Astronomie populaire (Arago)/IX/34

GIDE et J. BAUDRY (Tome 1p. 446).

CHAPITRE XXXIV

les étoiles brillent-elles d’une lumière propre, d’une lumière
née dans leur propre substance


C’était l’opinion de Métrodore, de Stobée, de Straton, de Dionitius, de Pline, que les étoiles brillent d’une lumière réfléchie, c’est-à-dire qu’elles empruntent leur éclat au soleil. L’opinion contraire est-elle susceptible d’une réfutation mathématique ?

Sans avoir rien à statuer sur la source de la lumière des étoiles, les astronomes sont parvenus à prouver qu’à la distance qui nous sépare du plus voisin de ces astres, 38 millions de lieues sous-tendraient au maximum un angle d’une seule seconde. Ce résultat numérique place les étoiles relativement au soleil, ou à une distance égale à 206 mille fois environ le rayon de l’orbite terrestre, ou au delà. Mais, à la distance de 206 mille fois le rayon de l’orbite terrestre, le soleil devant faire au plus l’effet d’une des étoiles de deuxième à troisième grandeur, la surface de chaque étoile serait éclairée par notre Soleil, comme la Terre l’est par la polaire. Or, vue de loin ou de près, notre Terre, éclairée seulement par la Polaire, serait un corps presque complétement obscur. En vain augmenterait-on la force réfléchissante de la lumière des étoiles, jamais, avec la lumière débile de la polaire, on ne parviendrait à engendrer la lumière éclatante de Wéga de la Lyre, de la Chèvre ou de Sirius.