Œuvres poétiques, Texte établi par Louis MolandGarnierVolume 1 (p. 264).

XLVIII[1]


 
Partons, la voile est prête, et Byzance m’appelle.
Je suis vaincu, je fuis au joug d’une cruelle,
Le temps, les longues mers peuvent seuls m’arracher.
Ses traits que malgré moi je vais toujours chercher ;
Son image partout à mes yeux répandue,
Et les lieux qu’elle habite et ceux ou je l’ai vue,
Son nom qui me poursuit, tout offre à tout moment
Au feu qui me consume un funeste aliment…
Ma chère liberté, mon unique héritage,
Trésor qu’on méconnaît tant qu’on en a l’usage,
Si doux à perdre, hélas ! et sitôt regretté,
M’attends-tu sur ces bords, ma chère liberté !

  1. Édtion 1819.