Œuvres poétiques, Texte établi par Louis MolandGarnierVolume 1 (p. 274-275).

LVII[1]


Pour mon élégie nocturne imitée de ce bon Suisse Gessner[2], il faut ceci vers la fin :

Quelle est cette beauté qui descend de la colline les bras tendus vers moi ?… la peindre… mais non, ce n’est que son fantôme que je vois partout dans la nuit… ensuite je vois venir mes amis… énumération comme dans l’original. C’est pour ce morceau que je fais la pièce… Je les vois donc venir. Et avant de les nommer dans l’énumération, je m’interromps : est-ce encore un fantôme ? — Mais non, l’amitié est soude… c’est l’amour qui n’est que songe et feux follets. Bonne pensée d’élégie. Finir par un petit nombre de vers gais et bachiques.


Le fantôme s’exhale et nage et fuit mes yeux,
Et se mêle à l’air pur qui roule autour des cieux.

  1. Éd. G. de Chénier.
  2. La Nuit petit poème de Gessner.