Alphonse Lemerre, éditeur (p. 103-104).

VŒUX DE NOËL


À Randal.


La chère a placé devant l’âtre,
Le soir de Noël, hier soir,
Ses minces chaussons de théâtre,
Ses chaussons plats de satin noir.

Fatigués d’avoir sur la scène
Fait des pointes, tracé des ronds,
Ils ont un air d’âmes en peine,
Les pauvres petits fanfarons.


Qu’y mettre ? De l’or ?… J’ai des dettes !
Des vers ?… Jamais elle ne lit.
Triste, je baisai leurs bouffettes
Et m’agenouillai près du lit,

Priant Dieu, la Vierge et le reste,
— C’est là, ma seule ambition —
De les admettre au Bal Céleste
Le jour de Résurrection.