Adam Smith et ses ouvrages

Adam Smith et ses ouvrages
Journal des économistesTome 16 (p. 137-142).

L’homme s’oblige lui et ses biens, mais souvent l’effet de ses promesses ne se réalise pas au jour qui a été convenu, soit par la mauvaise foi du débiteur, soit par des circonstances indépendantes de sa volonté. Aussi toutes les législations se sont-elles préoccupées du moyen d’assurer la fidélité des engagements, tout en respectant dans de certaines limites la dignité et la liberté du citoyen. Presque toutes ont admis, à défaut de biens meubles ou de biens immeubles en quantité suffisante pour répondre des dettes, une action sur la personne même du débiteur ; en d’autres termes, elles ont consacré l’institution de la contrainte par corps dont l’utilité et la légitimité sont depuis longtemps l’objet de sérieuses controverses. Dans la première partie d’un Mémoire soumis à l’Académie au commencement du mois de décembre, M. Troplong s’est proposé de faire connaître l’histoire de la contrainte par corps chez les peuples de l’antiquité et dans les temps modernes. Il en a examiné les précédents en Égypte, en Grèce et à Rome. Il reconnaît la légitimité de cette institution, et, suivant lui, sa suppression serait un de ces partis héroïques dont l’énergie convient peu à notre tempérament. Le législateur de 1832 l’a très-bien compris, en se plaçant entre le crédit et la liberté, en accordant aux craintes de l’un la contrainte personnelle et aux plaintes de l’autre les adoucissements réclamés par l’humanité. « J’aimerais cependant, ajoute M. Troplong, une société qui pourrait se passer de la peine de mort et de la contrainte par corps. Je ne dis pas que la nôtre n’arrivera pas à ce degré de perfection. Je lui souhaite des mœurs assez fortes, un sentiment assez profond du devoir, un respect assez sincère de la religion et de la morale, pour n’avoir pas besoin de ces grands châtiments qui frappent l’âme d’une morne terreur, ou touchent le cœur d’une pitié involontaire pour la victime. J’ajouterai même que s’il fallait décider cette question d’opportunité par les émotions de l’âme, nul ne serait plus vivement porté que moi à affranchir le débiteur et le coupable de ce pénible sacrifice de la liberté et de cet autre sacrifice, plus terrible et plus lugubre, qui s’offre sur l’échafaud à la justice humaine. Toutefois, en interrogeant ma raison, je suis obligé de reconnaître que ni la peine de mort, ni la contrainte par corps n’excèdent le droit de la société. Après avoir sondé les profondeurs mystérieuses du pouvoir social, j’y trouve avec évidence ce droit de punir par le sang, ce droit de coaction sur la liberté, qui, par ses expiations formidables ou par ses dures contraintes, est, dans certains cas exemplaires, un effroi nécessaire pour le méchant, une sauvegarde publique, une garantie du crédit et de la propriété. »

Dans une prochaine lecture, M. Troplong terminera l’historique de la contrainte par corps, et exposera avec plus de détails les conclusions auxquelles il arrive relativement à cette institution. Disons toutefois dès à présent que lord Brougham, correspondant de l’Académie et présenta la séance à laquelle a eu lieu la première lecture de M. Troplong, a développé quelques observations sur l’état de la législation anglaise en cette matière. Autrefois l’emprisonnement pour dette était général en Angleterre, et s’appliquait à tous les citoyens, à l’exception des membres du Parlement, des enfants et des femmes ; il y avait deux sortes de contrainte par corps, la contrainte antérieure au jugement, et autorisée pour toutes les dettes, si ce n’est pour les dettes trop minimes, et la contrainte postérieure à la sentence du juge et qui était permise sans aucune exception, même pour les dettes les plus minimes. Au mois de janvier 1828, lord Brougham fit une proposition dans le but de créer deux commissions chargées de préparer des changements organiques dans la législation anglaise. Les plus importantes de ces modifications avaient trait à l’organisation de la contrainte par corps. Les principes qui servent de base au droit actuel sont clairs et rationnels ; ils reposent sur cette idée que la contrainte par corps ne doit jamais être un moyen de compensation, de payement, mais seulement une punition. La contrainte ne peut plus être exercée que dans certains cas exceptionnels ; l’incarcération du débiteur n’est permise qu’en cas de fraude de sa part, de contumace, de refus de céder ses propriétés aux créanciers, de stellionat, d’abus de confiance, de fautes lourdes assimilées au dol. Hors de ces exceptions, l’emprisonnement est défendu, et il n’a jamais que le caractère d’une peine contre la fraude et la mauvaise foi, et non celui d’une voie d’exécution, d’un mode de libération.

— M. Cousin, dans une Notice sur la vie et les ouvrages d’Adam Smith, a fait connaître la vie et les différents travaux de ce philosophe économiste. Après s’être occupé de son livre de la Théorie des sentiments moraux, il examine les ouvrages d’Adam Smith sur l’économie politique. Suivant lui, Adam Smith doit être considéré comme le père de l’économie politique. Il est le premier qui, des travaux divers entrepris et exécutés en Angleterre et en France de son temps et même avant lui, ait composé une doctrine, soumise à la méthode qui seule est reçue dans les sciences véritables, embrassant toutes les questions relatives à celle de la richesse et fournissant désormais à tous les esprits doués d’un peu d’attention la matière d’une étude légitime et régulière. Il n’a pas seulement constitué le corps de la science ; il lui a donné l’âme et la vie, c’est-à-dire le principe qui l’anime dans toutes ses parties et qui est la loi de tous ses mouvements. C’est ce principe qu’il faut surtout s’attacher à mettre en lumière. Ce principe est consigné par Smith, dès les premières lignes de l’introduction de son livre des Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations : « Le travail annuel d’une nation est la source primitive d’où elle tire toutes les choses propres aux besoins et aux commodités de la vie et qui composent sa consommation ; et ces choses sont toujours, ou le produit immédiat du travail, ou achetées des autres nations avec ce produit. »

Suivant M. Cousin, l’économie politique repose sur une seule idée, dont elle est le développement et l’application, à savoir, l’idée de la valeur. Elle prend, même à son insu, telle ou telle direction, selon qu’elle définit de telle ou telle manière l’idée de la valeur. Les définitions exclusives de cette idée ont donné naissance à des théories exclusives elles-mêmes, c’est-à-dire en partie vraies et en partie fausses.

Il faut distinguer soigneusement, continue M. Cousin dont nous analysons quelquefois le travail, et que nous citons plus souvent, il faut distinguer la condition et le principe de l’idée de la valeur. La condition de toutes nos idées en général, c’est la sensation. Là où manque la sensation, l’esprit n’entre pas en exercice, ne produit aucune idée, n’acquiert aucune connaissance. Mais, quand une impression quelconque a été faite sur les sens internes ou externes, la condition de l’idée et de la connaissance est donnée, mais l’idée et la connaissance ne sont pas produites ; pour cela il faut que l’intelligence de l’homme, sollicitée par la sensation, entre en exercice, et par son rapport actif à la sensation, produise l’idée, la connaissance. La sensation est donc la condition du produit, elle n’en est pas la source directe, le fondement, le principe : la source directe de ce produit, son fondement, son principe, c’est la puissance propre de l’esprit de l’homme… Dans l’économie politique, les conditions de la richesse sont partout hors de nous, dans la nature ; mais il faut que le travail de l’homme s’applique à ces données extérieures pour les mettre en valeur, et produire la richesse.

L’école de Quesnay a pris les conditions de la valeur pour le principe même de la valeur. Sans les choses elles-mêmes et particulièrement sans la terre, l’homme ne peut rien produire ; mais que sont pour l’homme les choses et la terre, indépendamment de l’homme, d’abord indépendamment de ses besoins, ensuite indépendamment de sa puissance productive ?

Supposez une chose dont nous n’ayons aucun besoin, quelle peut être sa valeur pour nous ? La terre tout entière, avec ses fruits, avec ses eaux, avec les matières innombrables qu’elle contient dans son sein, ou qu’elle expose à sa surface, avec l’air qui l’environne, etc., ne serait que belle et admirable à qui n’aurait aucun besoin de tout cela ; elle ne lui pourrait jamais être utile. L’utilité commence avec le besoin ; il semble donc que ce besoin est le principe de la valeur ; mais ce n’est là qu’une première vue très-insuffisante encore.

En admettant donc entièrement le principe de Smith, il eût été à désirer qu’il pénétrât lui-même plus profondément dans la nature de ce principe.

Qu’est-ce, en effet, que le travail, sinon le développement de la puissance productive de l’homme, l’exercice de la force qui le constitue ? Le capital primitif qu’on a tant cherché est cette force dont l’homme est doué, et à l’aide de laquelle il peut mettre en valeur toutes les choses que lui présente la nature dès qu’elles sont en rapport avec ses besoins. Les valeurs premières sont les premiers produits de l’énergie humaine dont elle tire sans cesse de nouveaux produits, qui vont se multipliant, et représentent les emplois divers et successifs du fonds primitif, à savoir, de la jouissance productive de l’homme.

Or, cette puissance productive, cette force qui constitue l’homme, c’est l’esprit. L’esprit, voilà le principe du principe de Smith ; voilà la puissance dont le travail relève ; voilà le capital qui contient et produit tous les autres ; voilà le fonds permanent, la source primitive et inépuisable de toute valeur, de toute richesse.

Toutes les forces de la nature, comme toutes les forces physiques de l’homme, ne sont que des instruments de cette force éminente qui domine et emploie toutes les autres. Le théâtre de son exercice est l’espace, sa condition est le temps ; elle ne produit que successivement. Le plus ou moins de temps qu’elle met à produire, l’énergie productive restant la même, est le signe du plus ou moins d’efforts que la production lui coûte ; de sorte que, pour traduire la mesure de la valeur en une formule mathématique, on pourrait la représenter par un chiffre qui exprimerait l’intensité de la force productive, multiplié par celui qui exprimerait la durée du temps.

M. Cousin arrive à donner de la richesse la définition suivante : la richesse est le développement régulier de la force qui constitue l’homme. M. Cousin croit que si Smith eût bien connu que le principe de toute valeur, de tout produit, de tout travail, est l’esprit de l’homme, il n’eût pas, dans sa distinction du travail productif et du travail improductif, appelé travail productif le travail matériel, et travail improductif celui dont les produits sont immatériels. Comme si le travail de l’esprit n’était pas aussi productif que le travail du corps ; comme si le travail matériel, réglé et organisé, n’était pas un travail d’esprit ; comme si, enfin, ce n’était pas toujours l’esprit qui préside à toute espèce de travail, et qui met son empreinte sur la matière pour lui communiquer la valeur dont par elle-même elle est dépourvue.

Du moins, dans les limites du travail matériel, Smith a très-bien vu que tous les produits d’un travail égal sont égaux. Il n’y a pas de genre de production qui soit la production par excellence ; il n’y a pas de genre de travail qui puisse prétendre à représenter exclusivement le travail. Smith a le premier mis en lumière cette vérité si simple et jusqu’à lui si peu connue, que l’agriculture, l’industrie et le commerce, sont des applications du travail également nécessaires, également légitimes. Sans doute, selon les temps et les circonstances, certaines branches de travail peuvent avoir accidentellement une plus grande importance, et l’homme d’État doit toujours mesurer sa conduite sur ce qui est possible, sur les besoins, et même sur les préjugés de son pays et de son temps ; mais, en principe, il ne doit être exclusivement ni agriculteur, ni mercantile, ni manufacturier. Toutes les sources de la production concourent à la formation de la richesse publique. Sur ce point le philosophe écossais est incomparablement supérieur à tous les contemporains et à l’école de Quesnay.

Smith n’a été que le plus illustre interprète de cette école quand il a réclamé avec tant d’énergie la liberté du travail, avec une si grande force de démonstration ; quand il s’est élevé contre les atteintes portées à sa liberté, sous quelques formes qu’elles se présentent, sous la forme du monopole de l’État, sous celle des corporations, des maîtrises et des jurandes ; quand il condamne les obstacles mis à la libre circulation de tous les produits, à l’exportation et à l’importation, soit entre les différentes provinces d’un même peuple, soit entre les différents peuples.

Dans la suite de son Mémoire, M. Cousin montre comment Adam Smith s’est expliqué contrairement aux opinions des disciples de Quesnay sur le principe de l’égale répartition de l’impôt, et d’une participation aux charges publiques, proportionnée à la puissance contributive de chacun, et sur celui de la division du travail.

Le principe qui est l’âme du livre de Smith, dit M. Cousin, est le grand principe de la liberté du travail. Devant ce principe Smith a abattu toutes les entraves intérieures et extérieures qui s’opposent à la liberté, et par conséquent à la puissance de la production, au développement de la richesse privée et publique dans chaque pays et dans le monde entier. Par là, il a beaucoup réduit le rôle des gouvernements ; et, à vrai dire, il l’a trop réduit. C’est du livre de Smith qu’est sortie la fameuse maxime[1] : laissez faire et laissez passer, surveillez tout et ne vous mêlez de rien ou de presque rien. Ici commencent les erreurs de Smith, qui sont l’exagération d’une vérité, comme lui-même l’a dit des erreurs des théories morales qui ont précédé la sienne. Oui, la justice, le respect et le maintien de la liberté, sont la grande loi de la société et de l’État qui la représente ; mais la justice est-elle la seule loi morale ? À côté de cette loi il en est une autre qui n’oblige pas seulement au respect du droit des autres, mais nous fait un devoir de soulager leur misère de tous genres, de venir en aide à nos semblables, même au détriment de notre fortune et de notre bien-être. Examinez le principe de la plus petite aumône : vous ne pouvez le ramener à la seule justice ; car cette petite somme d’argent que vous vous croyez le devoir de donner à un malheureux, lui, il n’a pas le droit de l’exiger de vous. Ce devoir ne correspond pas à un droit, il a son principe dans une disposition et dans une loi particulière de notre nature, appelée la charité.

Dans le cinquième livre des Recherches, Smith traite des dépenses qui sont à la charge de l’État. Il y détermine les fonctions qui lui sont propres. Il veut que l’État pourvoie à la dépense commune ; il lui accorde le droit et il lui impose le devoir d’entretenir une force militaire convenable. Il admet les dépenses qu’exige l’administration de la justice ; il admet encore, comme le troisième et dernier devoir de l’État, celui de procurer directement ou indirectement des établissements publics, sinon nécessaires, du moins très-utiles, et qui ne peuvent guère être entrepris et soutenus par les particuliers, comme les grandes routes, les ports, les canaux, etc. Mais il s’arrête là. M. Cousin fait observer que, parmi les établissements qu’une saine politique autorise, Smith ne met aucun établissement de bienfaisance, quel que soit son objet, frayant ainsi la route, au moins par son silence, à cette école étroite et impitoyable dont M. Malthus est le plus fidèle et le plus célèbre représentant. Smith se tait aussi sur les dépenses ordinairement consacrées à élever l’âme et l’esprit des citoyens en favorisant les grands travaux des arts, des lettres et des sciences. Smith va même jusqu’à refuser de placer la religion parmi les dépenses obligées du souverain. Smith est encore très-conséquent lorsqu’il abandonne l’instruction publique à l’intérêt des maîtres et à celui des familles. Mais que devient la société, demande M. Cousin, si, par une basse économie, les parents négligent de faire instruire, ou font mal instruire leurs enfants, et si les maîtres que les parents appellent n’ont eux-mêmes qu’une instruction médiocre et superficielle ? La société s’abaisse quand l’instruction publique s’abaisse. Voilà ce que Smith aurait mieux compris s’il avait su qu’une force morale préside à toute espèce de travail, et que c’est l’esprit qui gouverne la société et le monde. Élever sans cesse, agrandir, étendre, fortifier, développer l’esprit, n’est donc pas un objet d’une médiocre importance, et qui se puisse livrer au hasard ! Le devoir de l’État est donc de soutenir l’instruction publique à une certaine hauteur par des moyens certains, placés au-dessus des égarements ou des défaillances de l’intérêt et de l’opinion. Ces moyens sont des établissements publics, aux dépenses desquels les particuliers doivent concourir pour s’y intéresser, et puisqu’ils en profitent, mais qui doivent être protégés par la société, puisqu’ils ont pour objet l’utilité générale, et soutenus tantôt par les communes et les villes, tantôt par les provinces, tantôt par l’État lui-même.

M. Cousin s’explique dans une autre partie de son Mémoire sur la question controversée de savoir si c’est à Smith ou si c’est à Turgot et à ses amis, et particulièrement à Quesnay, qu’appartient la priorité des principes essentiels de l’économie politique. Deux choses sont également évidentes pour l’auteur du Mémoire : toutes les idées, vraies et fausses, des économistes français étaient arrêtées avant le voyage de Smith à Paris, en 1764, et tous les matériaux du grand ouvrage de Smith étaient amassés avant ce même voyage. Les écrivains français qui ont prétendu que les conversations de Turgot et de Quesnay initièrent Smith à l’économie politique, ont été naturellement conduits à cette opinion en considérant qu’avant son voyage en France, en 1764, Smith n’avait pas écrit une seule ligne d’économie politique, et que c’est depuis ce voyage qu’il composa ses Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, lesquelles n’ont paru qu’en 1776. La conclusion est très-naturelle, et pourtant elle est entièrement fausse. On oublie que Smith avait professé pendant de longues années l’économie politique, avant de venir en France, et que cette science faisait partie intégrante des cours de philosophie morale qu’il donna à l’Université de Glascow, de 1752 à 1763. C’est de ces cours qu’il tira la Théorie des sentiments moraux, en 1759, et de ces mêmes cours qu’il tira les Recherches en 1776. Cette dernière date est bien celle de la publication des Recherches, mais non pas des travaux qui leur ont servi de fondement. D’ailleurs, un document certain, un manuscrit même de Smith, cité par M. Steuart, atteste qu’en 1785 Smith était en possession des opinions les plus importantes développées dans les Recherches. Ainsi, la seule chose qui demeure incontestable, c’est que Smith ne put converser avec des hommes tels que Turgot et Quesnay, sans profiter beaucoup de leur entretien. Dans quelle mesure ? Il est impossible de le déterminer. Mais lui-même s’est plu à rendre hommage à Quesnay, et M. Steuart déclare qu’il a entendu dire à Smith que, si la mort de Quesnay ne l’eût prévenu, son intention était de lui dédier son ouvrage sur la richesse des nations.

M. Blanqui, dans quelques observations, a revendiqué pour les économistes français la priorité de quelques-uns des grands principes qui ont servi de fondement et de point de départ à la science de l’économie politique.

— Dans un fragment de l’histoire du Parlement de Paris, que M. Aubenas a été admis à communiquer à l’Académie, l’auteur a montré, en s’appuyant sur de nombreux documents inédits, les excès sanguinaires auxquels se porta


  1. Nous croyons que M. Cousin se trompe. Ce sont surtout les physiocrates qui ont employé cette formule qui était le développement d’une réponse faite à Colbert et que Turgot rappelle ainsi dans son éloge de Gournay : « On sait le mot de M. Le Gendre à M. Colbert : Laissez-nous faire. » Voy. Œuvres de Turgot, édit. Guillaumin, 1er vol., p. 288. (Note du rédacteur en chef).