Astronomie populaire (Arago)/XI/08

GIDE et J. BAUDRY (Tome 1p. 509-510).

CHAPITRE VIII

nébuleuse perforées ou en anneau et nébuleuses
en spirales


William Herschel classait parmi les curiosités du firmament une nébuleuse inscrite sous le no 57 dans l’ancien catalogue de la Connaissance des temps. Pour être justes, hâtons-nous d’ajouter que Messier et Méchain, avec leurs faibles lunettes, n’avaient ni aperçu aucune étoile dans la nébulosité, ni discerné sa forme réelle. Cette nébuleuse (fig. 118) est, au fond, un anneau d’étoiles un peu elliptique. Elle est située entre β et γ de la Lyre ; elle a été découverte en 1779, à Toulouse, par Darquier. On voit au centre un trou noir ou du moins faiblement éclairé. Les deux axes sont dans le rapport de 83 à 100. Le trou obscur occupe la moitié environ du diamètre de la nébuleuse.

Il y a encore une nébuleuse remarquable, découverte par Messier en 1773, et indiquée dans son catalogue sous le numéro 51. Elle est située dans l’oreille gauche d’Astérion ou Chien de chasse septentrional, très-près de η de la queue de la Grande Ourse. Dans le télescope de 45 centimètres de sir John Herschel, elle se présentait (fig. 121) sous l’apparence d’une large et brillante nébuleuse globulaire, entourée d’un anneau à une distance considérable, dans lequel on remarquait des inégalités d’éclat. Le grand télescope de 2m de lord Ross a changé cet aspect en une spirale brillante (fig. 123), aux replis inégaux, dont les deux extrémités, c’est-à-dire le centre et la partie antérieure, sont terminées, selon les expressions de mon ami de Humboldt, par des nœuds épais, granulaires et arrondis.

La nébuleuse marquée 99 dans le catalogue de Messier et située sur l’aile boréale de la Vierge, près de l’étoile no 6 de la Chevelure de Bérénice, présente aussi l’image d’une spirale (fig. 124) dans le télescope de lord Ross ; cette spirale n’a qu’un seul nœud au centre.

Parmi les nébuleuses perforées, il faut encore citer la grande nébuleuse au milieu de laquelle se trouve η d’Argo, et dont nous donnons un dessin (fig. 120), d’après sir John Herschel. Elle couvre sur la voûte céleste plus de 4/7es d’un degré en carré. Elle est partagée en plusieurs masses irrégulières qui jettent une lumière inégale. On y distingue un espace vide, de forme presque ovale, sur lequel se trouve répandue une lumière très-faible.