouvraient leur li-


Av. J.-C.


berté, et défense était faite à tout navire de guerre perse de naviguer depuis le Pont-Euxin jusqu'aux côtes de la Pamphylie, ni aux troupes du grand roi d’approcher de ces mers, à trois jours de marche.

448. Seconde guerre sacrée. Les Athéniens rétablissent dans l’intendance du temple de Delphes les Phocidiens qui en avaient été dépouillés par les Lacédémoniens.

Les décemvirs publient deux nouvelles tables remplies de lois iniques. Ils se continuent eux-mêmes dans leur dignité. Les Èques et les Sabins attaquent Rome. Les soldats, en haine des décemvirs, se laissent vaincre à dessein. Les décemvirs font périr Siccius Dentatus. Appius Claudius à Rome conçoit une passion funeste pour la jeune Virginie. Virginius enfonce un couteau dans le sein de sa fille pour la soustraire au déshonneur. Soulèvement du peuple à Rome, sous la conduite d'Horatius et de Valérius. Virginius fait révolter les six légions dirigées contre les Eques. Le Sénat envoie des députés au peuple. Demandes de la multitude. Les décemvirs abdiquent. Horatius et Valérius sont nommés consuls et font rendre les lois qui suivent : 1° Défense de jamais créer une magistrature sans appel ; 2° les plébiscites n’auront plus besoin que de la sanction des curies pour devenir des lois générales ; 3° l’inviolabilité tribunitienne est garantie de nouveau ; 4° les sénatus-consultes remis aux édiles plébéiens seront déposés dans le temple de Cérès. Le tribun Duilius fit encore passer cette loi, que le magistrat qui négligerait de tenir les comices à la fin de l’année pour l’élection des tribuns du peuple serait puni des verges et de la hache. Une autre loi, provoquée par le tribun Trébonius, obligea de nommer toujours dix tribuns et défendit la cooptation.

447. Les Béotiens s’affranchissent de la domination des Athéniens, qui sont vaincus à Coronée.

446. L'Eubée tente de secouer le joug des Athéniens Ligue formée contre Athènes par les Mégariens, les Corinthiens, les Sicyoniens, les Êpidauriens et les Lacédémoniens. Invasion des Lacédémoniens dans l'Attique. Les Athéniens, conduits par Périclès, replacent l’île d'Eubée dans leur dépendance et repoussent les Lacédémoniens. Trêve de 30 ans entre Sparte et Athènes.

Défaite des Agrigentins par les Syracusains qui dominent en Sicile.

445. Périclès commence à avoir seul la direction des affaires à Athènes. Exil de Thucydide, l’orateur.

Loi portée par C. Canuléius, tribun du peuple, pour permettre les mariages entre les familles plébéiennes et patriciennes.

Les Juifs, guidés par leur compatriote Néhémie, échanson d'Artaxerxès Longue-Main, relèvent les murailles et les portes de Jérusalem. Le dernier prophète Malachie meurt au milieu du 5e siècle.

444. Création du tribunat militaire, qui remplace le consulat. Les citoyens des deux ordres pourront indistinctement briguer la nouvelle charge.

443. Les habitants de Thurium font la guerre aux Tarentins. Les Athéniens envoient une colonie dans cette ville. L’historien Hérodote et l’orateur Lysias en faisaient partie.

442. Établissement de la censure à Rome.

441. Euripide, poëte athénien, remporte un prix de tragédie.

440. Insurrection de Samos contre Athènes. Le philosophe Mélissus dirige la défense contre les troupes athéniennes commandées par Périclès et le poëte Sophocle.

Démocrite d'Abdére, philosophe, florissait.

437. Colonie de l'Athénien Agnon à Amphipolis. Cornélius Cossus, tribun légionnaire, tue Av. J.-C.


Columnius, foi des Véïens et remporte ainsi les secondes dépouilles ôpimes.

Administration sévère de Néhémie en Judée. Oppression du peuple par les riches. Scission dans le peuple juif. Manassé, chassé de Jérusalem, se retire à Samarie. — Temple élevé à Garizim, rival de celui de Jérusalem.

436. Le poète Cratinus remporte à Athènes un prix de comédie. — État florissant des arts et des lettres à Athènes, sous l’influence de Périclès. — Construction du Parthénon, temple en l’honneur de Minerve, sur les dessins d’Ictinus et de Callicratès ; de l’Odéon consacré aux concours de musique ; des Propylées de la citadelle ou de l’Acrocropole, ouvrage de 5 années, commencé par l’architecte Mnésiclès ; du temple d’Éleusis, commencé par Corœhus, continué par Métagénès. — Travaux du sculpteur Phidias : sa statue colossale de Minerve, dans le Parthénon, et son Jupiter à Olympie, en Élide. — Le frère de Phidias, Panénus, et Polygnote travaillent à orner le Pœcile, à Athènes. — On doit à Polyclète de Sicyone, contemporain et rival de Phidias, la Junon d’Argos et le Canon (κανών), statue modèle des belles formes humaines, qui est sans doute le même que le Doryphore ou porte-lance.

Commencement de la guerre maritime entre Corinthe et sa colonie Corcyre au sujet d’Épidamne, fondé par Corcyre sur la côte de l’Illyrie grecque.

433. Les Athéniens prennent parti pour les Corcyréens contre les Corinthiens.

432. Attaques dirigées contre Périclès : le philosophe Anaxagore, revenu à Athènes, est accusé d’impiété ; le sculpteur Phidias et la courtisane Aspasie, tous deux en rapport avec Périclès, sont traduits en jugement. — Réforme astronomique de l’Athénien Méton, auteur du cycle de 19 ans, qui avait pour objet défaire concorder l’année lunaire avec l’année solaire.

Les Corinthiens font révolter Potidée, colonie de Corinthe, mais alliée d’Athènes. — Une assemblée générale des Péloponnésiens, convoquée à Sparte, déclare que les Athéniens, en prêtant leur appui à Corcyre, ont violé la paix de 30 ans.

431. Tentative manquée des Thébains sur Platée. Commencement de la guerre du Péloponnèse. — Les Lacédémoniens ont pour alliés les habitants d’Ambracie, de Leucade, d’Anactorium ; les Ætoliens, les Phocidiens, les Locriens ; les Béotiens, excepté ceux de Platée, les Mégariens ; tous les peuples du Péloponnèse, excepté les Achéens et les Argiens. — Les Athéniens ont dans leur parti quelques princes de la Thessalie, les Acarnaniens, les habitants de Naupacte dans la Locride, ceux de Platée dans la Béotie, Corcvre, Zacinthe, Céphaléme, les Cyclades, excepté Mélos et Théra, toutes les cités de l’Asie et de l’Hellespont, toutes les villes de la Thrace, excepté Potidée.

1re invasion des Péloponnésiens dans l’Attique sous la conduite du roi de Lacédémone, Archidamus. Ravages des Athéniens sur les côtes du Péloponnèse. — Périclès prononce l’éloge funèbre des guerriers morts dans cette première année de la guerre.

À Rome, les fonctions de censeurs, créées d’abord pour 5 ans, sont réduites à 18 mois. — 1re loi sur la brigue. Les tribuns proscrivent les robes blanches, qui désignaient de loin, à tous les yeux, le candidat patricien.

430. Seconde invasion de l’Attique. — Prise de Potidée par les Athéniens. — Peste d’Athènes.

429. Mort de Périclès. Cléon commence à prendre de l’influence à Athènes.

428. 3e invasion des Péloponnésiens dans l’Attique. — Les villes de l’île de Lesbos, à l’exception de


Av. J.-C.

Méthymne, abandonnent le parti des Athéniens. L’Athénien Pachès assiège Mitylène.

427. 4e invasion de l’Attique. Prise de Mitylène. 1000 Mityléniens sont mis à mort sur la proposition de Cléon, les murailles de la ville sont renversées, les vaisseaux saisis, et toute l’île, moins le territoire de Méthymne, fut divisée en 3000 parts. — Prise et destruction de Platée par les Lacédémoniens. Massacre des 200 Platéens et des 25 Athéniens qui y étaient restés.

Guerre des Léontins et des Syracusains. Les premiers députent à Athènes le célèbre rhéteur Gorgias de Léontium. Une expédition athénienne de 20 galères est dirigée vers la Sicile. — Aristophane donne sa première comédie, les Babyloniens, où il attaquait vivement le démagogue Cléon.

426. Purification de l’île de Délos par les Athéniens. Institution des jeux Déliens. — Brillante campagne du général athénien, Démosthène, dans l’Acarnanie.

425. 5e invasion des Péloponnésiens dans l’Attique sous la conduite d’Agis, roi de Lacédémone. Démosthène, général athénien, occupe et fortifie Pylos, ville de Messénie, d’où il devait inquiéter Sparte. Les Athéniens sont assiégés dans Pylos par les Lacédémoniens, qui, à leur tour, vaincus dans un combat malgré la valeur et les exploits de Brasidas, laissent dans Sphactérie, petite île située devant Pylos, 420 Spartiates, dont plusieurs appartiennent aux premières familles de la république. Cléon porte des secours à Démosthène. Les deux généraux, aidés par les Messéniens de Naupacte, contraignent les 420 Spartiates à se rendre et conduisent dans Pylos les Messéniens réfugiés à Naupacte.

Xerxès II succède à Artaxerxès et est assassiné, deux mois après, par Sogdien, son frère. Sogdien, à son tour, est tué, 7 mois après, par Darius Nothus, autre fils d’Artaxerxès Longue-Main, qui régnera 20 ans.

2e éruption du mont Etna, en Sicile.

424. Les Athéniens, commandés par Nicias, s’emparent de l’île de Cythère. Expédition dirigée par les Lacédémoniens, en Thrace, sous la conduite de Brasidas, dans le but de transporter le théâtre de la guerre loin du Péloponnèse. Brasidas s’empare d’Amphipolis. Thucydide l’historien, qui n’a pu sauver cette ville, occupe Eion. Il est exilé, et se voue dès lors à écrire l’histoire de cette guerre. — Les Athéniens s’emparent de Nisée, port de Mégare, mais échouent dans leur tentative de s’assurer la Béotie. Ils sont vaincus à Délium. Socrate sauve dans cette bataille le jeune Xénophon, son élève, comme il avait déjà sauvé Alcibiade à Potidée.

Aristophane fait représenter sa comédie des Chevaliers, dirigée contre Cléon.

En Sicile, le Syracusain Hennocratès, pour ôter aux Athéniens un prétexte d’intervenir dans les affaires de l’île, opère une pacification générale.

423. Influence croissante d’Alcibiade, fils de Clinias, neveu de Périclès et disciple de Socrate. — Aristophane fait représenter la comédie des Nuées, dans laquelle il attaque Socrate qu’il confond avec les sophistes.

Trêve d’une année entre les Lacédémoniens et les Athéniens. — Les Thébains détruisent les murs de Thespies.

422. Cléon, envoyé en Thrace, s’empare de Torone. — Bataille livrée près d’Amphipolis, où périssent Cléon et Brasidas.

421. Athènes et Sparte concluent, sous la médiation de Nicias et de Plistoanax, roi de Lacédémone, une trêve de 50 ans, convertie peu après en une ligue offensive et défensive entre les deux Av. J.-C.


républiques. Les Athéniens mettent en liberté les prisonniers de Sphactérie. Les Lacédémoniens ordonnent à Cléaridas de restituer Amphipolis aux Athéniens ; mais Cléaridas conserve cette place, sous prétexte qu’il ne pouvait la rendre malgré les Chalcidiens.

420. Alcibiade, voulant rompre la paix, décide les Argiens à s’allier avec Athènes contre les Lacédémoniens qui refusaient toujours de rendre Amphipolis.

La charge de questeurs du trésor, magistrats qui accompagnaient les consuls à l’armée, est rendue accessible aux plébéiens.

419. Les Argiens, poussés par Alcibiade, attaquent Èpidaure, qui est secourue par les Lacédémoniens. Les Athéniens considèrent cet acte des Lacédémoniens comme une infraction à la paix de Nicias. Aristophane fait représenter la com. de la Paix.

418. Victoire remportée par les Lacédémoniens, à Mantinée, sur les Argiens, les Athéniens et leurs alliés du Péloponnèse. Paix et alliance entre Sparte et Argos, où les oligarques obtiennent la prépondérance.

416. Les Athéniens s’emparent de l’île de Mélos, ancienne colonie dorienne, au S.-O. des Cyclades. Toute la population mâle adulte fut massacrée, les femmes et les enfants furent vendus.

415. Les Athéniens, appelés par Égeste contre Sélinonte et poussés par Alcibiade, entreprennent l’expédition de Sicile, malgré la résistance de Nicias. Alcibiade, Nicias et Lamachus partagent le commandement de la flotte, qui était de 300 voiles et qui était chargée de 7000 hommes d’élite. — Tous les Mercures ou Hermès sont renversés à Athènes en une seule nuit. Alcibiade est accusé de ce sacrilège. — Il ne peut obtenir d’être jugé avant le départ ; mais il est bientôt rappelé pour être mis en jugement. Il cherche alors un asile auprès des Spartiates. L’orateur Andocide est inculpé dans la même affaire.

414. Siège de Syracuse par les généraux Athéniens Nicias et Lamachus. Arrivée du Spartiate Gylippe au secours des Syracusains.

Amyrtée de Saïs expulse de l’Egypte les Perses et devient roi de tout le pays.

413. Par les conseils d’Alcibiade, les Lacédémoniens fortifient Décélie, qui dominait les passages entre l’Attique et la Beotie.

Les Athéniens envoient au secours de Nicias le général Démosthène avec une nouvelle flotte. Les deux généraux, après avoir essuyé une défaite près des retranchements, prennent la résolution de lever le siège de Syracuse, mais ils sont poursuivis par l’ennemi, atteints, Démosthène, dans un défilé, Nicias sur les bords de l’Asinarus, réduits à capituler et mis à mort.

En Macédoine, règne brillant d’Archélaüs I, descendant de l’antique Caranus, Héraclide d’Argos et fondateur de la dynastie macédonienne. Il organise une armée régulière, fortifie des villes, ouvre des routes, encourage l’agriculture et les arts. On voit à sa cour le peintre Zeuxis, le musicien Timothée, les poètes Agathon et Euripide.

412. Lesbos, Ghio, Erythrée, Milet, Rhodes abandonnent le parti d’Athènes. Les Lacédémoniens, par l’intermédiaire d’Alcibiade, font alliance avec les Perses.

411. A Athènes, triomphe de la faction oligarchique qui concentre toute l’autorité entre les mains de 400 citoyens, qui exercent dans la ville un odieux despotisme. L’armée de Samos méconnaît leur pouvoir, rappelle Alcibiade et le nomme son généralissime. — Révolte de l’île d’Eubée. Chute des 400. La puissance suprême passe à une as-

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semblée de 5000 citoyens, le bannissement d’Alcibiade est révoqué et l’armée se réconcilie avec la ville.

410. Victoire d’Alcibiade, près de Cyzique, sur le chef de la flotte lacédémonienne, Mindarus, qui est tué.

Démêlés de Sélinonte et d’Égeste, en Sicile. Les Égestains emploient l’assistance des Carthaginois et leur donnent entrée dans l’île.

409. Alcibiade s’empare de Cyzique et de Périnthe et réduit Sparte à implorer la paix qu’Athènes refuse.

Influence d’Hermocrate à Syracuse.

Les Carthaginois, commandés par Annibal, prennent Himère et Sélinonte. Le successeur d’Annibal, Himilcon, s’emparera d’Agrigente.

409. Alcibiade prend Chalcédoine, Sélymbrie et Byzance.

407. Cyrus le Jeune est envoyé par son père Darius II Nothus pour prendre le commandement des contrées maritimes de l’Asie Mineure. Il aide les Spartiates contre les Athéniens. — Retour triomphal d’Alcibiade. Il célèbre les grands mystères. Sa disgrâce, après la défaite de son lieutenant Antiochus dans le voisinage d’Éphèse ; son exil volontaire.

Commencement de l’importance maritime et commerciale de Rhodes.

406. Les 10 généraux athéniens, qui avaient remplacé Alcibiade, remportent une victoire, navale près des îles Arginuses sur le général lacédémonien Callicratidas. Les Athéniens condamnent à mort leurs généraux victorieux pour n’avoir pas recueilli les morts et sauvé les équipages des galères désemparées. Socrate seul s’oppose à cette sentence. Des 10 généraux, 6, présents à Athènes, sont mis à mort.

Denys l’Ancien, avec l’aide de l’historien Philistus, s’empare de la tyrannie à Syracuse.

Les Romains occupent Anxur, dans le pays des Volsques. Ils envoient une garnison dans cette place importante, qui commandait à la fois le Pomptinum et le passage du Latium, en Campanie.

405. Victoire remportée à Ægos-Potamos par le Lacédémonien Lysandre, sur la flotte athénienne, commandée par Conon.

Mort de Darius II Nothus. Avènement d’Artaxerxès Mnénion, frère aîné de Cyrus, qui gouvernait l’Asie Mineure.

Commencement du siège de Véies par les Romains. Établissement de la solde militaire.

404. Prise d’Athènes par les Lacédémoniens, conduits par Lysandre. Fin de la guerre du Péloponnèse. — Administration des Trente, imposée à Athènes par les vainqueurs. — Ils font peser pendant 8 mois sur cette ville une affreuse tyrannie. Ils mettent à mort Théramène, l’un d’eux, et font assassiner en Phrygie Alcibiade, par les sicaires de Pharnabaze. Les principaux orateurs d’Athènes, Lysias, Andocide, sont exilés. — Thrasybule, avec quelques Athéniens fugitifs, s’empare de Phylé et bientôt après du Pirée. Bataille de Munychie, où les soldats des Trente sont mis en fuite.

Fin de la 1re guerre de Denys l’Ancien contre les Carthaginois. Traité de paix par lequel Carthage garde Sélinonte, Agrigente et Himère. Géla et Camarine se reconnaissent ses tributaires. — Denys est reconnu comme tyran de Syracuse.

403. Thrasybule renverse les Trente, qui sont remplacés par les Dix. Ceux-ci appellent à leur secours Lysandre, avec une armée de mercenaires. Le roi Pausanias, à la tête d’une autre armée, vient soutenir Thrasybule. Les Dix sont déposés, le Av. J -C.


gouvernement démocratique rétabli et une célèbre amnistie proclamée par Thrasybule.

401. La tragédie de Sophocle : OEdipe à Colone, est mise à la scène par son neveu.

Hégémonie de Sparte. Elle cherche à faire prévaloir dans les différentes villes de la Grèce et de l'Asie Mineure le gouvernement aristocratique.

Expédition du jeune Cyrus avec des mercenaires grecs, contre son frère Artaxerxès. — Bataille de Cunaxa, où Cyrus est tué. — Célèbre retraite des dix mille Grecs, conduits par plusieurs chefs, au nombre desquels fut Xénophon.

400 ? Loi Ovinia, qui permet aux censeurs de choisir les sénateurs dans tous les ordres.