Alphonse Lemerre, éditeur (p. 77-78).

NÉVROSE


À la Poupée noire.


Ma mie, à ton contact mon esprit s’est fripé.
Je jette sur ton corps toutes ces fleurs pourries,
Ton corps délicieux, superbement drapé.

Ma tête névralgique est saoûle d’hystéries.
Je baise ton sein mat aux battements si lourds,
Et tes lourds cheveux teints, et tes yeux de velours.


Maîtresse aux blanches mains, courtisane féline,
Le monde fauve et moi malsain, nous dégorgeons
De stupides baisers sur ta lèvre maligne.
J’ai le spleen par ce temps tiède d’été — Songeons. —

Ouvrons les blancs volets, prends ta voix pateline.
Parle tout tristement. — Sur les jaunes ajoncs
Le pinson vient stretter et l’eau du lac câline
Clapote, et le crapaud crie et fait des plongeons.