Atlas universel d’histoire et géographie/Italie ancienne

CARTE Nos 11 et 12.

ITALIE ANCIENNNE 1. — ITALIA SUPERI0R, ITALIA INFERIOR.

Cartes accessoires : Undecim regiones Italie ab Augusto instituts, Carte des onze régions de l'Italie établies par Auguste. — Regio campanile Neapoliïana, Environs de Naples.
N. B. Pour la géographie économique de l'Italie, voy. le tabl. 14.

1° GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.

L'Italie est enfermée par des limites naturelles très-nettement déterminées : les Alpes au N. et la mer de tous les autres côtés.

Montagnes. — En suivant la chaîne des Alpes du S.-E. au N.-O., puis de l'E. à l'O., enfin du N. au S., nous rencontrons, en Illyrie, les Alpes Julix, Carnicas, VeneUe, avec les colles Euganei, Rhxticx ou Reticx, Lepontix, Penninx où se trouvait le Summum Penninum (Mont-Blanc), Graix, Cottiee,

1. Les documents que nous avons consultés ou suivis pour ces deux cartes et les tableaux qui les accompagnent sont : Cluvier, Kieppert, Sprunert et Menke (2e édit. de l'Atlas) ; — les auteurs anciens, dépouillement géogr. des textes ; monuments épigraphiques, les itinéraires anciens, la collection des Bulletins archéologiques de Rome, de Naples, etc., et nos notes personnelles de voyage.

qui prirent ce nom seulement au temps du roi Cottius, c'est-à-dire sous Auguste ; c'est dans cette section que se trouvait le Vesulus (mont Viso), où le Padus (Pô) prend sa source, enfin les Alpes Maritime. — De ce point, la chaîne change de nom et, décrivant une courbe vers l'E., puis vers le S.E., elle forme VApenninus (Apennin), qui se prolonge dans toute la Péninsule, envoyant des ramifications à l'E. et à l'O. pour former les systèmes auxquels se rattachent, d'un côté, les montagnes du pays des Sabini, de Prxneste (Palestrine), YAlbanus, qui présente une masse volcanique isolée ainsi que le Vesuvius ; le Gaurus, — le Garganus, de l'autre côté, et, se partageant en deux bras au Vultur, forme les montagnes qui continuent la direction du S.-E. vers la Messapia ou la Calabria, et les sommets de Lucania et de Bruttium, qui s'inclinent vers le S. jusqu'à Rhegium. Il faut citer, eu Étrurie, comme sommet isolé, le Soracte (Mte S. Oreste). — En Si- I cile, une chaîne à trois rameaux détermine la forme de l'île : les Nebrodes et les Herxi sont les appellations des deux chaînes du N.-E. et du S.-E. L'iEtna I forme un massif volcanique isolé entre ces deux ramifications.

Promontoires : Pr. Sallentinum ou Japygium au sud de la Calàbria, Crimisa, Lacinium, Zephijrium, Leucopetra, en BruUium du côté de la mer Ionienne ; Enipeum, Minervx j&gt ;t., Misenum, Circxi pr., sur la côte occidentale ; — en Corse, les promont. Sacrum, Attium, Viriballum et lîhium ; — en Sardaigne : Gorditanum et Chersonesus ; — en Sicile, les pr. Lilybxum, Pelorum et Pachynum déterminent les trois angles de cette île.

Détroits. — Fretum Gallicum ou Taphros, entre la Corse et la Sardaigne, Fretum Siculum entre l'Italie et la Sicile.

Mers, golfes. — La mer Méditerranée, Internum mare, forme, à l'E. de l'Italie : lonium mare, qui creuse le Sinus Tarentinus ; et la mer Adriatique, Hadriaticum ou Superum mare, qui forme le Sinus Flanaticus ; la mer Méditerranée ou mare Internum forme au S. et à l'O. de la Péninsule : Africum mare entre la Sicile et l'Afrique et Siculum mare au S. de l'île ; puis Tyrrhenum ou Inferum mare, entre l'Italie, d'une part, la Corse et la Sardaigne, de l'autre. La mer Tyrrhénienne creuse sur la côte occidentale de l'Italie : les golfes Terrinxus, Pxslanus, Crater ou Puleolanus (auj. golfe de Naples) qui forme lui-même le Baianus Sinus ; — puis le Caïetanus (g. de Gaëte), et, enfin, tout au N., le Ligusticus Sinus (g. de Gênes). Iles. — Dans l'Adriatique, sur la côte d'Illyrie : Melita, Ladesta, Corcyra Nigra, Issa, Pharus, Brattia, Solunta, Celadussx insulx, Apsorus, Crepsa, Curicta, Arbe ; sur la côte d'Italie, Pelagusa et Trimetus ou Insulx Diomedis. — Dans la Méditerranée, on rencontre : Melita (Malte), Gauclos (Gozzo) el Cossyra, entre la Sicile et l'Afrique ; la petite île (YOrtygia, dans le port même de Syracuse, avec la fontaine Arethusa ; les JSgates (îles Egades), où Lutatius Catulus remporta, en 241, sur les Carthaginois, une victoire navale qui mit fin à la première guerre punique, trois principales : Phorbantia, Hiera (Maritima), JEgusa. Les îles Liparex. JEolix ou Vulcanise, îles volcaniques où les poètes ont aussi fixé le séjour d'Ëole ; les principales sont : Phœnicussa, Diclyme, Evonymus, Strongyle (Stromboli, volcan encore allumé aujourd'hui), Lipara, la plus grande, près de laquelle Régulus remporta une victoire navale sur les Carthaginois en 256, Thermissa ou Hiera, ou Vulcani insulœ ; enfin Ustica. Sur les côtes de l'Italie : Sirenusx insulœ, Caprex (Capri), résidence de Tibère, Megaris (Château de l'œuf), Nesis (Nisida, îlot à côté de Pouzzoles, où est le lazaret), Prochyta (Procida), JEnaria ou Pythecusa (Ischia), Pandataria, Pontia, Palmaria, Igilum, Oglasa, Planasia, lira (î le d'Elbe), Capraria, Urgo ; Corsica (la Corse), Sardinia (la Sardaigne) avec les petites îles : Herculis insulx, Accipitrum insulœ et Plumbaria insula.

Fleuves et lacs. — Dans la mer Adriatique, en lllyrie, le Titius ; en Istrie, le Timavus, ruisseau qui fut limite de l'Italie à partir d'Auguste, le Sontius (Isonzo) grossi du Naliso, le Tilavemplus, la Liquentia, le Plavis (Piave), le Medoacus Major et le Medoacus Minor, YAthesis (PAdige), le Padus (Pô) qui se jetait dans l'Adriatique par 7 embouchures appelées Septem maria ; il reçoit àgauche :la.Z&gt ;)&lt ;na Minor ou la Duria Major, la Sessites (Sesia), le Ticinus (Tésin), victoire d'Hannibal (219), traverse le Lacus Verbanus (lac Majeur) ; le Lambrus, YAddua (Adda) qui traverse le lacus Larius (lac de Corne), YOllius qui traverse le lacus Sebinus et reçoit le Clusius, le Mincius qui traverse le lacus Be'naens


(lac de Garde) ; à droite, le Padus reçoit : le Tanarus, la Trebia, victoire d'Hannibal (218), le Tarus (Taro), la Par ma, la Secia, la Sculienna, le Rhenus, YIdex, le Saternus. Les autres fleuves qui se jettent dans l'Adriatique sont YUtis, le Sapis, le Rubico, limite de l'Italie avant Auguste, franchi'par César en 49 ; Y Ariminus, lePisaurus, le Metaurus, victoire du consul Néron, sur Hasdrubal(207), YJEsis, le Flosis, le Flusor, le Truentus, YHelvinus,\e Vomanus, YAternus, le Sagrus, le Trinius, le Tifernus, le Frento et YAufidus (Ofanto) qui arrose la plaine de Cannes, victoire d'Hannibal (216) ; dans le golfe de Tarente, le Galesus, le Bradanus, le Casuentus, YAciris, le Siris ou Lemnus, le Sybaris, le Cratis ; dans la mer Ionienne le Nexlhus, le Tacina et le Sagrus ; dans la mer Tyrrhénienne, le Sabatus, leSilarus, grossi du Tanarus et du Calor, le Veseris près du Vésuve, le Clanis, le Vulturnus (Volturno), le Liris (Garigliano), le Tiberis d'abord appelé Albula (Tibre), grossi, à gauche, du Velinus qui reçoit YHimella et de YAnio, à droite, du Clanis. Les autres sont la Maria qui sert d'écoulement au lacus Yulsiniensis (lac de Bolsena), l' Umbro (Ombrone), le Cxcina, YArnus (Arno), le Boactes, et le Varus (Var).

Les lacs qui ne sont pas traversés par les fleuves déjà cités sont le lacus Trasimenus, en Étrurie, victoire d'Hannibal sur Flaminius (217) ; le lacus Sabatinus (Lago di Bracciano), le lacus Fucinus, chez les Marses, le lacus Avemus, près de Puteoli (Pouzzoles), près duquel était la grotte de la Sibylle de Cumes et l'entrée de l'Enfer, le lacus Lucrinus, célèbre par ses huîtres, YAcherusia Palus (voy. la petite carte des environs de Naples pour ces 3 derniers). — Les fleuves de la Sicile sont : le Simxthus, Y A cis) chanté par les poètes, Y Rimera, YHalycus, YHypsas. En Sardaigne, le Sxprus et le Tyrsus ; en Corse, le Tavila et le Rhotanus.

2° TOPOGRAPHIE HISTORIQUE.

Les contrées de l'Italie ont été réparties jusqu'à la fin de la République entre la Gaule Cisalpine au N., et Yltalie proprement dite, au centre et au sud de la Péninsule. La limite était le territoire de Luca (Lucques), l'Apennin et le Rubico. Mais, à partir d'Auguste, la Gaule Cisalpine cessa d'être province et fut réunie à l'Italie. Toute la Péninsule fut alors divisée, par le premier empereur, en 11 régions (voy. plus bas). A l'époque de Dioclétien, la fin du me siècle, l'Italie fut divisée en province : comme le reste de l'empire (voy. la carte d&gt ; l'emp. rom. sous Dioclétien et le tableau qui l'accompagne, n° 22).

T. ITALIE DU NORD. CISALPINA. — La portion du Nord de l'Italie, comprise jusqu'à la fin de la République sous le nom de Gallia Cisalpina, se composait : 1° de la Gallia Transpadana, au N. du Padus ; 2° de la Gallia Cispadana, entre le Padus et les limites de l'Italie proprement dite ; 3° de la Liguria, qui tirait son nom des anciens Ligures, peuple d'origine Ibérienne, venus par l'O. ; 4° de la Venetia, occupée, à une époque fort ancienne, par les Vénètes, population venue du N.-E. et d'originr Indo-Européenne. Ce sont les émigrations conti nuelles des Gaulois en Italie depuis le Xe siècle environ jusqu'au IIe avant notre ère, qui fit donne : au N. de la Péninsule le nom de Gallia Cisalpine et l'on retrouve en Gaule Transalpine la plupart de : noms géographiques de la Cisalpine. Les au lie peuples fixés dans cette contrée aux plus anciens âges historiques et qui n'ont guère laissé de traces au temps de la République romaine, étaient : 1° les Umbri qui venaient probablement du N.-O., c'est-àdire de la Gaule avant l'émigration des Gaulois proprement dits, et dont les débris ont été refoulés vers le centre de la Péninsule dans le pays qui a conservé leur nom, Umbria ; 2° les Etrusques. Tusci ou Rasenœ qui ont dominé sur les deux rives du Pô dans la partie orientale du bassin de ce fleuve jusqu'à ce qu'ils eussent été repoussés par les Gaulois au sud de l'Apennin dans le pays qui a conservé leur nom, Etruria ou Tuscia. Les traces de leur long séjour dans ces contrées septentrionales, sont encore reconnaissables et démontreront, à défaut de preuves philologiques, contestées aujourd'hui, qu'ils sont venus par le N. et sont vraisemblablement d'origine Indo-Européenne : l'ancien nom de Bologne, Felsina (Fel-Sena), et de Sinigaglia (Sena, surnommé à l'arrivée des Gaulois, Gallica), rappellent la dénomination des Ra-Sente. Des monuments étrusques se rencontrent également dans cette portion de l'Italie supérieure et contribuent à confirmer le témoignage de la géographie et de l'histoire ; mais ces monuments ne se rencontrent jamais à l'O. du méridien de Parme.

1° La Gaule Transpadane (Gallia Transpadana) était comprise entre les Alpes, le Pô et la Vénétie dont elle était séparée par une ligne qui, partant du lac Benacus, coupait l'Adige de manière à laisser à l'ouest la cité de Vérone. Les peuples occupant le versant méridional des Alpes sont considérés comme dépendants de la lihétie (Rhœtia) l ; mais nous les comprendrons dans la division qui nous occupe. C'étaient : Dans les Alpes Rhétiques (Rhxticœ A Ipes), les YenosUv et les Breuni, dans la vallée supérieure de VAdige (Athesis) ; les Venones, dans la vallée supérieure de YAdda (Addua)- les Orobii, au nord de Bergame (Bergomum) ; les Camuni, les Triumpilini et les Stoni, v. Ebrum, au nord de Brescia (Brixia) ; dans les Alpes Pennines (Penninse ou P canines Alpes), les Sallassi qui eurent pour villes principales Vitricium et Augusta-Prœtoria (Àoste), colonie au temps d'Auguste, ayant la forme carrée d'un camp romain (savamment étudiée par M. Promis jeune). — Dans la Transpadane proprement dite, on trouve, au pied des Alpes Grées (Alpes Graiœ) et des Alpes Cottiennes (Alpes Cottise), Segusio (Suze), où l'on voit encore l'arc honoraire élevé en mémoire du grand travail de Gottius au temps d'Auguste, qui fît faire, sur les flancs des Alpes, la route du mont Genèvre, entre Segusio et Brigantio (Briançon) ; ce monument porte les noms des peuples qui étaient soumis au roi Cottius et qui, pour prix du service rendu aux Romains, conservèrent, sous leur roi, une ombre d'autonomie '-. — Les Taurini, dont la capitale prit le nom, sous l'empire, d'Augusta Taurinorum (Turin) ; v. principales : Ocelum, Industriel o.u Bodïncomagus, dont le nom indique une origine gauloise et dont l'emplacement a été déterminé par les inscriptions : Quadratm, Rigomagus, v. d'origine gauloise, Cottix et Laumellum (Lumello), positions déterminées par les itinéraires, Yercellue (Verceil ou Yercelli), vict. de Marius sur les Cinabres, 101 av. J.-C. ; dans les environs de cette dernière étaient les Ictimuli de Strabon avec leurs lavages d'or ; — les Libici (entre Aoste et Turin), v. Eporedia ; — vers les sources du Pô, Caburrum ; — les territoires des Vagienni, des Statielli, des Uvales et des Celelatcs ont été compris originairement dans les terres liyuriennes, et plus tard, les Ligures ayant été refoulés par l'arrivée des Gaulois, sur le versant méridional de l'Apennin, dans la rivière de Gènes, le nom de Ligurie ne dut plus s'appliquer qu'à la côte bordée par le golfe Ligustique ; mais, sous l'emnire, au temps de la division de l'Italie en 11 régions, telle que Pline nous l'a laissée, on voit que la Ligurie comprenait, outre la côte, toute la contrée siLuée sur la rive droite du

1. Ou, suivant une orthographe plus exacte, RseUa et même Retia.

2. Voy. le tabl. des cartes 16, 17 et 18, qui donne l'ii&gt ;scription de l'arc de Suze et la nomenclature de tous les peuples des Alpes.

Pô depuis la source de ce fleuve jusqu'à Clastidium (Castcggio), ce qui emportait même une partie du territoire des Taurini. (Voy. plus bas, Ligun'a.)

Les autres peuples de la Transpadane étaient les Insubres, qui devaient s'avancer à l'ouest presque jusqu'à la Duria (grande Boire) au temps des guerres puniques, car ce furent les premiers qu'attaqua Hannibal à la descente des Alpes. Leur pays dut donc comprendre alors le Vercellan (en partie), le INovarais, le Milanais et le territoire de Pavie. Plus resserré dans la suite, il commença à l'ouest à Novaria (Novare), s'étendant sur les deux rives du Tessin (vict. d'Hannibal, 219), et ayant pour autres villes remarquables : Ticinum (Pavie), Comum, sur le lac Larius, patrie de Pline le Jeune, etMediolanum (Milan), cap. de l'occident sous Maximien en 286 ; — les Cenomani, peuple d'origine gauloise, v. pr. Leucera, sur le lac Larius, Bergomum (Bergame), Brixia (Brescia), Sirmio sur les bords du lac Benacus, Verona (Vérone), Mantua (Mantoue), Hostilia, Bedriacum, où Othon fut vaincu par les légions de Vitellius, 69 ; Cremona, col. rom., la première fondée en Transpadane. Laus-Pompeia,

2° Gaule Qspadàne (Gallia Cispadana), resserrée entre le Pô, l'Apennin, la mer et l'Ombrie dont elle était séparée par le Rubico, et, à l'ouest, par la Ligurie telle que nous venons de la définir plus haut, d'après le tableau des régions de Pline. Trois peuples se partageaient ce territoire : les Lingones, vers l'embouchure du Pô, les Boii dans le centre de cette belle contrée de PEihilie, d'une fertilité proverbiale, et les Friniates sur le versant nord-est de l'Apennin. Les villes principales étaient Clastidium, Casteggio ; Placentia (Plaisance), la première col. rom. fondée dans cette contrée ; entre ces deux villes, Yictumvise, célèbre dans la guerre d'Hannibal ; Yeleia, qui l'ut détruite par un éboulement au troisième siècle, sous Probus, et que l'on a retrouvée, comme Pompéi et Herculanum, en 1747 ; Fidentia ; Parma, col. rom. (Parme) ; Brixeïlum, Regium Lepidi (Reggio) ; Mutina (Modène), coL rom., célèbre dans la guerre dite de Modène, après la mort de César et où Decimus Brutus fut assiégé par Hirlius et Pansa (43). Entre cette ville et Bologne, dans une île du Rhenus, fut conclu le triumvirat (43) ; Bononia, v. d'origine étrusque, anciennement appelée Felsina, au milieu du plus riche pays de l'Italie, fertilité, industrie, pâturages ; Forum Cornelii, Faventia (Faenza), Forum Livii (Forli), Forum populi (Forlimpopoli), Cscsena (Cesena), toutes ces villes sont situées sur la via Emilia qui donne encore son nom à toute la contrée ; — Spina, qui avait été fondée à l'embouchure du Pô et qui en était déjà éloignée sous Auguste ; Butrium, Ravenna qui joua un si grand rôle et fut capitale de l'empire d'Occident sous Honorius et ses successeurs ; son port, Classis, dont l'emplacement est encore déterminé par l'église de Sant'Apolli■nare-irt-Claise, est aujourd'hui à 2 lieues et demie de la mer, par suite des atterrissements formés par le limon du Pô. C'était là qu'était une des deux grandes divisions de la flotte aux premiers siècles de l'empire, avec un Prxfectus classis.

3° Liguria (Ligurie). Les Ligures, désignés par Denys d'Halicarnasse, co ?nme ayant occupé, à une époque fort ancienne, les rivages du golfe auquel ils ont donné leur nom, étaient très-vraisemblablement d'origine ibérienne ; nartis de l'Espagne, ils avaient dû suivre les côtes de la Méditerranée et s'étaient établis dans tout le pays qui reprit leur nom au temps de l'empire. Les noms géographiques de l'Espagne ancienne qui présentent souvent une si grande conformité avec ie Basque, débris de la langue ibérienne, se retrouvent en Gaule méridionale et dans la portion de l'Italie occupée par les Ligures (Ili et Iri, radicaux qui expriment, en Basque, l’idée de peuple, ville, établissements, ont engendré, en Espagne, les noms d'Ilergetes, llercao, Ilîturgis, lliberis ; en Italie, Ma, Iliates, Ilvates. Le nom même des Ligures fixés dans l'Apennin, paraît s'accorder avec le sens du basque ligorra, montagnes). D'après Denys, les Sicanes, qui seraient allés s'établir en Sicile, auraient été une nation sœur des Ligures et auraient occupé les rivages de la mer avant que ces derniers, sans doute pressés par l'arrivée des Gaulois et dépossédés de la rive droite du Pô, soient venus s'y fixer.

D'après ce qui précède, on peut diviser la Ligurie, en la considérant dans l'étendue que lui donne Pline, en deux parties : l°La Ligurie située au nord de l'Apennin ; 2° Ligurie du versant méridionla de cette chaîne. — 1° Ligurie septentrionale : on y trouvait les Vagienni, au pied des Alpes maritimes, leur capit. s'est appelée, à partir d'Auguste, Augusta Vagiennorum ou Bagiennorum ; v. pr. : CarreaPotentia et Cela ; les Statielli, v. Asta (Asti), Pollentia (Pollenza) ; Alba Pompeia ; Aqux Statiellse (Acqui) ; les Ilvates, v. Libarna ; Forum Fulvii ; les Friniates, que nous avons compris dans la Cispadane, peuvent être également attribués à la Ligurie. — 2° La Ligurie méridionale. Si l'on considère le Varus (Var) comme formant la limite de la Gaule, Nicœa Massiliensium (Nice), colonie grecque de Marseille appartenait à l'Italie, ainsi que le Portus-Herculis-Monxci (Monaco). Les Intemelii avaient pour capitale Albium Intemelium ; les i» gauni, Albium Ingaunum (Albenga) ;5at, o(Savona), Genua (Gênes), v. très-import, par sa marine et sa piraterie, qui la rendait si redoutée de Marseille. D'après le géographe Scylax, elle s'est appelée primitivement Antium ; — les Apuani, dans l'Apennin, peuple difficile à soumettre ; les Magelli, sur la côte du golfe Ligustique, Ricina, Segesta, v. probablement Sicane, car ce nom se retrouve le même en Sicile ; Portus-Veneris (dans le golfe de la Spezzia).

4° Venetia. Ce pays était encadré par les Alpes Venetse, Carnicœ, Julise, le Pô et la mer. Le Timavus, formant la limite de l'Italie, VIstria (ou Histria était eu dehors). Dans ces limites, étaient :les Carni ; v. Julium Carnicum et Forum-Julii d'où est venu le nom de Frioul) ; Aquileia, v. très-importante, Concordia, Opitergium, Altinum, Tarvisium (Trévise), Ticentia (Vicence), Patavium (Padoue), qui a été une des villes les plus importantes de l'Italie et à pu mettre, au rapport de Strabon, 120000 hommes sur pied, sans doute en faisant appel aux cités sujettes ou alliées.

contrées voisines de l'italie.

La Cisalpine était entourée, à l'O. et au S.-O., par la Gaule, le pays des Helvètes et la Grande Séquanaise (voy. la géogr. spéciale de ces pays, tableaux et cartes n ' 16, 17 et 18) ; — au N. et au N.-E. par la Rœtia, s'étendant au N. des Alpes Rétiques (canton des Grisons et du Tyrol occidental) et qui, avec la Vindélicie, au N., forma une province romaine dès l'époque d'Auguste ; v. Bellunum, Feltria, Ausugo ; peuples : Breuni ; — le Noricum, au N.-E. de la Vénétie, avec les v. de Tiburnia, de Yirunum et d'Aguntum (Bassin supérieur de la Drave ; — à TE. delà mer Adriatique, YIstrûÊ : v. Tergeste, Pola, Jïgida, Ningum, Flanona, Parentium, Piquentum, Albona. Llllyria est au N.-E. des Alpes Juliœ : Mmorm, Celeja, Nauportus (bassin supérieur de la Save) ; dans la Liburnia : Tarsatica, Senia, Argyruntum, Corinium, Mnona, Asesia, Burnum, Ja~ dera, Blandona et Scardona, avec les îles Curicta, Crepsa, Apsorus ; — la Dalmatia, peuples : Vardasi, Narenses, Plerasi ; villes : Promona, Andetrium, Tragurium, Salona, où se retira Dioclétien en 305, DelminiuM ; îles : Celadussse, Solunta, Brattia, Pharus, Corcyra nigra, Melita, Issa.

peuples des alpes. Les peines des Alpes nous sont connus principalement par l'arc de Cottius et les trophées d'Auguste (voy. lestabl. n ' 16, 17 et 18 et la carte des prov. des Alpes, n° 18).

IL ITALIE PROPREMENT DITE. — L'Italie proprement dite était séparée de la Cisalpine, au temps de la République, par une ligne partant de Luna, gagnant et suivant la crête de l'Apennin jusqu'au Rubico, qui complétait la frontière du côté de l'Adriatique.

L'Italie comprenait YEtruria qui formait la 7e région, YUmbria avec le paysdes Senones (6e région) ; le Picenum (5e région), les pays des Sabini, des Vestini, des Pœligni, des Marsi, des Frentani etleSamnium (5e région) ; le Latium (voy. la carte et le tableau n" 13) ; la Campanie (Ve région) ; VApulia et la Calabria (2e région) ; la Lucania et le Bruttium (3e région).

1° etruria. Ce pays, qui a été pendant six siècles le centre d'une civilisation dont Rome n'a pu effacer les derniers vestiges, avait été colonisé, avant la conquête romaine, par les Grecs qui en avaient modifié, dans le sens de leurs arts religieux, les tendances primitives. Peut-être les Phéniciens ont-ils déposé quelques germes sur les côtes ; mais la masse de la nation est certainement indo-européenne, et sa marche du N. au S. est un fait incontestable. La langue étrusque, objet de graves débats entre les savants, fût-elle d'origine sémitique, ce qui n'est nullement démontré, la race n'en aurait pas subi plus d'altération que les Coptes de l'Egypte et les Kabyles de la Barbarie, lorsqu'ils adoptèrent la langue arabe avec la religion de Mahomet. Ce qui a manqué à cette brillante civilisation, qui ne nous apparaît aujourd'hui qu'à travers l'auréole lumineuse dont l'influence grecque l'a enveloppée, mais qui n'en a pas moins eu un caractère original, ce qui a causé ses désastres et assuré le triomphe de Rome, c'est le défaut d'unité politique. L'Étrurie, en effet, était, comme on sait, divisée en douze lucumonies, ou cités puissantes ayant chacune son autonomie et un lars ou chef semblable à un dictateur perpétuel. Ces 12 villes étaient : Volaterrœ (Volterra), Telulonia, Arretium (Arrezzo), Cortona (Cortone), Perusia (Pérouse), Clusium (Chiusi), Vulsinii (Bolsena), Rusellae, Tarquinii (Tarchina), Falerii, Cœre, Veii ; 3 villes dont il ne reste guère que l'emplacement. Nous trouvons, en outre, en Ëtrurie : Luna (r ' pi)j P ort assez important sous la République, Lusa (Lucques), Pisœ (Pise), Pistoria (Pistoja) où Catilina fut vaincu et tué (62), Florentia (Florence), Fassulse (Fiesole) ; Populonia, sur la côte, et l'île à'Ilva (Elbe), célèbres toutes deux par leur industrie du fer. Sena (Sienne), ancienne ville étrusque devenue colonie romaine sous le nom de Sena-Julia ; Telamon, célèbre par la victoire des consuls Attilius Regulus et Emilius Papus sur les Gaulois, 225 ; Cosa ; Vulci, où l'on a l'ait de si belles découvertes archéologiques dans ces derniers temps ; Saturnia ; Salpinum, Tuscania ; Graviscœ sur la mer ; Centumcellœ (Civita-Vecchia), port créé par Trajan, Blera (Bieda) ; Sutrium (Sutri), bataille célèbre dans la guerre du Samnium, ainsi qu'à Ciminise-saltus qui en était peu éloigné ; Sabate (Trevignano) sur le Sabatinus (Lago di Bracciano) et les Aquœ-Apollinares, près de ce lac, au N. (Bagni di Vicarello) ; Nepete (Nepi) ; Capena ; Fregenas ; Alsium ; Lorium, où était la campagne de Marc-Aurèle.

2" Umbria : Pays occupé par les peuples Gaulois (Senones) au N. et probablement ayant reçu son nom d'un peuple fort anciennement fixé en Italie, mais ayant la même origine qu'eux, les Umbri, qui n'apparaissent dans l'histoire que déjà établis dans la partie orientale de la péninsule et sur les deux versants de l'Apennin central. Ils ont laissé des vestiges, reconnaissables encore, de la route qu'ils ont suivie pour s'y rendre, car on trouve des ruines dans le GÉOGRAPHIE ANCIENNE. N° 11 et 12. Italie ancienne. 817

Placentin qui portent le nom de Citlà d'Ombria, peut-êlre l'emplacement des Umbranates de Pline, puis les Umbricini et Umbranicia dans la Gaule méridionale. — Villes : Sarsina, patrie de Plaute ; Sestinum ; Âriminum (Rimini), où les consuls, sous la République, allaient prendre le commandement des légions pour la Cisalpine, pont et arc du temps d'Auguste ; Urbinum Metaurense (Urbino), et Urbinum Hortense ; Pisaurum (Pesaro) ; Fanum Fortunée ou Colonia Fanestris (Fano) ; Forum Sempronii ; Suasa ; Sena Gallica (Sinigaglia), d'abord v. étrusque, puis gauloise, puis romaine ; Msis ; Sentinum, célèbre bataille dans la guerre du Samnium ; Tifernum, id. ; Iguvium (Gubbio) où ont été trouvées les fameuses tables iguviennes ; Matilica ; Assisium (Assise) ; Fulginii (Fuligno) ; Trebia ; Mevania ; Tuder ; Spoletium (Spolète) qui résista à à Hannibal (217) ; Interamna ; Ameria ; Narnia (Narni) ; Ocriculum (Otricoli).

3° Picenum. — Villes : Ancona (Ancône) port, arc du temps de Trajan ; Auximum (Osimo), Cingulum (Cingoli) ; Potentia ; Urbs-Salvia ; Tolentinum (Toîentino) ; Faleria ; Firmum (Fermo), Cupra ; Asculum (Ascoli) ; Castrum novum ; Inkramnium ; Hadria.

4° Samnium. Il faut comprendre sous cette appellation, non-seulement le Samnium proprement dit, mais aussi tous les peuples voisins qui prirent, les premiers, une part active à la guerre contre Rome et dont l'ensemble appartenait à ces fortes races Sabelliennes, mélange de Sicules, de Pelages, de Ligures et d'autres rameaux de la race Indo-Euro-

Séenne venus dans l'Italie centrale aux âges antéistoriques et dont la réunion forma ces nations dites autochthones ou aborigènes. — Peuples et villes : Les Vestini, cbez lesquels étaient Pinna, Maternum ou Matrinum, Aternum, Peltuinum. — Les Marrucini :v. Teate, Ortona etAnxanum ; — les Pxligni : v. Corfinium qui fut le centre de la rébellion légitime des Italiens dans la guerre sociale (90 88), le siège du gouvernement provisoire et qui prit alors le nom significatif â'Italica ; Sulmo ; — les Frentani : v. Histonium, Larinum et Buca ; — les Marsi, autour du lac Fucinus : v. Alba-Fucinensis, Marruvium et Antinum ; — les Sabini qui ont eu une existence politique plus indépendante de la nation Samnite et ont leur bistoire à part, si souvent mêlée à celle de Rome, dans les anciens temps, par la guerre el les alliances. La Sabine a été le foyer de cette civilisation pélagique qui a formé la résistance des peuples Sabelliens. C'est dans le cœur même de la Sabine que Denys d'Halicarnasse place ces villes aborigènes dont les ruines même sont difficiles à retrouver aujourd'hui : Palantium, Vesbola, Suna, Mephyla, Orvinium, Batia, Tiora Matiera, Lista, Culiliee. Les autres villes de Sabine sont : Reate (Rieti),Interocrea,Amiternum, Trebula, Car sulœ, ou Carseoli (Arsoli), Cures d'où étaient originaires les Sabins qui vinrent s'établir à Rome ; Regillum, pays d'Appius Claudius qui vint également se fixer à Rome avec ses nombreux clients, aux premiers temps de la République. Quant aux villes communément comprises dans la Sabine méridionale, elles étaient, pour la plupart, d'origine Latine (voy. letabl. et à la carte n° 13. Le Latium) ; — Le Samnium proprement dit : villes : Aufidena, Truentum, Bovianum, célèbre dans les guerres du Samnium ; JEsernia, Venafrum, Allifœ, Telesia, Sœpinum, Equus-Tuticus ou Equotiirticum, Mclanum, Aquilonia, Beneventum (Renevent) d'abord appelé Maleventum, célèbre par la guerre du Samnium et la défaite de Pyrrhus, en 275 ; Caudium où les légions furent surprises par Pontius Herennius, général samnite (321), Abellinum (Avellino), Compsa.

5° Latium (voy., pour toute la partie du N. la carte spéciale et le tabl. n° 13.) En dehors du cadre de cette carte, sont les Ilernici : Y.Anagnia et Com-

pitum Anagninum, Ferentinum (Ferentino), Frusino (Frosinone) ; — les Yolsci (territoire méridional), peuple qui résista héroïquement aux empiétements de Rome, jouit d'une civilisation matérielle que ce pays n'a jamais rétrouvée depuis. 42 villes prospères s'élevaient sur ce sol, aujourd'hui désert, des Marais Pontins que l'incurie des modernes n'a pu arracher à la malaria. Sur le rivage méridional, étaient les Aurunci, ou Opici ou Ausones auxquels les poètes donnèrent plus d'extension vers le N. Le Liris (Garigliano) formait la limite du Grand Latium et de la Campanie. — Villes : Antium, port, Astura, Circxi (M'e Circello), résidence de la magicienne Circé, dans les traditions poétiques, lieu aujourd'hui encore désigné sous le nom de grotta délia Maga ; Suessa-Pometia, dont la place n'a pu être retrouvée ; Privernum (Priferno), Sora, Terracina port, et Anxur, v. distincte de la précédente quoiqu'on les ait souvent confondues : la première sur le bord de la mer, la seconde sur les rochers blancs qui dominent la côte : « saxis candentibus Anxur » (Hor., Sat, 1. 1, v). La voie Appienne allait en ligne droite de Rome à Terracine ; mais, au point appelé Forum d'Appius (Foroappi), à l'entrée des Marais Pontins, on pouvait s'embarquer sur un canal pour se rendre à Terracine (voy. Horace et Strabon) ; Fundi (Fondi), Formise (Mola-di-Gaeta), avec Formianum, villa où mourut Cicéron, gorge étroite où Hannibal fut enfermé ; vignobles du Falernus ager, Cajeta, lieu célèbre dans les traditions poétiques par le souvenir de la nourrice d'Enée, Amyclse, qui rappelle une colonie Dorienne ; Mintumas, où Marius se réfugia en 88.

6° Campania, le pays le plus fertile de l'Italie centrale. Villes : Arpinum, patrie de Marius et de Cicéron, Aquinum (Aquino), Fregellœ, Casinum (Casino), Suessa-Aurunca (Sessa) ; vignobles du Massicus ; Teanum-Sidicinum (Teano), Cales, Casilinum, Volturnum (Volturno), Capua (ruines à Santa-Maria de' Goti), à 3 milles de la moderne Capoue qui représente l'ancien Pons Campanus, sur le Vulturne) ; Acerrae, Nola, où Marcellus remporta, à trois reprises, des avantages sur Hannibal, et où mourut Auguste (14 ap. J.-C.) ; Nuceria, Surrentum (Sorrento), Caprea résidence de Tibère, dans l'île de ce nom, Picentia, Salernum et Ebura. — (Pour les environs de Neapolis (Naples),etde Puteoli (Pouzzoles), voy. la petite carte placée au bas de VItalia inferior et intitulée : Regio Campanias Neapolitana) à l'O. et au S. des Campi Phlegreei : Cumse v. grecque avec les Aquœ Cumanse, le lac Avernus, l'entrée de l'enfer aux a centum aditus » et la grotte de la Sibylle, le Portus Misenus, une des deux grandes stations de la Hotte impériale, en face des îles JEnaria ou Pithecusa (Ischia) et Prochyta (Procida), Baise et Bauli, lieux immortalisés par le récit de Tacite sur la mort d'Agrippine ; le Portus Julii ou Portus Agrippas qui avait été creusé sous Auguste et communiquait avec le lac Lucrinus, Puteoli (Pouzolles), aussi appelé par les Grecs Dicsearchia, port très-considérable et faisant un commerce étendu, le second port de l'Italie à la fin de la république ; Puteolanvm, villa de Cicéron ; Neapolis, autrefois Palœpolis, prise, en 326, par les Romains, Herculanum,Pompeii etStabiœ, enfouies par l'éruption du Vésuve, en 79 après J.-C.

7° Apulia et Calabria avec la Messapia et la Iapygia où l'on a reconnu une langue différente des idiomes osques et ombriens, mais qui dérive probablement, comme ces derniers, du sanscrit. Cette contrée qui formait la 2e région, était séparée de laLucanie par le Rradanus. Villes : 1° en Daunie, ou Apulie septentrionale, chez les Daunii : Tea~ nun, Urium, Merinum, Matinum, Sipontum, Ergitium, au pied du Garganusmons ; Arpi ou ArgosHippium, dont la tradition faisait remonter l'origine à Diomède ; — Luceria, siège mémorable dans la 818 GÉOGRAPHIE. — EXPLICATION DES CARTES

guerre du Samnium ; Æcæ, Vîbinum, Salapia, Asculum (Ascoli), où Pyrrhus remporta sa seconde victoire sur les Romains 79 ; — Herdoneæ, vict. d'Hannibal ; Cannæ vict. d'Hannibal, 21-6 ; Barduli, Canusium, Turenum, Rudiæ, patrie d'Ennius ; Venusia, patrie d'Horace ; — chez les Peucetii, dans l'Apulie méridionale : Rubi, Butunium (Bitonto), Barium (Bari), Grumum, Azetium, Norba, Neapolis, Silvium, Blera, Lupatia, Norba, Genusia ; — en Calabria, chez les Sallentini et les Japygi : Tarentum, une des plus importantes villes d'Italie, port et commerce considérables, assiégée et réduite en 272, Sturni, Uria, Manduria, Brundusium (Brindes), port d'embarquement pour la Grèce, conférences de Brindes entre Octave et Antoine (40) ; Valetium, Rudiæ, Lupiæ, Neretum, Castrum Minervæ Uzentum, Aletium, Veretum.

8° Lucania : nombreuses colonies grecques sur les côtes. Villes : Bantia, Forentum, Acerantia, Polentia (Potenza), Melapontum, colonie grecque, école célèbre de philosophie ; Heraclea, col. gr., vict. de Pyrrhus sur les Romains (80) ; Siris, Pandosia, Lagaria, Nerulum, Blanda, Buxentum, Consilinum, Grumentum, Abellinum Marsicum, Velia. col. gr. ; Pxstum avec ses roses et dont le nom grec, Posidonia, est encore justifié par son beau temple de Neptune ; Forum-Popilii et Voici.

9° Bruttium ou pays des Bruttii. Villes : Syharis dont le nom romain est Thurium ou Thurii, quoique cette dernière ait été construite à quelque distance de l'ancienne ; Maratnim, Laùs, Cerilla ; — Pelelia et Croton, colonies grecques ; Acherontia, Cosentia (Cosenza), Clampetia, Tempsa, Terina, Scylacium (Squillace), col. gr. ; Caulonia et Locri Episephyrii, colonies grecques ; Ilipponium, Medma, Metaurus, ScylLrum près de laquelle était l'antre de Scylla ; Rhegium (Reggio).

Sicilia. La Sicile a été habitée par les Sicani et par les Siculi, chassés de l'Italie centrale par les Pelages, et qui ont donné leur nom à l'île. Elle a été soumise, en partie, dans la première guerre punique et réduite en province vers 241, (note 1) puis entièrement subjuguée après la prise de Syracuse, 212. C'est la date de la décadence, de la ruine même de ses vil-

1. Nous donnons, d'après Becker et Marquart, le tableau de la Sicile considérée comme province.

Province de Sicile.

La partie occidentale de l'île fut occupée par les Romains en l'an 241. C'était, de beaucoup, la plus grande portion de la Sicile. Elle forma la 1re province romaine, après la l re guerre punique. A côté de la province, subsistait toujours le royaume de Syracuse qui ne comprenait que les territoires de sept villes : Syracusæ, Acræ, Leontini, Megara, Ihlorum, Netum et Tauromenium.

Après que Marcellus eut conquis Syracuse, en 212, la Sicile fut pacifiée par M. Valerius Levinus, en l'an 210, et réduite, en son entier, à l'état de province.

La paix fut de nouveau troublée (135-132) par la guerre des esclaves. Cette guerre terminée, P. Rupilius détermina, par une loi fondamentale, avec le concours d'une commission de dix légats, la condition juridique de la Sicile (Lex Rupilia).

La seconde guerre des esclaves (103-100) a eu moins d'influence sur l'état de la province.

Selon Appien, la Sicile fut administrée par un Préteur, dès l'an 241 ; mais Tite-Live (Epitome XX) dit que ce fut seulement vers l'an 227 que le nombre des préteurs fut élevé de 2 à 4, et que l'un de ces deux nouveaux préteurs fut désigné pour gouverner la Sicile. Nous ne savons donc rien sur les premiers temps de l'administration de cette province. 11 est probable qu'elle était sous les ordres d'un des deux préteurs urbains.

Mais, de toute certitude, elle eut un Préteur depuis 227 ;

Depuis le milieu du deuxième siècle, un Propréteur.

Après Auguste, la Sicile resta ce que cet empereur l'avait faite, province du Sénat. Le gouverneur porta le titre de Proconsul.

Sous Dioclétien, elle reçut un Corrector, comme les provinces italiennes ; après Constantin, un Consularis.

Cette province était divisée en deux parties ; car elle eut

les, autrefois si prospères. La population, condamnée en masse à la culture du blé, fut chargée de nourrir le peuple de Rome. Villes : Messana (Messine), col. gr. de Messéniens, autrefois Zancle ; Naulochus, vict. navale d'Auguste sur Sextus Pompée ; Mylæ, vict. nav. de Duilius sur les Carthaginois, 260 ; Tauromenium (Taormina), col. gr. près de laquelle était le gouffre de Charibde, Abacæcnum, Naxos, col. gr., sur la côte septentrionale ; Tyndaris, Haluntium, Calæta, Agathyrnum, Halæsa, Engyum, Cephalædium, Himera, col. gr. ; Soluntum, Pa-

deux Questeurs(a), dont l'un résidait à Lilybée (6), l'autre à Syracuse. On ne sait pas si celte division subsista toujours jusqu'à Dioclétien.

La Sicile, se composait, au temps de Cicéron, de 67 centres communaux (c) dont l'administration intérieure se conserva sans changements.

Au point de vue de l'impôt, ces villes se divisaient en quatre classes.

1° 3 Civitates fœderatæ : Messana, Tauromenium et Netum (d) qui possédaient un territoire libre, ne payaient pas d'impôts et ne devaient fournir de prestation qu'en cas de guerre.

2° 5 Civitates libérai et immunes : Centuripa, Halesa, Segeste, Panormus. Halicyæ (e).

3° Des Civitates decumanie qui payaient, en guise d'impôts, comme au temps de Hiéron, la dixième partie de leurs revenus annuels en froment, vin, orge, huile et petits-fruits ; elles étaient au moins au nombre de 34 (/).

4° Des Civitates censorise, dont le territoire avait été conquis à la guerre et était devenu ager publicus (g).

César avait l'intention de conférer le Jus Latii à toutes

(a) Cicéron, Verr., accus. II, 4, 1 1 : « Quæstores utriusque provinciæ qui isto prætore fuerant, etc. »

(b) Pseudo-Asconius, p. 100 : « Cum a riuobus quæstoribus Sicilia régi soleat : uno Lilybætano, altero Syracusano, ipse vero (Cicero) Lilybaetanus quæstor fuerit, Sex. Peducseo prætore, omnibus tamen se placuisse dicit » ; et p. 208 : « Lilybaetanus scilicet quæstor, non Syracusanus,Nam hos binos quæstores annuos habuit Sicilia » ; Cicer. Pro Plancio, 27, 65 ; — Dans le Corp. Inscr. Gr., n° 5597, on rencontre un àvTtxa|itaç (pro quæstore), C.Vergilius Balbus, probablement celui qui fut préteur en l'an 60 av. J.-C. — On trouve un quæstor provincias Sicili » de l'époque des juridici, c'est-à-dire après Marc-Aurèle, dans Orelli, n° 3177 (et passim). La séparation de la Sicile en deux juridictions ressort de celte inscription (Orelli, n° 151) : CONCORDIÆ. AGIUGENTINORVM.S A CRVM. RESPUBLICA. ULYBITANORVM. DEDICANTIBVS.M.HATERIO.CAiNDIDO.PROCOS.ET.L.CORNELIO. MARCELLO. Quæstore. PRo. PRætore ; ce qui montre que, sous les empereurs, outre le proconsul résidant à Syracuse, il y avait un quæstor pro prætore à Lilybée.

(c). D'après Cicéron (Verr., ace. II, 55, 137), il y avait en Sicile, 130 censeurs, donc 65 villes ayant des censeurs. On ignore si les 8 villes libres étaient en dehors de ce nombre et doivent y être ajoutées. Zumpt ne voit que deux villes fœderatas : Messana et Tauromenium qui n'y auraient pas été comprises, ce qui fait 67 villes. La liste de Pline (Hist. Nat., III, 8, 86 et suiv.) en porte 68 ; Ptolémée (III, 4) en donne 58 ; Diodore (Exe. Hæsch, XXIII, 5) en compte 67 dès la 1" guerre punique ; Tite-Live (XXVI, 40) en compte 66 à l'époque de la seconde guerre punique.

(d) Cicer., in Verrem, III,6 : Siciliæ civitates sic in amicitiam fidemque recepimus, ut eodem jure essent quo fuissent ; eadem conditione populo Romano parerent, qua suis antea paruissent. Perpaucse Siciliæ civitates suntbello a majoribus nostris suhaetse : quarum ager cum esset publicus populi Romani factus, tamen illis est redditus ; is ager a censoribus locari solet. Fœderatæ civitates duae sunt quarum decumæ venire non soleant : Mamertina (c.-à-d. Messana) et Tauromenitana ; quinque præterea sine fœdere, immunes ac liberæ, etc. — Cicéron nomme la 3e ville fœderata dans un autre passage des Verrines : (V, 22) : cur Taurominitanis, frumentum, cur Nelinis imperasii ? Quarum civitatum utraque fœderata est.

(e) Cicer. M Ferr., III, 6.

(f) Zumpt. Ad Verr., III, 6, 13. Ayant excepté les villes mentionnées dans les deux catégories précédentes, Cicéron dit : Præterea omnis ager Sicilia ? civitatum decumands est (ch. 6).

(g) Zumpt. Ad Verr., III, 6, 13, v. 47 ; — Tit. Liv. (XXVI, 40), en parlant de la campagne de Levinus : Prodita brevi sunt viginti oppida ; sex vi capta ; voluntaria deditione in finem venerunt ad quadraginta, ce qui fait 68 en tout. normus, longtemps occupée par les Carthaginois ; le château à'Ercte, où se défendit héroïquement Hamilcar dans la l re guerre punique ; Hycara, Segesta, Macella, Drepanum, célèbre bataille où Claudius Pulcher fut défait, 1 re guerre punique (249) ; Eryx avec son temple de Vénus ; — sur la côte du S. 0., Lilrjbœum, v. Carthaginoise, siège célèbre ; Halicyce, Mazara ; — en face de cette pointe occidentale, sont les îles JEgates, où Lutatius Catulus remporta la bataille qui mit fin à la l re guerre punique (241) ; Selinus, col., gr., avec les Tliermœ Setinuntias, Heraclea-Minoa, Agrigenttim une des plus grandes villes de l'île, col. gr. ruinée dans la guerre punique ; Phintias ; Gela, col. gv. ;Hijbla, Carnarina, col. gr. ; Motyca, Neetum, Abolla, Helorus ; — sur la côte orientale : Syracusee qui a été pendant un temps la plus grande ville de l'Occident avec Cartilage. Ses ruines couvrent un terrain immense ; il n'en reste plus que la bourgade de Siracosa, dans la petite île d'Ortygia, autrefois au milieu du port, Acrœ, Herbessus, Thapsus, Megara-Hyblœa, Leontini Menœnum, Catama, col. gr. ; JFAna, au pied du volcan ; A cium ; — dans l'intérieur de l'île : Hybla, Hadranum, Centuripœ (Centorbi), Agyrium, Assortis, Henna, centre de la résistance des esclaves dans la guerre de 103 ; Pelra, Herbila. — Les îles Lipareœ, ou JEoliœ, ou Vulcanise au N. de la Sicile ; — Melita et Gaudos, au sud.

Sardinia 1. La Sardaigne était l'île phénicienne par excellence. C'est le pays qui a fourni le plus grand nombre de monuments appartenant à cette

les villes. Parmi les lois d'Antoine, qui furent abrogées par le Sénat après l'expiration de son consulat, il y en avait une qui était relative à la concession du droit de cité à tous les Siciliens (5). Ce qui prouve que la loi ne fut pas appliquée, c'est la liste de Pline, qui ne mentionne qu'un seul oppidum civium Rornanorum : Messana, et trois villes latines (c) : Cenluripa, Netum, Segesta.

Sous Auguste, cinq villes reçurent des colonies militaires, sans doute l'an 22 av. J.-C. : Tauromenium, Catana, Syracusee, Thermse-Himerenses et Tyndaris, auxquelles vinrent s'ajouter plus tard Lilybseum et Panormus. Agrigentum paraît avoir eu \ejus Latii.

Au point de vue judiciaire, cette province se divisait en un certain nombre de conventus (districts judiciaires). On connaît ceux de Syracusœ, de Lilybseum, de Panormus et àAgrigentum.

L'île de Malte dépendait de cette province. Les habitants avaient le droit de cité sous Auguste ; ils étaient inscrits dans la tribu Quirina.

1. De même que pour la Sicile, nous donnons l'état de province pour la Sardaigne et la Corse, d'après Becker et Marquart.

Province de Sardaigne et Corse.

Peu de temps après la l re guerre punique, les Romains enlevèrent la Sardaigne aux Carthaginois, sans la moindre apparence de droit. Il leur fallut la conquérir. T. Manlius ne la soumit que 3 ans plus tard.

La Corse fut occupée en même temps que la Sardaigne en 238, mais elle ne fut soumise qu'en 231 par C. Papirius Maso, et elle forma, avec cette île, une seule province. Elle fut gouvernée par un préteur, ce qui fit qu'en 227 on

(b) Cicér., ad Atlic, XIV, 12 : Scis quam diligam Siculos etquam illam clientelam honestam judicem. Multa illis Cœsar, neque me invito, etsi latinitas non erat ferenda. Ecce autem Antonius, accepta grandi pecunia, fixit legem aDiciatore comitiis latam, qua Siculi, cives Romani, cujus rei, vivo illo, mentio nulla. — Un autre passage de Cicéron (Phil. II, 37.) se rapporte aussi à la loi d'Antoine : « Civitas ab Antonio, non jam singil'atim sed provinciis lotis dabatur ; » — et. Dion CassiusXLV, 23, et XL1V, 53. — Diodore (XIII, 35) parle en termes formels de la "oncession du droit de cité : IloJ^al foûv tùv xaxà ty)wyj&lt ;7ov toXswv y_ptijj.svai Sit-0.i&lt ;ra.'j TOtç -ïoùto'j (de Dioclès) v6(J.ot ; C-'XP 1 oxou ■juâvxeç ol 5tzî).tÛTai xr,ç Pw|j.alwv tuoXlte'.c.ç 7)^ua9-*)(7av. —

Relativement à l'abrogation des lois d'Antoine, voy. Cicér. Phil. V, 7 ; XII, 5, 12 ; XIII, 315.

(c) Bist. nat., III, xiv,2 : Messana ; et III, xiv, 5, pour les villes Latinœ conditionis, Centuripini, Netini, Segeslani. Suiventtoutcs les villes appelées tributaires, slipenamrix au nombre de 47.

civilisation. Villes : Caralis (Cagliari) cap. ; Nom (Nura) où ont été trouvés les hypogées phéniciens et les monuments qui ont formé le musée de Turin. En faisant le tour de l'île, on trouvait : Bitia, Sulci, Pupulum, Neapolis, Thœrus, Othoca, Cornus, Carbia, Nura, Turris-Libyssoms, Phivium, Tribula, Viniola, Olbia, Feronia, Viniola, Sulcis, Saralapis, Sarabm. Dans le centre de l'île : Usellis, Forum Trojani, Gurulis, Lésa, Luquido.

Corsica, habitée par les Ligures, colonisée par les Phéniciens, puis par les Grecs, surtout par ceux de Phocée. Villes : Mariana, Alerta, Urcinium, Pallœ, Pauca, Opimim, Clunium, Marianum.

LES ONZE RÉGIONS AU TEMPS D'AUGUSTE

(Voy. la carte accessoire dans la pi. Il, Italia superior.)

Ces régions, mentionnées par Pline, d'après l'Orbis pictus d'Agrippa, ne sont pas une division administrative de l'Italie. C'est simplement une répartition de territoires, dans laquelle on s'est conformé aux anciennes divisions de peuples, -ou groupes de nationalités. Ces nationalités étaient si bien éteintes et avaient été si complètement absorbées dans la cité par le système d'assimilation des Romains, que ces circonscriptions, déterminées, par les noms seuls des contrées, ne représentent plus qu'une expression géographique. On peut indiquer l'étendue et les limites de ces onze régions en identifiant tous les noms de villes de l'énumération de Pline avec les noms modernes, car les limites ne sont pas mentionnées dans cet auteur, mais seulement les localités comprises dans chaque région ;

nomma seulement deux nouveaux préteurs : l'un pour la Sicile, l'autre pour la Sardaigne et la Corse. On doit donc entendre, sous le nom Sardinia, les deux îles.

A partir du milieu du deuxième siècle avant J.-C, on envoyaen Sardaigne des propréteurs. On connaît Tihis Albucius, proprœtor Sardinise de l'an 105, et M. JEmilius Scaurus, propraetor Sardinise de l'an 55. Les deux îles étaient toujours réunies sous leur administration.

L'an 27 avant J.-C, la Sardaigne resta au Sénat. Elle eut un proprsetor avec le titre de proconsul.

Le caractère remuant et peu sûr des habitants rendit nécessaire, par exception, une administration militaire. Nous voyons aussi qu'Auguste y envoya, l'an 6 après J.-C, un eques Rojnanus, sans doute avec le titre de procurator, titre qu'on retrouve plus tard.

Lorsque Néron déclara l'Achaïe libre, il rendit en échange la Sardaigne au Sénat. Si le témoignage de Pausanias est exact ici, il faut peut-être croire qu'après Auguste et jusqu'à Néron, la Sardaigne aurait été une province de l'empereur. On trouve un procurator Sardinise du temps de Commode.

Ce fut sous Constantin que la Sardaigne et la Corse furent séparées, chacune sous les ordres d'un prœses.

Au point de vue de la condition de ses habitants, la Sardaigne était fort mal partagée. Ayant été conquise militairement, elle était ensuite devenue agerpublicus dans toute son étendue. Elle payait la dîme pour toute espèce de terre et, en outre, un stipendium (a). Dans les temps de grande nécessité, on imposait une secondedîme, moyennant toutefois une remise faite par le trésor aux habitants. De sorte que la Sardaigne fut comptée parmi les tria frumenlaria Reipublicse. Au temps de Cicéron, la province n'avait pas une seule ville jouissant de privilèges particuliers.

Plus tard, on y fonda quelques colonies militaires. La Corse en avait 2 sur 25 villes : Mariana, colonie de Marius, et Aleria, colonie de Sylla.

Il se forma plus tard encore plusieurs établissements en Sardaigne, savoir : la ville Ad Turrim Libyssonis, peut-être sous Auguste ; — Uselis, peut être sous Hadrien, et Corn us. Enfin, Pline (Hist. nat. 111, 7, 85) cite CaraLes comme oppidum civium Rornanorum.

(a) Cicéron, pro Balbo, 18, 41 : Quod si Afris, si Sardis, si Hispanis,agris stipendioque mulctatis, virtute adipisci licet civitatem ; Gaditanis hoc idem non licebi ! ? — TiteLive, XXIII, 32 : Gravi tributo et coltatione iniqua frumenti pressos, — Cf. le chapitre 4i, où il est dit que les habitants de la Sardaigne payaient le stipendium et le frumentum. c'est ce que nous avons fait avant d'établir les limites de chacune d'elles, sur la carte acces- soire. l re Région Latium et Campania. 2 e — Apulia. Messapia, Hirpini. 3 e — Lucania et Bruttium. 4 e — Samnium, Sabini, Marsi, Veslini, Pœligni, Marrucini, Frentani. 5 e — Picenum et Prxtutii, 6 e — Umbria, Senones. 7 e — Etruria. 8 e — Gallia Cispadana. 9" — Liguria. 10 e — Venetia, Car ni, Istria. 11* — Gallia transpadana. TABLEAU DES COLONIES ÏOMAINES FONDÉES AVANT L'ANNÉE 150 AV. J.-C. On sait que la condition des cités en Italie était très-variée. Le système romain consistant à dé- truire les nationalités pour leur substituer l'isole- ment municipal , on a eu soin de montrer aux peu- ples vaincus qu'il n'y avait, pour eux, de salut et de refuge que dans la cité romaine. Pour mieux dé- truire tous les liens, on fit quatre conditions diffé- rentes aux cités italiennes, et l'une de ces condi- tions se subdivisait elle-même en plusieurs degrés. 1° La colonie, image vivante de Rome et formée de citoyens romains ; surveillante des pays vaincus, sentinelle avancée de la cité dont elle avait la con- stitution : le Conseil des Décurions, ordo, qui était un petit sénat ; la curia ou assemblée du peuple qui avait ses comices comme le peuple de Rome; les Duumviri, magistrats annuels, espèce de consuls; les Quasstores chargés, comme ceux de Rome, du trésor; les JEdiles, de la voirie. Tous les cinq ans, pour le recensement, les colonies avaient leurs censeurs, les Duumvirs, qui, cette année, pre- naient le titre de quinquennales. Telle était la condition à peu près générale de l'administration coloniale. 2° Municipes, villes qui ont conservé leurs ma- gistrats et leurs institutions , d'ailleurs assez peu différentes de celles de Rome, ville latine dans l'origine et qui avait elle-même beaucoup emprunté à ces antiques cités. Les municipes n'avaient pas le droit de cité dans sa plénitude, mais l'obtenaient par parcelles : jus commercii, jus connubii, jus Italicum, jus Latinum, et, de progrès en progrès, pouvaient parvenir à une con- dition à peu près égale à celle des colonies. Les municipes se subdivisaient donc en autant de degrés qu'il y avait de concessions parcellaires possibles du droit de cité. Tous étaient en marche vers cette obtention sans laquelle on n'était rien. 3° Villes alliées, n'ayant aucun droit, conservant leurs lois, nommant leurs magistrats, et obligées de fournir hommes et argent à la requête de Rome. Condition mauvaise. Tous s'armèrent, en 90, pour la changer contre l'obtention du droit de cité. 4° Préfectures, villes punies, état transitoire. En 88 av. J.-C, la loi Plaulia-Papiria accorda le droit de cité à l'Italie ; en 47 la Loi Julia munici- palis, un des plus grands actes de César, amena une sorte d'uniformité dans les constitutions muni- cipales de l'Italie. Les distinctions de colonies, de municipes, ont donc moins d'importance à partir du premier siècle : c'est pour cette raison que nous avons dressé le tableau des colonies fondées avant l'année 150 av. J.-C. (Pour les colonies latines et les colonies romaines de l'époque royale, voy. la carte du Latium, et le tableau n° 13.) Ostàz,sousAncusMartius. Vitellia (Latium), 395 Antium. Satricum (Latium), 384 Labicum (Latium); 418 Cales (Campania), 336 av. J.-C. Terracina (Volsques) 329 Fregéllse, 329 Luceria (Apulie), 3)4 Suessa Àurunca (Campanie) , Pontia (insula), Saticula (Latium) lnteramma (Volsq.) 312 Casinum (Volsques), 312 Sora, 303 Alba Fucinensis , 303 Namia, 299 Carseoli, Minturnee , Sinuessa, Venusia , Sena Gallica, Halria, Cosa, Posidonia ou Pœs- tum, Ariminum, Maliessa ou Benc- ventum , JEsernia (Picenum) , 263 Msulum (Latium), 246 313 313 313 298 296 296 291 282 280 273 273 268 268 Brundisium, Spoletium^ Alsium Fregenœ J en Étrurie Pyrgi ) Cremona Placentia, Puteoli, Vollurnum, Liternum , Salemum, Buxentum, Sipontum, Tempsa, Croton, Copia, Valentia, Bononia, Potentia, Pisaurum, Saturnia , Parma , Graviscse , Aquileia, Luna, 244 241 218 218 194 193 192 189 184 183 » 181 » 177 Quelques-unes des plus anciennes colonies ro- maines avaient disparu, puisque Tite-Live dit. qu'en 209, Rome en avait trente ; or, en comptant celles qui sont antérieures à cette date, nous en trouvons trente-trois. COLONIES GRECQUES DE L'ITALIE MÉRIDIONALE ET DE LA SICILE. Aux âges héroïques. Argos-Hippium (Arpi). Sipontum (Santa Maria di Siponto). Metapontum. Petelia. Crimisa. Aux âges historiques. Cumee, date douteuse. Amyclee , détruite en 150. Ile Pilhecusa (Ischia). Neapolis. Dicécarchia ou Puteoli. Crotona. Caulonia. Locri-Epizephyrii , vers 730 (av. J.-C). Tarentum , col. la- cédémonienne, 7C8 Sybaris , col. d'A- chéens et de Tré- zéniens, 703 Rhegium, col. chal- cidienne, 667 Thurium, col. d'A- thènes. 440 Sicile. Camicus, xm e siècle. Heraclea Minoa, plus anciennement Macara, xiii siècle. Engyum, — Syracusœ, col. dor. , vers 736 Naxos, col. chalci- dienne, » Hybla , plus tard Megara , Leontini, Catana, Callipolis, Eubœa, Zancle, Gela, Acrge Enna Casmene ) Selinus, Himera , Agrigentum, Camarina, 728 732 663 - 643 627 vu siècle. 580 552 VILLES DORIG1NE PHENICIENNE. Motya, Panormus , Lilybœum , Brepanum , Eryx, Seyeste, Ercta. TRIBUS ROMAINES. Il y eut d'abord trois tribus à Rome, puis quatre (Voy. Plan de Borne), puis on fit des tribus nou- velles au fur et à mesure des conquêtes, pendant les premiers temps de la République. La tribu fut alors une division géographique, une réparti- tion de territoire. On se faisait inscrire dans la tribu où l'on avait son domicile ou un de ses domi- ciles. Plus tard, la tribu, par suite de l'extension du territoire romain, cessa d'être une expression géo- graphique et devint un véritable registre de l'état

civil. L'inscription dans une tribu était le signe officiel de la qualité de citoyen romain. Il y avait 35 tribus. Après la guerre sociale, les nouveaux citoyens fournirent 8 tribus, ce qui en porta le nombre total à 43 ; mais ce nombre fut ramené presque aussitôt à 35 et demeura invariablement fixé à ce chiffre.

Nous donnons : 1° la liste légale des 35 tribus ; 2° Les abréviations des noms des tribus telles qu'elles figurent dans les inscriptions.

N.-B. Les noms précédés d'un astérisque sont des noms de tribus donnés par les inscriptioas, mais qui sont fausses, imaginaires, ou mal gravées.

35 Tribus légales.

Æmilia. Lemonia. Sabbatina.
Aniensis. Mæcia. Scaptia.
Arniensis. Menenia. Sergia.
Claudia. Oufentina. Stellatina.
Collina (Urba- Palatina (Urb.) Suburana ou Su-
na). Papiria. cusana (Urb.).
Cornelia. Poblilia, Publi- Terentina.
Crustumina. cia. Tromentina.
Esquilina(Urb.). Pollia. Veientina.
Fabia. Pomptina. Velina.
Falerina. Pupinia. Veturia.
Galeria. Quirina. Voltinia.
Horatia. Romilia.


Abréviation des noms des tribus tels qu'ils figurent dans les inscriptions.

— * AELIA.

— AEM • AIM • AEMI • AEMILia.

— AN • ANI • ANIEN • AN1ENS • ANIESIS.

— * AP., Grut. 909. 11. 12. — Appia., peut-être pAP. Papiria.

— * AVGusta, un seul exemple : Fabretti, 340-513.

— * AVRelia, Fabrett, p. 340-513.

— * CAMILIA. CAMIL-CAM., Grut, 528, 4.

— * CAMPANA, d'après des inscript, frustes. Grut.

— CL • CL A • CLAV • CLAVD • CLAVDIA.

— CLVENTia., Grut., 548, 9.

— CLV — CRV • CLVST. CRVST — CRVSTVMINA.

— * CLVVIA. Grut. 521-2.

— COL-COLLINa.

— COR • CORN • CORNELia.

— * DVMia, Grut., 772-3.

— ESQ • ESQV1L • EXQ. Esquilina.

— FAB • FABIA.

— FAL • Falerina.


— *FL-FLA.FLAVIA., Grut., 566. Orelli, 3075

3076, 3077, 3078, 3079.

— GA-GALeria.

— HOR- HORAT. Grut. 26510-661, 14.

— * IVLia., Grut., 549, 4 ; 924, 15. Or., 3080.

— * LATina., Grut., 735. 7. Or., 3083.

— LEM • LEMON • LEMONIA.

— MAECia.

— MEN-MENENia., Or., 3084.

— * OCR.OCRICulana., Grut., 189-5.

— OVF. O • V • F • OVFËNtina., Or., 3085.

— PA • PAL • PALAT. PALATINA.

— PAPIAM. Hagenbucb a démontré que c'était la même que la Papiria.

— PAP • PAPIRia • Grut. 347, 2.

— * PINARIAM (? ?).

— PO • POB • POP • PVB • PVBL • PVBLIL • PVBLICIA. Publilia, Popilia, Publicia (même tribu).

— POL • Pollia.

— POM • POMP • POMPT • PON • PONTINA • Pomptina.

— PVP • PVPIN • PVPINIA.

— QVI • QVIR • QVIRINa.

— RO • ROMilia., Grut., 1006, 3.

— SA • SAB • SABBATINa.

— * SAPPINIA, Or., 3086.

— SCA • SGAP • SCAPTia.

— SER • SERGia.

— * STABERINA., Grut., 882, 14. Or., 3087.

— ST — STE- STEL. STELL — STELLATINA.

— SVB. SVBVRA- SVC, même que Sucusana.

— TER. TERENTINA

— * TITIENSEM.

— TRO-TROM • TROMENTina.

— VEIEN • VEIENTINA., Grut., 922. 1. Or. 3088.

— VEL • VELL • VELINA.

— * VER., Grut., 448. 9. Or., 3089, 90.

— VET. VETVRIA., Grut., 24-15.

— * ULP. Ulpia.

— VO • VOL • VOLT • BOLTINIA. VLTINIA. Vollinia.


Routes de l'Italie ancienne et des îles, d'après les itinéraires.

Les tables des routes anciennes sont le plus précieux document de la géographie.

Nous possédons de nombreux itinéraires pour l'Italie ancienne : 1° l'itinéraire maritime d'Antonin, 2° l'itinéraire des voies de terre ; 3° la table de Peutinger ; 4° l'itinéraire de Bordeaux à Jérusalem ; 5° l'itinéraire de Cadix à Rome.

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