Astronomie populaire (Arago)/IV/03

GIDE et J. BAUDRY (Tome 1p. 164-165).

CHAPITRE III

les anciens connaissaient les propriétés échauffantes
des foyers des loupes


Une plaisanterie d’Aristophane (431-404 avant Jésus-Christ) nous apprend qu’on savait très-bien chez les anciens que la lumière solaire se condense considérablement derrière une boule de verre et qu’elle y allume les corps combustibles. Dans la comédie des Nuées, Strepsiade explique, en effet, à Socrate qu’au moyen des boules de verre il pourra désormais se dispenser de payer ses dettes, puisque, dit-il, elles lui fourniront les moyens de détruire de loin toute espèce d’assignation dans les mains de ses créanciers sans qu’ils puissent s’en apercevoir.

Les propriétés des boules de verre étaient également connues des Romains. À défaut de la pierre infernale, ces boules exposées au soleil leur servaient à cautériser les chairs malades. C’est aussi à l’aide de la chaleur empruntée aux rayons solaires condensés que les Romains rallumaient le feu du temple lorsque, par négligence, les vestales l’avaient laissé éteindre.