Amours et priapées/À une Inhumaine

Amours et priapéesPoulet-Malassis (p. 131-132).


À UNE INHUMAINE


Vainement ton orgueil veut cacher ta beauté :
Mon œil, toucher lointain, plein de flamme et d’extase,
Soulève le velours, perce les plis de gaze,
Et ton corps m’apparaît en pleine nudité.

Comme le vendangeur, amoureux de ses vignes,
Parmi les pampres verts compte les grappes d’or,
Je visite les fruits de mon jeune trésor,
Et respire les fleurs qui parfument les lignes.


L’artiste et le poëte ont seuls ce don charmant
De déchirer de loin voiles et vêtement,
Pour baiser au grand jour la beauté toute nue.

J’ouvre l’écrin vivant de tes secrets bijoux ;
Mes doigts semblent palper ta cuisse, tes genoux,
Et jusqu’au clitoris ma langue s’insinue.