Amours et priapées/La Coupe

La Coupe (1869)
Amours et priapéesPoulet-Malassis (p. 25-26).


LA COUPE


Coupe de rose au fin contour,
Quel artiste t’a ciselée ?
D’un frais duvet qui t’a voilée ?
Est-ce la pudeur ou l’amour ?

Comme un sourire, tout autour
Court une guirlande annelée,
Dont l’odeur est renouvelée
Par les chauds baisers, nuit et jour.


Coupe où l’humanité vient boire !
Coupe où le cœur perd la mémoire
Dans le vin brûlant du plaisir !

Je veux que ma lèvre jumelle,
Ivre d’une soif éternelle,
Te tarisse en un long soupir !