Œuvres complètes de Maximilien de Robespierre/Tome 1/A une beauté timide


À UNE BEAUTÉ TIMIDE[1]

Air : Avec les jeux.

Quoi vous poussez la modestie
Jusques à la timidité !
Vous avez tort, jeune Sylvie[2]
Vous avez tort en vérité,

Grâces et figure jolie
Esprit, cœur noble et généreux
Ne donnent-ils pas, je vous prie
Le droit de lever deux beaux yeux ?

L’humble et charmante violette.
L’aimable fille du printems,
Sous le gazon, cache sa tête
Aux yeux des zéphirs caressans.
Mais souvent pour chercher sous l’herbe
Ses attraits doux et séduisans,
Zéphirs, de la rose superbe,
Quittent les charmes éclatans.

De la violette touchante
Vous avez toute la douceur.
De la Rose noble et brillante
Vous offrez le charme vainqueur.
Vous pourriez être la rivale
De l’aimable reine des fleurs ;
Vous aimez mieux être l’égale
De la plus humble de ses sœurs.


  1. Cette poésie a été publiée par M. Lucien Peise, Quelques vers de Maximilien Robespierre, p. 21.
  2. Dans le manuscrit, l’auteur avait écrit d’abord : belle.