Loys Labèque


Né à Léon, sur le littoral atlantique, en pleine forêt landaise, sur le bord de ce beau courant d’Huchet que les touristes n’avaient pas encore découvert, Loys Labèque arriva un beau matin à Paris, il y a quelque vingt ans. Il s’installa dans une mansarde et se coucha dans un lit où, quelques jours avant, un sculpteur, élève de l’Ecole des Beaux-Arts, s’était laissé mourir de faim !

Le nouveau venu croyait ainsi défier le destin. Nous ne le retrouvons qu’après plus de vingt années : entre temps, il avait séjourné en Angleterre et en Suisse, parcouru, comme gaucho, les pampas de l’Amérique du Sud, longtemps pérégriné à Jérusalem et dans tous les pays d’Orient…

Il revenait donc en 1919, avec un recueil de poèmes écrit pendant la guerre, œuvre sereine, nouvelle, toute de propagande spiritualiste : Les Poèmes Primitifs. C’est aussi une sorte d’autobiographie poétique qui commence à la forêt d’enfance et finit au Chemin de Damas ; dans un nouveau livre paru ces jours-ci. Les Poèmes Visionnaires, Loys Labèque continue à nous livrer sa pensée lyrique abondante, généreuse. Un remarquable poète nous est né dont l’œuvre robuste, sincère et poignante a déjà sa place marquée dans l’histoire de la poésie de notre temps !

J. VALMY-BAYSSE.