Œuvres complètes de Lamartine (1860)/Tome 1/La Branche d’amandier/Commentaire

COMMENTAIRE

DE LA SEIZIÈME MÉDITATION



Un jour, en revenant de Terracine à Rome, je m’arrêtai à Albano. C’était au mois de février : les collines étaient roses de fleurs de pêchers et d’amandiers. Une jeune fille de Laricia, village voisin d’Albano, passa auprès de moi ; et, détachant de sa tête une couronne de ces fleurs que ses compagnes lui avaient tressées, elle me la jeta, en me souhaitant bonheur. Elle était plus belle que ce printemps, et plus rose que ces fleurs. Je pris le rameau en souriant, et je l’attachai à la voiture.

Le soir, j’écrivis au crayon ces strophes. Arrivé à Paris, je les donnai à une charmante jeune femme, pour qui ces vers furent un triste présage : elle mourut dans l’année. C’était madame de Genoude.