Afrique. Île Sainte-Hélène

AFRIQUE.




ÎLE SAINTE-HÉLÈNE[1].


Du milieu de l’Océan atlantique s’élève le rocher brûlé de Sainte-Hélène, dont les flancs calcinés sont taillés en hautes murailles verticales. L’aspect de cette terre semble annoncer la patrie du démon de l’ennui… Mais les ravines qui entr’ouvrent çà et là les roches volcaniques de son ossuaire, charment la vue par le mélange d’une riante verdure encaissée par de noirs trachytes, des laves refroidies, ou des ocres rouges et bigarrées. Ce mélange de verdure resserrée, d’eau fraîche et murmurante coulant dans les gorges étroites de roches calcinées par le feu, et qui n’ont pas même encore pu nourrir des lichens parasites ou des mousses humides, porte avec lui un sentiment indéfinissable de beauté et de rudesse qui épanouit et comprime à la fois l’émotion du voyageur.

L’île Sainte-Hélène, située dans l’hémisphère austral, gît par 15° 55′ 00″ de latitude sud et 7° 59′ 08″ de longitude occidentale à douze cents milles environ des côtes d’Afrique, à dix-neuf cents milles de l’Amérique méridionale, à six cents milles de l’île de l’Ascension, et à peu près à douze cents milles de Tristan d’Acuna. Sa plus grande longueur du nord-est au sud-ouest n’est que de trois lieues, sa largeur de deux, et sa circonférence d’un peu plus de huit. Sa surface comprend trente mille trois cents acres. La position de cette île, les avantages inappréciables qu’elle présente pour établir des croisières, les ressources qu’elle fournit à la nation qui s’y est établie pour détruire le commerce des autres peuples maritimes, lui ont valu de la part des Anglais le nom de Gibraltar des mers de l’Inde.

Le Florentin Améric Vespuce découvrit, dit-on, l’île de Sainte-Hélène en 1503. Elle était alors couverte d’épaisses forêts, arrosée par de nombreux ruisseaux, dont les bords étaient tapissés de céleri, de cresson, etc. Des phoques, et surtout les lions de mer, peuplaient ses rivages, où les tortues franches se rendaient en grand nombre ; mais nul être humain ne vivait sur sa surface. Cependant on regarde comme certain que le mérite de la découverte de cette île appartient au Portugais Juan de Nova Castella, qui paraît en avoir eu connaissance le 21 mai 1502, et qui lui donna le nom de la mère de l’empereur Constantin. Castella revenait des Indes, et faisait partie de l’expédition si célèbre de Vasco de Gama. Le premier colon de cette terre isolée fut Fernandez Lopez, qu’on y déposa en 1513, après avoir été mutilé comme rebelle et traître par les ordres du fameux Albuquerque. Sir Thomas Cavendish, navigateur anglais, la visita le 9 juin 1588, et fut surpris d’y trouver une colonie ignorée de Portugais qui s’y était établie en 1571. Le capitaine Lancaster, exécutant le premier voyage que les Anglais aient fait aux Indes, y séjourna dix-neuf jours, et trouva l’établissement florissant. Mais les Hollandais, acharnés à la conquête des propriétés portugaises, s’emparèrent de Sainte-Hélène, où ils se fixèrent jusqu’en 1651, qu’ils détruisirent leur colonie. À partir de cette époque, les Anglais s’y établirent et en furent chassés en 1672 par les Hollandais qu’ils en expulsèrent à leur tour l’année suivante. Le roi d’Angleterre la céda à la compagnie des Indes en 1674. Dampier visita cette île en 1691, et le 1er juin 1706, une escadre française, commandée par M. Desduguières, attaqua cette place, et coula sous ses batteries un bon nombre de navires. Depuis ce temps, elle n’a pas changé de maîtres[2].

Nulle personne étrangère à la colonie ne peut librement circuler dans l’intérieur de l’île, et lorsqu’on en obtient la permission, les autorités vous font accompagner par un sergent ou par un officier, suivant le grade dont jouit le voyageur…

Vue de la mer, l’île de Sainte-Hélène paraît triste et nue ; le pic de Diane, haut de deux mille six cent quatre-vingt-dix-sept pieds anglais, se perdant dans les nuages, en est le point culminant. High-Peak, remarquable par son cône arrondi, se montre à la pointe sud-ouest, et n’a qu’une cinquantaine de pieds de moins que la montagne précédente. Sur ces monts élevés l’air est froid, mais agréable, et les pics sourcilleux qui menacent le ciel sont, le plus souvent, entourés de nuages qui entretiennent une constante humidité, et par suite une végétation pressée et active.

Le climat de cette île est, dit-on, très-salubre. On n’y remarque ni tempêtes ni tremblemens de terre. Le ciel y est généralement serein. Le tonnerre et les éclairs sont très-rares, et une brise modérée et agréable tempère ce que les journées ont de trop chaud. Des pluies viennent fréquemment apporter la fraîcheur et la vie dans les vallées qui, sans elles, seraient bientôt brûlées. Quelquefois cependant de longues sécheresses ont fait périr le bétail en détruisant la végétation qui les nourrit. La saison des pluies a lieu en janvier et février, en été, et en juillet et août, dans l’hiver ; sa durée la plus ordinaire est de neuf ou dix semaines. Mais ces pluies, si rares en certains temps, deviennent parfois si abondantes, qu’elles produisent des torrens dont le cours, au fond des gorges, entraîne tout ce qu’il rencontre sur son passage. C’est ainsi qu’il y a peu d’années des nuages noirs fondirent sur la montagne qui domine la vallée Rupert, vallée ordinairement sèche que ne traverse aucun ruisseau, et donnèrent naissance à des masses d’eaux dont la brusque irruption détruisit les parapets des fortifications, et entraîna quelques-uns des canons qui les surmontaient…

Sur l’extrémité nord-est de Sainte-Hélène s’élève un mont de forme pyramidale dont la mer baigne le pied, et que les Anglais ont nommé le Pain de sucre (Sugar-loaf). Un télégraphe est posé sur son sommet ; sa base est garnie de trois batteries placées à une faible distance les unes des autres… Dans le sud-ouest, l’entrée de la vallée Rupert est fermée par une forte muraille à parapets, garnie de bouches à feu de gros calibre. La pointe Munden sépare Rupert-Valley de celle dite de James ou de la Chapelle, à l’entrée de laquelle a été bâtie la bourgade de James-Town. La ville se trouve dominée au sud-ouest par une muraille perpendiculaire dont le plateau est élevé à plus de huit cents pieds au-dessus du niveau de la mer ; c’est ce qu’on nomme Ladder-Hill, où trente pièces, placées en batterie, commandent la portion sud-ouest de l’île, la rade et la vallée de James. Mais les moyens de défense ne se bornent pas à cette rangée de canons : une forte batterie la protège en avant, et se trouve accompagnée de fours pour les boulets rouges, d’obusiers incendiaires et de meurtrières pour la fusillade. Derrière cette première ligne, et sous le canon de Ladder-Hill, est percée la seule porte à darse, par laquelle un homme seul peut passer, et qui est l’unique entrée pratiquée pour arriver à la ville, et par suite au centre de l’île. Les rochers qui encaissent cette étroite vallée sont taillés comme des murailles, et recèlent dans leur intérieur des chemins couverts destinés à la garnison, pour prendre par derrière l’ennemi qui, de vive force, se serait emparé des ouvrages extérieurs. Sandy-Bay, placée dans le sud de l’île, et où il eût été encore possible de tenter un débarquement, lorsque le ressac ne se fait pas sentir, est également fortifié avec art. Tous les points de l’île qui se commandent, les crêtes mêmes les plus abruptes des montagnes, sont hérissées de canons, dont les feux, plongeant dans tous les sens, rendent en quelque sorte inexpugnable ce misérable rocher. Toutefois la garnison actuelle ne se compose que de onze cents hommes, la plupart appartenant aux troupes d’artillerie de la compagnie, mais dont le nombre serait insuffisant dans un moment de crise, s’il fallait armer toutes les pièces. Les pitons montagneux ont été utilisés par l’établissement des vigies dont les signaux se correspondent et sont répétés par le télégraphe qui les transmet aux forts. Un navire apparaît-il à l’horizon, un coup de canon de la vigie, qui la première l’a aperçu, l’indique aux autres postes qui répètent ce signal et le renvoient au château d’Alarme (Alarm-House). Découvre-t-on plusieurs navires, les forts tirent chacun cinq coups de canon, et pour une flotte, composée d’un certain nombre de voiles, on donne une alarme générale. Chacun aussitôt se rend à son poste de combat, jusqu’à ce que le gouverneur, instruit par les embarcations qu’il a expédiées, à quelle nation appartiennent ces vaisseaux, ait fait battre la retraite.

Les bâtimens qui vont mouiller sur la rade de James-Town sont obligés d’expédier une embarcation à Sugar-Leaf-Point, pour être d’abord examinés par deux officiers de la garnison. Un poteau supporte cette inscription écrite en gros caractères : Send a boat here (Envoyez ici une chaloupe). Cette formalité remplie, on fait route vers la rade, en longeant Rupert-Valley et doublant la pointe Munden, que couronne la citadelle du même nom. À l’extrémité de cette pointe, à trente ou quarante brasses environ, est caché sous l’eau un écueil ou plus d’un navire s’est perdu. Le banc sur lequel on mouille n’est profond que de huit à quinze brasses, et s’étend au nord-ouest de l’île, depuis la vallée Rupert jusqu’à l’endroit qu’on nomme Horse-Pasture-Point, dans le sud-ouest. Un ruisseau d’une eau vive et fraîche arrose Lemon-Valley, située à environ deux milles dans le sud-ouest de James-Town. Les navires ont beaucoup de peine à y renouveler leur eau, à cause des rochers qui en bordent l’entrée.

La vallée de James, dans laquelle a été bâtie la bourgade qui porte le même nom, n’est guère qu’une ravine étroite qui s’élargit graduellement à mesure que l’on avance vers la mer. Les maisons qui en occupent le fond semblent devoir être englouties sous les rochers suspendus à une grande élévation au-dessus d’elles. La surface de ses parois latérales est nue, rougeâtre, et imite par la couleur de son aspect les scories rejetées des usines. Le fond de la vallée, au contraire, est garni d’un tapis de verdure qu’un milice ruisseau rafraîchit en serpentant sous des bouquets d’arbres. Le volume des eaux de ce ruisseau varie suivant la saison. Il est formé par de nombreuses filtrations qui se réunissent enfin pour tomber sur une haute colonnade basaltique, en nappes serrées, dont les chutes forment une cascade qui n’a pas moins de deux cents pieds de hauteur. Ces sources jaillissantes, se précipitant d’une voûte légèrement concave, tapissée d’épaisses fougères, contrastent avec la sévérité des alentours, où l’œil ne découvre que rochers noircis et calcinés, que cendres ou matières volcaniques.

Vue de la rade, la batterie avancée de James-Valley est séparée de la ville par une allée couverte de pepell-trees (figuiers des banians). C’est à une des extrémités de cette vallée, qu’est placé le bazar où les marins peuvent se procurer quelques légumes. La bourgade n’offre rien de remarquable : l’église est un édifice d’une extrême simplicité ; l’hôtel du gouverneur est gothique et à peine logeable ; le jardin de la compagnie, qui en forme une dépendance, et qui sert de promenade publique, est embelli par quelques végétaux étrangers et venus du Cap. Une seule rue pavée compose à peu près toute la ville ; mais les maisons, il faut l’avouer, sont généralement tenues avec une grande propreté. Une allée de figuiers indiens termine cette longue rue vers l’extrémité de la vallée. Là se trouve une place d’armes de cent pieds carrés, des casernes pour la garnison, un hôpital militaire et le jardin de botanique… Dans cette partie de la ville s’élèvent aussi de nombreuses et chétives baraques en bois, dont l’intérieur sale, puant et enfumé, est l’asile des Indiens et des Chinois employés comme manœuvres dans le service de la colonie. Autant l’aspect de ces demeures est dégoûtant, autant le fond de la vallée contraste par les délicieuses habitations de plaisance occupées par les riches Anglais. À gauche et à mi-coteau est l’habitation des Briars, devenue célèbre dans ces derniers temps, et que l’art a conquis sur la nature en l’entourant de végétaux, qui l’ont transformée en un oasis plein de charmes, tandis que tout ce qui l’entoure semble avoir été frappé de mort.

Sur la côte orientale de Sainte-Hélène est Longwood, ancienne résidence du lieutenant-gouverneur de l’île, et qui offre une étendue de terrain uniforme, plus considérable que partout ailleurs… Il est élevé de 1762 pieds au-dessus du niveau de la mer, et sa surface, jusqu’à Flag-Staff, est estimée à quinze cents acres. Les pâturages sont excellens ; mais cette partie de l’île a le grand inconvénient de n’être arrosée que par des pluies. Le chemin qui conduit à cette habitation est tracé, après qu’on a quitté la vallée de Sinn, sur une arête qui sépare des gorges profondes, et se dirige à l’est après avoir contourné un ravin sur lequel on chercherait en vain le plus petit brin d’herbe. Les alentours de Longwood sont tristes, nus et stériles. La vue de toutes parts est bornée par d’énormes rochers et surtout par le mont Barnes, Déadvood. Non loin de là se trouve la ferme où la compagnie des Indes entretient de nombreux troupeaux de moutons, destinés à être embarqués comme vivres de rafraîchissemens pour les vaisseaux qui lui appartiennent, lorsqu’ils se rendent des Indes en Europe.

L’eau employée pour les besoins de la garnison est prise à plus d’un mille de James-Town, et conduite par des tuyaux en plomb jusqu’à la jetée où les chaloupes des bâtimens sur la rade vont, à l’aide de manches en cuir, remplir les pièces dont elles sont chargées. Deux appareils ou grues servent à l’embarquement ou au débarquement des vivres, des munitions ou des marchandises. L’île ne fournit pas de bois à brûler ; et on emploie à cet effet l’ajonc qui croît abondamment dans les lieux stériles. Les légumes qu’on peut s’y procurer, en petit nombre toutefois, sont : les choux, les patates, les carottes, les navets, les haricots, les salades, etc., et parmi les fruits, les plus communs sont les pommes et les pêches. La couche de terre végétale varie en profondeur, et on conçoit naturellement qu’elle est d’autant plus profonde qu’elle occupe la partie la plus intérieure des vallées. Avant le gouverneur Beatson, l’agriculture était fort négligée ; c’est à lui qu’on doit l’introduction de plusieurs plantes utiles, et plus de soins dans la culture de quelques fruits des régions intertropicales. L’orge a parfaitement réussi à Longwood ; mais les vignes qu’on y a introduites n’ont jamais servi qu’à donner du raisin de table.

Les jardins les mieux entretenus sont ceux de Plantation-House, maison de campagne bâtie en 1791, pour l’usage des gouverneurs de Sainte-Hélène, et dont rien n’égale l’heureuse position et la beauté des sites.

Sur le côté droit de la vallée de James-Town, on a pratiqué, avec de grands efforts, une route en zig zags, qui conduit au sommet de Ladder-Hill. Ce travail, exécuté par des Chinois, nourris et payés à raison d’un schelling par jour, aux frais de la compagnie, est tellement doux, que des cavaliers et des voitures y montent sans effort. À gauche, un chemin de piétons conduit dans l’intérieur et aux parties orientales de l’île ; des sentiers se croisent en divers sens, et conduisent à des habitations occupant çà et là le fond des vallées. Une fois transporté en ces lieux, la scène change : aux horreurs des roches nues de la côte succèdent des paysages romantiques, pittoresques et animés : le sol semble revêtir les formes les plus fantasques, et si des éboulemens considérables et des quartiers de rochers brisés sont l’image du chaos, les fraîches pelouses qui s’étendent à côté, le murmure des ondes limpides qui fuient, abritées par des saules de Babylone, forment un contraste plus facile à sentir qu’à décrire. Nos lecteurs auront une idée suffisante de cet heureux assemblage d’une nature à la fois sévère et riante par la description de la vallée de Sinn, célèbre à plus d’un titre. Cette petite vallée, placée au centre de l’île, est couverte à son origine de pins aux rameaux droits, au feuillage sombre ; bientôt son bassin élargi est tapissé d’un gazon frais, où pullulent des géraniums aux fleurs écarlates, et qu’ombragent des châtaigniers d’Europe, des pommiers et quatre ou cinq saules pleureurs gigantesques. Des flancs du ravin jaillit, sous d’énormes touffes de fougères, une source qui se perd bientôt en humectant le gazon. Tout est riant dans cette partie de la vallée, tandis qu’à quelques pas plus loin ses bords sont nus, tachés de rouge et de noir, traversés par des zones bleuâtres, des veines ocreuses : de profondes crevasses en sillonnent l’ossuaire ; des roches éboulées encombrent son bassin ; des pans entiers menacent ruine, et de temps en temps s’écroulent avec fracas. Tout, dans cette vallée, est fait pour inspirer de profondes réflexions : là sont les prestiges de la vie, là l’image du néant ; et comme si la nature voulait lui imprimer encore un caractère plus imposant, là repose sous quelques pierres que voilent de grands saules… Napoléon Bonaparte[3].



  1. On doit cette notice à l’un de nos plus savans naturalistes, M. Lesson ; nous avons cru pouvoir en retrancher quelques détails, qui n’avaient rapport qu’aux sciences géologiques.
  2. La population de Sainte-Hélène est évaluée aujourd’hui à environ trois mille habitans, et dans ce nombre les esclaves noirs y entrent bien pour moitié. Les rivalités et les jalousies qui ne manquent jamais de régner dans les corps armés, divisent la classe supérieure de cette faible population, et ne permettent point qu’il y ait là, comme ailleurs, des réunions amicales, des fêtes ou des plaisir.
  3. L’île Sainte-Hélène doit sa formation à des émanations volcaniques depuis long-temps éteintes ; tout en elle rappelle son origine ignée. Çà et là, de longues et imparfaites colonnades d’un basalte gris-brun s’élèvent en obélisques. Celles qui méritent le plus d’être citées sont Loth et sa femme qui s’élèvent près de Sandy-Bay. Loth n’a pas moins de 1,444 pieds, au-dessus de la surface de la mer.

    Les bœufs ou les vaches introduits dans l’île ne servent point à la consommation des habitants, ou du moins on ne les tue que lorsqu’il y a nécessité absolue. La garnison est nourrie avec des salaisons apportées d’Angleterre ; les poissons, dont les côtes fourmillent, en font le complément. La volaille y est peu multipliée, et une poule s’y vend six francs ; ce qu’on peut s’y procurer le plus aisément sont quelques sacs de pommes de terre. James-Town ne possède qu’un seul hôtel assez élégant, où on peut être reçu pour le modique prix de trente schillings par jour. Enfin, on trouve un assez nombreux assortiment d’une foule d’objets les plus disparates dans un seul magasin…