Œuvres et correspondance inédites/II

Texte établi par M. G. Streckeisen-Moultou, Michel Lévy frères (p. 1-4).




PROJET DE CONSTITUTION

POUR LA CORSE

AVERTISSEMENT DE L’ÉDITEUR



Les circonstances qui engagèrent Rousseau à s’occuper d’une constitution pour les Corses sont assez importantes pour que nous ayons jugé convenable de faire précéder le Projet de Constitution de l’excellente notice qu’a donnée sur ce sujet M. Musset-Pathay, dans son Supplément à l’Histoire de la vie et des ouvrages de J. J. Rousseau, et qu’il a intitulée : Affaires de la Corse.

On verra dans ce morceau, que nous transcrivons presque en entier, l’exposé des motifs qui portèrent le citoyen de Genève à accepter le rôle de législateur de la nation révoltée, et les relations qu’il eut, dans cette occasion, avec ses principaux chefs. Ces relations, ayant donné lieu à une correspondance intéressante entre M. de Buttafuoco et J. J. Rousseau, nous ne saurions mieux placer cette correspondance, qui traite uniquement de l’ouvrage qu’on va lire, qu’à la suite du morceau de M. Musset-Pathay. Enfin, qu’il nous soit permis, malgré la longueur des deux pièces que nous venons d’annoncer, d’y ajouter encore quelques pages directement relatives au travail de Jean-Jacques sur la Corse. Elles sont extraites d’une préface dont il a déjà été parlé dans notre introduction générale, et que notre aïeul, M. Guillaume Moultou, avait destinée à faire partie d’une publication projetée des manuscrits inédits de Rousseau provenant de son père. Écrites aujourd’hui, ces pages, où le travail de Rousseau est apprécié par M. Moultou, pourraient sembler étranges à quelques égards ; mais qu’on veuille se replacer au temps où elles furent composées, c’est-à-dire aux années qui ont précédé 1830, et elles reprendront toute leur valeur. Elles expriment les sentiments de l’époque où cette publication devait avoir lieu : sentiments honorables pour ceux dont parle l’auteur de la préface, et de nature à intéresser tout le monde.

G. Str.-M.