Amours et priapées/La Sorcière

Amours et priapéesPoulet-Malassis (p. 43-44).


LA SORCIÈRE


Lorsque le vent d’hiver de ses quatre ailes bat
Le ciel, les bois, les monts et la plaine étendue,
La sorcière, dont l’âme à Satan est vendue,
Enfourche un balai sec, et part pour le sabbat.

Voyageuse doublant l’horreur des ombres mornes,
Sœur du hibou qui rêve au sommet d’une tour,
Elle sème partout ces fléaux de l’amour,
La syphilis mignonne, et les grotesques cornes.


Entend-elle passer des sanglots inconnus ?
Non ; mais, comme un troupeau de lubriques Vénus,
La sorcière rugit, de chaleurs opprimée,

Voudrait voir dans ses flancs entrer toute une armée,
Et, pour se consoler, haletante, affamée,
S’enfonce son balai jusqu’au fond de l’anus !