Œuvres poétiques de Chénier (Moland, 1889)/La jeunesse, la beauté, la pudeur
XI[1]
La jeunesse, la beauté, la pudeur qui ailleurs inspirent même de l’indulgence pour les fautes, là irritaient[2] la colère, l’insulte, la haine, et leur inspiraient l’idée de ces sortes d’outrages[3] qui… La débauche est toujours cruelle… La faiblesse de l’âme, la caducité, objet de vénération pour tout mortel digne du nom d’homme, et la faiblesse des femmes qui est leur défense chez tous les peuples civilisés, excitaient la bravoure de ces héros… et le plus souvent leurs attaques ou leurs vengeances ne savaient que prostituer la pudeur ou ensanglanter des cheveux blancs.