Œuvres poétiques, Texte établi par Louis MolandGarnierVolume 1 (p. 89).

XXIV[1]


 Toujours ce souvenir m’attendrit et me touche,
Quand lui-même, appliquant la flûte sur ma bouche,
Riant et m’asseyant sur lui, près de son cœur,
M’appelait son rival et déjà son vainqueur,
Il façonnait ma lèvre inhabile et peu sûre
À souffler une haleine harmonieuse et pure ;
Et ses savantes mains prenaient mes jeunes doigts,
Les levaient, les baissaient, recommençaient vingt fois
Leur enseignant ainsi, quoique faibles encore,
À fermer tour à tour les trous du buis sonore.

  1. Édition 1819.