Annales de pomologie belge et étrangère/Pomme Calville blanche à côtes




Pomme Calville blanche à côtes.


(Spécimen récolté sur pyramide.)

L’origine de cette variété est ignorée ; on peut cependant présumer qu’elle est française ; car c’est dans les ouvrages des pomologues français qu’on en trouve les plus anciennes descriptions : ainsi, Merlet l’a décrite l’an 1600, sous le nom de Calleville, et, un peu plus tard, la Quintinie, sous celui de Calville, dont l’orthographe a prévalu.

Les Allemands la nomment pomme de fraise, quoique le nom de Calville soit passé dans leur langue, où il sert à désigner des pommes plus ou moins arrondies, marquées de côtes plus ou moins saillantes, ayant un trognon à loges très-larges, mais dont les pepins ne se détachent pas à la maturité ; il indique donc en Allemagne, comme en France et en Belgique, toute une espèce.

Le fruit du Calville, est gros, largement aplati à la base et sensiblement rétréci vers le sommet ; il atteint jusqu’à 7 centimètres de diamètre, sur une hauteur un peu moindre. Le calice, petit, est placé dans une cavité peu profonde, irrégulière et entourée de bosses et de côtes très-saillantes, qui se prolongent en partie jusque vers le pédoncule, où elles s’abaissent et disparaissent presque entièrement. Le pédoncule est grêle, long, renflé à sa base ; il est placé dans une cavité profonde et évasée. La peau, fine, lisse, luisante, d’abord vert-clair, passe au jaune-citron à la maturité du fruit ; elle se colore parfois légèrement au soleil et se macule de quelques points rouge-cerise-vif, moins visibles avant la maturité. La chair est blanche, fine, grenue, tendre ; elle contient une eau sucrée légèrement acidulée, agréablement aromatisée et rafraîchissante. Sa maturité ordinaire a lieu en décembre, mais elle peut se prolonger jusqu’en avril et mai.

L’arbre, vigoureux et fertile, comporte les diverses formes propres au pommier. Nous pensons cependant que sa culture en espalier, au nord ou au couchant, lorsqu’il est greffé sur doucin, et en haut-vent, lorsqu’il est greffé sur franc, est préférable à toute autre et l’exposera moins aux chancres, qui le tuent souvent en peu d’années, surtout quand il est greffé sur paradis. Élevé en haut-vent, il demande à être placé dans un endroit abrité ; car le poids de son fruit le fait facilement tomber.

Les rameaux sont gros, longs, géniculés, brun-violacé.

Ses feuilles sont grandes, ovales, pointues, à dentelures profondes et inégales, vert-clair en dessus, vert-blanchâtre en dessous.

Le pétiole est gros et profondément canaliculé.

Alexandre Bivort.