Œuvres de Spinoza/Notice bibliographique

Traduction par Émile Saisset.
Œuvres de Spinoza, tome 2CharpentierII (p. lvi-lxviii).

NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE.



Cette notice comprendra deux parties : je parlerai d’abord des œuvres de Spinoza, puis des écrits publiés sur sa doctrine par ses disciples et par ses adversaires.

I. ŒUVRES DE SPINOZA.

I. Le premier ouvrage de Spinoza est celui qui fut publié sous ce titre : Renati Descartes principiorum Philosophiæ pars I et II, more geometrico demonstratæ, per Benedictum de Spinoza, Amstelodamensem. — Accesserunt ejusdem Cogitata metaphysica, quibus difficiliores, quæ tam in parte metaphysices generali quam speciali occurrunt quæstiones breviter explicantur. — Amstelodami, apud Johannem Rieuwertz, 1663.

Cet ouvrage est un résumé très-bien fait de la philosophie de Descartes. Spinoza l’avait dicté en partie à un jeune homme dont il soignait l’éducation philosophique. Ses amis le pressèrent d’achever ce travail et de le publier. L’ouvrage parut, avec une préface de Louis Meyer, où le lecteur est expressément averti que Spinoza ne lui donne pas sa propre pensée, mais celle d’autrui[1].

II. Le Traité théologico-politique est donc véritablement le premier ouvrage original de Spinoza ; il a été publié pour la première fois sous ce titre :

Tractatus theologico-politicus, continens dissertationes aliquot quibus ostenditur libertatem philosophandi non tantum salva pietate et reipublicæ pace posse concedi ; sed eamdem nisi cu pace reipublicæ ipsaque pietate tolli non posse.

Avec cette épigraphe : « Per hoc cognoscimus quod in Deo manemus et Deus manet in nobis, quod de spiritu suo dedit nobis. (Joan. Epist. i, cap. iv, vers. 13.) Hamb., apud Henricum Kunrath. 1670, in-4o. 233 pages.

Ce titre est bien celui que Spinoza a donné à son Traité. Mais ce n’est point à Hambourg, ni chez Henri Kunrath, c’est à Amsterdam, chez Christoph Conrad, que le Theologico-politicus a été imprimé.

Proscrit dès sa première apparition, le Theologico-politicus ne put circuler que clandestinement et sous divers faux titres destinés à donner le change à l’autorité. En voici la liste[2] :

1o Danielis Heinsii P. P. operum historicorum collectio prima.

Editio secunda, priori editione multo emendatior et auctior.

Accedunt quædam hactenus inedita.

Lugduni Batavorum, apud Isaacum Herculis, 1673, in-8o. 334 pages.

2o Fr. Henriquez de Villacorta M. Doc. a cubiculo Philippi IV. Caroli II. archiatri opera chirurgica omnia. Sub auspiciis potent. Hispan. regis.

Amstelodami, 1673, in-8o.

3o Franc. de la Boe Silvii totius medicinœ idea nova. Edit. sec. Amstelod., 1673.

Après que Spinoza eut publié le Theologico-politicus, il écrivit sur les marges du livre un certain nombre de notes destinées à éclaircir ou à continuer quelques points qui avaient suscité une opposition plus vive de la part des théologiens[3]. Ces curieuses notes ont été publiées pour la première fois par le savant Théoph. de Murr, d’après le manuscrit original que Spinoza avait laissé en mourant à Van der Spyk pour être remis entre les mains de l’imprimeur Rieuwertz d’Amsterdam :

Bened. de Spinoza Adnotationes ad Tract. theol.-polit. ex autographo edidit ac præfatus est Christ. Th. de Murr imagine et chirographo.

Hagæ comitum, 1802, in-4o.

Mais il paraît certain que l’exemplaire de Rieuwerth n’est pas le seul où Spinoza eût écrit des notes marginales. La bibliothèque de Kœnigsberg possède un autre exemplaire du Theologico-politicus, où l’on trouve aussi des annotations qui semblent bien être de la main de Spinoza. Elles ont été communiquées par le bibliothécaire, M. Bock, à M. le docteur Dorow, qui les a publiées sous ce titre :

Benedikt Spinoza’s Randglossen zu seinem Tractatus theologico-politicus, ans einer Konigsberg befindlichen noch ungedruckten Handschrift bekannt gemacht,

Von Dr Wilhelm Dorow, mit einer steindrucktafel, ein fac simile der Hanschrift des Spjnoza enthaltend. Berlin, 1835.

Du reste les annotations publiées par M. Dorow ne diffèrent qu’en quelques endroits de celles qu’a données de Murr. Celles-ci sont probablement les premières que Spinoza ait écrites, et il est vraisemblable qu’il les copia plus tard, en les modifiant, sur un autre exemplaire destiné à un de ses amis. L’exemplaire de Kœnigsberg porte, en effet, sur la première page ces mots visiblement tracés de la main de Spinoza : Nobilissimo D° D° Jacobo Statio Kleimann, dono D. Auctor et nonrullis notis illustravit, illasque propria manu scripsit die 25 julii anno 1676.

Voyez encore sur ces notes marginales de Spinoza une récente publication que nous aurons à mentionner tout à l’heure à un autre titre : B. de Spinoza Tractatus atque adnotationes ad tractatum theologico-politicum. Edidit Ed. Boehmer Halee ad Salam, 1852.

Le Theologico politicus est le seul outrage de Spinoza qui ait été traduit en français jusqu’à ce jour. Encore est-il difficile de considérer comme une traduction véritable l’ébauche grossièrement infidèle attribuée par les uns[4] au médecin Lucas de la Haye, par les autres[5] au sieur de Saint-Glain, capitaine au service des états de Hollande.

Nous avons eu cette traduction sous les yeux en faisant la nôtre, et nous pouvons affirmer qu’il ne s’y rencontre pas une seule page sans erreur grave ou sans contre-sens.

Elle parut d’abord sous ce titre :

La Clef du sanctuaire, par un savant homme de notre siècle ; avec cette épigraphe : « Là où est l’esprit de Dieu, là est la liberté. (Épît. aux Corinth. chap. 3, vers. 17). Leyde, 1678, in-12, 531 pages.

On intitula ensuite cette traduction : Traitté (sic) des cérémonies superstitieuses des juifs tant anciens que modernes. Amsterdam chez Jacob Smith, 1678, ou bien : Réflexions curieuses d’un esprit des-intéressé (sic) sur les matières les plus importantes au salut tant public que particulier. À Cologne, chez Claude Emmanuel, 1678. Ce ne sont pas là trois éditions de l’ouvrage, mais une seule et même édition, où le premier feuillet seul est changé,

On trouve, à la fin du volume, des Remarques curieuses et nécessaires pour l’intelligence de ce livre. C’est là la première édition de ces notes marginales de Spinoza dont nous avons parlé ci-dessus, mais tellement défigurées par le sieur de Saint-Glain qu’on a de la peine, maintenant que l’original est publié, a le reconnaître dans cette Incroyable traduction.

III. L’orage excité en Europe par la publication du Theologico-politicus dégoûta Spinoza de plus rien donner au public. Ce ne fut donc qu’à sa mort que parurent l’Éthique, le Traité de la Réforme de l’Entendement, le Traité politique, les Lettres et la Grammaire hébraïque.

Il paraît que Spinoza avait d’abord écrit l’Éthique en hollandais ; il la mit ensuite en latin, probablement à l’époque où il voulut la donner au public[6] ; mais il renonça bientôt à ce dessein[7] et l’ouvrage ne parut qu’en 1677, quelques mois après sa mort, par les soins de l’imprimeur Rieuwertz, d’Amsterdam, à qui Spinoza fit remettre en mourant le pupitre qui contenait ses papiers[8]. Deux amis de l’illustre mort, Louis Meyer et Jarig Jellis, surveillèrent la publication de ses écrits posthumes ; Jarig Jellis en composa la préface, que Meyer mit en latin[9]. L’ouvrage portait ce titre : B. D. S. Opera posthuma, quorum series post præfationem exhibetur ; 1677, sans autre indication. Ces Opera posthuma sont l’Ethica, le Tractatus politicus, le Tractatus de emendatione intellectus, et enfin le Compendium grammatices linguæ hebreæ, ouvrage de peu d’intérêt, même, à ce qu’il paraît, pour les hébraïsants.

Il est important et en même temps difficile de fixer la date précise de la composition de l’Ethica. Un point certain, c’est qu’en 1675, l’ouvrage était entièrement terminé, puisque, dans une lettre à Oldenbourg (du 5 juillet 1675), Spinoza lui marque l’intention où il est de publier un Tractatum quinque partitum[10], qui ne peut ête que l’Ethica[11], et nous voyons par une autre lettre, à Oldenbourg[12], que Spinoza se rendit à Amsterdam[13] (le 22 juillet 1675) tout exprès pour y faire imprimer son livre. On trouvera dans cette dernière lettre les raisons qui le détournèrent de ce dessein. Déjà il s’était opposé de toutes ses forces[14] à ce qu’on publiât une traduction en hollandais du Theologico politicus. Ce n’est pas que Spinoza fût indifférent à la gloire, mais il mettait deux choses au-dessus d’elle, la liberté et le repos. On sait quelle était sa devise : Caute, et il y fut toujours fidèle, non sans doute dans la spéculation, mais dans la vie[15].

Un second point incontestable, c’est qu’avant 1675, Spinoza avait communiqué l’Éthique, en tout ou en partie, à plusieurs de ses amis, à Oldenburg[16], à Simon de Vries[17], à Louis Meyer[18], à d’autres encore.

Dès 1663, sept ans avant la publication du Theologico-politicus, et l’année même où parurent les Ren. Desc. Princip. more geom. demonstr., Simon de Vries avait entre les mains l’Éthique, ou tout au moins le De Deo, puisqu’il cite textuellement le Scholie de la Propos. X, part. 1. Il est vrai que Spinoza, dans sa réponse à Simon de Vries[19], donne une définition de l’Attribut qui n’est pas exactement identique, au moins pour les termes, à celle de l’Éthique[20], ce qui pourrait faire soupçonner qu’à cette époque l’ouvrage n’était encore qu’ébauché[21]. Mais voici des indications plus précises. En lisant la correspondance de Spinoza et d’Oldenburg, il est impossible de douter que Spinoza n’eût déjà en 1661 jeté les bases de son grand ouvrage, puisque il en envoie à son ami des morceaux d’une certaine étendue[22], lesquels contiennent les Propositions capitales du De Deo, où l’on sait que Spinoza est tout entier. Ce fait n’est pas de médiocre conséquence. Il en résulte qu’à vingt-neuf ans Spinoza, qui n’avait encore rien écrit, était en possession du principe de sa doctrine et déjà l’avait construite dans sa forme géométrique. Ceux qui ont pensé qu’en composant le Ren. Desc. Princip., Spinoza adoptait le pur cartésianisme pour son propre compte, avaient sans doute oublié, entre autres circonstances, que deux ans avant la publication de cet ouvrage[23], Spinoza démontrait à ses amis des Propositions comme celle-ci : Une substance ne peut être produite par une autre substance[24], doctrine qui peut bien être au fond cartésienne, mais de ce cartésianisme immodéré dont parle Leibniz, et que Descartes, à tort ou à raison, eût répudié. Du reste, les Axiomes et Propositions envoyés à Oldenburg, en 1661, ne se retrouvent pas mot pour mot dans l’Éthique, ni dans le même ordre ; ce qui prouve, ainsi que la lettre à Simon de Vries, qu’à ce moment Spinoza remaniait encore et refondait sa doctrine, suivant le progrès de sa pensée, ou peut-être, mais ce doit être bien rare, par le conseil de ses amis[25]. Tout ceci me conduit à une triple conclusion :

1o L’idée fondamentale de l’Éthique, la forme géométrique et l’ordonnance de tout l’ouvrage étaient déjà fixées en 1661[26].

2° En 1675, l’Éthique était entièrement achevée et prête pour le public.

3° De 1661 à 1675, et de 1675 à 1677, l’Éthique reçut une sorte de demi-publicité, par les copies qui en circulèrent de main en main, sans jamais sortir toutefois d’un cercle assez étroit de disciples et d’amis.


J’ai placé le Traité politique après le Traité théologico-politique, à cause de l’analogie des matières.


En plaçant le Traité de la Réforme de l’entendement après l’Éthique, j’ai suivi l’ordre de toutes les éditions, qui est en même temps l’ordre de composition de ces deux ouvrages. Dans le De Intellectus emendatione, Spinoza renvoie sans cesse à ce qu’il appelle mea Philosophia, c’est-à-dire à l’Ethica. Du reste, il paraît qu’il entreprit de bonne heure ce Traité sur la méthode, auquel il travailla toute sa vie sans le pouvoir achever, ce qui explique l’obscurité et le désordre qui s’y font partout sentir.


Parmi les lettres contenues dans les Opera posthuma, j’ai traduit, sans exception, je crois, toutes celles qui présentent un véritable intérêt pour la philosophie ou pour son histoire. Les exclusions que je me suis permises portent principalement sur les lettres de certains correspondants de Spinoza dont les pensées sont très-peu intéressantes ; j’ajoute qu’on en sait toujours par les réponses de Spinoza ce qu’il importe d’en savoir. Un mot en finissant sur quelques-uns de ces correspondants.

Henri Oldenbourg (né à Bremen, mort à Charlton, près Greenwich, en 1678) a laissé un nom dans l’histoire des sciences moins par ses travaux d’anatomie et de physique, aujourd’hui tombés dans l’oubli, que par ses relations avec Spinoza, avec Robert Boyle, Leibniz, Newton et la plupart des personnages les plus illustres du xviie siècle. Son rôle a été, entre les savants, celui d’un intermédiaire toujours empressé, d’un interprète conciliant et officieux, un peu à la façon de l’abbé Nicaise. Il a traduit en latin plusieurs écrits de Robert Boyle. On verra, par les Lettres que nous donnons au public, qu’il communiqua à Boyle les notes de Spinoza sur le livre De Nitro, et à Spinoza les réponses de Boyle. À Londres (où il remplit les fonctions de ministre résident de la basse Saxe), puis à Oxford, il se lia avec les savants qui concoururent à la fondation de la Société royale, dont il fut nommé secrétaire avec Wilkins, à la mort de Guill. Crown.

Louis Meyer, médecin d’Amsterdam, a été, avec Simon de Vries[27], le meilleur ami de Spinoza. Spinoza l’appelle dans ses lettres amice singularis, et lui découvre sans réserve le fond de ses sentiments. En février 1677, Meyer vint d’Amsterdam à la Haye donner ses soins à son ami mourant, et reçut son dernier soupir. On regrette que le bon Colerus, qui raconte ce fait, y ait joint une anecdote assez ridicule, qu’on aime à croire controuvée2. C’est Louis Meyer qui a publié le Ren. Desc. Princip. more geom. demonstr., et en a composé la préface. Il est également l’éditeur des Opera posthuma, et a mis en latin la préface de Jarig Jellis. Le seul ouvrage connu qui lui appartienne en propre est le Philosophia Scripturæ interpres, qui a été souvent attribué à Spinoza. Semler l’a réédité en 1776, la Haye, in-8o.

Guillaume de Myenbergh, cet indiscret et prolixe correspondant de Spinoza, adversaire fougueux et d’une sincérité souvent suspecte, était un marchand de Dordrecht, qui abandonna son négoce pour se jeter à corps perdu dans les controverses théologiques. Il publia en 1674, à Leyde, un ouvrage intitulé : La Vérité de la religion chrétienne, plein d’injures contre Spinoza[28].

La destinée de Jean de Bredenbourg, à qui on soupçonne[29] que notre lettre XXII est adressée, est une destinée très-singulière. Bourgeois de Rotterdam, il vivait dans une ignorance complète des sciences et des disputes, quand il s’émut au bruit du Theologico-politicus, et entreprit de le réfuter. Mais on l’accusa de spinozisme, et il paraît qu’en effet, en s’enfonçant dans Spinoza, il était devenu spinoziste malgré lui. C’est du moins le récit de Bayle[30], confirmé par Leibniz[31]. L’ouvrage de Bredenbourg portait pour titre : Joannis Bredenburgii enervatio Tractatus theologico-politici ; una cum demonstratione geometrico ordine disposita : Naturam non esse Deum ; cujus effati contrario prædictus Tractatus unice innititur. Roterodami, 1675, in-4o.

Isaac Orobio, autre correspondant présumé de Spinoza[32], est connu pour avoir pris une part active aux controverses religieuses du XVIIe siècle. Il était juif. Sa destinée fut orageuse. Professeur à Salamanque, puis à Séville, jeté dans les cachots de l’inquisition, d’où il ne sortit qu’au bout de trois ans, il chercha, après un court séjour à Toulouse, un refuge plus sûr à Amsterdam, où il professa publiquement et défendit avec zèle la religion de Moïse. Je ne citerai qu’un de ses écrits : Isaaci Orubii de Castro Certamen philosophicum posthumum propugnatæ veritatis divinæ ac naturalis ; adversus Johannem Bredenburgium, Spinozæ barathro immersum. Amsterdam, 1703, in-12. — Voyez aussi l’ouvrage intitulé Entretiens sur divers sujets d’histoire et de religion, entre milord Bolingbroke et Isaac d’Orobio, juif portugais. Londres, 1770, in-8o.


IV. Reste à indiquer quelques opuscules perdus ou inédits de Spinoza, savoir :

1o Traité de l’Iris ou de l’arc-en-ciel,

2o Une traduction hollandaise du Pentateuque. Spinoza lui-même jeta ces deux ouvrages au feu,

3o Apologia para justificar se de su abdication de la sinagoga, 1657. Spinoza composa ce petit mémoire justificatif à l’époque de son excommunication. Le savant de Murr l’a vainement demandé aux chefs de la nouvelle synagogue. Il paraît que le fond de cet ouvrage a été repris par Spinoza et répandu dans le Traité théologico-politique.

4o Suivant Mylius (Bibliotheca anonymorum, p. 94), le manuscrit de l’Éthique contient un chapitre inédit De Diabolo[33].


Il y a trois éditions complètes de Spinoza :

1o Celle de Paulus, en deux volumes, publiée à Iéna en 1803 ; 2o celle de Gfrærer, en un seul volume, dans le Corpus philosophorum, t. III. Stuttgard, 1850 ; celle de H. Bruder, en trois volumes in-18, Leipzig, 1843.


À l’exemple de Paulus, j’ai mis en tête des œuvres de Spinoza la seule biographie authentique qui existe de l’illustre philosophe, celle de Colerus.

Colerus avait d’abord écrit cette vie en langue hollandaise, et l’avait publiée à Amsterdam, 1706 : Cum sermone ecclesiastico a se habito de resurrectione Jesu non allegorice cum Spinoza interpretanda.

Elle parut ensuite en français sous ce titre :

« La vie de B. Spinoza, tirée des écrits de ce fameux philosophe et du témoignage de plusieurs personnes dignes de foi, qui l’ont connu particulièrement, par Jean Colerus, ministre de l’église luthérienne de la Haye. À la Haye, chez T. Johnson, marchand libraire dans le Poote, MDCCVI. » 181 pp.  in-8o.

Outre la Vie de Spinoza par Colerus, il en existe une autre qu’on peut attribuer avec certitude au médecin Lucas, de la Haye.

Elle parut d’abord à Amsterdam, chez Henri de Sauzet, 1719, in-8°, dans les Nouvelles littéraires, t. X, p. 40-74.

La même année on la publia en y ajoutant un morceau intitulé : L’Esprit de Spinoza, le tout sous ce titre : La Vie et l’Esprit de M. Benoît de Spinoza, MDCCXIX, et avec cette épigraphe :

Si, faute d’un pinceau fidelle,
Du fameux Spinoza l’on n’a pas peint les traits,
Sa sagesse étant immortelle,
Ses écrits ne mourront jamais.

L’ouvrage entier avait 208 pages in-8o. On en tira très-peu d’exemplaires, qu’on vendait très-cher, et partant en très petit nombre. Le libraire qui les vendit, Charles Le Vier, ordonna à sa mort qu’on brûlât tout ce qui en restait ; ce qui fut fait, mais seulement pour la partie de l’ouvrage relative à l’Esprit de Spinoza. La Vie fut conservée et publiée par un libraire qui s’en accommoda sous ce titre :

La Vie de Spinoza, par un de ses disciples, nouvelle édition non tronquée, augmentée de quelques notes et du catalogue de ses écrits, par un autre de ses disciples. À Hambourg, chez Henri Kunrath, MDCCXXXV.

C’est une copie manuscrite de cette Vie de Spinoza qui a servi à l’éditeur de l’ouvrage intitulé : Réfutation des erreurs de Spinoza, par Fénelon, Lami, etc.

De l’ouvrage primitif, Vie et esprit de Spinoza, on a extrait aussi sous ce titre : Traité des trois imposteurs, presque tout ce qui est compris dans la seconde partie, Esprit de Spinoza, mais avec des altérations très-graves.

II. ÉCRITS DIVERS SUR SPINOZA.

1. Parmi les disciples immédiats de Spinoza, je citerai Abraham Cuffeler, Frederic van Leenhoff, Law, Louis Meyer, Glasemaker, Jarig Jellis, Lucas de La Haye. Voici l’indication de leurs écrits :

Abraham-Jean Cuffeler. — Specimen artis ratiocinant naturalis et artificialis ad pantosophiæ manuducens. Hamburgi, apud Henr. Kunrath, 1684, in-8o. — Le même, Principiorum pantosophiæ, pars II et pars III), Hambourg, 1684. – Frid. van Leenhoff, in Ecclesia reformata zwollensi prædicatoris. — Hemel op aarden (le paradis sur terre), 1703. — Voyez Jenichen, Hist., Spinozismi Leenhoffiani, Lips., 1707, in-8o.

Theod. Lud. Law. – Meditationes de Deo, mundo et homine, Francf., 1717, in-8o. – Le même, Meditationes, theses, dubia philosophico-theologica, Freystadt, 1719, in-8o.

Nous avons dit que Louis Meyer fut l’ami et l’éditeur de Spinoza. Jean-Henri Glasemaker traduisit en flamand le Traité théologico-politique. Jarig Jellis concourut avec Louis Meyer à la publication des Opera posthuma. Lucas de la Haye écrivit une vie de Spinoza[34].

On pourrait ajouter à cette liste des disciples immédiats de Spinoza un certain nombre d’écrivains qui, sous le masque d’adversaires, répandirent les doctrines du spinozisme, tels que Fr. Cuper (Arcana atheismi revelata. Rotterdam, 1676. Bayle, et plus tard en France, Boulainvilliers).


2. Voici maintenant les principaux écrivains qui combattirent Spinoza au XVIIe siècle.

Aubert de Versé. L’Impie convaincu, ou dissertation contre Spinoza, dans laquelle on réfute les fondements de son athéisme. L’on trouvera non-seulement la réfutation des maximes impies de Spinoza, mais aussi celles des principales hypothèses du cartésianisme que l’on fait voir être l’origine du spinozisme. Amsterdam, 1681 et 1685, in-8o.

Kortholt. — De tribus impostoribus magnis (Herbert, Hobbes, Spinoza), Kiel, 1680.

Andala. Cartesius verus spinozismi eversor.

Guillaume de Blyenbergh[35]. – Wedderleging van de Zedekunst van Spinoza, Dordrecht, 1682, in-4o.

Jean de Bredenbourg[36]. – Enervatio tractatus theologico-politici. Rotterdam, 1675, in-4o.

Pierre Yvon. L’Impiété vaincue. Amsterdam, 1681, 1687, in-8o.

Le Vassor. – Tractatus de vera religione. Parisiis, 1688, in-8o. Voyez aussi Journal des Savants, janvier 1689.

Grævius. — Epist. ad Daniel. Heinsium, in Burmanni sel. epist., tomo IV, p. 475.

Christoph. Wittichius. Anti-Spinoza, sive examen Ethices B. de Spinoza. Lugduni Bat., 1690, in-8o. Traduit en flamand, Amsterdam, 1692, in-8o.

Musœus. — Tractatus theologico-politicus ad veritatis lumen examinatus. Wittemberg, 1708.

Pierre-Daniel Huet. — De Concordia rationis et fidei. Paris, 1692, in-4o. Voyez les Acta eruditorum de Leipsig, 1695, page 395, 599.

Pierre Poiret. — Fundamenta atheismi eversa, sive specimen absurditatis spinozianæ in : Cogitationes rationales de Deo, anima et malo. Amsterdam, 1685, in-8o.

Isaac Jaquelot. — Dissertations sur l’existence de Dieu. La Haye, 1697, in-4o.

Isaac Orobius de Castro[37]. – Certamen philosophicum, etc.

François Lami. — Le Nouvel athéisme renversé, ou réfutation du système de Spinoza, tirée pour la plupart de la connaissance de la nature de l’homme. Paris, 1696, in-8o.

Jensius, médecin de Dordrecht. — Examen philosophicum sextæ definitionis partis primæ Ethices Benedicti de Spinoza, sive prodromes animadversionum super unico veterum et recentiorum atheorum argumento, nempe una substantia. Dordraci, 1698, in-4o.

Just. Herwech. — Tractatus quo atheismum, fanatismum sive Boehmii naturalismum, et Spinozismum ex principiis et fundamentis sectæ fanaticæ, matris pietismi, eruit. Lips. et Wismar, 1709, in-4o.

Jean-Wolfg. Jäger. — Spinozismus, sive Benedicti Spinozæ, famosi atheistæ, vita et doctrinalia. Tubing., 1710, in-4o.

Jo. Regius. — Cartesius verus Spinozismi architectus. Francq., 1719, in-8o.

Joh.-Christ. Burgmann. — Exercitatio philosophica de Stoa a Spinozismo et atheismo exculpanda. Viterb., 1721, in-4o.

Jariges. — Sur le système de Spinoza et sur les remarques de M. Bayle, dans les Mémoires de l’Académie de Berlin, 1745, t. I et II.

Balthazar Munter. – Theologiæ naturalis polemicæ specimen, exhibens historias, dogmata et refutationem systematis illius quod a B. de Spinoza nomen habet. Iena, 1759, in-4o.

Fénelon, — Réfutation des erreurs de Benoît de Spinoza, par M. de Fénelon, par le P. Lami et par M. le comte de Boulainvilliers. Bruxelles, 1731, in-12. Voyez le Traité de l’existence et des attributs de Dieu, seconde partie.

3. Nous citerons enfin les principaux critiques et historiens de la philosophie qui depuis Lessing, en Allemagne et en France, se sont occupés en sens divers de Spinoza et du spinozisme.

1o Commençons par l’Allemagne.

Brucker. — Hist. crit. phil. : tome IV, page 682-706. Lips., 1766, in-4o.

Moses Mendelssohn. — Morgenstuden oder Vorlesungen über das Dasein Gottes. I. Theil. Berl., 1785, in-8o.

Jacobi. — Uber die Lehre des Spinoza in Briefen an Herren Moses Mendelssohn, Leipsig, 1786, in-8° — Neue vermehrte Ausgabe. Breslau, 1789, in-8°.

Ajoutez à ces écrits de Mendelssohn et Jacobi : Mendelssohn, an die Freunde Lessings. — Ein Anhang an Herrn Jacobi’s Briefweschsel über die Lehre des Spinoza. Berlin, 1786, in-8o. Jacobi. Wider Mendelssohns Beschuldigungen. Leipzig, 1786, in-8o. Ueber Mendelssohns Darstellung der Spinozistischen Philosophie in : Cæsars Denkwürdigkeiten, vol. IV.

Aug. Guill. Rehberg. — Abhandlung über das Wesen und die Einschrankungen der Kräfte. Leipsig, 1779, in-8o. Le même, Uber das Verähltniss der Metaphysik zu und Religion. Berlin, 1787, in-8o.

J.-G. Herder. — Gott, einige Gesprache. Gotha, 1787, in-8o.

C. H. Heidenreich. — Animadversiones in Mosis Mendelhi filii refutationem placitorum Spinoza. Lips., 1786, in-4o.– Le même, Natur und Gott nach Spinoza. Leips., 1786, in-8o. — Le même, Natur und Goth nach Spinoza. Leipsig, 1789, in-8o.

Salomon Maimon. — Uber die Progressen der Philosophie. Berlin, 1793, in-8o. Le même, Versuch über die Trascendental philosophie. Berlin, 1790, in-8o.

H.-F. Diez. — Ben von Spinoza nach Leben und Lehren. Dessau und Leipzig. 1783, in-8o.

G.-G. Fulleborn. — Spinoza Pantheismus und System in Betrage zur Geschichte der Philosophie, part. III, p. 34 ; 399. 1793, in-8o.

C.-L. Reinhold. — Systematische Darstellung alter bisher moglichen Systeme der Metaphysik in : Tentscher Merkur. Jan. und März., 1794.

S.-H. Ewald. Auteur d’une traduction des œuvres de Spinoza (Spinoza's philosophische Schriften, 1787-1793, in-8o.) – Spinoza’s zwei Abhandlungen über die Cultur des menschlichen Verstandes und über die Aristokratie und Demokratie. Leipsig, 1785.

Chr. Garve. — Uber das theologische Systeme des Spinoza in : Abhandlung uber das Dasein Gottes. Breslaw, 1802, in-8o.

Chr.-Frid. Ammon. – Grundzüge der Theologie des Spinoza in : Kritisches Journal der theol. Liter., B. I., pag. 1, 599. Nurnb., 1813.

G.-S. Franke. Versuch uber die neuern Schiscksale des Spinozismus und seinen Einfluss auf die Philosophie überhaupt und die Vernunft theologie insbosondere. Schlessw., 1813, in-8o.

Henr. Ritter. — Welchen Einfluss hat die philosophie des Cartesisus auf die Ausbildung der des Spinoza gehabt und welche Berührungspunkte haben beide philosophen mit einander geimein ? Leipsig, 1816, in-8o. — Le même, die Halbkantianer und der Pantheismus. Berlin, 1827, in-8o.

E. Stiedenroth. — Nova Spinozismi delineatio. Gott. 1817, in-8o.

H.-C.-W. Siegwart. — Uber den Zuzammenhang des Spinozismus mit der cartesianischen philosophie. Tubing., 1816, in-8o. — Le même, Der Spinozismus historisch und philosophisch erlautert mit Bezichung auf altere und neuere Ansichten. Tubing., 1839, in-8o.

Car. Rosenkranz. — De Spinozæ philosophia dissertatio. Hal. et Lips., 1828, in-8o.

C.-F. Staudlin. — Geschichte der Moral Philosophie, p. 772, 599. Hannover, 1822, in-8o.

John.-Fred. Herbart. — Allgemeine Metaphysik nebst den Anfangen der philosophischen Naturlehre, vol. II. Kœnigsberg, 1828, 1829, in-8o.

Jäsche. — Der Pantheismus nach seinem verschiedenen Hauptformen, seinem Ursprunge und Fortgange, seinem speculativen und praktischen Werthe und Gohalte, vol. III. Berlin, 1826-1832, in-8o.

L.-A. Feuerbach. — Geschichte der neuern Philosophie von Bacon von Veralam bis Ben. Spinoza. Ansb., 1833, in-8o.

Fr. Schleiermarcher. — Darstellung das spinozitischen Systems in : Geschichte der philosophie aus Schleiermacher’s handschriftlichem Nachlasse heransgegeben von H. Ritter. Berlin, 1839, in-8o, p. 275, 599. (Sammtl. Werke, III Abtheil. zur Philosophie IV, B. I. Th.)

G.-W. Fr. Hegel. — Vorlesungen über die Geschichte der Philosophie. Herausgeg. von C.-L. Michelet, vol. III. Berlin, 1836 ; p. 368, 599.

C.-B. Schluter. — Die Lehre das Spinoza in ihren Hauptmomenten geprüft und dargestellt, Münst., 1835, in-8o.

1o Ed. Erdmann. — Malebranche, Spinoza und die Skeptiker u. Mystiker das 17 Jahrkund, in-8o.

P. Volkmuth. — Der dreieimge Pantheismus von Thales bis Hegel, Köln, 1837, in-8o.

Car. Thomas. — Spinozæ systema philosophicum. Regiom., 1835, in-8o. — Le même, De relatione qua inter Spinozæ substantiam et attributa intercedit dissertatio, 1839. Spinoza als Metaphysiker von Standpunkt der historischen Kritik. Kœnigsberg. 1840, in-8o.

Franc. Baader. — Uber die Nothwendigkeit der Revision der Wissenschaft in Berug auf Spinozistische systeme. Erlang., 1841, in-8o.

Car. de Orelli. — Das Leben und die Lehre Spinoza’s nibst einem Abrisse der Schelling’schen und Hegel’schen Philosophie. Aarau, 1843, in-8o.

B. Auerbach. — Spinoza’s sammtliche Werke aus dem Latein Ubersetzt, mit dem Leben Spinoza’s, Stuttgard, 1841, in-8o.

2o En France, nous citerons :

Sabatier. — Apologie de Spinoza et du spinozisme, Altona, 1806.

Amand Saintes. — Histoire de la vie et des ouvrages de B. de Spinoza, fondateur de l’Exégèse et de la Philosophie modernes, Paris, 1842, in-8o.

Jean Reynaud. — Encyclopédie nouvelle, article Spinoza.

Th. Henri Martin. — Dissertatio de philosophicarum B. de Spinoza doctrinarum systemate, 1836.

Victor Cousin. — Cours de 1829, leçons XI et XII. Le même, Fragments de philosophie moderne, éd. de 1856, in-18, p. 57 et suiv., et Fragments de philosophie cartésienne, 1845, in-12, p. 429 et suiv., Théodore Jouffroy. — Cours de droit naturel, leçons VI et VII.

Damiron. — Mémoire sur Spinoza et sa doctrine, 1843, tom. IV du Recueil de l’Académie des sciences morales et politiques.

Francisque Bouillier. — Histoire de la Philosophie cartésienne, chap.  XV-XIX ; Paris, 1854, in-8o.


  1. Voyez particulièrement le Scholie de la {{abr|Propos.|Proposition} 15, part. 1, et dans les Cogitata, le chapitre xii, part. 2. — Un passage plus remarquable encore est celui-ci ; après avoir défini la substance en général, puis la substance pensante et la substance étendue, selon les sentiments de Descartes, Spinoza ajoute ces lignes significatives : « An vero una et eadem substantia sit, quæ vocatur mens, et corpus, an duæ diversæ, postea erit inquirendum. »
  2. Voyez Paulus, Præfatio iter. edit., p. 10 sqq. — Théoph. de Murr, Adnotat. ad Tract. theol.-polit., p. 10 sqq. Gfrærer, Præf. edit., p. 15 sqq. — Tennemann, Man. de l’Hist. de la Philos., ii, p. 101 sqq.
  3. Reimann fait mention expresse de ces notes marginales de Spinoza (Hist. Theol. Judaic., p. 643), mais il y a un témoignage plus décisif, c’est celui de Spinoza lui-même. Il écrivait en 1675 à Henri Oldenbourg : « Cupio istum Tractatum nolis cuibusdam illustrare, et concepta de eo præjudicia, si fieri possit, tollere. » (Œuvr. posth., éd. de 1677, p. 448.)
  4. Brucker (Hist. crit. philos., t. IV, part. 2, p. 691) Reimann (Biblioth. catal. crit. p. 1029) attribuent cette traduction à Lucas, médecin de la Haye, ami de Spinoza et son biographe. Voyez sur ce point Bayle, Lettres, XXVIIe lettre, p. 119 ; et les Nouvelles littéraires, liv. X part. 1, p. 60.
  5. Nicéron (Mémoires pour servir à l’hist., etc., t. XIII, p. 46 sqq.) et Des Maiseaux (Notes sur les lettres de Bayle. Voir Bayle, Œuvres diverses, t. IV, lettre XXXIII) prouvent fort bien que la traduction dont il s’agit est du sieur de Saint-Glain, Angevin, auteur de la Gazette d’Amsterdam, qui abandonna le calvinisme pour se faire l’ami et le disciple de Spinoza. — Voyez Paulus, l. I, p. 13 sqq., et Th. de Murr, l. I.
  6. Voy. Opp. posth. Epist. XVIII. Comp. ibid. Epist., XLVII.
  7. Voyez Opp. posth. Epist. XIX ; Lettre VI de notre traduction.
  8. Voyez Colerus, Vie de Spinoza.
  9. Voyez de Murr, Adnot. ad Tract., p. 14.
  10. Opp. posth. Epist. XVIII.
  11. Il est à peine utile de faire observer ici qu’à ce moment le Tractatus theologico politicus était publié depuis cinq ans.
  12. La XIXe des Opp. posth., la VIe de notre traduction.
  13. Il habitait alors la Haye. Voy. Colerus, Vie de Spinoza.
  14. Opp. posth. Epist. XLVII.
  15. Voyez Th. de Murr, Adnotat. ad Tract., cum Spinozæ sigillo et chirographo.
  16. Voyez la Lettre I.
  17. Opp. posth. Epist. XXVI.
  18. Opp. posth. Epist. LXIVLXXII. Lettres XXIXXXXVII de notre traduction.
  19. Voyez notre Lettre XIII.
  20. Éthique, part. 1, Déf. IV.
  21. Cette conjecture vient d’être confirmée par une découverte intéressante de M. Éd. Boehmer, de Halle. Il a trouvé sur un exemplaire de la Vie de Spinoza par Colerus l’esquisse d’un Traité de Spinoza, De Deo et homine ejusque felicitate, qui ne peut être que la première ébauche de l’Éthique. Voyez l’écrit de M. Boehmer : B. de Spinoza, Tractatus de Deo, etc. 1852.
  22. Voyez Lettres II, III, IV. — Il paraît que l’envoi fait à Oldenburg se composait : 1o d’un certain nombre de Définitions, particulièrement celles de la Substance, du Mode et de Dieu ; 2o d’un certain nombre d’Axiomes ; 3o de trois Propositions que je crois être (voyez Lettre III) la Ve de l’Éthique, la VIe et la VIIe, à laquelle Spinoza avait joint un Scholie qui est, si je ne me trompe, le Schol. II de la Propos. VIII, part. 1.
  23. Le Renat. Desc. Princip. fut publié en 1663.
  24. Voyez Lettre II.
  25. Deux des Axiomes envoyés à Oldenburg sont devenus dans l’Éthique deux Propositions. De plus, la Ire et la IIe des Propositions envoyées à Oldenburg sont maintenant la Ve et la VIe de l’Éthique.
  26. En 1665, Spinoza parlait de l’Ethica à Guillaume de Blyenbergh comme d’un ouvrage terminé : Quam cupiditatem ego in mea Ethica, nondum edita, in piis ex clara, etc. (Opp. posth., Epist. XXXVI).
  27. Voyez nos Lettres XIII et XIV, et Colerus, Vie de Spinoza.
  28. Voyez Colerus, l. I, p. 32 sqq.Brucker, Hist. crit. Philos., t. IV, p. 2. — De Murr, Adnot. ad Tract., p. 19.
  29. Voyez de Murr, l. I, De Spin. Epist.
  30. Bayle, Dict. crit., art.  Spinoza, p. 2774.
  31. Leibniz, Théodicée, p. 611, 613, Erdmann.
  32. Voyez notre Lettre XXIII.
  33. Voyez sur ce point l’écrit déjà cité de Boehmer, pages 7 et 54-55.
  34. Voyez plus haut, à la suite de la Vie de Spinoza par Colerus.
  35. Voyez plus haut ce qui regarde Guillaume de Blyenbergh.
  36. Voyez plus haut.
  37. Voyez plus haut.