Almanach des honnêtes femmes pour l'année 1790 (éd. 1863)/07

de l’impr. de la Société joyeuse (p. 20-21).
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Juillet.
PHŒNICIENNES.

Jeudi 1. La princesse de Tarente.
Vendredi 2. Lemaire, marchande.
Samedi 3. Baudinot.
Dimanche 4. Rose.
Lundi 5. La marquise de Reuilly.
Mardi 6. La marquise de Soucy.
Mercredi 7. La marquise de la Roche-Aymon.
Jeudi 8. La duchesse de Bergues.
Vendredi 9. Protit, bouchère.
Samedi 10. Debau.
Dimanche 14. Saulnier.
Lundi 12. La marquise de Lombelon des Essarts.
Mardi 13. La comtesse Dubarry.
Mercredi 14. La comtesse de Clermont-Tonnerre.
Jeudi 15. La comtesse de Sainte-Aldegonde.
Vendredi 16. Caton.
Samedi 17. Bachotet.
Dimanche 18. Dellioz.
Lundi 19. La duchesse de Lorges.
Mardi 20. La marquise de Sorans.
Mercredi 24. La comtesse de Châlon.
Jeudi 22. La vicomtesse Damas-de-Marillas.
Vendredi 23. De Colonia.
Samedi 24. Chérin.
Dimanche 25. Dugazon.
Lundi 26. La marquise du Fon.
Mardi 27. La marquise Dubois-de-la-Motte.
Mercredi 28. La vicomtesse de Berval.
Jeudi 29. La comtesse de Saint-Simon.
Vendredi 30. De la Reynière.
Samedi 34. Trutaz.

Notes historiques.

Il était d’usage, en Phœnicie, que les femmes se peignissent les lèvres, pour imiter l’entrée du vrai sanctuaire de l’amour.

Elles enduisaient aussi de miel le gland de ceux qu’elles voulaient fêter, elles le suçaient avec ardeur, lubrifiaient la peau fine qui l’enveloppe, et leur salive, imprégnée du suc, attirait des flots d’amour.

On ne nous reprochera pas d’avoir oublié les bourgeoises. Mlle Lemaire de Dol a mérité surtout notre attention : elle avait pris un petit clerc sous sa protection, et se comportait avec lui comme une zélée phœnicienne ; son attachement allait jusqu’à vouloir l’établir notaire ; mais le petit ingrat l’abandonne, et se fait marchand de seringues. Depuis ce jour, Mlle Lemaire pleure et prend tous les matins un clystère, par sentiment pour le volage : on croit que Mme Baudinot achèvera de la consoler.

Mme Dugazon, après avoir joué Nina à Versailles, revint avec trois histrions. Les plaisirs de la route furent si vifs, qu’en leur mémoire elle a conservé un ulcère et un cautère.