Gérard (p. 99-380).



ARNOLDIANA.




Sophie Arnould avait dix-huit ans moins deux mois lorsqu’elle parut pour la première fois à l’Académie royale de Musique ; elle débuta dans le divertissement du ballet des Amours des Dieux, par un air détaché qui commence ainsi : Charmant Amour[1]. On lui a souvent entendu dire que cette invocation lui avait porté bonheur.

Dorat entra dans les mousquetaires à l’époque où Sophie Arnould fut reçue à l’Opéra ; mais il quitta bientôt l’état militaire pour se livrer entièrement à la littérature. Ce poëte avait la prétention de passer pour homme à bonnes fortunes ; Sophie, qui connaissait la faiblesse de ses moyens, lui dit un jour : « Mon cher Dorat, vous voulez jouer le berger Tircis ; mais vous n’êtes pas fait pour ce rôle-là. »

Dans une promenade au bois de Romainville elle rencontra Gentil-Bernard, qui, rêvant à l’Art d’Aimer, était assis comme Tityre à l’ombre d’un hêtre : — Que faites-vous donc dans cette solitude ? lui demanda Sophie. — Je m’entretiens avec moi-même, répondit le poëte : « Prenez-y garde, reprit-elle ; vous causez avec un flatteur. »

On a vu rarement le double talent de la déclamation et du chant réunis dans le même sujet : Chassé posséda ce rare mérite ; sa voix et son jeu l’élevèrent au rang des plus grands acteurs lyriques. Cet artiste se retira en 1737. Un musicien s’étant présenté pour lui succéder, Sophie lui dit : « Monsieur, si vous voulez être des nôtres, tâchez de vous faire Chassé. »

Mlle Clairon[2] naquit en 1720 à Condé, petite ville du département du Nord, pendant le carnaval. Là tout le monde aimait le plaisir : le curé et son vicaire étaient masqués, l’un en Arlequin et l’autre en Gilles. On apporta l’enfant, qui avait l’air mourant, et le curé l’ondoya sans changer d’habit. Cette célèbre actrice qui occupa la scène avec tant d’éclat, débuta à l’Opéra-Comique à peine âgée de douze ans ; elle passa de là aux Italiens, au grand Opéra, enfin aux Français, où la gloire l’attendait. Elle était galante, voluptueuse et peu intéressée. Quelque temps avant sa retraite, qui eut lieu en 1766, on parlait sourdement de son mariage avec M. de Valbelle, son amant intime, et en attendant elle vivait avec un Russe d’une réputation singulière. On disait à Mlle Arnould que ce sigisbé se contentait de lui baiser la main : « C’est tout ce qu’il peut faire de mieux. » répondit-elle.

Albaneze, sopraniste du Conservatoire de Naples, et l’un des plus fameux castrats[3] que nous ayons eus, vint à Paris à l’âge de dix-huit ans. Une dame, l’ayant entendu chanter, en devint amoureuse, et parlait avec enthousiasme du charme de sa voix : « Il est vrai, dit Sophie, que son organe est ravissant ; mais ne sentez-vous pas qu’il y manque quelque chose ? »

Mlle Beaumenard, actrice de la Comédie française, avait joué en 1743 à l’Opéra-Comique, où elle était connue sous le nom de Gogo. Aucune actrice n’a demeuré si longtemps au théâtre. Le fermier général d’Oguy lui ayant donné une superbe rivière de diamans, une de ses camarades en admirait l’éclat, mais trouvait que cette rivière descendait bien bas : « C’est qu’elle retourne vers sa source, observa Sophie. »

Chévrier a présenté dans son Colporteur une satire affreuse des mœurs du siècle ; les principales actrices de Paris y sont passées en revue, et chacune a son paquet. Cet écrivain virulent, poursuivi par la police, alla mourir en Hollande en 1762. Le bruit ayant couru qu’il s’était empoisonné : « Juste ciel ! dit Mlle Arnould, il aura sucé sa plume. »

Poinsinet a fait imaginer le mot mystification pour exprimer l’art de tirer parti d’un homme simple en s’amusant de sa crédulité. Cet être singulier ne manquait pas de cette vivacité d’esprit naturel qui s’exhale quelquefois en saillies piquantes ; mais il était absolument dénué de jugement. Un de ses prôneurs vantait un jour les nombreux ouvrages de Poinsinet en disant que peu d’auteurs avaient son esprit : « Je pense comme vous, reprit Mlle Arnoud ; Poinsinet a tant d’esprit dans sa tête que le bon sens n’a jamais pu s’y loger. »

Le lord Craffort, grand adorateur des vierges de l’Opéra, faisait le dévot et se ruinait au jeu. Sophie lui dit un jour : « Milord, vous ressemblez aux bons Page:Deville - Arnoldiana.djvu/116 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/117 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/118 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/119 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/120 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/121 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/122 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/123 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/124 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/125 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/126 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/127 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/128 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/129 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/130 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/131 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/132 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/133 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/134 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/135 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/136 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/137 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/138 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/139 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/140 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/141 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/142 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/143 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/144 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/145 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/146 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/147 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/148 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/149 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/150 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/151 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/152 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/153 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/154 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/155 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/156 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/157 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/158 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/159 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/160 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/161 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/162 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/163 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/164 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/165 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/166 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/167 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/168 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/169 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/170 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/171 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/172 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/173 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/174 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/175 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/176 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/177 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/178 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/179 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/180 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/181 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/182 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/183 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/184 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/185 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/186 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/187 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/188 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/189 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/190 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/191 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/192 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/193 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/194 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/195 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/196 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/197 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/198 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/199 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/200 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/201 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/202 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/203 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/204 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/205 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/206 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/207 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/208 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/209 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/210 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/211 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/212 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/213 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/214 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/215 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/216 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/217 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/218 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/219 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/220 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/221 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/222 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/223 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/224 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/225 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/226 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/227 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/228 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/229 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/230 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/231 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/232 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/233 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/234 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/235 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/236 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/237 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/238 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/239 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/240 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/241 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/242

On a vu dans le même temps figurer à l’Opéra trois sœurs qui portaient toutes les trois des noms de fleurs ; l’une s’appelait Rose, l’autre Hyacinthe, et la dernière Marguerite. Comme on les nommait devant Sophie, elle s’écria : « Bon Dieu ! quelle plate-bande ! »

Un musicien, un peu gascon, se vantait d’être aimé d’une femme charmante qui demeurait dans le faubourg Saint-Marceau. — Oh ! oh ! dit un plaisant, il y a bien de la boue dans ce quartier-là. — Cela n’empêche pas, reprit l’artiste, que ma conquéte y fait du bruit. — En ce cas, reprit Sophie, je gage que votre belle a des sabots.

Un jeune mousquetaire qui croyais sans doute que l’amour tient lieu de tout, faisait une cour assidue à une jolie danseuse, mais dont le cœur ne s’ouvrait qu’avec une clef d’or. Un jour qu’il se plaignait de n’obtenir de sa belle que de vaines promesses, Mlle Arnould lui dit : « Il faut être bien novice pour ignorer que l’amant qui ne dépense qu’en soupirs n’est payé qu’en espérances. »

Ce qui a surtout nui à l’abbé Terray[4] dans l’esprit des Parisiens, c’est qu’il montrait dans ses réponses trop de mépris pour l’opinion publique. On lui reprochait un jour qu’une de ses opérations ressemblait fort à prendre l’argent dans les poches. « Et où voulez-vous donc que je le prenne ? » répondit-il. Une autre fois on lui disait, une telle opération est injuste. « Qui vous dit qu’elle est juste ? » répliqua-t-il. Un coryphée de l’Opéra étant allé solliciter près de lui le paiement des pensions de plusieurs de ses camarades, revint tristement dire à Sophie que l’abbé Terray l’avait fort mal accueilli. « Je n’en suis point surprise, répondit-elle ; comment paierait-il ceux qui chantent, quand il ne paie pas ceux qui pleurent. »

Un jeune poëte paraissait indécis sur le genre de composition dramatique dont son génie devait s’occuper. — Conseillez-moi, disait-il à Mlle Arnould, où dois-je me fixer, et quel modèle prendrai-je ? — Croyez-moi, répondit-elle, fixez-vous au Théâtre-Français, et tâchez d’y prendre Racine.

En 1773 le Palais-Royal, bien différent de ce qu’il est aujourd’hui[5], renfermait un jardin beaucoup plus vaste. Une allée d’antiques maronniers formant le berceau, présentait un agréable spectacle par la brillante compagnie qui s’y rassemblait trois fois par semaine ; des concerts délicieux qui se Page:Deville - Arnoldiana.djvu/247 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/248 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/249 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/250 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/251 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/252 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/253 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/254 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/255 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/256 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/257 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/258 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/259 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/260 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/261 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/262 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/263 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/264 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/265 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/266 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/267 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/268 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/269 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/270 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/271 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/272 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/273 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/274 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/275 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/276 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/277 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/278 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/279 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/280 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/281 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/282 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/283 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/284 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/285 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/286 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/287 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/288 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/289 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/290 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/291 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/292 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/293 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/294 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/295 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/296 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/297 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/298 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/299 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/300 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/301 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/302 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/303 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/304 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/305 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/306 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/307 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/308 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/309 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/310 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/311 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/312 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/313 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/314 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/315 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/316 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/317 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/318 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/319 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/320 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/321 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/322 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/323 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/324 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/325 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/326 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/327 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/328 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/329 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/330 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/331 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/332 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/333 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/334 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/335 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/336 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/337 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/338 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/339 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/340 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/341 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/342 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/343 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/344 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/345 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/346 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/347 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/348 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/349 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/350 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/351 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/352 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/353 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/354 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/355 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/356 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/357 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/358 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/359 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/360 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/361 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/362 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/363 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/364 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/365 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/366 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/367 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/368 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/369 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/370 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/371 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/372 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/373 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/374 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/375 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/376 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/377 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/378 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/379 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/380 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/381 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/382 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/383 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/384 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/385 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/386 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/387 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/388 Page:Deville - Arnoldiana.djvu/389 bon cœur. L’un de ces derniers composa pour elle les vers suivans :


      La plus charmante des actrices
   Doit résider au séjour des élus.
La rigide vertu lui reprocha des vices ;
Mais le vice admira ses aimables vertus.
      L’esprit, les talens et les grâces
      Brillaient chez elle tour à tour,
   Et les beaux arts, en composant sa cour
   De la vieillesse écartaient les disgrâces.
      Ô vous ! nymphes de l’Opéra,
      Dont l’amour embellit la vie,
      Pour modèle prenez Sophie,
      Et chacun vous adorera.




On a remarqué que les trois plus grandes actrices du dix-huitième siècle, Clairon, Dumesnil et Arnould ont fini en 1802 leur brillante carrière ; de même que les trois plus célèbres acteurs de leur temps, Eckhof en Allemagne, Garick en Angleterre, et Lekain en France, sont morts dans la mérite année en 1778.


FIN.
  1. Un amateur, ravi de ses accens mélodieux, lui adressa cet impromptu :

    Que ta voix divine me touche !
    Et que je serais fortuné
    Si je pouvais rendre à ta bouche
    Le plaisir qu’elle m’a donné !

  2. Garrick, célèbre acteur anglais, se trouvant à Paris en 1763, mit ce quatrain au bas d’un tableau qui représentait Mlle Clairon couronnée par Melpomène :

    J’ai prédit que Clairon illustrerait la scène,
          Et mon espoir n’a point été déçu :
          Elle a couronné Melpomène ;
    Melpomène lui rend ce qu’elle en a reçu.

  3. Barthe composa en 1767 une pièce de vers intitulée : Statuts pour l’Académie royale de Musique. Voici l’un des vingt-deux articles qui les composent :

    Tous remplis du vaste dessein
    De perfectionner en France l’harmonie,
    Voulions au pontife romain
    Demander une colonie
    De ces chantres flûtés qu’admire l’Ausonie ;
    Mais tout notre conseil a jugé qu’un castra,
    Car c’est ainsi qu’on les appelle,
    Était honnête à la chapelle,
    Mais indécent à l’Opéra.

  4. Lorsqu’on porta les sacremens à ce ministre, une poissarde se mit à dire : On a beau lui porter le bon Dieu, il n’empêchera pas que le diable ne l’emporte.
  5. C’est en 1781 que le duc de Chartres fit construire le nouveau Palais-Royal ; on y afficha les vers suivaus :

        Le prince des gagne-deniers,
        Abattant des arbres antiques,
        Nous réserve sous ses portiques ;>
        Au travers de petits sentiers,
        L’air épuré de ses boutiques
        Et l’ombrage de ses lauriers.