Adieux à la Poésie (Ackermann)

Pour les autres utilisations de ce mot ou de ce titre, voir Adieux à la Poésie.
Œuvres de L. AckermannAlphonse Lemerre, éditeur (p. 3-4).


I

ADIEUX À LA POÉSIE

Mes pleurs sont à moi, nul au monde
Ne les a comptés ni reçus ;
Pas un œil étranger qui sonde
Les désespoirs que j’ai conçus.

L’être qui souffre est un mystère
Parmi ses frères ici-bas ;
Il faut qu’il aille solitaire
S’asseoir aux portes du trépas.


J’irai seule et brisant ma lyre,
Souffrant mes maux sans les chanter ;
Car je sentirais à les dire
Plus de douleur qu’à les porter.


Paris, 1835.