Album des missions catholiques, tome IV, Océanie et Amérique/Nouvelle-Zélande

Collectif
Société de Saint-Augustin (p. 51-60).

NOUVELLE-ZÉLANDE

Le pays et les habitants. Colons et indigènes. Les Maoris.


ONNONS d’abord une idée générale du pays. La Nouvelle-Zélande est une terre de ressources extrêmement variées. De hautes montagnes, de riantes vallées, de vastes plaines, font de la Nouvelle-Zélande un continent en miniature : elle a ses régions élevées avec des neiges perpétuelles et des glaciers comparables à ceux de la Suisse. Les sources d’eaux thermales du district des lacs, dans l’île du nord, sont plus merveilleuses, sous bien des rapports, que celles de l’Islande. Une chaîne de montagnes s’étend du centre de l’île du nord jusqu’à l’extrémité méridionale de l’île du sud, dont le pic le plus élevé, le mont Cook, a 13,000 pieds anglais (3,900 mètres). Outre les vallées, les plaines et les plateaux, on voit çà et là des marais et de vastes champs de lin indigène (phorium tenax). Ailleurs des séries de collines onduleuses descendent par degrés dans les plaines couvertes de gazons et de fougères. Les forêts sont magnifiques ; il y règne un printemps éternel : le seul arbre indigène à feuilles caduques est le fuxtria excorticata. Les arbrisseaux sont nombreux et variés, les lianes abondent et entourent la tige des arbres, comme les cordages, les mâts d’un navire. On y voit deux espèces de palmiers très gracieux,


Mgr REDWOOD, de la Société de Marie, archevêque de Wellington.


et l’arbre fougère (fern tree) si remarquable par l’élégance de sa forme. Ces derniers arbres donnent parfois au paysage un aspect tout oriental.

La Nouvelle-Zélande possède plusieurs beaux ports, de grands estuaires et quelques fleuves navigables. Le plus gros fleuve, le Waikato, coule à travers le lac Taupo, dont la largeur est de plus de dix lieues, en conservant sa température et sa couleur, l’une et l’autre différentes de celles du lac.

Il y a quelques volcans en activité, par exemple le Tongariro, qui s’est fait sentir dernièrement en s’ouvrant un nouveau cratère latéral. Les tremblements de terre sont fréquents dans les régions voisines du détroit de Cook ; mais ils sont généralement faibles.

On y exploite des mines inépuisables de charbon, et la houille est de très bonne qualité. On exploite aussi des mines très considérables d’or et de fer. L’or se trouve dans des terres alluviales, ou dans des rochers de quartz. On rencontre aussi des mines d’argent et d’autres métaux.

Malgré le petit nombre des habitants, cette contrée jouit de presque tous les avantages des pays les plus civilisés. Le télégraphe va du nord au midi, passant sous mer par le détroit de Cook, et relié à l’Australie par un câble. Il a des ramifications dans toutes les localités importantes. Le coût du télégramme de dix mots, dans l’intérieur de la colonie, est de 1 fr. 20. Il y a déjà plusieurs lignes de chemin de fer. De nombreux bateaux à vapeur font le service avec l’Australie et relient les différents ports de la Nouvelle-Zélande. Les routes se multiplient pour faciliter aussi les transactions commerciales. Le missionnaire profite de tous ces progrès pour étendre le règne de Dieu.

Le pays se peuple rapidement, par suite de l’immigration qui, chaque année, lui amène plus de 30,000 personnes.

Le Grand Océan, qui entoure la Nouvelle-Zélande, rend le climat de cette île de plusieurs degrés plus


NOUVELLE-ZÉLANDE. — CHEF MAORI DE LA PROVINCE D'AUKLAND, d'après une photographie.


froid que sa latitude ne le ferait supposer. L’Australie est continentale ; la Nouvelle-Zélande est non seulement insulaire, mais pour ainsi dire océanique dans son climat. La température est plus égale en Australie ; à la Nouvelle-Zélande, le beau temps et la pluie se succèdent de la manière la plus irrégulière et la plus subite.

Par son étendue en latitude, la Nouvelle-Zélande offre une plus agréable variété de climat que tout autre pays du monde de la même grandeur. Le climat est tempéré ; peu de chaleurs excessives, encore moins de froids rigoureux, excepté dans les hautes régions.

Les nuits sont toujours fraîches et agréables. A Weelington, et plus encore dans la région semi-tropicale d'Aukland, les haies de géranium sont en fleurs tout l'hiver. Cette saison se fait sentir par des vents froids, humides et violents. Dans l'île du sud, la neige tombe de temps en temps dans les plaines, mais elle reste peu de jours, souvent peu d'heures. Il y a rarement des brouillards. Il pleut autant qu'en Angleterre ; les voyageurs qui arrivent d'Australie se plaignent quelquefois de l'humidité. Certaines parties de la colonie souffrent pourtant un peu de la sécheresse pendant l'été.

Presque toutes les productions de la France réussissent bien en Nouvelle-Zélande. On récolte, sur plusieurs points, un vin d'assez bonne qualité ; mais l'art du vigneron est peu avancé. D'autre part, la fraîcheur des nuits en été et le manque des fortes chaleurs au moment où le raisin mûrit, rendent les vins inférieurs à ceux de France.

On ne rencontre par un seul animal sauvage en Nouvelle-Zélande et le voyageur attardé peut coucher à la belle étoile sans redouter le moindre reptile. Cependant sur les dunes d'Otaki on rencontre une petite araignée noire et rayée de rouge dont la piqûre est venimeuse. Ce pays était naguère presque entièrement dépourvu d'animaux domestiques ; ceux qu'il possède actuellement y ont été introduits par les colons.

On sait que la Nouvelle-Zélande fut découverte, en 1642, par le navigateur hollandais Tasman. Quelques hommes de son équipage ayant voulu descendre à terre furent tués par les indigènes. Cet endroit a gardé le nom de « Baie du Massacre ». Tasman se borna à reconnaître la côte occidentale de ces grandes îles et leur donna le nom de l’une des provinces de son pays.

En 1749, le capitaine Cook visita la Nouvelle-Zélande, ou, pour mieux dire, il la découvrit de nouveau. Le célèbre navigateur anglais dressa la carte marine des trois îles qui composent ce groupe : l’île du nord, l’île du sud ou île centrale, et l’île Stewart. Cette dernière, beaucoup moins considérable que les deux autres, est située tout à fait au sud. Le détroit de Cook sépare l’île du nord de l’île du sud. La direction générale de ces îles est du nord-est au sud-ouest, et leur longueur atteint près de 1,200 milles (1,930 kilom.)

Lorsque les rapports du capitaine Cook eurent fait connaître ce nouveau pays, les baleiniers anglais, français et américains ne tardèrent pas à établir, dans les principaux ports, surtout vers le sud et dans le

NOUVELLE-ZÉLANDE. — PONT SUR L'AVON, A CHRISTCHURCH, d'après une photographie.


NOUVELLE-ZÉLANDE. — PONT DANS LA GORGE DE MANAVATU, d'après une photographie (Voir p. 54.)

détroit de Cook, diverses stations de pêche. Ces baleiniers furent ainsi les premiers colons de la Nouvelle-Zélande. Le voisinage de l'Australie y attira d'autres étrangers qui s'établirent principalement à la Baie des Iles, dans l'île du nord. En 1840, le capitaine Hobso prit possession de la Nouvelle-Zélande au nom de l'Angleterre, et, bientôt après, il fut nommé gouverneur de la nouvelle coloie. En 1852, le Parlement anglais reconnut son autonomie et lui octroya une charte qui continue de la régir. Le gouvernement se compose d'un gouverneur nommé par la reine d'un Conseil exécutif et d'un Parlement. Celui-ci est formé de deux Chambres le Conseil législatif dont les membres sont nommés à vie par le gouverneur, et l'Assemblée des représentants élus pour cinq ans par le suffrage universel.

Auckland fut d'abord la capitale de la Nouvelle-Zélande ; mais, en 1864, un acte du Parlement a transféré le siège du gouvernement à Wellington. Cette dernière ville, située dans les détroit de Cook avec un port excellent, était naturellement désignée à cet honneur. Elle est le centre de la colonie et le lieu d'escale obligé de toute la navigation à vapeur.

Les ministres anglicans et wesleyens arrivèrent dans ce pays à la suite des colons australiens. Ils y étaient déjà nombreux et puissants, lorsque, vers le commencement de 1838, les premiers missionnaires catholiques débarquèrent sur les côtes de la Nouvelle-Zélande, après un voyage de plus de quatorze mois. Ils s’établirent à la Baie des Iles, qui était alors le rendez-vous des baleiniers et des colons.

Auckland. — Cette ville, la plus ancienne de la Nouvelle-Zélande, ne date que de 1840. Ce n’était auparavant qu’un village en voie de formation.

La province d’Auckland, qui comprend à peu près la moitié de l’île du nord, est, vers le milieu de sa longueur, divisée en deux parties par l’isthme d’Auckland, Sur la côte orientale, au sud de l’immense baie de Waitemata, est assise la ville d’Auckland. Sur la côte occidentale, s’étend un autre vaste estuaire, et, aux bords du Manukau, s’élève la petite ville de Onehunga, distante d’Auckland de six milles seulement. Plus au sud, les eaux des deux mers sont à peine distantes d’un demi-mille. Cet isthme, étroit et peu élevé, était autrefois, pour les Maoris, un véritable portage, par où ils transportaient leurs pirogues d’une mer à l’autre. Aujourd’hui, de bonnes routes relient Auckland à Onehunga et aux autres petites villes de la côte occidentale. Un chemin de fer (Great south road) traverse le même isthme et se dirige vers le sud, par la riche vallée de Waikato, tandis qu'une autre ligne (Great north road) relie Auckland à la grande rivière de Kaipora et à la partie septentrionale de la province.

En 1880, la ville d'Auckland comptait environ 30,000 habitants, et le nombre de ceux qui sont disséminés dans le district est à peu près égal. On reconnaît l'extrême jeunesse de la ville au grand nombre de ses constructions en bois ; mais, d'année en année, s'élèvent de grands bâtiments en basalte poreux, extraits des cônes volcaniques environnants, et de jolies maisons en briques, qui attestent le progrès du goût architectural.

La situation d'Auckland, avec ses collines s'avançant dans la mer, et les anses comprises entre elles, fait penser à Sydney et aux profondes découpures de sa vaste baie. Comme le port d'Auckland a beaucoup de profondeur du côté de la ville, on a dû construire, sur les points de débarquement, des jetées ou piers s'avançant assez loin dans la mer. Le Commercial pier, entre autres, long d'un quart de mille, est véritablement l'un des ouvrages les plus remarquables des colonies océaniennes, et son utilité est incalculable pour le commerce maritime d'Auckland.

Auckland a perdu de son importance, lorsque, de capitale de la colonie, elle est devenue simplement chef-lieu de provinces ; mais sa position exceptionnelle lui réserve un brillant avenir. On peut dire qu’elle a un port sur les deux mers. Plusieurs fois par semaine des bateaux à vapeur partent, soit d'Auckland, soit de Manukau, pour Wellington et les ports intermédiaires. Tous font escale à Wellington, et de là ils vont visiter les ports de l’île du sud.

Les colons. — Enfonçons-nous dans l’intérieur avec le P. Yardin, vénérable missionnaire qui, en sa qualité de visiteur apostolique, entreprend une excursion dans les deux grandes îles. Nous prenons le chemin de fer à Wellington et filons dans la direction du nord. Sur la ligne on traverse successivement Hallcombe, Feilding, Bunnythorpe et Palmerston, villes naissantes dont la plus ancienne n’a pas plus de neuf ans d’existence, mais qui comptent déjà de 12 à 1800 habitants. Il a fallu avant tout abattre les arbres, défoncer le terrain, semer du gazon. Vous trouvez çà et là des scieries à vapeur. Des hommes robustes sont partout occupés à faire des éclaircies qui s’agrandissent d’année en année. (Voir la gravure p. 56.) Quand la forêt a disparu, des maisons en bois s’élèvent


VUE DU DÉBARCADÈRE D'AUCKLAND. (Voir p. 52.)


AUCKLAND, VUE PRISE DE LA CASERNE, d'après une photographie. (Voir p. 52.)


comme par enchantement, des rues et des routes sont tracées, des prairies sont formées, où moutons et bêtes à cornes trouvent bientôt une abondante pâture. La race anglo-saxonne, par sa ténacité, a réalisé ici des prodiges. Quantité de pauvres gens, qui ne pouvaient pas vivre dans leur pays, ont réussi à se créer ici des ressources, une honnête aisance, et même quelques-fois la richesse, à force de travail, de privations et d’énergie. On rencontre parmi eux des gens de toutes les nations, et aussi de toutes les dénominations religieuses possibles, ayant leurs chapelles particulières. Tous vivent en bons voisins, et suivent leurs religion sans s’inquiéter beaucoup de celle des autres.

Les gorges de Manawatu sont un des endroits les plus pittoresques de cette partie de la Nouvelle-Zélande. La rivière Manawatu, grossie d’une quantité d’affluents qui viennent du sud, de l’est et du nord, a réussi à se creuser un lit profond entre les monts Ruahine au nord, et les monts Tararua au sud : ces monts s’élèvent de 4 à 5.000 pieds au-dessus du niveau de la mer. Le pont jeté sur ce torrent n’étant pas achevé, nous descendons de voiture et montons dans une corbeille qui, roulant sous un câble de fer suspendu entre les deux rives, nous transporte rapidement


WELLINGTON, CAPITALE DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE, PARTIE SEPTENTRIONALE


à l’autre bord. Au delà, le chemin est des plus pittoresques ; il domine le fleuve. Sur la rive gauche, le gouvernement a ouvert une route sur le flanc de la montagne, d’où elle surplombe la rivière de 60 à 120 pieds. Cette route n’a pas plus de dix à douze pieds de large. Dans certains endroits, quand il faut franchir un affluent, on a jeté une sorte de pont sur l’abîme. Il serait difficile deux voitures de se croiser, et il faut au conducteur de l’habileté et une vigilance continuelle pour maintenir ses chevaux au milieu de la route, surtout aux tournants. La moindre imprudence briserait la voiture contre la montagne, qui d’un côté s’élève à une grande hauteur, ou, de l’autre, la précipiterait avec les chevaux et les voyageurs dans la rivière à une profondeur que l’œil n’aime guère à considérer. Dans l’un et l’autre cas, il y aurait danger de ne pas se relever. Dès qu’on entre dans ces fameuses gorges de Manawatu, longues de 9 à 10 kilomètres, on remarques généralement que les voyageurs parlent très peu ; on n’entend guère que les exclamations d’étonnement et d’admiration devant le panorama qui se déroule sous les yeux.

De vastes plaines, parsemées de troupeaux de moutons, nous conduisent jusqu’à l’entrée du « Seventy miles bush » (la forêt de soixante et dix milles).

Nous voyageons toute la journée dans cette grande forêt. Deux petits villages scandinaves, Norsewood et Danevirk, y ont été fondés par des bûcherons de la Norwège et du Danemark. Ces colons abattent les arbres à droite et à gauche de la route, les scient, en vendent le bois, et, au moyen du feu, commencent à défricher les terres pour les transformer en jardins et en champs de blé.

Les Maoris. — Mais nous avons hâte d’en venir aux indigènes de l’archipel. Sur ce sujet mettons à contribution les lettres des Pères Servant et Petitjean.

Maoris, ce sont les curieuses lignes d’un noir bleuâtre qu’ils se sont tracées sur le visage : je veux parler du tatouage. Le tatouage avec toutes ses variantes est la marque distinctive des diverses conditions. Les chefs ont seuls le privilège de se peindre les jambes. On reconnaît les femmes d’une illustre extraction à un léger tatouage sur les lèvres et à deux lignes droites et parallèles sur le front. Les gens du peuple et les esclaves sont bariolés sur le dos. Ces marques sont héréditaires et les enfants se font honneur de porter celles de leurs aïeux. Voici comment on imprime ce bizarre ornement : d’abord on trace des

« Les indigènes maoris habitent des cabanes construites avec des traverses en bois et des plantes marécageuses, le tout relié avec beaucoup de goût et d’habileté : elles sont couvertes soit avec les mêmes matériaux soit avec les longues branches du palmier du pays appelé nikau, soit avec des écorces d’arbres. Outre la porte qui est très basse, il y a aussi quelques petites croisées pour donner du jour, de l’air et laisser échapper la fumée qui souvent remplit ces sortes d’habitations. Une natte, quelques blocs de bois constituent à peu près tout le mobilier.

« Ce qui attire d’abord l’attention à la vue des


WELLINGTON, CAPITALE DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE, PARTIE MÉDIDIONALE.


Maoris, ce sont les curieuses lignes d'un noir bleuâtre qu'ils se sont tracées sur le visage : je veux parler du tatouage. Le tatouage avec toutes ses variantes est la marque distinctive des diverses conditions. Les chefs ont seuls le privilège de se peindre les jambes. On reconnaît les femmes d'une illustre extraction à un léger tatouage sur les lèvres et à deux lignes droites et parallèles sur le front. Les gens du peuple et les esclaves sont bariolés sur le dos. Ces marques sont héréditaires et les enfants se font honneur de porter celles de leurs aïeux. Voici comment on imprime ce bizarre ornement : d'abord on trace des lignes noires sur la peau, puis on fait une suite de petites blessures sur chacune d’elles avec un ciselet en pierre ; à chaque coup on trempe le ciselet dans un liquide où on a dissous la racine du Phormium tenax réduite en poussière. Autrefois tous les indigènes arrivés à l’âge mûr étaient forcés de subir cette douloureuse opération, mais depuis la formation de la colonie, les maoris, voyant que les Européens ne se tatouaient pas, ont, pour les imiter, abandonné en grande partie cette ancienne coutume, au moins ceux qui habitent dans le voisinage des blancs.

Les Maoris dépassent en général la taille moyenne,

NOUVELLE-ZÉLANDE. — DÉFRICHEMENT D'UNE FORÊT, d'après une photographie envoyée par le R. P. Sauzeau, missionnaire mariste. (Voir p. 52.)


beaucoup sont grands, bien proportionnés, forts et intelligents. Ils semblent d’un tempérament doux et pacifique, mais facile à irriter ; s’ils sont offensés ou croient l’être, leur vengeance alors est implacable comme les moyens auxquels ils ont recours. Vifs, actifs même au besoin, en temps ordinaire cependant ils sont indolents. Très hospitaliers, ils forment certainement une des plus intéressantes races de toute l’Océanie. Leur conversation est gaie, animée, remplie de tournures poétiques et pleine d’allusions à leurs ancêtres, à leurs coutumes et à l’histoire du pays ; naturellement curieux, ils ne négligent pas les moindres détails et harcèlent leurs visiteurs de toutes espèces de questions ; sous beaucoup de rapports, ce sont de vrais enfants.

La Mission. — Jusqu’en 1848, la Nouvelle-Zélande tout entière faisait partie du vicariat apostolique de l’Océanie occidentale, dirigé par S.S.Grégoire XVI (juin 1835), et confié à la Société de Marie, sous la juridiction de Mgr Pompallier.

Après la division du vicariat, la Nouvelle-Zélande forma deux diocèses : celui d’Auckland, laissé à Mgr Pompallier et celui de Welligton, confié à l’administration de Mgr Viard (20 juin 1848). Ce n’est qu’en 1859 que Mgr Viard quitta le diocèse d’Auckland pour se rendre à Wellington, où il arriva avec les


NOUVELLE-ZÉLANDE. — KIWI ET MOA, OISEAUX PARTICULIERS A CET ARCHIPEL.


Pères de la Société de Marie, le 1er mai 1850. Postérieurement les diocèses de Dunedin et de Christchurch ont été créés et le siège de Wellington a été érigé en archevêché.

Quand les missionnaires vinrent s’établir sur la baie des Iles, ce qui forme aujourd’hui le Canterbury et l’Otago, n’était habité que par quelques tribus maories, établies principalement le long des côtes, dans la presqu’île de Bank, à Port-Chalmers et dans l’ile Stewart. Ces parages furent visités dès 1804, et peut-être plus tôt par des baleiniers de toutes nations parmi lesquels se trouvaient des catholiques. Avec eux, le catholicisme s’introduisit dans le sud ; mais il faut bien dire que c’était un catholicisme fort mitigé et incapable de produire aucune influence sur l’esprit des naturels.

Frappé de la beauté du port d’Akaroa, un capitaine nommé Hempleman résolut de s’y fixer ; il débarqua à Peraki le 17 mars 1836. C’était le jour de la Saint-Patrick et, parmi les hommes de son équipage, plusieurs Irlandais catholiques résolurent de célébrer la fête de leur saint patron. C’est ce jour que le catholicisme fut implanté dans la presqu’île de Bank. Ces braves fils de la Verte Erin étaient les précurseurs des 80.000 catholiques qui habitent aujourd’hui la

Terre de Cook.
NOUVELLE-ZÉLANDE. — QUATRE TYPES DE FEMMES MAORIES AVEC LEURS COSTUMES ; d'après des photographies.