Ariette (André Fontainas)

Parnasse de la Jeune BelgiqueLéon Vanier, éditeur (p. 50-51).


Ariette


Rhythmes sautillants, fluets
Et pimpants des menuets
xxxxEt des pavanes ;
Fraîcheurs de fleurs de pêcher
Qu’ont les nymphes de Boucher,
xxxxSi diaphanes ;

Pétales des roses-thé,
Chairs de lys et de clarté
xxxxBlanches et roses ;
Timides, frêles couleurs,
Charmes pâles des langueurs
xxxxEt des chloroses ;

Chairs qui parfument les airs,
Doux regards tendres et clairs
xxxxDes Amoureuses ;
Cheveux lumineux, épars
Sur le front de toutes parts,
xxxxBoucles fiévreuses ;


Lèvre babillarde où rit
Et s’épanouit l’esprit
xxxxQui nous captive
Dans la lumière des dents ;
Enthousiasmes ardents ;
xxxxFierté native ;

Tout ce qu’on aime : candeur,
Harmonieuse splendeur,
xxxxGrâce charnelle,
Rires de l’âme et du corps,
Voix sereine aux purs accords,
xxxxTout est en Elle !