Œuvres complètes de Maximilien de Robespierre/Tome 1/Vers pour le mariage de Mlle Demoncheaux


VERS POUR LE MARIAGE DE Mlle DEMONCHEAUX[1]


C’en est fait, aimable Émilie,
Un mot a fixé ton destin :
Un mortel trop digne d’envie
T’a soumise au joug de l’Hymen.

Mais de ce dieu qu’on calomnie
Ne crains pas l’empire éternel,
Contre ses loix, quoiqu’on publie.
L’hymen n’est point un dieu cruel.

L’homme, ce sultan formidable
Dont on vante la majesté,
A la voix d’une épouse aimable
Dépose toute sa fierté.


De ton seigneur, charmante amie,
Je veux bien être le garant,
L’époux de la douce Émilie
Sera toujours un tendre amant.

Le volage enfant de Cythère
Dont tu fus toujours le soutien
De peur d’exciter ta colère
N’osera pas trahir l’hymen.

Tu peux croire à de tels présages ;
De ta gloire et de ton bonheur
Je vois trois infaillibles gages :
Tes yeux, les grâces et ton cœur.



  1. Cette pièce a été publiée par M. Lucien Peise, dans son recueil : Quelques vers de Maximilien Robespierre, p. 23.