Argument du quatrième livre de la Franciade

Texte établi par Auguste NoëlDidot (p. 438-439).


ARGUMENT DU QUATRIÈME LIVRE,

PAR AMADIS JAMIN

Dicée se courrouce, sachant la mort de sa fille Clymène, et pense comme il doit punir Francion, qu’il soupçonnait en être cause. Le prince phrygien fait entendre à Hyante l’amour qu’il lui porte. Hyante et Francus vont le lendemain au temple ; une corneille parle, et avertit Amblois de n’accompagner Francion. Ce prince supplie Hyante de lui montrer les rois qui sortiront de son estoc. Hyante discourt si elle doit aimer ou non. Elle commande à Francion d’apprêter un sacrifice aux esprits des enfers, et se parfumer d’encens mâle, et autres semblables suffumigations. Il obéit à ce commandement. Le poète décrit une folle et horrible descente aux enfers. Après que Francus a immolé la victime et invoqué toutes les puissances de l’empire de Pluton, Hyante vient toute tremblante et folle de fureur, laquelle prophétise audit Francus son voyage des Gaules. Elle prédit le songe du fantôme qui doit apparaître à Marcomire, et ce que fera Marcomire ayant en son armée trois cents capitaines. Après elle discourt comme les âmes viennent et revont en nouveaux corps, et de quoi tout ce qui est vivant en ce monde prend sa naissance ; que deviennent les âmes des corps mourants, quelle punition elles endurent aux enfers pour leurs péchés, et comment elles s’en purgent, et par quel espace de temps. Francion sacrifie derechef aux déités infernales, et les âmes sortent incontinent pour boire du sang de la victime. Lors il demande à Hyante qui sont ceux qu’il voit, et par ce moyen apprend sommairement quelques noms des rois de France, les actes infâmes des vicieux et les gestes magnanimes des vertueux. Bref, ce livre est des plus beaux, pour être divisé en quatre parties. La première est d’Amour, la seconde de Magie, la troisième de la Philosophie pythagorique, dite μετεμψύχωσις. L’auteur se sert exprès de cette vieille opinion, afin que cela lui soit comme un chemin et argument plus facile pour faire venir les esprits de nos rois en nouveaux corps ; car, sans telle invention, il eût fallu se montrer plutôt historiographe que poète. La quatrième partie consiste au narré de la première origine des monarques de France jusques à Pépin, duquel commence la seconde génération.