Astronomie populaire (Arago)/XXXIII/11

GIDE et J. BAUDRY (Tome 4p. 667-668).

CHAPITRE XI

des diverses années solaires


Les étymologistes s’accordent généralement à regarder annus et annulus comme dérivés d’une source commune. On peut voir dans Macrobe annus traduit par circuit du temps.

On a vu comment on détermine avec exactitude (liv. vii, chap. iv) le retour des équinoxes. Le temps que le Soleil emploie pour revenir au même équinoxe est l’année tropique (liv. vii, chap. vii).

La durée exacte de l’année tropique exprimée en jours solaires moyens est de 365j,242264 ou 365j 5h 48m 51s,6.

Si l’on exprimait l’année en jours sidéraux, il y aurait un jour de plus dans son énoncé, qui serait 366j,242264.

On appelle année sidérale le temps que le Soleil emploie pour revenir à la même étoile. À cause de la précession des équinoxes, qui fait rétrograder chaque année l’équinoxe du printemps de l’orient à l’occident de 50″,3 (liv. xxiii, chap. xxi), l’année tropique est plus courte que l’année sidérale. On se sert des années sidérales pour vérifier la troisième loi de Kepler, celle qui fait que les carrés des temps des révolutions des planètes autour du Soleil sont entre eux comme les cubes des distances des planètes à l’astre radieux. La durée de l’année sidérale en jours moyens est de 365j,25637 ou 365j 6h 9m 10s,37. L’année sidérale surpasse donc l’année tropique de 20m 18s,77.

Le temps que le Soleil, dans son mouvement apparent autour de la Terre, emploie pour revenir exactement au même point de son orbite, est l’année anomalistique, du mot anomalie qui signifie inégalité ; on se souvient que les perturbations planétaires font varier les éléments des orbites. L’année anomalistique exprimée en jours moyens est de 365j,259709 ou 365j 6h 13m 58s,8.

Si l’on considérait le mouvement de la Terre par rapport aux planètes, et les intervalles de temps qui la ramèneraient à une même longitude avec chacune des autres planètes, on aurait diverses années synodiques dont il est inutile que nous indiquions les valeurs.

Pour les besoins des explications qui vont suivre, il est seulement nécessaire que nous remarquions que l’année tropique, égale à 365j 5h 48m 51s,6, renferme une fraction de jour assez embarrassante qui a donné lieu à toutes les difficultés des concordances des calendriers, à toutes les déformations successivement imaginées. En admettant que l’année soit de 365j,25 ou 365j 6h, on fait une erreur de 11m 8s,6.