Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des oiseaux/Le sénégali

Texte établi par J.-L. de LanessanA. Le Vasseur (Tome VI, Histoire naturelle des oiseauxp. 170-171).

LE SÉNÉGALI[1][NdÉ 1]

Deux couleurs principales dominent dans le plumage de cet oiseau : le rouge vineux sur la tête, la gorge, tout le dessous du corps jusqu’aux jambes et sur le croupion ; le brun verdâtre sur le bas-ventre et sur le dos ; mais à l’endroit du dos il a une légère teinte de rouge. Les ailes sont brunes, la queue noirâtre, les pieds gris, le bec rougeâtre, à l’exception de l’arête supérieure et inférieure, et de ses bords qui sont bruns et forment des espèces de cadres à la couleur rouge.

Cet oiseau est un peu moins gros que le bengali piqueté, mais il est d’une forme plus allongée. Sa longueur totale est de quatre pouces et quelques lignes, son bec de quatre lignes, son vol de six pouces et demi, et sa queue de dix-huit lignes ; elle est composée de douze pennes.


VARIÉTÉS DU SÉNÉGALI

I. — J’ai vu un de ces oiseaux qui avait été tué à Cayenne dans une savane, et le seul qui ait été aperçu dans cette contrée[2] : il est probable qu’il y avait été porté par quelque curieux, et qu’il s’était échappé de la cage ; il différait en quelques points du précédent ; les couvertures des ailes étaient légèrement bordées de rouge, le bec était entièrement de cette couleur, les pieds seulement rougeâtres, et ce qui décèle la grande analogie qui est entre les bengalis et les sénégalis, la poitrine et les côtés étaient semés de quelques points blancs.

II. — Le dandik de M. le chevalier Bruce.

Cet oiseau, fort commun dans l’Abyssinie, participe des deux précédents : il est de même taille ; la couleur rouge qui règne sur toute la partie antérieure ne descend pas jusqu’aux jambes comme dans le sénégali, mais elle s’étend sur les couvertures des ailes, où l’on aperçoit quelques points blancs, ainsi que sur les côtés de la poitrine. Le bec est pourpré, son arête supérieure et inférieure bleuâtre, et les pieds cendrés. Le mâle chante agréablement. La femelle est d’un brun presque uniforme et n’a que très peu de pourpre.


Notes de Buffon
  1. « Passer supernè fusco-virescens, vinaceo admixto, infernè rubrovinaceus ; verlice rubrovinaceo ; imo ventre fusco-virescente ; rectricibus nigris… Senegalus ruber », le sénégali rouge. Brisson, t. III, p. 208. Quelques-uns lui donnent le nom de rubis, à cause de sa couleur.
  2. Ce fait m’a été rapporté par M. de Sonnini.
Notes de l’éditeur
  1. Fringilla senegala L. [Note de Wikisource : actuellement Lagonosticta senegala Linnæus, vulgairement amarante du Sénégal, de la famille des Estrildidés.]