Alphonse Lemerre, éditeur (p. 53-54).

JAPON


À Mars.


Gravement appuyé sur un paravent noir,
Le guerrier fils d’Oyas attend sa bien-aimée.
On le voyait encore en tête d’une armée
Battre les ennemis du roi-dieu, l’autre soir.

Enfin il va goûter le prix du vrai devoir,
Il va se reposer près la chair parfumée
De Tsiki, courtisane assez en renommée
Pour ses yeux verts d’abord et pour son grand savoir ;


Car on l’oppose à Ko-Mati la poétesse.
Mais le front du guerrier est bas, plein de tristesse,
Il a peur que Tsiki ne le chérisse point,

Et sur son teint fardé de miel et de cinabre,
De gros pleurs vont roulant qu’il écrase du poing,
Il songe à s’entrouvrir le ventre avec un sabre.