Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des oiseaux/Le maian

Texte établi par J.-L. de LanessanA. Le Vasseur (Tome VI, Histoire naturelle des oiseauxp. 174-175).

LE MAIAN[1]

La Chine n’est pas le seul pays où se trouve cet oiseau[NdÉ 1] ; celui qu’a gravé M. Edwards venait de Malacca, et, suivant toute apparence, il n’est point exclu des contrées intermédiaires ; mais on peut douter raisonnablement qu’il existe en Amérique, et qu’un si petit oiseau ait franchi les vastes mers que séparent ces deux continents : du moins il est assez différent de celui de tous les oiseaux d’Amérique auquel il a le plus de rapport, je veux dire du maia, pour qu’on doive lui donner un nom différent. En effet, ses proportions ne sont point du tout les mêmes, car, quoiqu’il soit un peu plus grand, ses ailes et sa queue sont un peu plus courtes, et son bec est tout aussi court ; d’ailleurs son plumage est différent et a beaucoup moins d’éclat.

Le maian a tout le dessus du corps d’un marron rougeâtre ; la poitrine et tout le dessous du corps d’un noirâtre presque uniforme, cependant un peu moins foncé sous la queue ; le bec couleur de plomb ; une espèce de coqueluchon gris clair qui couvre la tête et tombe jusqu’au bas du cou : les couvertures inférieures des ailes sont de la couleur de ce coqueluchon, et les pieds couleur de chair.

Le maian de M. Brisson diffère de celui-ci en ce qu’il a la poitrine d’un brun clair, quelques-unes des premières pennes des ailes bordées de blanc, le bec et les pieds gris, etc. ; ces différences sont trop sensibles pour n’être regardées que comme de simples variétés de descriptions surtout si l’on fait attention à l’exactitude scrupuleuse des descripteurs.


Notes de Buffon
  1. « Passer supernè fusco-castaneus, infernè nigricans ; capite et collo sordidè-albis ; pectore dilutè fusco ; rectricibus saturatè fusco-castaneis… Maia sinensis. » Brisson, Ornithologia, t. III, p. 212. — Malacca gros-beak. Edwards, pl. 306.
Notes de l’éditeur
  1. Loxia maja L. [Note de Wikisource : actuellement Lonchura maja Linnæus, vulgairement capucin à tête blanche, un Estrildidé].