Œuvres poétiques, Texte établi par Louis MolandGarnierVolume 1 (p. 90).


XXVI[1]


J’apprends, pour disputer un prix si glorieux,
Le bel art d’Érichthon, mortel prodigieux
Qui sur l’herbe glissante, en longs anneaux mobiles,
Jadis homme et serpent, traînait ses pieds agiles.
Élevé sur un axe, Érichthon le premier
Aux liens du timon attacha le coursier,
Et vainqueur, près des mers, sur les sables arides,
Fit voler à grand bruit les quadriges rapides.
Le Lapithe, hardi dans ses jeux turbulents,
Le premier, des coursiers osa presser les flancs.
Sous lui, dans un long cercle achevant leur carrière,
Ils surent aux liens livrer leur tête altière,
Blanchir un frein d’écume, et, légers, bondissants,
Agiter, mesurer leurs pas retentissants.[2]

  1. Édition 1819.
  2. Ovide, Métamorphoses, livre II, vers 552 et suiv. — Virgile Géorgiques, livre III, vers 113 et suivants.