Annales de pomologie belge et étrangère/Prune Autumn gage



Prune Autumn gage.

Prune Autumn gage.

(Reine-Claude d’automne.)

(Spécimens obtenus sur pyramides)

Cette prune occupe un rang distingué dans la série des fruits américains analogues à notre ancienne Reine-Claude. Elle a été obtenue et introduite par M. Guillaume Roé, de Newborgh, aux États-Unis, où l’on en fait beaucoup de cas, à cause de sa maturité tardive.

Le fruit est moyen, ovale, arrondi, un peu plus large et déprimé à sa base. La peau s’enlève facilement de la chair ; elle est épaisse, jaune pâle, ponctuée de jaune très-clair et recouverte d’une fleur blanchâtre. La couture est superficielle. Le point pistillaire est petit, rond, roux. Le pédoncule assez gros, vert, long de 15 à 20 millimètres, est placé à fleur du fruit ou dans une très-petite cavité.

La chair est jaune verdâtre remplie d’un jus sucré, relevé, d’une saveur délicate. Le noyau assez petit, ovale, obtus ; ses joues sont légèrement convexes, rugueuses et sillonnées. Les arêtes du ventre sont obtuses, en partie crénelées ; le sillon qui les divise est étroit et très-profond. Les arêtes dorsales sont obtuses et le sillon presque nul.

L’arbre est vigoureux ; il se prête bien à la forme pyramidale, sous laquelle nous le cultivons ; son bois est brun, ponctué finement de gris. Ses jeunes rameaux sont gros, longs et lisses. L’épiderme est brun rougeâtre d’un côté, vert-brun de l’autre.

Les feuilles vert foncé, ovales allongées, pointues, mesurent en longueur environ 10 centimètres sur 6 de large. Elles sont lisses en dessus et légèrement pubescentes en dessous. Leur serrature est régulière et bien marquée, ainsi que les nervures. Leur pétiole est moyen, lisse, canaliculé, long de 5 à 6 centimètres, brun-rougeâtre.

La maturité de cette prune a lieu, dans son pays natal, vers le milieu de septembre. Depuis trois ans, nous l’avons vu varier en Belgique du 20 septembre au 5 octobre, suivant la température.

Le fruit est peu sujet à gercer ; cette circonstance jointe à la vigueur de l’arbre, nous fait espérer qu’il conviendra pour la culture en haut-vent.

A. Royer.