À l’Ombre de Sainte-Odile

(Redirigé depuis A l’Ombre de Sainte-Odile)
À l’Ombre de Sainte-Odile
Revue des Deux Mondes6e période, tome 56 (p. 622-634).
Á L’OMBRE DE SAINTE-ODILE
POÈME

L’ESPOIR


Le grand vent, cette nuit, a balayé le ciel :
Dans un air de cristal, le Hochfeld se dessine.
Ecran bleu qu’on dirait presque immatériel,
Et la plaine paraît rapprochée et voisine.

Un frère franciscain, sous les murs du couvent,
Déchire les sillons, et, depuis l’aube, ahane.
Sans relever le front vers l’or souple et vivant
Des genêts caressés par l’heure diaphane.

Travail et pureté : tout le bonheur est là !
Sur les tilleuls sacrés et les herbes flexibles,
La jeunesse du jour fait briller son éclat :
La vie est embaumée à des lys invisibles.

Tout le bonheur est là, dans ces champs, dans ces bois.
Auprès de ces rochers ornés de vertes franges,
Dans ces prés où l’encens vient s’égarer parfois,
Quand la brise a frôlé la chapelle des Anges.

Les nuages d’en bas ne montent pas ici :
Les matins y sont clairs comme ceux de Judée ;
On n’y peut apporter le crêpe du souci.
Et l’âme y rajeunit, par la grâce inondée.

Tout le bonheur est là, dans l’agreste décor
Où, parmi la douceur de la clarté fleurie,
La blancheur des bouleaux aux sapins se marie,
Comme l’espoir chrétien aux ombres de la mort.


APPARITION


Puisque vous savez voir par-delà le réel,
Et que, loin des humains, épris de jeux frivoles.
Vous vous abandonnez aux musiques du ciel.
Savante à lire les symboles ;

Puisque vous attendez que s’entremêle au jour
L’hésitante douceur du flottant crépuscule,
Et que vous adorez, au seuil du grand Amour,
L’heure où l'âme est moins incrédule ;

Puisque vous vous sentez en exil ici-bas.
Et que, dans les forêts qui sont pour vous un temple.
Votre mélancolie attachée à mes pas.
Hors du temps, sourit et contemple ;

O belle âme, que blesse un mal pareil au mien,
Vous, réveillée enfin du songe de la vie,
O vous, qui chancelez, sans force et sans soutien,
Dolente à la fois et ravie :

Si vous voulez, ce soir, au moment du couchant.
Quand le soleil au front des pins se réfugie,
Et lorsque le silence, aussi doux que le chant.
Répand sa profonde magie,

Nous irons tous les deux, troublés également,
Voir fleurir notre rêve et mourir la lumière.
Dans le vallon rempli d’un mol enchantement.
Et que veloute la bruyère.

Guidés par les tilleuls, nous suivrons le vieux Mur
Et les rocs caverneux taillés par les Druides,
Affermissant nos pieds dans le sentier mal sûr,
Revêtu de lichens humides :

Les chênes, les sapins grandiront à nos yeux,
Colonne après colonne, ogive après ogive,
Tout sera solennel, et, dans nos cœurs pieux
Brûlera la foi primitive.

Nous verrons se glisser un peu d’or par endroits,
Les cieux, comme un vitrail, seront de pourpre sombre.
Et pour prier, alors, nous unirons nos doigts.
Au-dessous des arceaux sans nombre.

Puis nous irons, très lents, de mystère entourés,
Jusqu’auprès de la source, en miracles fertile,
Que fit un jour jaillir, rien qu’en frappant le grès,
D’un coup de crosse, sainte Odile.

Et là, nimbés de soir, sous l’émoi des rameaux.
Nous attendrons tous deux, pris de mystique ivresse,
Eveillés au divin par la vertu des Eaux,
Que la Bienheureuse apparaisse ;

Et peut-être bientôt, complaisante à nos vœux,
Pourrons-nous voir, docile aux plus faibles haleines.
Son fantôme léger, vaguement lumineux.
Parmi les branches incertaines.


TRUTTENHAUSEN


Le ciel, si noir hier, et si lourd à mon âme.
Est, aujourd’hui, léger et bleu ;
La poésie en moi chante un épithalame,
Fervent comme la myrrhe, ailé comme le feu.

Les coteaux sont parés de joie et d’innocence,
Les oiseaux font un chœur bavard.
Chaque feuille reluit ; l’abeille recommence
À dérober aux fleurs leur suprême nectar.

On dirait que l’été recolore les choses,
Et que juillet est de retour ;
Les chênes sont plus verts et les pins sont plus roses ;
L’heure à l’heure sourit, tel le songe à l’amour.

Un nuage, au lointain, se dissout et s’efface,
Comme la neige dans de l’eau,
Et mon œil qui s’amuse à rechercher sa trace,
Parcourt en vain l’azur sans tache et sans défaut.

Près de moi, la beauté de l’antique abbaye,
Rajeunie en ce jour lustral,
Resplendit, et j’entends, hier évanouie,
Sa couleur élever un hymne triomphal.

Le rouge-brique éclate au milieu des ramures,
La clarté revêt les parois
D’une splendeur égale à la pourpre des mûres.
Et le vent tiède joue entre les meneaux droits.

À l’ombre d’un cyprès danse une libellule,
Comme un esprit libre du corps ;
La ruine s’anime et le lierre ondule ;
Et les arceaux rompus se parent de vieux ors.

L’abside que traverse un immense mélèze,
Allègre, s’emplit de soleil ;
Et les piliers, sur qui nulle voûte ne pèse,
Habillés de rayons, sortent de leur sommeil.

Mais ce qui plus que tout exalte ma pensée.
C’est la tour du narthex se dressant dans l’air pur.
Hardiment, fièrement, éperdument lancée,
Sans qu’un seul moellon manque à son quadrupla mur :

Car, sœur des hauts donjons, rudes soldats de pierre.
Qui dominent le mont et commandent le val.
Elle porte comme eux la couronne guerrière,
Elle arme de créneaux son faite féodal ;

Et proclame, en ces temps de docte barbarie.
Où l’orgueil et l’erreur ont de puissants appas,
Qu’il faut qu’à l’idéal la force se marie.
Et que le Dieu de paix est le Dieu des combats.



ÉVOCATION


Voici l’abrupte falaise
Et l’océan végétal :
Le sapin et le mélèze
Dévalent de val en val.
Entre deux rochers, comme un pont sublime,
Une arche massive enjambe l’abîme.

Monarques des hauts plateaux,
Les dolmens aux profils rudes
Dominent ces solitudes
Où ne chantent point d’oiseaux.
Arbres verticaux, pierres verticales,
Lancent vers les cieux leurs cimes égales.

Regardant de leurs yeux froids,
Sous de glauques arabesques,
Des visages gigantesques
Apparaissent par endroits.
Dans du jour obscur, parmi les bruyères,
Près du Hagelschloss dansent des sorcières.

Le lichen revêt le sol
D’une lèpre monotone,
Et voici la belladone,
Et la cerise du fol.
Maléfique, un gros champignon s’étale,
Tandis que rougeoie une digitale.

Hou ! hou ! hou ! J’entends lèvent
Qui traverse les feuillages,
Comme un soupir d’oliphant
Venu du fond des vieux âges.
Et magiquement, par les vallons creux,
Me semblent tinter les armes des preux :

Blancs fantômes métalliques,
Dressés sur leurs destriers,
Je crois voir des chevaliers
Passer, hérissés de piques.
Et plus grand qu’eux tous, dans l’ombre qui
Suivi d’Alcuin, parait Charlemagne.


SOLEIL PALE


Un pâle soleil,
Frère du sommeil.
Colore à regret l’épaisseur des mousses,
 
Amantes du thym.
Lourdes de butin.
Voltigent sans fin les abeilles douces.
 
J’écoute, charmé,
Dans l’air embaumé.
Leur labeur ailé, leur chant monotone.

O cieux sans éclat.
Quel repos est là !
Ce n’est plus l’été, ce n’est pas l’automne.

Les ronciers, si durs,
Gonflent leurs fruits mûrs,
Gouttes de miel noir que la guêpe entame.

Un oiseau s’endort.
Sur un rameau d’or ;
La bruyère est rose et rose est mon âme.


* * *


C’est le champs des fées :
Des voix étouffées
Près du mur païen, parlent bas, tout bas.

Vague forme blanche,
Un bouleau se penche,
Frôlé par des doigts que l’on ne voit pas.

L’espace est tranquille :
Le mont Sainte-Odile,
Géant monacal, bénit l’horizon.

Son âme voyage
Sur le paysage,
Sur chaque sapin et chaque maison :

A peine une haleine,
Qui me frôle à peine,
Comme une fumée ou comme un encens ;

Mais on sent en elle.
Si suave et frêle.
Fraternels un peu, des anges présents.


NIEDERMUNSTER


Dans ce joli vallon bordé d’acacias,
Le Passé se promène à pas pensifs et las.

L’air est comme imprégné d’une mystique essence,
Et mon rêve inspiré se nourrit de silence.

L’église a succombé sous les âges trop lourds,
Sauf son portail roman et ses deux larges tours.

L’orgueil des chapiteaux dans l’herbe s’humilie :
La crypte sans mystère est par le jour emplie.

Où les moines jadis inclinaient leur front ras,
Le lierre et la ronce entremêlent leurs bras.

Sur les frêles rinceaux de la pierre trop tendre,
Songe la scabieuse et court la salamandre.

Ruine et majesté ! La beauté clame ici
Son plus grave plain-chant et son plus doux aussi.

Saints débris, veloutés d’ombres mélancoliques,
Vous parlez à mon cœur ainsi que des reliques !
 
Le temps n’a fait qu’accroître encore vos vertus,
Et vous restez puissants, de mousse revêtus !
 

Grâce à vous, grâce à vous, le siècle et ses scandales.
Je les ai dépouillés en effleurant ces dalles ;

Et grâce à vous, je puis saluer en esprit,
Abbesses de jadis dont le chœur me sourit.

Les Vierges au nom pur, tremblant comme une tige :
Edelinde, Mathilde, Adélaïde, Hedwige ;

Et les autres, qu’appelle un verbe heureux et net ;
Herrade de Landsberg, Agnès, Elisabeth.


LES DEUX MONDES


Par ce jour automnal où le jaune soleil
Caresse les sapins tout brillants de résine,
Avive les sorbiers d’un éclat sans pareil.
Et change en longs rubis le fruit de l’églantine ;

Par ce jour délicat, harmonie et tiédeur,
Qui lustre la prairie et colore mon âme,
Je veux goûter, avec une sage ferveur.
De l’arrière-saison ce qui reste de flamme.

Je veux revisiter les sentiers familiers
Où le myrtil rosit son robuste feuillage ;
Où l’on croit entrevoir, non loin des coudriers,
Le bond d’un écureuil et son fauve pelage.
 
Mais je veux m’exalter d’un grand spectacle aussi,
Evoquer les dieux morts par leurs nobles vestiges,
Et, laissant à mes pieds tout terrestre souci.
Contempler ces hauts lieux travaillés de prodiges.

La terre porte ici le passé dans ses flancs ;
Sur ces monts, couronnés d’une immense muraille,
L’humanité géante et ses cultes sanglants
Ont laissé des autels façonnés à leur taille.

La préhistoire gît au fond des rochers creux.
Les Celtes ont ici tué le bœuf sauvage ;
Le plateau de la Bloss fut consacré par eux
Au cruel Teutatès, favorable au carnage.
 

Les sacrificateurs ont hanté ces menhirs
Que le lichen revêt d’une sombre patine,
Et sur le Birkenfels où rêvent nos loisirs,
A resplendi l’éclair de la hache assassine.

A l’abri de ces bois s’est arrêté César,
Et leurs chemins dallés conservent son empreinte !
Le ténébreux Waldsberg, arsenal et rempart,
Accueillit ses soldats dans son haut labyrinthe.
 
Puis s’en vinrent après Materne et Colomban :
Le fantôme du Christ plana sur ces bruyères ;
La montagne s’emplit d’un parfum d’oliban,
Et sous les arbres noirs la foi mit ses lumières.

Le rude grès païen dressa partout la croix.
Dans les vallons régna la paix des monastères,
Et les moines pensifs, plus puissants que les rois,
Soumirent le Barbare aux règles salutaires.

Auprès des tumuli, funèbres monuments,
Où des crânes poudreux dorment parmi des armes,
On vit s’épanouir les chapiteaux romans,
Et les prêtres répandre, au lieu de sang, des larmes.

C’est pourquoi, pèlerin par la grâce touché.
Je veux en ce beau jour que l’automne illumine,
M’égarer à pas lents, le visage penché,
De sommet en sommet, de ruine en ruine.

Je veux mettre d’accord avec cet horizon
Ma méditation et ma mélancolie,
Sortir du temporel et briser ma prison.
Comme un ange captif que l’extase délie.

Je me recueillerai près de Niedermunster,
Où s’écroulent des nefs sur des tombeaux d’abbesses,
Où sainte Odile allait, durant le long hiver,
Révéler le printemps des divines promesses.

Je remplirai mes yeux d’une fauve splendeur :
Devant les châteaux forts qui ne sont que décombres,
Et sur les rocs à pic j’habituerai mon cœur
A dominer, serein, les abimes pleins d’ombres.

Mon rêve alternera la marche et le repos,
Et mes mains cueilleront, à la Porte romaine,
La belladone chère à la parque Atropos,
Et les sureaux vineux nourris de pourpre humaine.

Ainsi, dans ce décor farouche, mesurant
La force catholique et la grandeur latine,
L’esprit comme ébloui d’un flambeau fulgurant,
Je relierai l’Alsace à sa vraie origine.

Et quand viendra le soir, de retour au couvent,
J’attarderai mes pas sur la vaste terrasse ;
Domptant mal mon orgueil, le front nu, dans le vent,
Je chercherai Strasbourg tout au fond de l’espace.

Et, plutôt deviné qu’aperçu nettement,
Sous les derniers rayons et leurs moires profondes,
Mince ruban d’argent qui reluit un moment.
Je saluerai le Rhin qui sépare deux mondes.


LA FORTERESSE


Des matins lumineux : lins bleus dans de la neige,
Parfumés de lait et de miel ;
Des matins où l’on sent, tant l’être entier s’allège.
Que l’homme est créé pour le ciel.

Les plaisirs mensongers sont restés dans la plaine.
Tout est simple, tout plaît :
Les jours suivent les jours sans différence vaine.
Pareils aux grains d’un chapelet.

Le réfectoire est clair ; stricte, la discipline.
Dans chaque chambre un Christ, ivoire blanc, s’incline.
Voici, sous les tilleuls, le bon renoncement.

La joie est sans éclat, comme un feu sous la cendre,
Qui ne peut plus brûler, mais chauffe doucement.
Miracle ! On est heureux sans jamais rien attendre.





Mais la beauté des soirs me séduit plus encor.
Quand l’airelle tremble à la brise,
Et que, géante et noire avec un ourlet d’or,
La montagne se solennise.

Le paysage est comme un visage éternel
Qui se recueille et prie ;
Et l’âme, libre enfin du mirage charnel,
Revoit l’invisible patrie.

Puis, quand règne la nuit et qu’à travers les bois
La ténébreuse horreur des vieux temps se déroule,
Le couvent apparaît ce qu’il fut autrefois :

L’asile chaud d’encens qui protège une foule,
Mais aussi, déroulant ses abruptes parois,
La forteresse altière où Dieu dicte les lois.


LA CITÉ PASTORALE


O cité pastorale où des eaux bondissantes
Lavent de vieux remparts dans un jeune cristal,
Qu’il est divin, ton charme, aux âmes languissantes.
Que blesse un siècle trop brutal !

Puisque tu n’es pour moi qu’un éphémère asile,
Je veux que mon esprit te garde en son miroir.
Et conserve tes traits, mère de sainte Odile,
Quand je ne pourrai plus te voir.

Aussi, c’est lentement que ma ferveur t’embrasse,
Que je recherche en toi, plus puissant que l’oubli.
Le Passé merveilleux qui couronne ta grâce.
Comme un diadème pâli.

Ton beffroi rouge et blanc, galerie à dentelle,
M’invite à célébrer son faste aérien.
Et je recueille en moi la musique éternelle
De son ange musicien.

Ton puits m’enchante avec ses trois colonnes rondes.
Ses purs linteaux ornés de bibliques versets,
Et mon rêve attendri se penche sur ses ondes
Où dorment d’antiques secrets.

Tes maisons à pignons, si roses et si vieilles,
Ton hôtel communal et son balcon à jour,
Sa loggia robuste aux fragiles merveilles,
M’inspirent un égal amour.

Et ce qui pour jamais hantera ma pensée,
C’est, sous un ciel de cendre et d’argent à la fois,
La lente ascension d’une lune irisée,
Par-delà les peupliers droits ;

C’est le profil guerrier, dominant l’ombre noire,
O perle de l’Alsace, ô féerique cité.
De tes tours à créneaux, fidèles à ta gloire,
Et ruisselantes de clarté.


LITANIES


Vierge d’un miel secret nourrie,
Eblouissante fleur sur l’autel de Marie.

Sœur des Anges, guide des forts,
Qui soumets à l’esprit les révoltes du corps.

Lumière qu’un charme accompagne,
Chandelier d’or vivant placé sur la montagne !
 
Vase mystique, d’encens plein.
Espoir du misérable et terreur du malin.

O consolatrice suprême
Dont les yeux lourds de nuit s’ouvrirent au baptême ;

Protectrice des hôpitaux
Dressés dans les vallons et sur les hauts plateaux :

Fondatrice du monastère.
Qui ne trouvais qu’ennuis aux bonheurs de la terre ;

Abbesse au nimbe de pâleur
Dont le joug est léger comme l’air à la fleur ;

Favorite de la Tiare,
Dont la sainte faiblesse a dompté le Barbare.

O toi, qui, fendant le vieux mur,
Fis jaillir le miracle et chanter le flot pur ;

Eveilleuse des mélodies
Qui dorment au profond des âmes engourdies ;

O Beata Odilia,
Que la suave Esther dans le ciel envia ;

O colombe des solitudes,
Amante des sapins balsamiques et rudes ;

O præclara Ghristi sponsa,
Qu’une chaste rosée ici-bas arrosa ;

Ornement des stances latines.
Rose d’avant la Faute, ô rose sans épines ;

O dominatrice des temps
Qui n’as jamais ployé le front sous les autans,

Dieu te garantit de la chute,
Douze siècles, pour toi, ne sont qu’une minute :

Dans ta crypte aux murs froids,
A jamais l’encens brûle et se joignent les doigts ;

O toi, gardienne de l’Alsace,
Qui restes immuable en un monde où tout passe.

Rocher que n’atteint pas le pic,
Fille de Béreswinde et fille d’Adalric ;

Exauce, ô sainte, ma prière,
Favorise mon vœu d’un sourire, ô ma mère !

De ta grâce épanche les eaux !
Et sois, les bras ouverts à tes enfants jumeaux,

Dans l’avenir meilleur promis à la vaillance,
Patronne de l’Alsace et patronne de France)

ALFRED DROIN.