Œuvres complètes de Frédéric Ozanam, 3e édition/Volume 10/004

Lecoffre (Œuvres complètes volume 10, 1873p. 25-26).


IV
M. DE LAMARTINE À FRÉDÉRIC OZANAM.
Mâcon, 18 août 1851.

Je viens de recevoir avec reconnaissance et de lire avec étonnement pour votre âge et admiration pour vos sentiments et votre talent, l’ouvrage que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser. Recevez tous mes remercîments. Je suis fier qu’une pensée de moi à peine indiquée vous ait inspire un si beau commentaire. Croyez que la pensée était en vous, la mienne n’a été que l’étincelle qui a allumé votre âme.

Ce début nous promet un combattant de plus dans la sainte lutte de la philosophie religieuse et morale que ce siècle livre contre une réaction matérialiste. Comme vous j’augure bien du succès. Nous ne le tenons pas ; mais la voix de la conscience, cette prophétie infaillible du coeur de l’honnête homme, nous l’assure pour nos enfants. Confions-nous à cet instinct et vivons dans l’avenir. Agréez, monsieur, les assurances de ma plus haute considération.

LAMARTINE.
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A la fin de l’année de 1831,Ozanam partit pour Paris, afin de commencer son droit. A cette époque l’étudiant catholique ne trouvait, en arrivant dans cette grande ville, aucun point de ralliement. Pas de cercle, d’hôtels, de conférences de toutes sortes, comme on les a fondés et tant multipliés de nos jours avec une si sage prévoyance. Les parents d’Ozanam cependant étaient trop vigilants pour ne pas s’inquiéter du séjour de leur fils à Paris; ils avaient chargé un vieil ami de lui choisir une pension où il ne courût aucun danger. Le choix du vieil ami ne fut pas heureux et le jeune étudiant ne pouvait pas plus mal tomber, ainsi qu’on le peut voir dans la lettre suivante. Mais la Providence veillait sur lui et ne devait pas l’y laisser longtemps.

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