Circé (1869)
Amours et priapéesPoulet-Malassis (p. 29-30).


CIRCÉ


Les compagnons d’Ulysse, égarés sur les mers,
Ont jeté vers les dieux leurs sanglots en détresse,
Et leur navire aborde, au vent qui les caresse,
Dans l’île de Circé, la déesse aux yeux pers.

Ô femme ! ta beauté rend les hommes pervers !
Les matelots, baisant de loin l’enchanteresse,
Sur un rhythme indolent, ou que le désir presse,
Secouaient leur phallus au bord des flots amers.


En vils pourceaux Circé changea tout l’équipage.
Seul près d’elle, le roi d’Ithaque, fort et sage,
Songeait à Pénélope, et défendait son cœur.

Mais les pourceaux pâmés d’amour, grognant en chœur,
Pour soulager encor le feu qui les inonde,
Sur l’herbe ou les rochers frottaient leur ventre immonde.