Astronomie populaire (Arago)/XXXIII/24

GIDE et J. BAUDRY (Tome 4p. 695-696).

CHAPITRE XXIV

indiction


On ne connaît pas d’une manière précise l’étymologie du mot indiction ; on sait seulement que ce terme était employé pour indiquer les ajournements accordés par les tribunaux sous Constantin.

L’indiction est une période de quinze années juliennes, suivant laquelle les historiens et les chronologistes ont quelquefois compté les dates des événements.

On ne sait pas avec certitude quel est le fondateur de l’indiction ; l’idée que Constantin l’établit pour ne pas continuer à compter suivant la division païenne des olympiades, quoique fort répandue, ne repose sur aucun texte précis.

Il est seulement constaté que cette invention n’est point antérieure à Constantin, ni postérieure au ve siècle. L’indiction ou période de quinze années n’a jamais eu pour objet de coordonner le mouvement du Soleil avec celui de la Lune ; c’est tout simplement une période de pure convention dont la longueur est intermédiaire entre les olympiades des Grecs, les lustres des Romains et le siècle.

On suppose, dans les calculs par indiction, que ce cycle a commencé trois ans avant notre ère ; il faut toutefois remarquer qu’il n’a pas toujours eu pour origine la même date de l’année julienne, ce qui amène de petites différences dans les résultats. Les papes, depuis Grégoire VII, ont fait commencer cette période au 1er  janvier de l’année 313, et les dates qui se rapportent à cette supposition portent le nom d’indiction romaine. Jusqu’à la fin de 1842 il s’est écoulé 102 cycles de 15 ans ; le 103e a commencé en 1843 pour finir avec 1857.