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Le Garde national, Moniteur des 44,000 communes du royaume. On s’abonne à Paris, rue du Helder, no 21.

Après de violentes commotions, quand un peuple abandonné à lui-même, roi il y a un mois, vient de rentrer dans ses foyers, n’exigeant rien, satisfait de son intelligence et de son courage, quand l’ordre se rétablit, plus admirable qu’avant les jours de la victoire, une foule de journaux, nés dans la bataille, ont paru, bons et mauvais, mais tous s’écriant à l’envie : Gloire au peuple ! gloire à notre garde nationale  !!!

C’est devenu un beau nom que le titre de garde national ; un journal a eu l’heureuse idée de s’en emparer : il continuera sans doute sa marche ascendante ; car il n’y a pas un seul citoyen qui ne voudra dans ses longues heures de garde charmer ses loisirs par la lecture d’un journal qui lui fera connaître tous ses devoirs d’homme au service de la patrie qu’il a si puissamment contribué à sauver.

Le Garde national paraît tous les jours ; il doit entretenir une correspondance étendue entre toutes les villes de France.

Fidèle à son titre comme le garde citoyen l’est à son poste, il veillera à la conservation des droits publics et au maintien de l’ordre. Il consacrera ses principaux articles aux meilleurs moyens d’organisation, d’émulation et d’entretien de la garde nationale, aux faits généraux, aux résultats politiques, aux nouvelles diverses, aux progrès scientifiques, agricoles, commerciaux et industriels, à une biographie nationale : enfin, sous le titre de Veillées au corps-de-garde, il donnera un article anecdotique ou de mœurs, dont le sujet se rattachera autant que possible à la spécialité de ce journal.


Parmi les journaux nés de notre nouvelle organisation nous citerons le Patriote, journal du peuple, qui se fait remarquer par la rédaction de ses articles. On doit des éloges à ses fondateurs, car c’est un journal impartial, et, quoiqu’il ait quelque analogie avec un autre, il est beaucoup plus modéré dans les opinions qu’il émet, et s’attache plutôt à défendre nos droits qu’à attaquer le pouvoir : aussi doit-il être lu par tous les gens sages, et qui cependant ne veulent pas voir perdus pour la France les fruits de notre glorieuse révolution.


Au moment où l’ordre social troublé un instant commence à se rétablir, il surgit de toutes parts une foule d’associations tendant à favoriser les industries de toute espèce, et à faire partager aux habitans des campagnes le bien être qui doit en résulter. De ce nombre est la Compagnie d’assurances mutuelles contre la grêle. Nous signalons bien volontiers aux propriétaires territoriaux cette société philanthropique, qui a pour but de garantir mutuellement ses membres des périls et dommages que pourraient causer les ravages de la grêle aux récoltes pendantes par racines, jusqu’à leur enlèvement. Les conditions de l’assurance sont on ne peut plus favorables aux membres de la société : elles annoncent, à l’article 10 des statuts, qu’il y a exclusion de toute solidarité, et que pour un prix proportionné à la valeur de ses récoltes, chaque membre est à l’abri de la grêle, de ce fléau terrible et destructeur. Les bureaux de la direction sont à Paris, rue du Bac, no 98.


Atlas universel de géographie physique, politique, ancienne et moderne, contenant les cartes générales et particulières de toutes les parties du monde, rédigé conformément aux progrès de la science, pour servir l’intelligence de l’histoire, de la géographie et des voyages ; par Brué, géographe du roi, membre de plusieurs sociétés savantes, etc. Paris, chez l’auteur, rue des Maçons-Sorbonne, no 9.

Ce magnifique ouvrage a fondé depuis long-temps la réputation de son auteur. Il est recherché aujourd’hui par toute l’Europe savante. L’atlas de M. Brué est devenu en effet indispensable, non-seulement aux personnes qui s’occupent de géographie, mais à tous ceux qui cultivent l’histoire. Nous ajouterons qu’il peut aussi servir de modèle, sous le rapport typographique.


Actions héroïques des Parisiens pendant les journées des 27, 28 et 29 juillet 1830, ou traits de courage et de patriotisme, etc. Paris, chez Thimothée Dehay, libraire, rue Vivienne, no 2 bis : 1 vol. in-18. Prix : 1 fr. 50 c.

Le Navigateur, journal des naufragés et des autres événemens nautiques ; par une société de marins. Au Hâvre, chez Hue, libraire, rue des Drapiers ; et L’Hoste, rue de Paris, no 16 ; Paris, Alexandre Mesnier, place de la Bourse.

Prix : Paris, pour l’année 18 fr., pour 6 mois 10 fr. Ce recueil paraît tous les mois par cahiers de 50 à 60 pages in-8o, et forme 2 vol. par an.


La dernière fête de Tivoli a été remarquable. Le directeur de ce beau jardin n’avait rien épargné pour la rendre complète ; aussi depuis long-temps n’y avait-on vu une aussi brillante réunion. Nous engageons M. Robertson à continuer ; il est sur la bonne route, et c’est ainsi qu’il verra se renouveler chaque fois cette foule admiratrice de ses prodiges. Il y a une pensée nationale, dont on doit tenir compte au directeur de cet établissement, c’est le désir qu’il a d’y attirer les étrangers, de captiver leurs suffrages et d’étendre ainsi les limites de notre commerce et de notre industrie.


Les Français en Afrique ; par M. Eugène Desmares. Paris, chez tous les marchands de nouveautés.

L’auteur commence par faire sa profession de foi ; c’est-à-dire par nous apprendre qu’il est pour la nouvelle école. Aussi son poème s’en ressent-il ; mais si le romantique a ses défauts, il a ses beautés ; c’est aussi ce qu’on rencontre dans l’ouvrage de M. Eugène Desmares. Si l’on y trouve de belles strophes, on en trouve aussi de très-défectueuses et de hasardées. Nous pourrions en citer des unes et des autres ; mais le manque d’espace nous sauve des critiques, et nous prive des éloges. En somme, c’est l’ouvrage d’un jeune homme qui débute, et dont les premiers pas méritent l’intérêt et des encouragemens.

M. Desmares nous annonce un nouveau poème en dix chants sur la restauration de notre liberté. C’est un beau sujet sans doute ; mais quand on a le talent de M. Desmares, et qu’on veut rendre ses sujets populaires, la prose offre des avantages plus réels et plus généralement appréciés.