Astronomie populaire (Arago)/XXIV/05

GIDE et J. BAUDRY (Tome 4p. 130-131).

CHAPITRE V

aplatissement de mars


Les premières observations de l’aplatissement de Mars sont d’Herschel, et remontent à 1784. Ce célèbre astronome porta cet aplatissement jusqu’à un 16e. Schrœter se déclara contre cette appréciation ; il prétendit que si l’aplatissement existait, il ne pouvait être supérieur à 1/80e.

Bessel, dont l’autorité en pareille matière ne saurait soulever un doute, s’est aussi prononcé contre l’existence d’un aplatissement de Mars, susceptible d’être mesuré avec les instruments actuels, même à l’aide de son célèbre héliomètre de Kœnigsberg.

Je suis forcé d’opposer à des dénégations aussi positives, les mesures que j’ai faites à l’Observatoire de Paris depuis l’année 1811 jusqu’à l’année 1847.

Ces observations ont toutes confirmé l’existence de l’aplatissement dans Mars, et elles ont donné pour sa valeur 1/30e environ.

Je sais bien que ce résultat ne s’accorde pas avec celui que l’on peut déduire de la théorie de l’attraction.

Laplace rendait compte de cette discordance en supposant que des soulèvements locaux analogues à ceux dont on voit les effets dans diverses parties de la Terre, avaient pu avoir relativement une plus grande influence sur la figure d’une petite planète que sur celle de notre globe ; mais cette explication est sujette à de sérieuses difficultés. La figure de Mars est très-régulière ; tout paraît semblable au nord et au midi de l’équateur de la planète, et les diamètres mesurés à 45° m’ont semblé avoir une longueur intermédiaire entre les diamètres de l’équateur et ceux des pôles, et précisément comme l’exigerait une forme elliptique.