Amours et priapées/La Bohémienne

Amours et priapéesPoulet-Malassis (p. 33-34).
◄  Conseil


LA BOHÉMIENNE


Au temps du carnaval, le front couvert d’un masque,
On la voit dans la rue ; et ses lourds cheveux blonds
Tombent en tresses d’or jusque sur ses talons,
Lorsque son doigt bondit sur le tambour de basque.

Sa danse et sa chanson, d’une allure fantasque,
Entrelacent gaîment les notes et les bonds ;
Puis, retroussant sa manche autour de ses bras ronds,
Aux passants généreux elle tend un vieux casque.


Serré par une écharpe, un frêle vêtement
Dessine de ses reins la cambrure et le galbe,
Modelés avec art comme une Vénus d’Albe.

Sa robe sur son corps flotte amoureusement ;
Et les cœurs, entraînés par le chant de sa danse,
Suivent ses pieds légers qui courent en cadence.