Anthologie des humoristes français contemporains/Henri Monnier

Anthologie des humoristes français contemporainsLibrairie Delagrave (p. 1-2).


HENRI MONNIER

(1799-1877)

Bibliographie. — Scènes populaires (1830) ; — Nouvelles Scènes populaires (1835-1839) ; — le Chevalier de Clermont (1837) ; — Scènes de la ville et de la campagne (1841) ; — Un Voyage en Hollande (1845) ; — les Bourgeois de Paris (1854) ; — les Diseurs de riens (1855) ; — Mémoires de M. Joseph Prudhomme (1857) ; — la Religion des imbéciles (1862) ; — Nouvelles Scènes populaires (1862).

Théâtre : les Compatriotes (Variétés, 1849) ; — Grandeur et Décadence de M. Joseph Prudhomme (Odéon, 1852) ; — le Roman chez la portière (Palais-Royal, 1855) ;le Bonheur de vivre aux champs (Palais-Royal, 1855) ; — Peintres et Bourgeois, 3 actes en vers (Odéon, 1855) ; — les Métamorphoses de Chamoiseau (1856) ; — Joseph Prudhomme chef de brigands (Variétés, 1860).


Henri Monnier naquit à Paris en 1799. Sa famille en fit d’abord un clerc de notaire, mais il se lassa vite de la procédure et entra dans l’atelier de Girodet pour se livrer à la peinture. Il n’eut jamais de talent comme peintre, mais il se fit rapidement connaître comme caricaturiste. Mais ce moyen d’expression ne suffit pas à sa nature exubérante. Ses qualités d’ironiste ne trouvaient pas le moyen de s’exprimer toutes dans les charges qu’il crayonnait. Il se mit bientôt à écrire et publia ses premières Scènes populaires, en 1830. Il les avait, bien entendu, illustrées lui-même. La plupart des nouvelles que contenait ce volume obtinrent un énorme succès : le Roman chez la portière, le Voyage en diligence, le Dîner bourgeois, le rendirent tout de suite populaire.

Insatisfait encore et n’ayant pu, par ces moyens, s’exprimer tout entier, il voulut s’essayer au théâtre et joua la comédie sur la scène du Vaudeville, mais il renonça vite à ce nouveau métier.

L’œuvre de Henri Monnier semblera sans doute un peu poussiéreuse aujourd’hui. Les types qu’il peignit et qui paraissaient si vivants à ses contemporains ont maintenant bien vieilli. Il n’en est pas moins vrai qu’il exerça sur son temps une véritable influence. Le personnage de M. Prudhomme reste le type traditionnel du bourgeois sous Louis-Philippe.

Henri Monnier mourut à Paris, le 3 janvier 1877, emporté par une congestion cérébrale.