Œuvres poétiques, Texte établi par Louis MolandGarnierVolume 1 (p. 262).

XLVI[1]


Va, sonore habitant de la sombre vallée,
Vole, invisible écho, voix douce, pure, ailée,
Qui, tant que de Paris m’éloignent les beaux jours.
Aimes à répéter mes vers et mes amours.
Les cieux sont enflammés. Vole, dis à Camille
Que je l’attends, qu’ici, moi, dans ce bel asile,
Je l’attends ; qu’un berceau de platanes épais
La mène en cette grotte, où l’autre jour au frais,
Pour nous, s’il lui souvient, l’heure ne fut point lente…
Va. Sous la grotte, ici, parmi l’herbe odorante,
Dont l’œil même du jour ne saurait approcher.
Et qu’égaye, en courant, l’eau, fille du rocher…

  1. Édition 1833.