Œuvres poétiques de Chénier (Moland, 1889)/Je sais, quand le midi
XXVII[1]
Je sais, quand le midi leur fait désirer l’ombre,
Entrer à pas muets sous le roc frais et sombre,
D’où, parmi le cresson et l’humide gravier,
La naïade se fraye un oblique sentier.
Là j’épie à loisir la Nymphe blanche et nue
Sur un banc de gazon mollement étendue,
Qui dort, et sur sa main, au murmure des eaux,
Laisse tomber son front couronné de roseaux.
- ↑ Édition 1819.