Atlas universel d’histoire et géographie/5738-776 AV. J.-C.

TABLES CHRONOLOGIQUES


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TEMPS ANCIENS


DE LA CRÉATION DU MONDE À L’ÈRE DES OLYMPIADES.


5538-776[1] AVANT JÉSUS-CHRIST.

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5538. Création du monde, d’après la version des septante. (Elle eut lieu, suivant Usserius, s’appuyant du texte hébreu, reproduit par la Vulgate, en 4004 ; d’après l' Art de vérifier les dates av. J.-C, en 4963).

3296. Déluge universel.

3296-2122. Dispersion des hommes. — Fondation des premiers empires : Menés en Égypte, Nemrod en Babylonie, Assur en Assyrie. — Les Chamites ou Cuschites (descendants de Chus, fils de Cham, et frère de Mezraïm, que l’on croit être le même que Menés) paraissent être parvenus les premiers a une certaine civilisation. — Memphis, Babylone, Ninive leur durent leur premier éclat. — Le caractère grandiose des constructions qui furent alors élevées sur les bords du Nil, de l'Euphrate et du Tigre, le développement scientifique de l’Égypte et de la Chaldée sont l’ouvrage de ces peuples, auxquels le monde entier doit les plus anciennes connaissances qui tiennent à l’astronomie, aux mathématiques, aux mesures et à l’industrie. — Invention des écritures hiéroglyphique et cunéiforme.

2205. 1re dynastie chinoise, celle des Hia.

2122. Naissance d'Abraham.

2047. Vocation d'Abraham, qui, sur l’ordre de Dieu, part d'Ur en Chaldée avec Tharé, son père, Sara, sa femme, et Lot, fils de son frère Haran, traverse la Mésopotamie et va s’établir dans la terre de Chanaan. C’est à cette époque que l’on s’ac-


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corde à rapporter l’apparition des Sémites et des Ariens ou Aryas dans l’histoire. Les Sémites occupaient alors les vallées du Tigre et de l'Euphrate. A partir de ce moment leur importance croît chaque jour, et partout ils se mêlent aux populations chamitiques, avec lesquelles ils se fondent, ou qu’ils assujettissent. Quant aux Ariens ou Aryas, on désigne sous ce nom un grand peuple, souche commune des nations indo-européennes, Perses, Grecs, Romains, Celtes, Germains et Slaves, et qui, rassemblé primitivement dans les pays appelés plus tard Bactriane, Sogdiane et Arie, parlait une langue dont les deux principaux rameaux sont le sanscrit et le zend. Dès l’époque qui nous occupe, c’est-à-dire vers le temps de la vocation d'Abraham, les Ariens paraissent avoir été divisés depuis longtemps. Une fraction s’était répandue sur le plateau de l'Iran (Médo-Perses) : L'Ecriture parle d’un chef iranien, Chodorlahomor, roi des Elamites, qui entre en lutte avec Abraham ; une autre fraction était descendue dans l'Inde, où elle constitua les castes des Brahmanes ou prêtres, des Xattryas ou guerriers, et des Vaîcyas ou laboureurs et marchands ; une 4e caste, celle des Çudras, renfermait les vaincus, les étrangers, et était tenue par les trois autres en grand mépris. Les autres populations ariennes paraissent s’être avancées lentement de l'E. à l'O., du pied de l'Hindou-Kho vers l'Europe, où elles pénétrèrent successivement. On peut placer, en effet, du xxe au xviie siècle avant J.-C. l’entrée en Europe des Ibères, des Celles ou Gaëls, des Pélasges et des Hellènes, qui anéantirent ou refoulèrent devant eux des populations peu nombreuses, lesquelles paraissent se rattacher à la grande famille dite scytho-touranienne (Basques, Etrusques (?), Finnois, etc.).

2017-1314. Suivant M. Oppert, il faudrait rapporter à cette époque le commencement d’un premier empire assyrien fondé sur les bords du Tigre par des Sémites, et qui aurait duré jusqu'en 1314. La population de l'Assyrie paraît avoir été alors très-mélangée : on y peut distinguer, outre l’élément sémitique, un élément scytho-touranien, un élément chamitique, et enfin un élément iranien (les Chaldéens). Les Sémites semblent être parvenus à former un empire assez considérable pour inspirer des craintes aux Hyc-sÔs et ensuite aux rois égyptiens ; cet empire est désigné sur les monuments des rois d’Égypte sous le nom d'Empire des Rotennou. Ces Sémites furent quelque temps remplacés, du moins a Babylone, par des conquérants Av. J.-C.


arabes, mais ceux-ci ne détruisirent pas entièrement la domination des Rotennou dans la Mésopotamie, car plus tard Seti Ier et Ramsès II les rencontrent encore près de l'Euphrate, bien que déjà moins puissants.

1832. Joseph établit Jacob dans la terre de Gessen (basse Égypte), où les Hébreux restèrent 300 ans. À cette époque, l’Égypte était occupée en partie (basse et moyenne Égypte) par des envahisseurs arabes connus sous le nom d' Hyc-sôs, c’est-à-dire rois pasteurs, et qui avaient pour capitale l’ancienne Tanis ou Avaris. Il serait difficile de dire si ce fut un roi égyptien ou un hyk-sôs dont Joseph fut le ministre[2].

1783. 2e dynastie chinoise, celle des Chang.

1700. Amosis, fondateur de la 18e dynastie, expulse les Hyc-sôs. Les premiers successeurs de ce prince, Aménophis, Thoutmosis Ier, la Régente Hatasou et Thoutmosis II continuent sa politique belliqueuse, tantôt en Ethiopie, tantôt en Mésopotamie, tantôt en Arabie ou en Syrie.

1600. Règne de Thoutmosis III, dont les exploits nous sont connus par le mur numérique de Karnak, ainsi nommé à cause de la quantité d’indications numériques qu’il renferme sur les prisonniers faits ou le butin enlevé. Ce prince porta ses armes en Syrie, en Babylonie, en Assyrie, où régnaient les rois sémites-chaldêens, dont nous avons parlé plus haut. L'Ethiopie, peut-être même le pays nègre lui payaient tribut. L’Égypte alors avait une marine, car il est question sur une stèle de conquêtes de Thoutmosis III en Chypre, en Crète, peut-être même en Grèce.

1600 ? Le Phénicien Inachus règne, dit-on, sur les Pélasges dans le Péloponnèse. Son fils Phoronée passe pour le premier fondateur d'Argos.

1580-1500. Derniers rois de la 18e dynastie, parmi lesquels Aménophis III, qui fonde le temple de Luqsor. C’est en son honneur que furent élevées les statues connues sous le nom de statues de Memnon. C’est peut-être au temps de son fils Horus qu’eut lieu la sortie d’Égypte des Hébreux, sous la conduite de Moïse.

1532. Les Hébreux au mont Sinaï.


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1531-1493. Séjour des Hébreux dans le désert.

1500. Commencement de la 19e dynastie, la plus célèbre de toutes celles qui ont régné en Égypte. Elle a pour fondateur Ramsès I, qui, après un règne de 4 ou 5 années, eut pour successeur Séti I ou Séthos le Grand. Ce dernier fit construire deux magnifiques temples, l’un à Thèbes, celui de Gournah, l’autre à Abydos, ainsi que la fameuse salle hypostyle, ou salle des colonnes, dans le palais de Karnak à Thèbes. Le règne de Séti, qui dura plus d’un demi-siècle, fut rempli par de grandes expéditions en Nubie, en Arabie, en Syrie, en Mésopotamie, en Arménie. M. Brugsch, regarde ce prince comme le premier auteur du fameux canal du Nil à la mer Rouge.

1492-1434. Conquête de la Terre sainte par Josué. — Gouvernement des anciens.

1434. Deucalion, fils de Prométhée, petit-fils de Japet, règne en Thessalie. Il est le père d'Hellen, tige des Ioniens, des Eoliens,des Doriens et des Achéens.

1434-1193. Les servitudes et les juges chez les Hébreux depuis l’invasion de Chusan jusqu'à celle des Ammonites (Othoniel, Aod, Barac, appelé par la prophétesse Débora, Gédéon). Voir, pour chacun de ces noms, notre Dictionnaire universel d’histoire et de géographie.

1450-1380. Règne de Ramsès II ou Ramsès le Grand ou Ramsès-Meïamoun, le Sésostris des Grecs, fils de Séthos le Grand. Un récit gravé à Ibsamboul, en Nubie, et dans le palais qu’on a nommé le Ramesseum à Thèbes, nous fait connaître le début d’une grande expédition entreprise par Ramsès, la 5e année de son règne, contre plusieurs peuples de l'Asie occidentale qui s’étaient ligués contre l’Égypte, sous la conduite des Khétas de Syrie (probablement les Khettim de la Bible). Ce récit est complété par un poëme composé deux ans après l’avènement. La lutte, du reste, continua contre les Khétas à peu près sans interruption jusqu'à la 21e année du règne de Ramsès. À cette époque fut conclu entre les deux peuples un traité dont le texte, brisé en quelques endroits, a été retrouvé à Thèbes et traduit par M. Brugsch. Les monuments n’ont pas encore confirmé les récits d'Hérodote, et encore moins ceux de Diodore sur les grandes expéditions de ce prince ; ce qui est plus certain, c’est l’extension de sa puissance dans la Nubie. M. Lepsius a reconnu à Barkal un temple d'Ammon, construit sous Ramsès le Grand, le seul des Pharaons qui ait porté jusque là son influence.

1384. Erechthée règne en Attique, après un intervalle de temps difficile à préciser depuis Cécrops, qui aurait, suivant la tradition, importé dans cette contrée la civilisation égyptienne.

1380-1300. Fin de la 19e dynastie en Égypte. Maïenphtah ou Meri-en-Phtah (chéri de Phtah), appelé communément Menephta, fils et successeur de Ramsès le Grand. Quelques savants, parmi lesquels M. de Rougé, placent sous le règne de Menephta la sortie d’Égypte des Hébreux avec Moïse. Du reste, l’histoire de l’Égypte jusqu'à la fin de cette dynastie est fort obscure.

1300-1250. 20e dynastie. Ramsès III. Ce prince, qui fit un grand nombre d’expéditions contre les peuples voisins, encouragea aussi beaucoup les arts. L’édifice de Médinet-Abou, œuvre des Thoutmosis, fut accru et orné par lui. La date précise de ce règne est la 1re qui soit directement fournie par un monument. Un fait astronomique signalé par une inscription nous apprend la discordance qui existait alors entre l’année égyptienne et l’année vraie, et l’on a pu conclure rigoureusement que Ramsès III régnait dans les 1res années du xiiie siècle.

1314. Cadmus, d’origine égyptienne ou phénicienne, importe en Grèce l’alphabet phénicien et bâtit la Av. J.-C.


Cadmée qui sera la citadelle de Thèbes. — Vers la même époque, Danaûs fonde ou agrandit Argos.

1300. C’est vers cette époque que commence l’empire assyrien proprement dit, qui s’étendait à la fois sur Ninive et Babylone, et qui dura jusqu'au 8e siècle av. J.-C. Les témoignages d'Hérodote et du Chaldéen Bérose sont d’accord sur ce point, et ont été confirmés par les monuments, qui ne font aucune mention des exploits gigantesques de Ninus et de Sémiramis, si complaisamment racontés par Diodore d’après Ctésias. Ces récits d’ailleurs ne pourraient se concilier avec ce que nous savons aujourd'hui des expéditions dirigées par les rois d’Égypte du côté de l'Euphrate. Il en est de même de cette prétendue succession de rois fainéants avec lesquels les Grecs remplissaient l’intervalle imaginaire de près de 1000 ans, qu’ils supposaient exister entre Sémiramis et Sardanapale.

Il est probable que l’empire assyrien dut son origine à l’affaiblissement des Rotennou, souvent en lutte avec les rois d’Égypte. Il est à croire même que depuis longtemps déjà, sinon toujours, du moins à certaines époques, Ninive avait joui d’une existence indépendante. Nous voyons, en effet, dans les inscriptions égyptiennes, que Thoutmosis III (vers 1600) reçoit les tributs du roi des Rotennou et du roi d'Assur, c’est-à-dire de Ninive. Quoi qu’il en soit, le fondateur du nouvel empire assyrien fut un prince nommé sur les monuments Ninippalloukin. Nous ne possédons presque aucun renseignement sur ce prince et ses successeurs jusqu'au commencement du xiiie siècle. M. Oppert rapporte à l’an 1220 l’existence d’un Téglatphalasar dont il est question dans une longue inscription qui énumère les guerres et les conquêtes de ce prince. Une autre inscription, du temps de Sennachérib, nous apprend que, dans la 2e moitié du xiie siècle, un roi de Babylone enleva des idoles à Téglatphalasar II, roi d'Assyrie, ce qui atteste que Babylone forma plusieurs fois un État séparé.

1300-1000. Fin de la 20e dynastie en Égypte. — 21e dynastie. — Sous les princes de la 20e dynastie, qui régnent après Ramsès III et qui portent tous le nom patronymique de Ramsès, l’Égypte conserve sa prospérité au dedans et sa puissance au dehors. Sous Ramsès IV, les Assyriens payaient encore tribut ainsi que les Aamou, peuple asiatique, que l’on croit de race mongole. Mais avec cette dynastie disparaissent les traces de la domination des rois d’Égypte en Asie, ce qui coïncide avec le développement que prit à cette époque la puissance de Ninive. La 21e dynastie, originaire de Tanis, renferme un prince qui donna sa fille en mariage à Salomon.

1284. Pélops, fils de Tantale, passe de la Phrygie dans la Thessalie, d’où, emmenant avec lui des Achéens Phthiotes, il se rend dans le pays appelé plus tard de son nom Péloponnèse.

1270. Prise de Troie, suivant Larcher, d’après Hérodote (voir 1184).

1262. Naissance d'Hercule à Thèbes.

1226. Expédition des Argonautes, dirigée par Jason, chef des Minyens d'Iolcos ; le poète Orphée, Hercule et peut-être Thésée y prennent part.

1214. Les sept chefs devant Thèbes. Œdipe, le meurtrier de son père Laïus, l’époux de sa mère Jocaste, après s’être crevé les yeux, a abdiqué le titre de roi de Thèbes. — Lutte fratricide de ses fils Ëtéocle et Polynice.

1210. Mort d'Hercule au mont Œta, à l’entrée de la Doride. — Les Héraclides ou descendants d'Hercule sont chassés du Péloponnèse par Eurysthée,

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frère du héros. Ils se retirent dans l'Attique, où ils sont accueillis par Thésée.

1209. Prise de Troie, par les Grecs, suivant les marbres de Paros(V. 1184).

1208. Mort d'Eurysthée ; tué par Hyllus, fils d'Hercule. — Le fils de Pélops, Atrée, succède à Eurysthée dans Mycènes et dans Tirynthe.

1204. Hyllus, fils d'Hercule, retourne dans le Péloponnèse sur la foi d’un oracle. Il est tué dans un combat singulier par Echémus, roi des Tégéates. — Les Héraclides jurent de ne pas entrer avant un siècle dans le Péloponnèse et se retirent chez les Doriens.

1201. Agamemnon, fils d'Atrée, lui succède à Mycènes ; son frère Ménélas épouse Hélène, fille de Tyndare ; à la mort de Castor et de Pollux, qui arriva bientôt après, il hérite du royaume de Sparte.

1193. Commencement de la guerre de Troie, entreprise en commun par les Grecs au nom de Ménélas, l’époux d'Hélène, qui a été ravie par Paris, fils de Priam, roi de Troie ; elle a pour chef Agamemnon.

1193-1095. Derniers juges (Jephté, Samson, Héli, Samuel).

1184. Prise de Troie. — Malheurs des héros grecs retournant dans leur patrie.

1176. Égisthe et Clytemnestre sont tués par Oreste, qui ressaisit le trône de son père et règne à Mycènes.

1124. Les Thessaliens ayant envahi l'Hémonie, quils appellent Thessalie, les Thébains ou Cadméens rentrent de l'Hémonie en Béotie, d’où ils avaient été chassés quelque temps auparavant par les Pélasges et les Thraces. — Émigration des Eoliens de la Grèce centrale en Asie Mineure, sous la conduite de Penthilus, fils de l’atride Oreste. Ils y fondent 12 villes réunies en une sorte d’amphictyonie, qui avait pour centre un temple dédié à Apollon Grynien, près du mont Cane ; ces 12 villes étaient : Cyme, Larisse, Néon-Tichos, Temnos, Cilla, Notium, Ægirousa, Pitane, Ægèes, Myrine, Grynia, Smyrne (cette dernière fut prise par les Ioniens en 688).

1122. 3e dynastie chinoise, celle des Tchéou. Wouvang en est le fondateur. Il substitue l’ancienne forme de gouvernement au système féodal.

1104. Retour des Héraclides et établissement des Doriens dans le Péloponnèse. — La race conquérante occupe surtout la Laconie, sous les deux fils d'Aristodémus, Proclès et Eurysthènes, qui commencent à Sparte les deux dynasties des Proclides et des Eurysthénides ; l'Argolide sous Téménus, la Messénie sous Cresphontes. — L’Élide reste en partie aux Étoliens, qui ont accompagné les Doriens. — Les Achéens, conduits par Tisamène, fils d'Oreste, passent de la Laconie dans l’Égialée, dont ils expulsent les Ioniens, qui se retirent dans l'Attique, où ils, sont rejoints par les Eoliens de la Messénie. — L’Égialée prend le nom d'Achaïe. — Bouleversement opéré dans l’état social de la Grèce. — L’influence hellénique remplace définitivement l’influence pélasgique. — Nom d'Hellade donné à la Grèce. — Religion nationale substituée aux cultes locaux. — Établissement de l’esclavage de la glèbe dans les pays où s’établissent les Thessaliens, les Eoliens d'Arné et les Doriens ; de l’esclavage politique dans les contrées où dominent les anciens Hellènes. — Une sorte de moyen âge de 4 siècles commence pour la Grèce européenne, où la civilisation ne se conserve que dans l'Attique et dans quelques villes situées sur le littoral du golfe de Corinthe ou de l'Argolide, c’est-à-dire dans les contrées où dominent les anciens Hellènes, et qui sont en communication avec Asie Av. J.-C.


Mineure, où l’esprit grec doit briller bientôt du plus vif éclat.

1095. Les Hébreux forcent Samuel à leur donner un roi qui juge et qui commande comme chez les autres nations ; il désigne Saül, de la tribu de Benjamin, qui est sacré.

1075. Alétas fonde à Corinthe une dynastie de rois Héraclides.

1071. Samuel choisit David, de la tribu de Juda, âgé de 15 ans, pour succéder à Saül, qui s’est attiré la colère de Dieu en épargnant Agag, roi des Amalécites.

1056. Mort de Saül dans un combat contre les Philistins, sur le mont Gelboë, dans la tribu d'Issachar. Son fils Isboseth dispute la royauté à David.

1049. Mort d'Isboseth. — David est reconnu seul roi d'Israël ; il prendra la forteresse de Sion, et transportera l’arche sainte à Jérusalem.

1045. Les Doriens, conduits par Alétas, roi de Corinthe, et Althéménès, fils de Cisus, roi d'Argos, envahissent Mégare et s’avancent jusque dans l'Attique. — Dévouement de Codrus, dernier roi d'Athènes. — Les Doriens sont contraints de se retirer. — Établissement des archontes perpétuels ; Médon, fils aîné de Codrus, premier archonte.

1044. Émigration des Ioniens réfugiés en Attique, sur la côte occidentale de l'Asie Mineure. Ils sont conduits par un fils de Codrus, Nélée, s’établissent dans, le pays situé au sud de celui qu’occupaient les Éoliens et y forment une confédération de 12 cités : Samos et Chios dans les îles de ce nom, Milet, Myonte, Priène, Ephèse, Colophon, Lébédos, Téos, Erythrées, Clazomène et Phocée. Plusieurs années après, des Doriens d'Argos, d'Epidaure, de Trézène et beaucoup d’anciens habitants de ces villes, sous la conduite des descendants de Téménus et des anciens rois du pays, quittent le Péloponnèse et vont s’établir, les uns dans l’île de Crète, les autres dans la Carie, où ils fondent Halicarnasse et Myndus, d’autres enfin dans l’île de Rhodes et celle de Cos, près de laquelle ils fondent Cnide, sur le continent. Les villes occupées ou fondées par les Doriens formaient une espèce de confédération connue sous le nom d'Hexapole Dorienne, et dont les membres se réunissaient dans un temple consacré à Apollon, sur le promontoire Triopium, voisin de l’île de Cos. Au temps d'Hérodote, les villes Doriennes étaient réduites à 5, par suite de l’exclusion de la ligue qui avait été prononcée contre Halicarnasse. La ligue portait conséquemment à cette époque le nom de Pentapole. Ces 5 villes étaient : Lindus, Jalissus, Camirus, Cos et Cnide.

1016. Mort de David. — Avènement de Salomon, fils de David, et de la femme d'Urie, Bethsabée.

1013. Salomon jette les fondements du temple de Jérusalem, auquel il fait travailler pendant 7 ans.

1006. Dédicace du temple par Salomon. — Ses relations avec Hiram, fils et successeur d'Abibal, premier roi de Tyr.

1000-750. 22e, 23e et 24e dynasties en Égypte.— Le chef de la 22e dynastie est Scheschonk ou Sésac, qui soutient Jéroboam contre Roboam, ainsi que l’atteste un bas-relief de Karnak.

976. Schisme des dix tribus sous Roboam, fils de Salomon : deux royaumes, Juda et Israël. La race de David ne conserve que les tribus de Benjamin et de Juda. Le royaume d'Israël commence avec Jéroboam.

959. Abiam, roi de Juda.

956. Asa, roi de Juda.

955. Nadab, roi d'Israël.

953. Baaza, roi d'Israël.


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944. Hésiode, né à Ascra, en Boétie, florissait suivant les marbres de Paros.

931. Ela, roi d'Israël.

930. En Israël, fin de la race de Jéroboam. Zamri règne 7 jours. — Avènement du général Amri, le fondateur de Samarie, capitale d'Israël, rivale politique et religieuse de Jérusalem.

919. Mort d'Amri. L’impie Achab, son fils, lui succède. Il épouse Jézabel, fille du roi de Sidon. — Le prophète Élie.

915. Josaphat, roi de Juda.

908. Homère florissait, suivant les marbres de Paros.

896. En Israël, Ochosias succède à son père Achab.

895. Son frère Joram lui succède.

891. Mort de Josaphat, roi de Juda. — Avènement de son fils Joram, qui avait épousé la sœur du roi d'Israël, l’impie Athalie. — Le prophète Elisée.

884. Mort de Joram, roi de Juda. — Ochosias, son fils, ne règne qu’un an.

En Grèce, les jeux olympiques dont l’institution, en l’honneur de Jupiter, était attribuée à Hercule, à Pisus, ou à Pélops, sont renouvelés dans l’Élide, à Olympie, par Iphitus d'Elée, Cléosthène de Pise et Lycurgme de Lacédémone.

883. En Israël, le général Jéhu, désigné par le prophète Elisée, renverse et tue Joram. — Mort de Jézabel et de 70 princes de Samarie. — Ochosias, de Juda, a reçu une blessure mortelle, en combattant pour son oncle Joram. Athalie, sa mère, lui succède ; elle fait périr les princes de la race royale.

877. Mort d'Athalie, reine de Juda. — Joas, fils d'Ochosias, est fait roi à l’âge de 7 ans, par le grand prêtre Joïada.

866. Législation de Lycurgue à Lacédémone.

860. Didon, sœur de Pygmalion, roi de Tyr, fonde ou agrandit Carthage.

855. Joachaz, roi d'Israël.

839. En Israël, avènement de Joas, petit-fils de Jéhu. — Dernières prophéties d'Elisée.

837. Amasias, roi de Juda.

823. Jéroboam II, roi d'Israël.

808. En Juda, avènement d'Osias ; 52 ans de règne. — En Israël, 3 prophètes, Jonas, Osée et Amos, sous Jéroboam II, 3e descendant de Jéhu.

788. Chute du 1er empire assyrien. — Nous avons dit plus haut que nous ne possédions que très-peu de renseignements sur les commencements de cet empire. Nous sommes plus heureux à partir de la fin du xiie siècle. À cette époque, un certain Bélitaras, intendant des jardins royaux, fonde une nouvelle dynastie, sans doute à la suite d’une révolution de palais. Le nom de Bélitaras, qualifié d’origine de la royauté, a été lu dans une inscription d’un de ses descendants. Parmi ses successeurs, on remarque son fils Salmanasar Ier, fondateur, suivant M. Oppert, du palais N. O. de Nimroud, le plus ancien édifice ninivite dont on ait retrouvé les ruines ; Sardanapale III, le Grand, dont l’histoire est racontée sur une stèle du Musée britannique et dans de nombreuses inscriptions restées en Assyrie ; Salmanasar III, son fils, dont les annales ont été trouvées à Nimroud, sur un obélisque de basalte noir, aujourd'hui à Londres. On y voit que les pays où il a porté ses armes sont la Médie, la Mésopotamie, la Syrie, l'Arménie, la Perse, la Chaldée. Jéhu eut avec lui des rapports d’amitié, peut-être aussi de subordination. L’inscription parle aussi du roi de Syrie, Hazaël et de tributs (ou présents) envoyés par l’Égypte. Le petit-fils de Salmanasar III, Bélochus IV, se vante dans une inscription d’avoir régné « de la grande mer du soleil levant jusqu'à la grande mer du Av. J.-C


soleil couchant, » c'est-à-dire du golfe Persique ou de la mer Caspienne à la mer Méditerranée. Vers 820, Sammouramit ou Sémiramis, la veuve de ce dernier prince, qu'Hérodote place un siècle et demi avant Nitocris, épouse de Nabopolassar, régna seule pendant 17 ans, et accomplit sans doute une partie des travaux et des exploits attribués à la femme du célèbre Ninus. On trouve ensuite un Sardanapale V qui paraît être le même


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que le prince que renversèrent Arbacès, gouverneur de Médie et le Chaldéen Bélésis, gouverneur de Babylone. Avec lui finit le 1er empire assyrien.

788-769. Le Chaldéen Phul, surnommé Balazar, ou le terrible (le Bélésis des Grecs), qui mit fin avec Arbacès au 1er empire assyrien, réunit d'abord sous sa domination Babylone et Ninive. — Expédition en Israël au temps de Manaheni, 2e successeur de Jéroboam II.


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  1. 1. Les importantes découvertes accomplies depuis le commencement de ce siècle dans l’histoire des peuples de l’ancien Orient, avec l’aide des inscriptions en caractères hiéroglyphiques et cunéiformes, ne permettent plus aujourd'hui, même dans les livres les plus élémentaires, de se contenter d’exposer cette partie des annales du genre humain d’après les seuls récits des historiens grecs et romains. Nous avons donc essayé, tout en nous maintenant dans certaines limites, d’initier nos lecteurs aux principaux résultats obtenus par les Champollion, les de Rougé, les de Saulcy, les Manette, les Oppert, les Rawlinson, les Lepsius, les Brugsch, etc. Nous avons mis à profit pour cet objet le petit résumé que M. Félix Robiou, professeur agrégé d’histoire, a publié sous ce titre : Histoire ancienne des peuples de l'Orient mise au niveau des plus récentes découvertes, in-12, 1862-1864. Nous avons emprunté à ce travail presque toute notre chronologie de l’histoire ancienne depuis la création du monde jusqu'aux Olympiades. Quant au reste, nous avons généralement suivi les Fasti Hellenici et Romani de Clinton pour les temps avant J. C, et l’Art de vérifier les dates des Bénédictins pour les temps postérieurs à l’ère chrétienne. Nous devons aussi beaucoup à la Chronologie universelle de M. Ch. Dreyss, publiée chez M. Hachette.
  2. 1. Dans l’impossibilité où en est encore la science d’assigner une date précise aux faits de l’histoire d’Égypte jusqu'à la 18e dynastie, nous avons rassemblé dans cette note quelques indications relatives aux annales de cette contrée jusqu'à l’époque de l’invasion des Pasteurs. Nous trouvons d’abord, dans la 4e dynastie (Memphite), trois princes, Koufou (Chéops), Menkéra (Mycérimus) et Schafra (Chéphrem), qu'Hérodote plaçait à tort après Sésostris le Grand, et qui sont les constructeurs des grandes pyramides, appelées aujourd'hui pyramides de Ghizeh, près de Memphis. Dans la 6e dynastie figure le roi Ra-Meil Papi, dont le nom est inscrit, et dans la haute Égypte, sur les rochers de la vallée de Kosséir, et dans la moyenne Égypte, aux grottes de Scharône, et dans la presqu'île de Sinaï. Depuis la 6e jusqu'à la 11e dynastie (1ère dynastie Thébaine), une très-grande obscurité enveloppe l’histoire d’Égypte, mais cette période n’eut pas une longue durée. La 12e dynastie, qui était issue de Thèbes comme la précédente et comme la 13e, et qui dura plus de deux siècles, fut une époque très-brillante. Sésourtasen Ier, l’auteur du célèbre obélisque d'Héliopolis, et le premier fondateur du temple de Karnak à Thèbes, appartient à cette dynastie. Mais les deux règnes les plus importants furent ceux de iiésourtasen III et d'Aménemha III, fondateur du célèbre labyrinthe. Après la 12e dynastie commence une époque longue et obscure que l’on a quelquefois nommée le moyen Age égyptien, et dont le fait dominant est l’invasion des riyc-sôs ou rois pasteurs. Cette invasion parait avoir eu lieu à la fin de la 13e dynastie. La période comprise entre l’invasion des Pasteurs et leur expulsion est occupée par la 14e dynastie (Xoïte), les 15e et 16e (Thébaines) et la 17e (Pharaons Thebains et rois Pasteurs). M. Mariette a retrouvé à Sân, l’ancienne Tanis ou Avaris, les sphinx de rois appartenant à cette période, et qui, par conséquent, purent être contemporains de l’arrivée des Hébreux en Égypte.