Annales de pomologie belge et étrangère/Saint-Valentin rose
Raisin Saint-Valentin rose.
Saint-Valentin rose.
Ce cépage est peu connu et nous possédons très-peu de données sur son compte ; quoiqu’il en soit, disons tout d’abord, qu’il est fertile, assez hâtif, et qu’à ces deux titres, il mérite de fixer notre attention.
Les sarments sont érigés ; le bois est assez faible, à nœuds distancés, et d’une couleur rouge-brun, devenant plus claire à l’automne.
Les feuilles sont grandes, tourmentées, à bords retournés en dessous, à nervures profondes et à dents grandes et aiguës ; les pétioles sont très-longs et les vrilles assez rares.
Les grappes sont nombreuses, moyennes, assez serrées. Les grains sont moyens, légèrement oviformes, et d’un beau rose, se colorant davantage à la maturité et beaucoup plus du côté du soleil ; ils sont de différentes grosseurs et mûrissent inégalement.
Les grains du Saint-Valentin ont la peau un peu trop ferme, pour que cette variété puisse être rangée parmi les meilleurs raisins de table ; néanmoins on ne doit pas la dédaigner comme telle, et ce raisin par sa belle couleur autant que par son goût agréable, peut y figurer fort honorablement.
Notre Saint-Valentin paraît être la même variété qui est cultivée dans la Valteline, ainsi que dans les vignobles des bords du Rhin, où elle est connue sous les noms de Feldlinger et de Fleisch Roth Valteliner. Constatons toutefois que cette dernière dénomination de chair rouge (fleisch Roth), est un peu exagérée pour la variété dont il s’agit ici. C’est d’ailleurs sous ce nom que cette variété est décrite dans l’Ampelographie universelle, et rangée par son auteur dans la tribu des Traminer.
Le Saint-Valentin mûrit dix à quinze jours avant le Chasselas de Fontainebleau.