Atlas universel d’histoire et géographie/Préface

PRÉFACE DES ÉDITEURS

Le succès du Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, publié par M. Bouillet, l’avait depuis plusieurs années décidé à lui donner une suite indispensable dans un Atlas qui fût comme le complément de cette Encyclopédie des sciences historiques. Il avait donc, à cet effet, réuni en un livre de même format et de même importance : 1o des Tables chronologiques, présentant tous les faits de l’histoire universelle dans leur ordre et leur enchaînement naturels ; 2o des Tableaux généalogiques de toutes les grandes familles qui ont marqué dans les fastes de l’humanité, avec des planches accompagnées d’un texte explicatif, et donnant les éléments de l’art héraldique, les ordres de chevalerie et les pavillons des différentes nations du globe ; 3o enfin un Atlas, composé de cartes géographiques tant anciennes que modernes et de géographie contemporaine, avec Explication de ces cartes, Atlas pouvant suppléer tous les ouvrages de ce genre, que leur format incommode et leur prix souvent élevé rendent peu abordables à tous.

Ce livre est celui que nous publions aujourd'hui. M. Bouillet n’avait rien négligé pour qu’il fût tout à fait digne de son nom et à la hauteur de la science. Il y avait mis toutes les ressources de la rare faculté de travail dont il était doué et du vaste savoir qu’il avait acquis par une vie entièrement consacrée à l’étude. Il avait puisé aux meilleures sources, et mis à profit les travaux les plus récents.

Pour la Chronologie, il ne s’en était pas tenu à l’Art de vérifier les dates, il avait consulté l’estimable ouvrage de M. Félix Robiou : Histoire ancienne des peuples de l’Orient mise au niveau des plus récentes découvertes (1862), ouvrage qui offre un résumé des principaux résultats obtenus dans ces questions difficiles par la critique des Champollion, des de Rougé, des de Saulcy, des Mariette, des Layard, des Rawlinson, des Oppert, des Brugsch ; — les Fasti hellenici et les Fasti Romani de Clinton ; — la Chronologie universelle de M. Ch. Dreyss.

Pour la Généalogie et l’Art héraldique, ses sources avaient été, d’une part le Dictionnaire de la Bible de dom Calmet, les Dictionnaires mythologiques de Jacobi et de Val. Parisot, les Genealogische Tabellen de Voigtel, etc. (partie ancienne) ; l’Art de vérifier les dates, l'Histoire généalogique de France du P. Anselme, l’Histoire des pairs de France de Courcelles, les Tables généalogiques de Koch, de Kopf, de OErtel, les Tableaux généalogiques des souverains de France de M. Garnier (partie moderne) ; — d’autre part la Méthode de blason du P. Ménétrier, le Théâtre d’honneur de Favyn, l’Armorial universel de Segouin et celui de d’Eschavannes, le Blason des armoiries de de Bara, le Catalogue des connétables de Le Féron, le Manuel de blason de Pautet, les Éléments de paléographie de N. de Wailly, les Ordres de chevalerie de Wablen, le Dictionnaire héraldique de Grandmaison, les Galeries de Versailles de Gavard, le Dictionnaire des ordres de chevalerie de Gourden de Genouillac et celui de Maigne, l’Album des pavillons de Legras, etc., etc.

Enfin il avait consulté pour la Géographie ancienne, Strabon, Ptolémée, Pline et les Geographi minores (Ed. Müller) ; — Heeren, Salomon Munk, Robinson -, — les Lettres de Champollion, les travaux de Mariette, de de Rougé, de Lepsius, de Birch, de Wilkinson, et de Brugsch sur l’Egypte ; — les monuments de Khorsabad, de Babylone et de Persépolis interprétés par Rawlinson, Layard, Oppert ; — les poètes et les historiens grecs ; les travaux sur la Grèce ancienne de Grote et Thirwall ; les mémoires de l’École française d’Athènes ; — les explorations de Leake, de Curtius, de Conze ; — les poètes et les historiens latins ; les travaux modernes de Cluvier, de d’Anville, de Borghesi, de Mommsen, d’Orelli, de Léon Renier, d’Henzen, de Vivien de Saint-Martin, de Maury, de Reinaud ; la collection des mémoires de l’Académie des sciences de Berlin, de l’Institut archéologique de Rome et de l’Académie des inscriptions et belles-lettres ; — les travaux de la commission de la carte des Gaules, les mémoires des sociétés savantes de France ; — enfin le recueil des itinéraires anciens, la Notitia dignitatum, et tous les monuments qui ont rapport à la géographie ancienne ;

Pour le moyen âge et les temps modernes, les auteurs originaux comme Grégoire de Tours, Frédégaire, les historiens des Croisades, Aboulfeda ; les ouvrages récents de Guizot, de Gibbon, de Thiers, d’Augustin et d’Amédée Thierry, de Michelet, de Sismondi et de Henri Martin ; enfin, les Tableaux géographiques et les Précis historiques de Kruse, de Poirson, de Desmichels, de Dufau, de Chevallier, de Périgot, etc. ;

Pour la Géographie contemporaine, les ouvrages de Karl Ritter, de Malte-Brun, de Balbi, de Lavallée ; les collections de Bulletins des différentes sociétés géographiques de Paris, de Londres, de Berlin et de Saint-Pétersbourg ; le Journal de Pétermann ; les Annuaires des différents États de l’Europe ; les Récits des voyages de Clapperton, de Barth, de Livingstone, de John Franklin, de Burton, de Speke et Grant, de Guill. Lejean ; enfin, les travaux sur les expéditions maritimes, les publications récentes sur l’économie politique, le commerce et la navigation ; les documents officiels des différents ministères.

Il avait constamment suivi, tant pour la partie ancienne que pour la partie moderne, les grandes collections cartographiques, et plus particulièrement les atlas de Kiepert, de Stieler, de Spruner et Menke, de Brué, de Lapie, de Dufour, d’Andriveau-Goujon, de Garnier, de Babinet, etc.

Pour mener à bonne fin une entreprise aussi complexe, M. Bouillet s’était adjoint comme collaborateurs trois hommes spéciaux : pour la géographie, M. Ernest Desjardins, maître de conférences à l’École normale, jeune professeur qui s’est déjà fait un nom dans la science ; pour la chronologie, M. Caillet, docteur es lettres, lauréat de l’Académie française ; pour la généalogie et l’art héraldique, M. Garnier, employé depuis longues années aux Archives de l’Empire.

Telle M. Bouillet a laissé son œuvre, telle nous la livrons au public, à l’exception de quelques faits nouveaux qui ont dû être ajoutés : ce sont les faits qui se sont produits depuis qu’il a cessé de tenir la plume. Grâce à ces quelques additions, toutes les parties de l’ouvrage sont à jour jusqu’à la fin du mois d’août 1865.

L. HACHETTE et Cie.


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